Fiche matricule Henri Barbusse ?

[garigliano1]

bernard

Le livre de JN Cru est critique sur 2 aspects:
-le passé militaire de Barbusse mais à sa décharge, JN Cru n'a sûrement pas eu accès aux fiches de matricules
-la description des actions de combat dans les livres de Barbusse qui selon JN Cru ne reflète pas le savoir d'un "passé de combattant"

selon JN Cru, Barbusse arrive vers le 11 janvier 1915 au front. Sur les 3 mois suivants passés dans le secteur de Condé sur Aisne, la DI passe 1 mois au repos. En Artois, la DI est engagée du 15 mai au 5 juin. Durant les 5 mois suivants, la DI participe à l'offensive du 25 septembre et aux attaques du 11 octobre avant d'être relevée le 23 novembre, d'où la question de JN Cru:quelle est l'expérience du combat de tranchée de Barbusse ?


Pour info:quelle la signification du sigle AP à la page 10 du JMO du 231

Cordialement
yves

[Yv']

Bonsoir,

<< Les AP sont fournis par le 276e >>... les avant-postes ?

Cordialement
Yves

[garigliano1]

Bonjour yves

A la relecture du JMO, c'est sûrement la meilleure explication


Cordialement

Yves

[LABARBE Bernard]

Bonjour,

D'autres pourtant "intouchables" ont connu les tranchées plus longtemps que Barbusse mais guère plus. Ainsi Genevoix grièvement blessé en avril 15 et pour qui le front était terminé.
Au delà de l'expérience des uns et des autres (excepté les vrais faussaires) ce qui a surtout déplu à Norton c'est le style de Barbusse, visions apocalyptiques, exagérations en tous genres.
D'où peut-être sa critique, qu'a donc connu Barbusse pour écrire cela ?
J'ai lu Le Feu il y a très longtemps mais j'en garde le souvenir d'une certaine déception, et j'étais très loin des connaissances acquises depuis. Dans mon souvenir quelque chose me dérangeait... Tout comme le début du livre de Jérôme Garcin, Bleus horizon, sujet Jean de La Ville de Mirmont. Des erreurs qui en disent long sur le travail de recherche de l'auteur (Verneuil-en-Champagne pour Verneuil dans l'Aisne). J'ai refermé le livre à la page 20, il faudra quand même que je lise un jour la suite. Donc page 20, le 26 septembre De Mirmont débarque à Fismes, avec un renfort du 57. Fismes... où nous descendîmes (du train) pour marcher pendant quatre longues heures, au milieu des champs plantés de croix de bois, vers le front de Cuiry (non le front, les lignes c'est un peu plus haut mais pas grave). Là, nous fûmes accueillis par un orage apocalyptique d'obus de 220. Le ciel nous tombait sur la tête, vers lequel remontaient des nuages de poussière noire. Nous entendîmes autour de nous les premiers hurlements de douleur, mais le plus effrayant fut de sentir dégringoler sur nos capotes une pluie molle de débris humains. C'était dantesque.
Et c'est Gallimard, et nous sommes en 2013 ! C'est bien pire que du Barbusse. Si Norton était là...
Le feu Prix Goncourt 1916, les membres du jury savaient-ils de quoi parlait Barbusse ? J'en doute. Il reste d'après ce que je lis ici ou là que ce roman fut très bien accueilli parmi les soldats des tranchées (combien l'avaient lu ?) car c'était la première fois que l'on évoquait leur vie dans un livre à succès.

Cordialement,
Bernard

[Stephan @gosto]

Le Feu... "Livre dont le procès n'est plus à faire"...

Bonjour,

Extrait d'un rapport du Contrôle postal de la 5e D.I., en date du 3 juin 1917 :

Il a été saisi au bureau de payeur de la 5e D.I. 100 lettres (60 arrivée, 40 départ), toutes lettres de provenance ou à destination de Paris.
Lettres venant de Paris : 12 enveloppes ont été retenues, 4 contenant des journaux :

- Le Petit Rémois, contenant un article sur les fautes personnelles des grands chefs et un autre sur les permissions au front.
- Feuille programme du journal Le Pays. Ce programme est très intéressant et la liste de ses collaborateurs est instructive. On y remarque entre autres M. AULARD, professeur à la Sorbonne, et Henry BARBUSSE, l’auteur du Feu, livre dont le procès n’est plus à faire.
- Le Petit Parisien qui parle des grèves.
- Le Journal du Peuple qui ne semble pas un journal bien patriotique.

Les 8 lettres parlent des grèves parisiennes. On y retrouve les bruits tendancieux qui circulent un peu partout.

Parallèlement, dans la lettre d'un combattant du 74e R.I. de cette même 5e D.I., le 20 février 1917 :

"[...] Veux-tu m’envoyer les deux livres « Gaspard », « Le Feu ». Cela me ferait plaisir de les relire."

Et, du même, le 4 juillet 1918 : "Habich me prête les poésies de LAFORGUE. Lu "L’Enfer" de Barbusse."

Bonne journée.

Stéphan

[LABARBE Bernard]

Bonjour, et merci Stephan,
Barbusse (sur "liste rouge") circulait donc sous la capote vu cet extrait de censure tri postal. Edifiant...
Concernant le prétendu succès du Feu auprès des poilus, je pense qu'il tient bien plus au bouche à oreille, à quelques lecteurs qui se le procuraient lors de permissions, ou autres rares qui se le faisaient envoyer comme celui que tu cites. Eux aussi devaient relever des exagérations, des incohérences, mais peu importe, ils étaient dans un prix Goncourt !
Cordialement,
Bernard

[JeanMiche]

Bonjour à tous, Bernard,

En ce qui concerne la recherche de la fiche matricule de Norton Cru, voilà le point :

En sachant qu'il est né en Ardèche et a passé son bac à Tournan sur Rhône, qu'il a ensuite probablement résidé à Loriol (Drôme), et à Aubenas (Ardèche)

Rien aux AD de l'Ardèche, même en remontant et descendant dans le temps. Mais pas certain que la numérisation soit complète.
Les fiches aux AD de la Drôme ne sont pas en ligne.

S'il y avait un correspondant sur la Drôme pour faire un tour aux A.D...

[LABARBE Bernard]

Bonjour,
Jean Michel je disais plus haut qu'il serait intéressant d'avoir la fiche matricule de Norton Cru, c'était sans avoir lu (Wiki) qu'il a connu le front de mi octobre 14 à février 17, ça fait pas mal quand même... Donc pas de découverte à faire je pense.
Son acte de naissance, sur lequel on voit que ce n'était pas Jean NORTON CRU, mais Jean Norton CRU... Norton est son deuxième prénom, c'est aussi le nom de sa mère...
Une astuce peut-être avant l'heure, pour les noms composés comme on le voit souvent aujourd'hui.
Cordialement,
Bernard