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Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : lun. nov. 30, 2009 9:07 pm
par los
Bonjour à toutes et tous

Bonjour Guy
Merci pour ces nouvelles photos, super :love: .

Bonjour Anne
Merci de votre proposition de me faire parvenir vos deux photos sur ma BAL.
Elle vous est grande ouverte, merci d'avance.

Bonjour Françoise
Tout en étant également très respectueuse des commémorations britanniques, je déplore également que les deux années d'occupation du secteur par les troupes françaises soit si méconnues.
Les quelques articles que j'ai publié sur mon blog sont une façon, pour moi, de sortir de l'oubli la présence des régiments bretons à Ovillers La Boisselle durant cet hiver 1914-1915.
Mais je sais qu'il y a beaucoup à faire et votre travail y contribue énormément.
J'espère de tout cœur que l'ilôt sera sauvegardé et n'hésitez pas à me faire signe si je peux vous aider.

Amicalement
Sophie :hello:

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 10:06 am
par RIO Jean-Yves
Bonjour à tous
Bonjour Anne et Guy .

Grand Merci pour ces photos [:rio jean-yves:3]. Comme si je n'avais déjà pas déjà assez à faire avec l'infanterie Vannetaise :lol:
Superbe !!
Rejoignant Francoise et Sophie ;) , je déplore qu'effectivement la Somme soit trop synonyme de 1916 alors qu'il s'y est passé tant de choses avant ... Les régiments Bretons - infanterie et artillerie confondues - en savent quelque chose !
Je ne saurais toutefois en tenir rigueur aux Britanniques - pardon aux Ecossais - qui les ont remplacés en fin juin-début juillet 1915 puisque le 116e eut droit à cette occasion à une belle partition.
Cf le fil :
pages1418/forum-pages-histoire/britanni ... 8278_1.htm

Bien cordialement :hello:
Jean-Yves

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 12:17 pm
par SMLE
Bonjour à tous !
Quand je parlais des anglais c'était dans le sens où ceux-ci savent conserver(ou essayent de préserver leurs vestiges et monuments) tandis que les Français (sauf quelqu'uns qui se décarcassent à vouloir sauver tel ou tel site) mais je suis parfaitement d'accord avec Rio Françoise et Sophie. Oui ! on oublie facilement la période 14-15 à la Boisselle où les rgts Bretons se sont distingués et il est temps de remettre les pendules à l'heure.
Il ne faut pas oublier le calvaire breton (19 RI) d'Ovillers (à 1 km de la Boisselle) qui se dégrade je me répète et j'insiste (je sais depuis qu'hier un dossier est en cours).
Classer le site de l'ilot serait une bonne chose (déjà dit) mais au moins la présence française (de la guerre de position) serait reconnue.
Le panneau : Ligne de front au 1er juillet 1916 est plutôt lié à la bataille de la Somme : Un panneau mis en place par le CG.
Je pense qu'il serait bon de distinguer les deux périodes : les Français et Les Anglais mais je ne m'avance pas plus, il faut réfléchir sur ce sujet.
On parle beaucoup de la bataille de la Somme mais peu de la guerre de positions toute aussi meurtrière.
FvB vous salue !

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 3:00 pm
par RIO Jean-Yves
Re FVB

Nous sommes sur la même longueur d'ondes.
Découvrant pour la première fois l'an passé la région lors de la sortie du Forum ( ;) Laurent59), j'avais été impressionné par le soin avec lequel les Britanniques entretenaient leurs Carrés de mémoire. Une leçon dont il serait de bon ton de s'inspirer dans certains Carrés français !
Quand au Monument de la Boiselle cher à Sophie - et édifié notamment en mémoire de BREART DE BOISSANGER - nous n'avions pu lors de notre trop court passage aller le voir.
Merci de nous tenir au courant : si un dossier pour sa sauvegarde est en cours tant mieux .
Tout à fait d'accord pour qu'un périmètre de protection soit instauré, mais, je me trompe peut-être et me rectifier si c'est le cas, ne se trouve-t-il pas actuellement sur un terrain propriété privée ?
Bien cordialement
Jean-Yves

Additif : Autant pour moi, je n'avais pas vu ce sujet où tout est dit :
pages1418/Sites-et-vestiges-de-la-Grand ... 1287_1.htm

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 5:29 pm
par ALVF
Bonjour,

Quelques photographies du Lieutenant Jeantrel me permettent de répondre à une question posée par Françoise un peu plus haut:

La 8ème Batterie du 28ème R.A.C. a eu des éclatements de canons 75 mm à quatre reprises, mais on ne peut les imputer ni au personnel, ni aux canons, ces éclatements sont la triste conséquence de la "crise des munitions".Je m'explique, l'Armée française est partie en campagne avec environ 5.700.000 coups complets de 75, pratiquement tous fabriqués dans les Arsenaux de l'état à part quelques fabrications de la grande industrie de l'armement (Le Creusot-Schneider, Saint-Chamond, Montbard).Ce stock était presqu'épuisé à la fin de septembre du fait de l'intensité des combats et les Arsenaux n'avaient qu'une production insuffisante, de nombreux personnels des Arsenaux avaient été d'ailleurs mobilisés dans les Armées de campagne!
Le Ministre de la Guerre, Millerand, aidé par Albert Thomas, bientôt secrétaire d'état, fut très mal inspiré fin septembre 1914 en prenant, sous le signe de l'urgence, la décision de recourir à la solution de confier la fabrication des obus de 75 à des petites usines voire à des ateliers faiblement équipés.La simple et doûteuse recommandation de parlementaires a parfois suffi à donner des marchés lucratifs à des industriels incapables d'entreprendre une aussi délicate fabrication.Mieux, les tolérances de fabrication furent abaissées dangereusement (par exemple les normes de pression des projectiles usinés furent diminuées par trois!).Le résultat ne se fit pas attendre:
-avec les projectiles fabriqués par les Arsenaux ou les grandes firmes précitées, le nombre d'incidents était de 1 pour 500.000 coups tirés.
-avec les projectiles des petits industriels, les accidents furent de 1 pour 3000 coups tirés!
Les projectiles de nouvelle fabrication furent introduits sur le front à partir du 20 décembre 1914, presqu'immédiatement commença la grave crise des éclatements de 75 qui menaça même de ruiner toute notre artillerie de campagne!
Il fallut retirer des approvisionnements 1.500.000 coups suspects, pourtant achetés 100 Francs-or pièce (contre 30 francs-or pour les fabrications des Arsenaux, pourtant déjà "décriés" à l'époque!) et la crise ne fut conjurée qu'à l'été 1915!
Le pouvoir trouva une victime expiatoire, en la personne du Général Baquet, Directeur de l'Artillerie au Ministère de la Guerre, pourtant nommé après les funestes décisions prises en septembre 1914 par le gouvernement replié alors à Bordeaux, décisions prises sous le signe de la panique et des intérêts mal compris (certains se croyaient encore en l'An II où Carnot pouvait mobiliser les forgerons pour tremper des piques ou des baïonnettes).Ce général Baquet eut tout de même la prescience de créer de très grands ateliers modernes de construction en grande série des obus (où se distingua un certain André Citroën) et il faut lire le livre de souvenirs de ce général pour avoir des lumières sur ce problème très grave car il causa de nombreuses victimes dans l'artillerie et provoqua une grave crise morale car si un soldat peut supporter beaucoup de choses, il doit avoir absolument confiance en ses armes et cette crise faillit lui faire perdre la confiance en son canon, par ailleurs excellent.
La crise des éclatements conduit à des mesures d'urgence: arrivée sur le front de batteries équipées de canons de 90 mm Mle 1877 de Bange (anciens canons de campagne), introduction de canons de montagne de 80 mm de Bange et de 65 mm Mle 1906 pour suppléer au manque de munitions de 75, recours au tir d'artillerie lourde des pièces anciennes de Bange 120 L et 155L, mise de côté des derniers "bons" lots de munitions de 75 d'avant-guerre par les commandants de groupe en cas de "coup dur", etc...
Voici quatre photos de matériels, dont deux de 75 "éclatés":

75 mm Mle 1897 de la 8ème Batterie du 28ème R.A.C. devant La Boisselle:Image
Autre explosion à la 8ème Batterie du 28ème R.A.C.:Image

Le Lieutenant Dauré de la Batterie Lefol à Méaulte, 120L Mle 1878 de Bange:Image

120L Mle 1878 de la Batterie Lefol à Méaulte:Image

Cordialement,
Guy François.

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 5:42 pm
par tad-kozh
Bonjour à toutes & tous

Mon grand-père était, avec le 62e RI, dans le secteur de La Boisselle et Authuile en 14-15

C’est donc avec un réel plaisir que je lis vos messages qui relatent les combats des régiments bretons dans ces secteurs.
Merci à tous, et tout particulièrement à Françoise pour avoir initié le sujet et à Guy-François de nous faire partager de magnifiques photos

Cordialement :hello:
Jean-Louis

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 8:00 pm
par la boisselle
Bonjour,

Quelques photographies du Lieutenant Jeantrel me permettent de répondre à une question posée par Françoise un peu plus haut:

La 8ème Batterie du 28ème R.A.C. a eu des éclatements de canons 75 mm à quatre reprises, mais on ne peut les imputer ni au personnel, ni aux canons, ces éclatements sont la triste conséquence de la "crise des munitions".Je m'explique, l'Armée française est partie en campagne avec environ 5.700.000 coups complets de 75, pratiquement tous fabriqués dans les Arsenaux de l'état à part quelques fabrications de la grande industrie de l'armement (Le Creusot-Schneider, Saint-Chamond, Montbard).Ce stock était presqu'épuisé à la fin de septembre du fait de l'intensité des combats et les Arsenaux n'avaient qu'une production insuffisante, de nombreux personnels des Arsenaux avaient été d'ailleurs mobilisés dans les Armées de campagne!
Le Ministre de la Guerre, Millerand, aidé par Albert Thomas, bientôt secrétaire d'état, fut très mal inspiré fin septembre 1914 en prenant, sous le signe de l'urgence, la décision de recourir à la solution de confier la fabrication des obus de 75 à des petites usines voire à des ateliers faiblement équipés.La simple et doûteuse recommandation de parlementaires a parfois suffi à donner des marchés lucratifs à des industriels incapables d'entreprendre une aussi délicate fabrication.Mieux, les tolérances de fabrication furent abaissées dangereusement (par exemple les normes de pression des projectiles usinés furent diminuées par trois!).Le résultat ne se fit pas attendre:
-avec les projectiles fabriqués par les Arsenaux ou les grandes firmes précitées, le nombre d'incidents était de 1 pour 500.000 coups tirés.
-avec les projectiles des petits industriels, les accidents furent de 1 pour 3000 coups tirés!
Les projectiles de nouvelle fabrication furent introduits sur le front à partir du 20 décembre 1914, presqu'immédiatement commença la grave crise des éclatements de 75 qui menaça même de ruiner toute notre artillerie de campagne!
Il fallut retirer des approvisionnements 1.500.000 coups suspects, pourtant achetés 100 Francs-or pièce (contre 30 francs-or pour les fabrications des Arsenaux, pourtant déjà "décriés" à l'époque!) et la crise ne fut conjurée qu'à l'été 1915!
Le pouvoir trouva une victime expiatoire, en la personne du Général Baquet, Directeur de l'Artillerie au Ministère de la Guerre, pourtant nommé après les funestes décisions prises en septembre 1914 par le gouvernement replié alors à Bordeaux, décisions prises sous le signe de la panique et des intérêts mal compris (certains se croyaient encore en l'An II où Carnot pouvait mobiliser les forgerons pour tremper des piques ou des baïonnettes).Ce général Baquet eut tout de même la prescience de créer de très grands ateliers modernes de construction en grande série des obus (où se distingua un certain André Citroën) et il faut lire le livre de souvenirs de ce général pour avoir des lumières sur ce problème très grave car il causa de nombreuses victimes dans l'artillerie et provoqua une grave crise morale car si un soldat peut supporter beaucoup de choses, il doit avoir absolument confiance en ses armes et cette crise faillit lui faire perdre la confiance en son canon, par ailleurs excellent.
La crise des éclatements conduit à des mesures d'urgence: arrivée sur le front de batteries équipées de canons de 90 mm Mle 1877 de Bange (anciens canons de campagne), introduction de canons de montagne de 80 mm de Bange et de 65 mm Mle 1906 pour suppléer au manque de munitions de 75, recours au tir d'artillerie lourde des pièces anciennes de Bange 120 L et 155L, mise de côté des derniers "bons" lots de munitions de 75 d'avant-guerre par les commandants de groupe en cas de "coup dur", etc...
Voici quatre photos de matériels, dont deux de 75 "éclatés":

75 mm Mle 1897 de la 8ème Batterie du 28ème R.A.C. devant La Boisselle:mesimages/2547/img696.jpg1..jpg
Autre explosion à la 8ème Batterie du 28ème R.A.C.:mesimages/2547/img697.jpg

Le Lieutenant Dauré de la Batterie Lefol à Méaulte, 120L Mle 1878 de Bange:mesimages/2547/img698.jpg

120L Mle 1878 de la Batterie Lefol à Méaulte:mesimages/2547/img700.jpg

Cordialement,
Guy François.
Bonsoir,
:) Encore un grand merci pour ces superbes photos et les explications de "pro".
Je pense que je ne serai pas la seule intéressée... Nous sommes tombés sur une "mine", c'est le cas de le dire !
Bien cordialement,
Françoise

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 8:29 pm
par - Joel Huret -
Le titre de ce sujet a été édité par - Joel Huret -

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mar. déc. 01, 2009 8:47 pm
par los
Bonsoir

Merci beaucoup pour ces nouvelles photos. Je ne m'en lasse pas :love: .
Et merci aussi pour ces explications sur les explosions de canons, très intéressant.

Une petite question: A combien de km portaient les canons 120 L ?

Amicalement
Sophie :hello:
PS: Bienvenu dans cette nouvelle tranchée Jean Louis

Re: 28e RAC à La Boisselle et archives allemandes

Publié : mer. déc. 02, 2009 7:07 pm
par ALVF
Bonsoir,

Tout d'abord, je réponds à la question: le 120L Mle 1878 a une portée de 11000 m, ce vieux canon de Bange à tir lent est très robuste et très précis, il effectue en priorité des missions de contre-batterie de l'artillerie allemande.

Je joins quatre nouvelles photographies:

-Un canon de 75 mm Contre-Avion à Albert, auto-canon à châssis de Dion-Bouton Mle 1913, équipé d'un 75 mm Mle 1897, le matériel est encore rare au début de 1915, ce qui explique la curiosité des Lieutenants-colonels de Loustal et Juge, des Commandants Pellegrini, Desbordes, Dion et de Bailliencourt.
Utilisés au début sur le front pour tirer sur les "Drachen" d'observation et sur les avions de reconnaissance, ces 75 étaient employés "à la demande" et étaient des pièces "nomades".Le Commandant Girard dans son livre (paru en 4volumes sous forme anonyme et chez quatre éditeurs différents!) "Sur le front occidental avec la 53ème Division d'Infanterie" tome 1-1932-Berger-Levrault évoque ces autos-canons dans le chapitre "En secteur à Suzanne" et n'en dit pas beaucoup de bien du fait de leur esprit "autonome", basés à Villers-Bretonneux, ils sillonnaient les secteurs et en avril 1915 furent rappelés à Amiens pour la défense contre les incursions de bombardiers.

Auto-canon Mle 1913 à Albert.Image

Un 75 mm Mle 1897 éclaté à la 8ème Batterie du 28ème R.A.C.Image

L'ajudant Carême et le Lieutenant Jeantrel dans un abri de première ligne:Image

Le Capitaine Cloitre du 118ème R.I. au P.C. Dressler:Image

Cordialement,
Guy François.