S'il vous plait patrick, pourriez vous m'en dire plus sur les faits dont vous parlez et qui se sont déroulés dans le nord.
Etant comme François de la region, ces histoires dans l'histoire m'interessent toujours.
Bonjour Pascal
Voici un OCR de quelques pages du livre
Lille dans les Serres Allemandes que Dominique Boitel m’a envoyé en Juillet 2002 a l’époque du premier forum
( celui qui reçut le gros noir ) car on en avait discute des accidents de trains .
Merci Dominique …
@+
Patrick
Le voici
L ‘attaque de trains de civils
Le 9 octobre, alors que I’ investissement de Lille paraissait imminent,
ordre fut donne aux employés du chemin de fer de se rendre a
Béthune; ordre transmis pittoresquement il fut clamé, a gorge
déployée, par des agents de police, dans les rues de la ville.
Certains s’y soumirent en empruntant la route pédestrement;
d’autres montèrent dans l’avant-dernier train qui sortit de Lille, qui
transportait également une dizaine de sacs postaux, places dans le
fourgon de queue, dont le contenu n’arriva jamais, bien sur, a
destination. Nous tenons d’un homme assez bien place dans la
hierarchie du chemin de fer 2 une narration détaillée de ce voyage
auquel s’étaient résignés quelque deux cent cinquante employés,
flanques, parfois, de femmes et d’enfants. Durant un moment, la
question se posa : fallait-il, dans une région infestée de troupes
ennemies, dont on découvrait les avant-gardes, de-ci, de-là, tenter,
malgré tout, de rallier Béthune ? Les responsables s’entretinrent de
Ia situation et décidèrent d’atteindre l’objectif assigné, coûte que
coute. Quand le train aborda Wavrin, Le guet-apens était tendu a
peine le convoi était-il arrêté qu’une fusillade nourrie éclata. Certains
furent tués dans leur wagon, d’autres, froidement assassinés en
s’efforçant de s’enfuir, sous les cris gutturaux de soldats assoiffés de
sang. Tout, au reste, avait été prévu : si le train n’avait pas stoppé
en gare, le drame se fut avéré plus terrible encore. Un peu plus loin,
les rails avaient été déboulonnés. Une vingtaine d’êtres laissèrent la
vie dans cette tuerie et une vingtaine d’autres, blesses, en rescapèrent.
Si les noms de dix-sept ans et les plus de cinquante ans furent
libérés, munis d’un laissez-passer dépourvu de valeur, et refusé par
l’autorité occupante a Douai, si femmes et enfants furent abandonnées
a leur triste sort, sans avoir été houspillés, les autres — dont le
caissier qui, sur le quai de la gare de Lille, avait payé une partie du
traitement des agents et qui fut promptement délesté des
80 000 francs qui lui restaient — furent emmenés de droite et de
gauche. Certains ne rentrèrent dans leur foyer qu’en avril 1915, grace
a une action extrêmement vive de l’énergique évêque de Lille, Mgr
Charost. Les organisateurs du massacre, des officiers, jeunes pour la
plupart, entreprirent de convaincre ceux que Dieu avait préservé,
qu’en vérité, ils attendaient un train de soldats venus les attaquer
une tentative de <déculpabilisation>> qui manque pour le moins
D’arguments, car la région fourmillait d’espions a la solde des
Allemands, et l’arrêt prolongé du convoi a Santes ne leur avait
certainement pas échappé, pas plus que le type de personnes qui y
avaient pris place. L’auteur du récit, sans doute un inspecteur, porta
une accusation <<La préfecture avait lance son ordre, sans être sure
que les routes fussent libres >>. Cette accusation vaut également pour
les mobilisables qui, le même jour, s’efforcèrent de se rendre en
zone française. Ce procès intenté a l’ardent et intraitable patriote
que fut le préfet Trépont, prendra une terrible ampleur, et fera de
ce haut fonctionnaire exemplaire un bouc émissaire. L’ordre, en
réalité, émanait du haut commandement de la région, replie a
Boulogne. Plus personne, dans le camp français, ne maîtrisait une
situation totalement dégradée, au surplus, un train venant de la
capitale des Flandres avait normalement abouti a Béthune, le 8 au
soir.
Le méme vendredi 9, des colonnes de mobilisabies, sommés de
s’éclipser de Lille et des villes non encore sous domination ennemie,
partirent, qui par la route, qui par le dernier train. On parvenait,
la, a I’ultime phase de la plus noire pagaille, de la plus totale
incoherence qui régnaient quasiment depuis l’ouverture des hostilités,
dont le gouvernement et 1’ armée portaient I’ écrasante responsabilité.
Le commissariat central adressa, au préfet, le 9 novembre, des
témoignages recueillis . L un d’ eux émanait d’ un homme, dont le
nom ne fut pas précisé, rentré en compagnie de 95 compagnons,
mobilisables comme lui, et détenus jusque-la, a Douai. < ... en
arrivant a Radinghem, la colonne que je suivais fut cernée par des
cavaliers allemands, Beaucoup de civils essayérent de se sauver a
travels champ, mais les soldats allemands firent feu sur eux et en
tuèrent un certain nombre. Avec plusieurs autres, je me réfugiai
dans un groupe de maisons, en bordure de la route, d’ou nous
entendions distinctement la fusillade, puis, tout d’un coup, les Allemands
difoncérent les fenêtres et les portes des habitations ou nous nous
trouvions, nous firent sortir, aligner le long de la route avec d’autres
groupes qu’ils ramenaient et nous fouillèrent. Ils ne me prirent pas
mon argent, mais m ‘enlevèrent deux canifs. Ensuite, ils nous
dirigèrent par Fournes, Wavrin, Don -Sainghin, Annceulin, sur Carvin,
ou nous avons logé dans l’église. Sur ce trajet, nous avons marché
pendant environ une heure et demie, les mains en l’air, recevant, de
temps a autre, des coups de botte ou de crosse. Nous fîmes, le
lendemain matin, réunis a un autre groupe, qui avait logé dans
l’église de Carvin, et, ensemble, nous fumes dirigés sur Douai, ou
l’on nous enferma dans les églises. Moi, je fus enfermé dans l’église
Saint-Pierre, ou nous étions au moins trois mille. Comme je ressentais
des douleurs de rhumatisme et que la route faite la veille m ‘avait’
fatigué, je me fis porter malade. Le médecin allemand exigea que je
suivisse la colonne jusqu ‘a Cambrai, mais après des démarches faites
par les dames de la Croix Rouge de Douai, je fus reconnu impropre
a la marche et on me laissa a la disposition de ces dames. Je sais
que tous les prisonniers valides furent dirigés, par Cambrai, sur
Valenciennes, et j’estime que nous étions, a Douai, au nombre de
10 000 au mois, tous pris entre Radinghem et Le Maisnil. Je suppose
que beaucoup avaient été arrêtés la veille au soir. Un certain nombre
ont été tués. Le curé de Radinghem en posséderait la liste. >>
Une autre déposition provenait de M. Henri Lahaye, tisserand,
domicilié place des Quarre Chemins <Bien qu ‘agé de 52 ans, je
partis avec les mobilisables, le vendredi 9. Une soixantaine de
personnes figuraient dans ce groupe, arrêté dans l’après-midi, a
4 h 30’, a Fournes, par la cavalerie allemande. Les mobilisables
Furent conduits sur Douai, ou je fus enfermé dans l’église Saint-
Pierre, qui comprenait un contingent de 4 000 hommes, environ. J’y
suis resté 19 jours. Des 4 000 prisonniers, j’estime a 2000 le nombre
de ceux qui furent blesses par les Allemands. Deux prisonniers sont
devenus fous; deux autres sont morts de faim, faute de s’être
présentés aux distributions de vivre. >> On remarquera qu’il s’agissait
de civils, mérne s’ils étaient en age de revêtir l’habit militaire.
Dans la guerre il y a eu beaucoup d’accidents de trains certains très graves
Mais ils sont tous très peu documenté
:
On survit l’horreur des tranchées reçoit une perme et on meurt stupidement dans un accident ferroviaire comme tous ces pauvres victimes du train italien qui ce réjouissaient d’une perme de noël.
Ah le sort !
En voici deux autres dans votre région mais avec peu d’info :
L’autre accident mais je ne retrouve pas plus de détails
C’est déroule près de Gezaincourt en 1916 , train de permissionnaires Anglais de Boulogne
Encore un accident de train en 1917 pres de Achiet-le-Grand et un nombre des victimes militaires sont enterrées au Cimetiere militaire anglais d' Achiet-le-Grand .
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