Fusillés de la Grande Guerre - Iconographie

[Jean-Claude Poncet]

Bonsoir,
Afin de participer à ce sujet intéressant, voici une photographie tirée d’un petit album personnel d’un lieutenant dont je ne sais pratiquement rien, sinon son nom Marcel Bellouin, son grade, lieutenant.
Et qu’il est commandant le quartier général de la 156e DI. On pourra peut-être préciser le rôle exact de ses fonctions (je pense qu’il est chargé de tout ce qui est sécurité, organisations, réquisitions pour le QG de la DI. ou chef du service général).
Une photo représente la dégradation d’un légionnaire.
Elle est commentée de la façon suivante : Dégradation militaire à Négovani (Grèce). Décembre 1917.
Le légionnaire X..., du 1er RMA. (20 ans de détention et dégradation militaire).
Commandant des troupes lieutenant Bellouin.
Vous avez ci-dessous la vue du dispositif

Et j’ai bien agrandi afin que l’on puisse détailler le lieutenant Bellouin de face et le légionnaire de dos. Tous les hommes, gradés et officiers sont casqués et armés. Seul le condamné est semble-t-il couvert de son bonnet de police, capote ouverte et sans ceinturon ni brelages.


Je pense qu'il n'a pas effectué sa peine mais qu'il a trouvé la mort sur le front de France un peu plus tard...
Cordialement.JCP.

[RIO Jean-Yves]

Bonjour Stéphan, bonjour à tous.
A défaut d'iconographie, je vous livre ci-après un double témoignage de l'Aspirant LABY, en Décembre 1914, relaté dans ses Carnets :

"Lundi 7 Décembre - ....En revenant, j'assiste par hasard à l'exécution d'un chasseur cycliste qui a quitté son poste devant l'ennemi. Il meurt bravement. Il retire sa veste et dit : "Mes chers camarades, visez à la poitrine, pas à la tête. ". Il ne veut pas de bandeau et crie : "Vive la France ! Vive l'Alsace !". Il rachète son crime par une belle mort. Défilé des troupes devant le cadavre. Prière des soldats avec l'aumonier."...

et deux jours plus tard :

"Mercredi 9 Décembre - .... En les reconduisant à Saint Amand, nous croisons un marsouin qu'on va fusiller pour haute trahison. Il défile devant les troupes, soutenu par un aumonier. Il est blanc comme un mort, véritable loque humaine. On le dégrade après avoir lu sa sentence de mort : il a crié aux Boches, étant en sentinelle avancée, de venir le prendre, lui et ses camarades car, dit-il, ils ne sont que dix.
Quand on lui dit qu'il est indigne d'être soldat français, il pleure. Il redéfile devant les troupes. C'est horriblement long .Puis douze hommes le fusillent : il tombe doucement, s'affaisse sur ses genoux. Coup de grâce... c'est fini. Les troupes défilent devant lui en présentant les armes. Nous sommes un peu soulagés en entendant dire par ses camarades que c'était une parfaite crapule. "

En mémoire de Raymond EVAIN (ou EVEN), un cousin de mon GP maternel, qui aurait été fusillé en 14/18 dans des circonstances et pour un motif encore ignorés à ce jour.
J-Y

[laurent gosset]

Bonjour à tous.
J'ai essayé de mettre en ligne les scans fait sur les exécutions. Voici le lien. Laissez-moi un petit mot pour me dire si vous pouvez et avez réussi à les regarder.
http://spaces.msn.com/members/APBFV/Per ... tZuTNA!108
Cordialement.
Laurent

[Frederic S.]

Bonjour à tous,

Voilà ma contribution à ce fil.

Tout d'abord, 3 photos - de mauvaise qualité - extraites de l'hors série d'Historia n°8, de mars 1968.








Ensuite, une illustration de Paul Vigoureux tirée de l'édition Ne Varietur (mars 1930) des "Croix de Bois" de Dorgelès, au chapitre : Mourir pour la Patrie.




Pour finir, je remets une nouvelle fois une lettre que je possède écrite par le soldat Pierre Le Goff, du 48e RI (ponctuation et fautes corrigées).

"Mardi 21 décembre 1915 à 9 H ½
Ma chère Petite femme,
Deux mots ce matin pour te donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes pour le moment et mon plus beau désir que cette lettre te trouve de même.
Je n’ai pas le courage chérie ce matin d’écrire, mais je ne veux pas te laisser sans nouvelle de moi aujourd’hui. Mais quand on a voit des coups comme j’ai vu ce matin, on a assez. Car figure-toi ma blonde que ce matin réveil à 4 H ½ et on a parti à 6 H. On ne savait pas où, mais quand on est arrivé on a vu. C’est la première fois, mais je t’assure que j’ai vu assez. Car, chère Renée, on a été voir fusiller un malheureux soldat. On était rendu là au champ de manœuvre et nous, les tambours et clairons, on était sur la route rassemblé. Alors, à la pointe du jour, on voit le malheureux arriver dans une auto et un peloton qui l’encadre et le ramène au poteau d’exécution. Et au moment qu’il passait devant nous, on a joué Aux Champs. C’est triste tu sais chérie. Quand il était descendu sur la route, il ne pouvait plus pleurer et criait, et il ne tenait plus debout, et l’aumônier et un gendarme qui le tenaient et qui essayaient de l’encourager. Mais remarque que quand on est arrivé devant la mort comme cela, on n’a pas beaucoup de courage. Alors ils l’ont mis à genoux au pied du poteau et ils l’ont attaché au poteau. Il criait toujours. Et ils lui ont mis un bandage sur les yeux avec un ruban de soie blanc. Alors ils l’ont quitté. Le commandement est donné « Feu », et le malheureux tombe. Le sergent lui donne le coup de grâce à l’oreille gauche. Et c’est fini. Après, on a défilé tous devant le corps. C’est triste, ça vous fait un drôle d’effet car, chérie, il y a déjà assez qui tombent à l’ennemi et voir cela, pour des fois pas grand chose, car celui-là est condamné à mort pour abandon de poste en face l’ennemi. Quelle nouvelle pour les pauvres parents quand ils sauront cela, croyant leur fils à faire son devoir pour la Patrie tandis qu’il est fusillé en lâche. C’est terrible ma blonde de voir cela, mais que veux-tu, c’est les lois militaires.
Maintenant je vais te dire que à Noël on fera le réveillon car toute mon escouade le fait. Alors ils m’ont demandé à les suivre. Alors chérie, je n’ai pas voulu les refuser car on est ensemble. Ils ont acheté une oie alors on va bien manger. Cela ne me plaît pas beaucoup mais puisqu’ils le veulent, je leur ai dit oui. J’aurai préféré être près de toi ma chérie à faire ce réveillon, on aurait eu plus d’amusement. Mais ma chérie, on ne peut pas alors il faut se résoudre comme cela. Tu me diras si cela te plaît ou pas car chérie eux disent peut-être que dans quelques jours on sera mort alors puisque l’on peut profiter, il faut le faire. Mais ma charmante blonde, je ne pense pas à cela du tout, mais on ne sait pas ce qui peut arriver. Enfin, c’est mieux de manger que de se saouler comme il y a qui le font tous les jours. Maintenant j’attends 11 H pour savoir si j’ai une lettre de ma chérie car je n’ai pas eu hier. Cela m’ennuie énormément mais il faut patienter car ce n’est pas de la faute à ma petite femme que j’aime. J’espère en avoir tout à l’heure, je le pense du moins. Je te le dirai cet après-midi ou ce soir sans manquer.
Voilà le 1er l’an qui approche encore. Ça fera deux 1er l’an que je passe aux tranchées et pas pouvoir aller souhaiter la bonne année à ma petite fiancée que j’adore de plus en plus tous les jours. Car je ne cesse de penser à toi, encore hier au soir j’ai rêvé que j’avais reçu un colis de toi et 2 lettres dedans me disant que dans 15 jours la guerre était finie. Tu parles que j’étais heureux mais quand je me suis réveillé, ce n’était plus pareil, je n’avais rien et tu étais loin, hélas. Espérons toujours ma petite blonde que dans peu de temps on sera uni à jamais. Je t’appellerai ma petite femme aimée cette fois et de droit n’est-ce pas chérie, tandis qu’à présent on le dit aussi mais on n’a pas le droit.
Ah ! Que c’est terrible cette boucherie ! Quand donc la fin ? On espère, mais on a beau attendre, ça ne vient pas vite. Mais peut-être que pour l’année prochaine on sera quitte, je le pense. Je ne suis pas comme Alfred jusqu’en 1919 ; c’est un peu long qu’en dis-tu ma blonde à ce sujet ? Enfin, on ne le sait pas car l’année dernière on disait aussi que pour cette année ça serait fini et ce n’est pas encore fini malheureusement.
Je vais te quitter car il est temps d’aller aux lettres et le sergent m’attend, ça fait que je vais te quitter. Espérons avoir une lettre me disant que tes papiers sont partis en Bretagne cela me fera plaisir chérie. Je finis sans finir de t’aimer et en t’embrassant bien fort de loin espérant que bientôt le faire de près. Ton fiancé qui désire être ton époux dans 1 mois
Bien à toi Le Goff à R D
Bons baisers. Je vais chercher les lettres, il est 10 H."

Cordialement,

Frédéric S.

[francois noury]

Bonjour à tous,

Digitt55: j'ai bien reçu vos nombreuses photos mais manque de temps pour l'instant, d'autant qu'il faut les retoucher pour les rendre compatibles avec le web. Sinon, par votre lien, cela ne fonctionne pas.

En attendant, vous pouvez essayer la méthode suivante (il y en a plein d'autres):

1- aller sur le site villagesphotos : http://www.villagephotos.com/signup.asp
2- cliquer (première visite) sur TERMS OF SERVICE AGREEMENT
3- cliquer I AGREE
4- inscrire son user name (ex : DIGITT55)
5- inscrire son password (ex : verdun)
6- confirmer son password (vérify) (ex : verdun)
7- inscrire son émail (ex [email protected])
8- valider en cliquant SIGN UP NOW
9- cliquer sur CLICK HERE
10- un tableau rappelle vos données. Je conseille de cocher la case « save login info on this computer » pour éviter de tout refaire à chaque venue.
11- cliquer sur LOG IN
12- cliquer l’onglet PHOTO
13- cliquer le répertoire PHOTOS
14- dans le tableau « upload images » cliquer sur CLICK HERE TO UPLOAD NEW IMAGES (250 ko maxi)
15- dans le tableau « upload new pictures », placer son curseur devant la commande « parcourir »
16- cliquer sur PARCOURIR et saisir sur son disque dur l’image voulue (250 ko maxi) le nom du fichier doit être sans accents ni caractères particuliers.
17- dans ce même tableau, cliquer sur UPLOAD puis CLICK HERE TO CONTINUE
18- sous la photo qui apparaît au format réduit saisir l’adresse URL puis effectuer la commande « copier » (exemple d’adresse : http://img.villagephotos.com/p/2004-11/ ... son2BB.jpg

19- pour supprimer une photo (50 maxi), cocher la case au-dessus de celle concernée puis dans le tableau « delete selected image », cliquer sur DELETE IMAGE

retour sur « forum pages 14-18 »

20- dans le cadre où l’on inscrit son message, placer le curseur où l’on veut faire apparaître sa photo, effectuer la commande « coller » : une adresse type étape 18 doit s’inscrire.
21- saisir l'adresse de l'image avec la souris, puis cliquer la commande Img (entre List= et URL) de l’utilitaire du forum (juste au-dessus)
22- PREVISUALISER son message pour vérification puis ENVOYER

J’espère avoir été clair et n’avoir rien oublié

Cordialement, François

PS : pour les visites ultérieures à la première, les étapes 2 à 11 ne sont plus à refaire

[francois noury]

bonjour,

ci-dessus, de la part de Diggit55.

Cordialement, François.

[francois noury]

Bonsoir,

décidément, j'écris souvent en trois fois . Je devrais m'octroyer des visites moins fréquentes, mais plus longues .

C'est pour signaler qu'à nouveau les britanniques font bien les choses:
http://ww1cemeteries.com/othercemeterie ... wnlist.htm
Ils ont répertorié (merci Augustin pour le lien) leurs fusillés et lieux de sépulture! Ajoutons qu'en plus, ils ne sont pas sur leur territoire, on l'oublierait!

amicalement, François.

ps: déja que je suis drogué à la clope et la bière , maintenant, je suis intoxiqué "forum pages 14-18"

[laurent gosset]

Re.
J'essaye à nouveau un lien. Je crois que cela marche cette fois.

http://www.villagephotos.com/viewpubima ... _=14786405

Cordialement.
Laurent

[vincentb160174]

Revoici le lien vers le reportage diffusé sur france 3 picardie ( en milieu de video). On y parle des fusillés, l'exposition est à la caverne du Dragon, c'est surement la reconstitution dont parlait Arnaud.


http://videojts.francetv.fr/regions/pop ... l_picardie

[Stephan @gosto]

Bonjour,

Ce matin, je poste une photo (sans légende explicative) qu'il me semble avoir rencontrée à plusieurs reprises dans la presse contemporaine au conflit, et que je j'extrais du livre d'A. Pitois-Dehu, "La bataille de l'Aisne", Horwath, 1988.



Amicalement,

Stéphan

P.S. Dominique Rhéty me signale la parution en kiosque du n° 222 (novembre - décembre 2005) du magazine "Cartes postales et collection" qui consacre un article illustré sur ce thème.