120e et 320e RI

[Eric Mansuy]

Bonsoir à tous,
Bonsoir Eric,

En effet, le sous-lieutenant Thonnelier a ensuite pris la direction des Vosges alsaciennes, puis du Sundgau, où il a pris une trentaine de photos. Il a finalement été tué d'une balle en plein coeur, qui traversa son portefeuille. J'ai eu l'occasion, bien émouvante, de l'avoir entre les mains.

Je pourrai vous mettre en ligne la photo d'un officier qui doit être le chef de corps du 320e (si vous êtes en mesure de l'identifier, la photo n'étant pas légendée), si cela vous intéresse. Elle est assez pâle, mais sait-on jamais...

Bien cordialement,
Eric Mansuy

[ae80]

Bien volontiers,
je ne sais si je réussirai à l'identifier mais le document est certainement intéressant.
Cordialement
Eric

P.S. : je pense sans avoir vu la photographie du chef de corps qu'il s'agit du colonel MALAPERT qui commanda le 320e une grande partie de la guerre ce régiment.

[ae80]

Re-Bonsoir Eric, Bonsoir à tous,
Concernant le Lieutenant THONNELIER on peut lire dans le JMO du 320e RI ( 1er janvier 1917-6 mars 1919 • 26 N 749/8, p. 10) à la date du 24 septembre 1917 :
" (la belle attitude) du Lieutenant Thonnelier, commandant la 18e Compagnie du 320e Régiment d'Infanterie qui commandait sur le plateau de la cote 355. Bien que blessé, le Lieutenant Thonnelier conserva le commandement de sa compagnie et reprit la position qu'il avait momentanément cédée sous la ruée ennemie."
Le 320e d'Infanterie a été ramené sur le front de Verdun depuis le 13 septembre et a subi depuis lors des bombardements et des attaques virulentes de la part des Allemands. Donc, " le 24 septembre, à 5 h. 25, l'ennemi prononça une violente attaque sur le front de la zone Le Chaume et sur les zones voisines." (Historique du 320e Régiment d'Infanterie, Librairie Chapelot, Paris/Nancy, p.19)
Bien cordialement
Eric

[Eric Mansuy]

Bonjour à tous,
Bonjour Eric, et merci pour ces éléments complémentaires.

Comme promis, quelques photos :

- le chef de corps du 320e R.I., peut-être…



- un moment de détente entre officiers à l’extérieur…



- … puis à l’intérieur.



Bien cordialement,
Eric Mansuy

[ae80]

Bonjour Eric, bonjour à tous,
Merci beaucoup Eric pour toutes ces photographies émouvantes.
Le chef de corps doit être le colonel MALAPERT qui fut à la tête du régiment de la mobilisation au mois d'août 1918.
Lequel des officiers de la dernière photo est le lieutenant THONNELIER ? Je sais que la Légion d'Honneur lui fut concernée mais je ne sais à quelle date. Son dossier sur le site Leonore reste très lacunaire.
Emile Joseph Thonnelier est né le 1er juin 1878 à Bourg Bruche (67 Bas-Rhin). Il est décédé le 23 juillet 1918 au centre hospitalier de Crouy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne) des suites de blessures de guerre, selon sa fiche (Mémoire des Hommes).
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 3337236664
Cependant aucune allusion n'est faite à son sujet tant dans le JMO que dans l'Historique du 320e d'Infanterie à cette période.
Je citerai l'ordre général n°261 de la VIe Armée pour lui rendre hommage :
Le général Degoutte, commandant la VIe Armée, cite à l'ordre de l'Armée le 320e Régiment d'Infanterie :
Sous la direction sage et éclairée du colonel Malapert, chef adoré de ses hommes, a pris une part glorieuse aux opérations victorieuses des journées du 21 au 28 juillet 1918 au sud de l'Ourcq, a réalisé une avance de 13 kilomètres enlevant un village (Bonnes) et le bois fortement organisés et énergiquement défendus. A facilité la progression des unités voisines opérant à sa droite, a fait des prisonniers, pris 2 canons, 67 mitrailleuses et un matériel important.
Au G.Q.G., le 7 septembre 1918
le général commandant la VIe Armée,
Signé : DEGOUTTE

Cordialement
Eric

[ae80]

Le colonel Malapert figure sur la photographie de Presse datée du 23 décembre 1932 montrant les anciens de la 52e DI ranimant la flamme au Tombeau du Soldat Inconnu.

http://pallas.cegesoma.be/pls/opac/opac ... senu=43252

Cordialement
Eric

[Eric Mansuy]

Emile Thonnelier est à gauche, arborant la Croix de guerre et une décoration russe.
Quant à Malapert, s'il s'agit de l'homme situé à gauche, qui ravive la flamme, il me semble que la ressemblance est suffisante pour que cela "colle".

Bien cordialement,
Eric Mansuy

[ae80]

Bonsoir à tous,
Le Lieutenant-Colonel Malapert (Paulin Louis Prosper Roger, né le 5 avril 1861) commande en second le 120e Régiment stationné à Stenay à la déclaration de la guerre.
2 août 1914
Le cadre actif destiné à l'encadrement du Régiment (320e) part par voie ferrée de Stenay à 17 heures 30 pour se rendre à Péronne.
3 août
Le cadre actif arrive à Péronne à 9 heures ; les officiers de réserve commencent à arriver le même jour et la mobilisation du Régiment commence.
Etat major
Lieutenant-Colonel (active) Malapert
Capitaine adjoint au chef de Corps - faisant fonction de Major (active) Reine
Médecin Major de 2e classe chef de service (active) Dellys

5e Bataillon
Chef de bataillon (active) Meau

6e Bataillon
Chef de bataillon (active) Rouyer
JMO 320e RI 2 août 1914-29 février 1916 • 26 N 749/6

[...]

Nuit du 19 au 20 août 1918 - à Rozet-Saint-Albin.
Le Colonel Malapert quitte définitivement le commandement du Régiment.
Il est remplacé par le Colonel Charpentier.
JMO 320e RI 1er janvier 1917-6 mars 1919 • 26 N 749/8

[ae80]

Bonsoir à tous,
Début 1915, le 120e d'Infanterie composé à l'origine en grande partie de Picards, de Boulonnais ou d'Audomarois, de Parisiens, d'Ardennais et de Meusiens se voit privé d'une bonne partie de ses "ressources humaines". En effet, depuis début septembre 1914, les départements de la Somme, du Pas-de-Calais et des Ardennes sont occupés en tout ou partie par les troupes allemandes. Après l'appel des classes 1914 et 1915 des jeunes gens de ces départements, la source s'est tarie.
Le dépôt du 120e RI déplacé fin août 1914 à Ancenis, les autorités militaires vont naturellement se tourner vers un recrutement centré sur les régions du Grand ouest : Vendée, Loire-Inférieure (Loire-Atlantique), Eure, Manche, Orne, etc.
Le JMO du régiment donne quelques précisions sur les renforts qui arrivent soit du dépôt du 120e à Ancenis, soit d'autres régiments d'Ancenis ou de La Roche-sur-Yon :

"21 janvier 1915

3e Bataillon : Le Bataillon reçoit un renfort de 1 sous-lieutenant, 8 sous-officiers et 67 hommes provenant du dépôt du 120e.

22 janvier 1915

2e Bataillon : Répartition dans les unités des renforts arrivés pour le bataillon (100 hommes pour le bataillon)
3e Bataillon : Le bataillon reçoit un renfort de deux sergents, 2 caporaux et de 137 hommes venant du 93e.

23 janvier 1915

Etat Major. Occupation de la Maison Forestière du Four aux Moines.
1er Bataillon : Même situation que la veille.
2e Bataillon : Travaux de propreté, nettoyage des effets, armes, chaussures, équipements. Répartition dans les unités des nouveaux renforts arrivés au Bataillon (250 hommes environ). Dans l’après-midi, une heure d’exercice à rang serré.
3e Bataillon : Mêmes dispositions que la veille. Renforts reçus le 23 : 3 sergents et 50 hommes provenant du dépôt du 64e d’Infanterie."
J.M.O. du 120e régiment d'infanterie • 26 juillet 1914 - 24 avril 1916 • 26 N 683/5

L'un des premiers (?) tués originaires d'un des départements de l'Ouest est :
LEMOINE Julien Anatole né le 23 octobre 1894 à Conches (Eure), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 18 janvier 1915 au Bois de la Gruerie (51).
Il est peut être au front depuis novembre 1914 lors de l'arrivée des jeunes de la classe 14 dont les classes n'auront duré que quelques semaines.
Mais bientôt il n'est plus rare de constater la présence et malheureusement le décès de ceux-ci :
"27 janvier 1915

Etat Major. Occupation de la Maison Forestière du Four aux Moines.
1er Bataillon : Départ d’Aubréville à 7 heures. Arrivée à 9 h. 30 à la Maison Forestière. Le Bataillon s’installe dans les ouvrages H (2e Cie) I (3e Cie) J (4e Cie) 1ère Cie en réserve.
Aucun incident
2e Bataillon : Même situation. Même emploi du temps que la veille.
3e Bataillon : Le bataillon se rend à la Maison Forestière à Aubréville où il s’installe en cantonnement. Dans l’après-midi vaccination anti typhoïdique, douches, nettoyage des effets.
Perte : 1 tué."
J.M.O. du 120e régiment d'infanterie • 26 juillet 1914 - 24 avril 1916 • 26 N 683/5

LEGRAIS François Pierre né le 30 mars 1890 à La Chapelle Glain (Loire-Atlantique), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 27 janvier 1915 au Bois de la Gruerie (51).

BLED Jean Baptiste Pierre né le 18 novembre 1880 à Poiré sur Vie (Vendée), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 28 février 1915 aux tranchées de Mesnil-les-Hurlus (Marne).

BRETHOME Eugène Auguste Armand né le 8 septembre 1888 à Poiré sur Vie (Vendée), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 2 mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne).

MARTINEAU Arsène Auguste Gabriel Marie né le 9 juin 1888 à Poiré sur Vie (Vendée), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 4 mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne).

HOUSSAIS Louis né le 20 août 1885 à Rougé (Loire-Atlantique), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 22 mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne).

TESSIER Valentin Auguste Henri né le 5 novembre 1887 à Saint-Hilaire-de-Talmont (Vendée), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 28 février 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne).

MOREAU Paul Auguste né le 25 mai 1893 à Rezé (Loire-Atlantique) soldat de 2e classe au 120e RI, disparu au combat le 28 février 1915 à Beauséjour (Marne).

VINCE Jean-Baptiste né le 6 décembre 1891 à Saint-Joachim (Loire-Atlantique) soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 1er mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne).

COLAS Jean-Marie né le 23 mai 1883 à Héric (Loire-Atlantique), soldat de 2e classe au 120e RI, tué à l’ennemi le 2 mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne).

Ainsi peu à peu le brassage s'effectue au sein du régiment. D'ailleurs, les listes de prisonniers du 120e d'Infanterie incluses dans la Gazette des Ardennes montrent elles aussi ce changement.

Voir également les Morts pour la France du département de la Manche appartenant au 120e RI :

http://www.e-hubert.com/bases50/1418-re ... Infanterie

Cordialement
Eric

[ae80]

Bonjour à tous,
j'ai omis de citer dans le message précédent l'excellent site de Marc Barbieri sur les soldats de la Loire-Inférieure ou Loire-Atlantique :
http://lessoldatsdeloireinferieure.hautetfort.com/
qui donne de précieuses indications sur les jeunes gens Morts pour la France de ce département et notamment pour ceux incorporés au 120e d'Infanterie.

Cordialement
Eric