Vaccins mortels ?

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Yv'
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Re: Vaccins mortels ?

Message par Yv' »

Bonjour,

Merci Daniel pour cette initiative.
Cela m'a pris un peu de temps, mais j'ai fini par trouver ce soldat breton que j'avais signalé plus haut en décembre 2009.
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Cordialement,
Yves
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Jean162
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Re: Vaccins mortels ?

Message par Jean162 »

L'existence de décès post-vaccinaux par le T.A.B.D.T. fait partie des accidents "classiques". Tout d'abord le pourcentage de décès/ vaccinés est très faible. Ce vaccin a été injecté 4 fois (3 à 15 jours d'intervalle, puis 1 rappel un an après ) à des centaines de milliers de militaires. Ce vaccin "triple associé" groupe Thyphoïde-Parathyphoïde A et B-Diphtérie-Tétanos et est efficace. Il n'y a pas beaucoup de cas de Tetanos aux Armées.
Par ailleurs ce vaccin est douloureux au point d'injection et provoque souvent une forte fièvre pendant environ 36 heures. Il est interdit de boire des boissons alcoolisées, de manger surtout de la viande et l'intendance respecte à la lettre ces prescriptions.
Certains petits malins n'en ont cure, boivent et mangent....donc il y a de la casse....
C.Q.F.D.
Colonel Caporal
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ununtel501
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Re: Vaccins mortels ?

Message par ununtel501 »

Bonjour,
Ce sujet est très intéressant, il me rappelle ma propre vaccination en 1964 ; les bidasses à la queue leu-leu pour recevoir la "piquouse" à l'arrière de l'épaule. Il fallait ensuite effectuer des mouvements circulaires de bras afin de faire disparaître la bosse qui résultait du produit injecté. Puis, nous étions tous consignés en chambrée et mis à la diète alimentaire. Surtout ne pas manger, telle était la recommandation que certains ne suivaient absolument pas. Alors, pour cela ou non, quelques gars étaient souffreteux, vomissaient… Mais tout était assez vite oublié.
Donc, des morts suite vaccination, c'est dommage bien sûr mais, en revanche, beaucoup de vies préservées. Malheureusement, pour beaucoup de ces existences sauvées, la Camarde jouait beaucoup plus avec sa faux du côté des tranchées du front que près des lieux de vaccinations…
J'ai repris l'un des carnets du soldat Adrien Amalric (143e RI) (documents que j'ai numérisés puis retranscrits du manuscrit en tapuscrit) pour voir ce qu'il disait de la chose. J'ai recherché le mot "vaccination" et si j'ai trouvé l'indication de ce soldat de 2e classe (bien qu'étant érudit puisque inspecteur des écoles primaires), il n'en fait pas "un roman", ne donne pas de détail. Ce qui me fait dire que pour lui, ce n'était que l'un des faits du jour, sans plus d'importance. En revanche, le froid et le retour en France dans le Pas-de-Calais, après des mois de front belge l'a beaucoup plus marqué. Voici ses écrits à la page du mardi 2 février 1915.

"2 février 1915, mardi. Bailleul-aux-Cornailles.
La neige est presque fondue car il a plu cette nuit. Dans la matinée, pas d’exercice mais théories diverses sur les honneurs à rendre pour les sentinelles en campagne car le colonel a trouvé qu’on ne lui rendait pas assez d’honneurs. Les états d’origines pour certificats de blessures sont produits afin que chacun ait en mains des papiers dont il pourra user le cas échéant. Quatre soldats ou caporaux doivent être proposés pour la Croix militaire (russe) de Saint-Georges. J’ai l’honneur d’être de ceux-là pour le motif suivant : "Étant agent de liaison, a été blessé deux fois et a continué à assurer son service. Dans l’après-midi, vaccination contre la typhoïde. Près de la porte, la sentinelle ressemble à un Lapon avec sa peau sur les épaules ; on peut être en pays de neige avec une telle cuirasse. L’ordre du régiment numéro 18 paraît : "Avant de quitter la Belgique où nous avons combattu pendant trois mois, je vous adresse au nom du régiment un dernier adieu" ; suivent les citations d’officiers, de sous-officiers caporaux et soldats, puis : "À tous les braves qui ont versé leur sang et sont tombés glorieusement sur le territoire belge, pour la défense de la patrie et du droit, j’adresse mon respectueux salut. De retour au pays, les survivants de la campagne se rappelleront de vous avec fierté, vous êtes des héros, votre souvenir restera impérissable. Vos noms glorieux seront gravés en lettres d’or au livre de l’Histoire". C’est signé Bertrand. Le présent ordre est lu à la soupe. Les noms des braves soldats tués en Belgique ne sont pas tous inscrits. Il bruine, on se couche".

Je sais aussi que les problèmes de vaccination divisent de nos jours… pourtant, à bien y regarder, sans la science… que de morts, de souffrances… Et, actuellement, les non vaccinés ne sont-ils pas préservés du fait des vaccinations de la grande masse des citoyens permettant la presque éradication des maladies ? Toutefois, il est bon de lire les intervenants sur le sujet "mort suite vaccination", même s'il n'y a eu "relativement" peu de cas.
Merci à eux.
Cordialement
Adrien
Rutilius
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Re: Vaccins mortels ?

Message par Rutilius »

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Bonjour à tous,


Soldats ayant été victimes d’un accident vaccinal

[Liste non exhaustive : 14 cas] (*)


― BOCHET Paul Joseph Marie, né le 8 janvier 1899 à Dieppe (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), décédé le 10 août 1919 à Rennes (Ille-et-Vilaine) « [des suites d’une] intoxication due à un vaccin anti-paratyphoïde », Sapeur de 2e classe, 5e Régiment du génie, Matricule n° 22.931, classe 1919, n° 885 au recrutement de Rennes.

― CHARRON Alphonse, né le 31 mai 1878 à Semoussac (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime), décédé le 2 avril 1917 à La Ferté-Milon (Aisne) « [des suites d’une] intoxication par vaccin anti-typhoïdique », Soldat de 2e classe, 6e section d’infirmiers militaires, G.H.C. 43, Matricule n° 2.534, classe 1898, n° 306 au recrutement de Saintes (Acte transcrit à Semoussac, le 1er juill. 1917).

― CONSTANT Louis, né le 16 juillet 1877 à Beaujeu (Basses-Alpes – aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence–), décédé le 5 août 1915 à Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence) « [des] suites de piqûre anti-typhique », Soldat de 2e classe, 145e Régiment d’infanterie territoriale, Matricule n° 905, classe 1897, n° 1.291 au recrutement de Digne-les-Bains.

― DALBIEZ Clément Jean François, né le 8 février 1871 à Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales) et domicilié à Perpignan (Pyrénées-Orientales), décédé le 7 juin 1915 à Orléans (Loiret) « [de] mort subite suite de vaccination anti-typhoïdique », 2e canonnier, 13e Régiment d’artillerie de campagne, Service automobile, Matricule n° 6.959, classe 1891/1892, n° 183 au recrutement de Perpignan.

― FRÉTILLE Jean, né le 19 mai 1882 à Masseret (Corrèze), décédé le 17 août 1915 à Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) « [des suites de] néphrite et accident par vaccination anti-typhoïdique », Soldat de 2e classe, 109e Régiment d’infanterie, Matricule n° 01.224 bis, classe 1902, n° 418 au recrutement de Tulle (Acte transcrit à Masseret, le 5 sept. 1915).

― HERVOCHE Joseph Marie, né le 16 novembre 1877 à Brech (Morbihan), décédé le 15 décembre 1914 à Villers-en-Prayères (Aisne) « [des suites d’une] dilatation du cœur provoquée par la vaccination anti-typhoïdique », Soldat de 2e classe, 88e Régiment d’infanterie territoriale, 2e Bataillon, 6e Compagnie, Matricule n° 3.444, classe 1897, n° 903 au recrutement de Lorient (Acte transcrit à Brech, le 12 sept. 1915).

― HUITOREL Yves Marie, né le 2 avril 1899 à Carnoët (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor), décédé le 11 juin 1918 à l’Hôpital complémentaire n° 114 de Rennes (Ille-et-Vilaine) « [des suites d’un] accident consécutif à la vaccination anti-typhoïdique », 2e canonnier, 50e Régiment d’artillerie de campagne, 68e Batterie, Matricule n° 7.657 au corps, classe 1919, n° 482 au recrutement de Guingamp.

― LE BERRE Yves, né le 3 octobre 1897 à Plozevet (Finistère) et domicilié à Mahalon (– d° –), décédé le 2 février 1916 à l’Hôpital mixte de Saint-Brieuc « [des suites d’un] collapsus consécutif à une vaccination anti-typhoïdique », Soldat de 2e classe, 71e régiment d’infanterie, Matricule n° 11.548, classe 1917, n° 974 au recrutement de Quimper.

― LUN Tai Hun, né en 1890 à Tson-Kia-Tchang (Tonkin – aujourd’hui Viêt-nam –), décédé le 20 mai 1918 à l’Hôpital des travailleurs coloniaux de Marseille « [des suites d’un] accident de vaccination anti-typhique », Travailleur colonial, 2e unité chinoise, Matricule n° 41.635, classe, numéro et lieu de recrutement inconnus.

― MOLINA David, né le 9 juillet 1870 à Alger (Département d’Alger, Algérie), décédé le 23 août 1915 « à Alger en ses foyers [de] granulie aigüe [à la] suite d’une injection anti-typhoïdique », Soldat de 2e classe démobilisé, 19e Section d’infirmiers militaires, Matricule inconnu, classe 1890, n° 266 au recrutement d’Alger.

— MULOT Florentin Émile, né le 25 décembre 1884 à Saint-Paul-en-Gâtine (Deux-Sèvres), décédé le 13 février 1915 au bivouac de Weil... (Belgique) à la suite d’un « accident en service consécutif à une vaccination (noyé au cours d’un accès de fièvre) », 2e canonnier, 20e Régiment d’artillerie de campagne, Matricule n° 01.605, classe 1904, n° 1.960 au recrutement de Parthenay (Acte transcrit à Saint-Paul-en-Gâtine, le 2 sept. 1916).

― NOBLET Aristide, né le 23 octobre 1881 à Louviers (Eure), décédé le 18 mars 1915 à l’Hôpital de Vernon (– d° –) « des suites d’injection anti-typhique (Maladie contractée en service) », Soldat de 2e classe, 3e Section d’infirmiers militaires, Matricule n° 04.469 au corps, classe 1901, n° 335 au recrutement d’Evreux.

― REVEST Baptistin Clairin Joseph, né le 16 juillet 1885 à Hyères (Var), décédé le 16 octobre 1916 à l’Hôpital de Bosserville (Meurthe-et-Moselle) « [des] suites de maladie contractée en service commandé – Accident anaphylactique consécutif à une injection de vaccin T.A.B. », Soldat de 2e classe, 8e Escadron du train des équipages militaires, Service automobile, Matricule n° 3.128, classe 1905, n° 536 au recrutement de Toulon.

― RIVIÈRE Paul, né le 21 mars 1875 à Hussein-Dey (Département d’Alger, Algérie), décédé le 9 août 1915 « à l’Hôpital militaire Maillot à Alger des suites de vaccination anti-cholérique », Soldat de 2e classe, 5e Régiment de chasseurs d’Afrique, Matricule n° 2786 au corps, classe 1895, n° 1.233 au recrutement d’Alger.

― ROSSIGNOL Pierre, né le 11 septembre 1875 à Méhun-sur-Yèvre (Cher), décédé le 19 novembre 1916 à l’Ambulance 12/7 alors établie à Moosch (Haut-Rhin) « [des suites d’une] réaction vaccinale », Soldat de 2e classe, 3e Bataillon territorial de chasseurs à pied, Matricule n° 6.147, classe 1895, n° 1.033 au recrutement de Bourges (Acte transcrit à Méhun-sur-Yèvre, le 13 janv. 1918).

― TRUCY Jean Baptiste Léopold, né le 18 octobre 1887 à Marseille (Bouches-du-Rhône), décédé le 10 février 1917 à Nîmes (Gard) des suites d’un « accident en service commandé (Infection typhoïde suraigüe inoculée par le vaccin) », Maréchal des logis, 98e Régiment d’artillerie de campagne, Matricule n° 01.520 au corps, classe 1907, n° 634 au recrutement de Digne-les-Bains.

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(*) Dernière adjonction : MULOT Florentin Émile, 20e Régiment d’artillerie de campagne. [27 mars 2017]
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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jpbte63
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Re: Vaccins mortels ?

Message par jpbte63 »

Bonjour,

Un soldat du 16°RAC, décédé d'une syncope cardiaque suite à une vaccination antithyphoïdique.
Fiche Mémoire des Hommes

Cordialement
Jean-Pierre
Quand on ne fait pas tout pour être le premier, le devenir ou le rester, on ne demeure pas le deuxième. On tombe fatalement le dernier.
Louis Hubert Lyautey
Marc1905
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Re: Vaccins mortels ?

Message par Marc1905 »

Bonjour

Pour compléter ce sujet: un extrait de "Ceux de 14" de Maurice Genevoix:

« … les toubibs, à Belrupt, vaccinent
le 3e bataillon contre la fièvre typhoïde. Dans deux jours
ce sera notre tour. Les hommes ne parlent que de cette
perspective. Diable ! Il paraît que ça rend très malade,
ce vaccin anti… prononceront-ils jamais pareil mot ? Ce
vaccin anti typhoïdique… »
« - Attends pour voir, mon mignon… Quante t’auras
leur seringue dans la chair…
- Oh ! fait Troublat impressionné. Leur seringue, sans
blague…
- Oui, leur seringue. I’s t’l’enfoncent au milieu du dos ;
i’st’jettent des saloperies dans l’sang. Et tu enfles ; et tu
t’engourdis ; et y’a des bon’hommes qu’en clabotent.
- Vingt-dieux ! dit le rouquin. Mourir comme ça… »

Amicalement
Marc
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