Ces lieux...pour nous Magiques !

[albert et clemens]

bonsoir
moi j'appelle cela des lieux de pouvoir... on en a tous. le mien est un endroit bien précis du bois Fumin, en pleine forêt près de Vaux. j'y ai débarqué à l'age de 19 ans (venant de Toulouse) complètement par hasard après avoir sympathisé avec la gardienne du fort de Vaux de l'époque Christiane, on avait sympathisé parce que j'habitais pas loin de Lanta en haute Garonne où demeurait Ferdinand VIVIES, c'était en 1982... mais ce n'est que depuis quelques années que ce lieux à pris à mes yeux toute son importance et son caractère aussi précieux.

Lieux de pouvoir car j'y était attiré pendant de nombreuses années sans savoir mais j'y allais dans ce coin paumé de forêt, aujourd'hui âge aidant j'en connais la signification exacte.
Il y a 2 semaines j'ai fait découvrir à mon amie (complètement novice sur cette période) surtout cet endroit et un peu du site de verdun, , je vous livre ses impressions évidemment féminine que je trouve particulièrement sensibles.
après quelques heures de marche en forêt elle me dit que dans ce secteur elle avait remarqué qu'il n'y avait aucune épine, tout y était arrondi, les sons très feutrés, de la mousse dans laquelle les pas s'enfoncent, bref comme si la nature avait voulu compenser ce qui s'était passé 90 ans plus tôt. j'ai effectivement beaucoup aimé ce terme de "compensation". compensation des déchirures, des bruits, des cassures etc.
j'aime ce lieux du bois fumin malheureusement je n'y viens que tous les 2 ou 3 ans.
ceci dit il m'est arrivé de faire l'aller retour dans la journée de Tours (1100 bornes !) rien que pour m'y ressourcer 3 ou 4 heures !! et avant de prendre de grandes décisions personnelles.
sur ces impressions, bonne soirée à tous . je vois que si on est là sur ce lien c'est pour les mêmes raisons... merci à vous d'aimer ces lieux, ils le méritent.
Patrick de Tours

[cawete]

Bonjour Patrick (albert et clemens).

Dépêchez-vous d'y revenir au bois Fumin car les engins forestiers y sont à l'oeuvre, opnt déja transformé les chemins mais aussi tracé des passages dans le bois lui-même.

Bonne journée

José

[Bernard Plumier]

Bonjour

Sylvain, j'aurais apprecie te rencontrer sur la Main de Massiges, qui est aussi un lieu magique pour moi. Le site est grandiose, et l'on n'a aucune peine a imaginer la fortersee naturelle...

Mais je n'oublierai jamais un moment magique... surpris un jour par une tempete de neige juste quand j'arrivais sur la cote 304, pestant que cet epais manteau blanc allait masquer les tranchees, je me suis quand meme resolu a aller me promener parmi les grands arbres...

Ce que j'ai ressenti ce jour-la ne se representera plus : une lumiere irreelle, les nuances de blanc qui accentuent le relief des trous d'obus et tranchees, un silence pesant presque violemment interrompu par le detalement soudain des lievres et chevreuils, ou autres sangliers, et par le craquement sinistre des branches cassees par le poids de la neige...

... et moi, absolument seul sur cette colline qui fut un enfer...

... seul ?...

Non, pas seul....

L'impression de se tenir au bord d'un monde, l'impression de milliers de regards qui se posent sur moi, l'impression d'entendre des chuchotements, l'impression d'une certaine bienveillance, de cette reconnaissance que l'on ressent lorsque l'on rend visite a un vieillard dans un home sinistre, du poids de ses souvenirs qu'il ne raconte pas, mais qui font l'air que l'on respire en ce lieu...

Je n'oublerai jamais ce moment, mon moment magique...

Amicalement

Bernard

[olive]

Comment définir l'émotion que l'on ressent dans ces lieux !
Pour ma part, j'ai ressentis une vive émotion alors que je marchais depuis l'abri 320 vers le Ravin et le bois de la Caillette à Verdun. Sur ce chemin blanc qui se nome l'ancien Tacot. En me dirigeant vers ce lieux et vers la croisé du ravin du Bazil et de celui de la Fontaine, j'ai était surpris par le bourdon sourd de l'Ossuaire! Qu'elles sensations! Qu'elles émotions ! indescriptiple !
C'est comme si cette Terre me parlais, comme si tout autour de moi, d'un coup on me regardais, on me voyais ! Je n'étais pas seul...
Ce fut quelque chose d'intense...
J'aime bien aussi le Bois des Caures, là ou tout commença! Ces tranchées des 2 camps (bois le comte et bois juré) se faisant face à quelques métres..
Enfin je n'oublierais pas la Somme où ces la premières fois que j'ai vue ces "fameuses tranchées de la Première Guerre". Ce n'étais plus les livres scolaires que je lisais, mais l'Histoires qui me rattrapé...

Bonne journée. A bientôt.

[flafla91]

Bonjour,
je n'ai pas de lieux particulier, je viens de refaire le parcours de mon grand père et j'ai fait fait des photos à l'endroit précis ou lui même en a pris, cela m'a donné beaucoup d'émotions.
Cordialement
Fabien.

[vincentlelong]

Bonjour,

les lieux de mémoire qui me touchent (à titre familial) sont
- le Village d'Herbécourt, implantation dans la Somme du 108ème RAL en juillet 1916
- et pas loin des lieux évoqués par olive, l'Herbebois où je viens d'effectuer ma première visite avec l'aide d'un précieux guide (merci Pierre), où mon grand-père médecin auxiliaire du 164èm RI fut fait prisonnier après 4 journées d'enfer le 24 février 1916 au déclenchement de l'attaque de Verdun.

Pour rejoindre la citation de Jean-Claude "la vérité appartient à ceux qui cherchent.." je crois qu'en ce qui me concerne l'émotion naît de la correspondance entre la lecture des récits et témoignages directs, des photos prises au moment des événements, long travail de collecte, déchiffrage, localisation, avant de me rendre sur les lieux : sans ce travail préalable, ils ne parleraient pas de la même voix familière.

Cela procède pour moi de la même démarche que lorsque je parcours les villages, maisons, forêts où ont vécu mes ancêtres, après avoir découvert de nouvelles origines par les recherches généalogiques ; avec la dimension dramatique de la guerre en plus, qui fixe plus profondément par la souffrance les traces brûlantes de cette mémoire.


Entre Herbécourt et Biaches, dans les champs où le silence n'est plus troublé que par le passage des TGV.


Soumazannes au pied de l'Herbebois où nos défenses ont reçu le premier choc de l'assaut du 21 février 1916.

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Récits, carnets, photos désormais tous diponibles sur http://pagesperso-orange.fr/genealogie.lelong/
aux rubriques "Portaits d'ancêtres : Pierre Maistrasse, Marcel Lelong"

[albert et clemens]

Bonsoir à tous,


Lorsque j'ai l'occasion (trop rare) de me balader dans le bois Fumin près de Vaux, forcément me revient une citation que j'apprécie particulièrement et qui prend toute sa valeur dans ces lieux :

" Le temps est dans l'air, l'histoire est par terre..."

alors ça me pousse à faire des petits montages tel que celui ci, ça pourrait même illustrer une autre citation sur le même sujet

" Le temps ça sert à ce que tout ne se passe pas en même temps..."

ce montage sur DV3 est donc hors temps



Et puis je ne sais pas si ça vous fait ça, mais c'est un étrange dialogue silencieux que L'on pourrait presque engager avec ces petits fantômes figés dans leur époque...


Je me permet de faire "remonter" ce post car je le trouve plutôt passionnant pour toutes les ondes de choc émotionnelles encore provoquées par les champs de bataille et décrites par vous tous. Ce post ne pourrait il pas être encore enrichit d'encore plus de vos impressions ?

Patrick

[Stephan @gosto]

Bonsoir,

Dans une tonalité assez proche, quelques montages que j'avais fait figurer sur le blog du 74e R.I. Je trouve ces confrontations assez troublantes.

Le sous-lieutenant Le Goëvec, à côté de sa tombe :



Un pioupiou flambant neuf, sur les quais de la garde d'Amagne-Lucquy, où le 74e a débarqué, au début d'août 1914 :



Quelques braves du régiment devant le Monument aux Morts de Rouen, ville de garnison du 74e :



Et enfin, le commandant Lefèbvre-Dibon, dans ses vieux jours, à coté du monument qu'il a fait ériger en mémoire des hommes de son bataillon, aux abords du fort de Douaumont



Bonne soirée.

Stéphan

[nicolas55]

bonsour a tous

moi se n'est pas un lieu mais une region l'argonne



mais tres embetant pour y arriver quand li y de la neige [:nicolas55:4]

cordialement
nicolas

[pouldhu]

Bonsoir à tous, frédéric, une manière de te dire sympa d'être passé en Argonne avec tes fils.
Voici la source de Warmont : tu poses ton cul, tu écoutes l'eau, tu penses à eux et tu bois comme eux une gorgée mais toi tu repars, tu ne meurs pas !



Cordialement,
Gilles.