Bonsoir à tous,
En complément, (et pour commencer par le début du drame), voici un extrait de l'étude du colonel GUY François "Histoire de l'artillerie lourde sur voie ferrée française de 1896 à 1918", relatant les circonstances de cette "frappe chirurgicale".
Cordialement
J-Luc
"……….Le 10 mai, une photographie aérienne permit de découvrir les entrées du tunnel et d'autres clichés permirent de repérer une bouche d'aération que les allemands déblayaient après chaque bombardement.
Cet infirme objectif est donné à une pièce de 400 pour l'attaque du 20 mai tandis que la seconde pièce de 400 tire trente six coups à raison de douze obus par entrée de galeries; en même temps 8 000 obus à gaz seront tirés sur les entrées du tunnel par l'artillerie de campagne.
Le tir commence le 20 mai à 6 heures, observé par le lieutenant aviateur Leon qui reste trois heures au dessus de l'objectif, à faible altitude, malgré une D.C.A. nourrie. A l'intérieur des tunnels se tenaient deux commandants de bataillon, six compagnies d'infanterie, deux compagnies de mitrailleuses, quatre pelotons de pionniers, des postes de secours et une station radio, soit plus de mille hommes appartenant au 476e I.R. de la 242e D.I. allemande.
Le 20 mai à midi, un obus de 400 perfora la voûte de la galerie Est au niveau de la cheminée d'aération et en effondra une partie.Le monoxyde de carbone dégagé par l'explosion, s'ajoutant à l'action des obus à gaz tombant près des entrées, provoqua la mort de plus de 400 soldats allemands, dont les cadavres furent trouvés entassés sur quatre ou cinq épaisseurs à proximité des entrées et dont 265 furent exhumés en août 1974 seulement par des jeunes soldats allemands de la Bundeswehr.
L'horreur de cette tragédie fut même cachée par la propagande française, puisque 'l'Illustration" du 4 août 1917 ne parle que de la mort de deux chefs de bataillon et de soixante soldats allemands, tués par l'explosion d'un obus de 400."
MONT CORNILLET : 20 mai 1917
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Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonjour,
Pourriez-vous m'indiquer quels régiments d'artillerie lourde français ont participé à cette opération ?
Cordialement,
Jean Pierre Lafaurie
Pourriez-vous m'indiquer quels régiments d'artillerie lourde français ont participé à cette opération ?
Cordialement,
Jean Pierre Lafaurie
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Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonjour,
D'aprés la même source, les 400 proviennent de la 75e batterie du 3e R.A.P.
Cordialement
J-Luc
D'aprés la même source, les 400 proviennent de la 75e batterie du 3e R.A.P.
Cordialement
J-Luc
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Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonjour et merci pour l'info,
Cordialement,
Jean Pierre Lafaurie
Cordialement,
Jean Pierre Lafaurie
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Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonjour,
article de l'Union de ce jour :
La tragédie du Mont Cornillet
En avril 1917, le front à l'Est de Reims subi de violents assauts ennemis dans le massif de Moronvilliers. Il n'y a pas de bouleversement des positions mais l'intensité des tirs d'artillerie rend la défense du secteur difficile. Les Français décident une puissante attaque le 20 mai 1917 du Mont Cornillet jusqu'au Téton. Il s'agit de lancer des assauts coordonnés avec les régiments des divisions des généraux Joba, Ferradini et Aldebert. Le Cornillet est confié aux 1er Zouaves. Les soldats attendent l'heure H dans des tranchées profondes et étroites qui sont ainsi mieux protégées des obus de l'adversaire. Vers 16 h 30, l'attaque se déclenche mais le barrage d'artillerie et les tirs rageurs des mitrailleuses ennemies rendent la progression difficile. Pour atteindre la crête, les soldats sont contraints de gravir une pente de deux cents mètres où ils sont exposés aux munitions ennemies. A force de ténacité, ils y parviennent après avoir réduit au silence plusieurs positions embusquées sur les contreforts. Les gars du génie qui accompagnent les fantassins nettoient les abris et les tunnels. Les zouaves recherchent les entrées de l'ouvrage principal qui semblent murées par les puissants tirs d'artillerie. A la nuit tombée, les soldats relient les trous d'obus pour fixer leurs nouvelles positions alors qu'on signale des replis de soldats ennemis vers Nauroy.
Une horreur sans nom
Lorsque les zouaves pénètrent dans le tunnel principal, ils tombent sur un impressionnant amoncellement de cadavres. Un obus de 400 a détruit la cheminée d'aération de la galerie Est. La garnison a péri asphyxiée et on estime alors à environ six cents le nombre de tués. Tous les soldats ennemis qui sont morts étaient équipés et armés, prêts à s'engager dans une contre-attaque. Pour les officiers et les médecins qui poursuivent les reconnaissances, c'est selon leur expression : « une horreur sans nom ». Malgré ce drame l'ennemi ne se décourage pas puisque les 21, 22 et 23 mai il mène trois intenses campagnes de bombardements. Les Français résistent ce qui fait écrire cet ordre du jour au général Joba : « Le Cornillet conquis, tous ont déployé une farouche ténacité à en assurer la possession, malgré la violence inouïe des bombardements. La discipline et la persistance dans l'effort sont les deux qualités primordiales qui assurent le succès. Ces qualités la division les possède. Le général exprime à tous sa reconnaissance pour la collaboration sans limite qui lui a été offerte et, en même temps, sa fierté d'être à la tête d'une aussi brillante unité ». Au cours des étés 1974 et 1975 des fouilles ont été opérées sous le Mt Cornillet. Elles faisaient suite à la découverte d'un accès aux galeries en juin 1973 qui avait permis la découverte de nombreux ossements. Plus de trois cents corps ont été extraits puis inhumés au cimetière militaire de Warmeriville. Pour beaucoup, il s'agissait de soldats du 476e RI Wurtenburgeois âgés de moins de 20 ans et qui découvraient le front.
Hervé Chabaud
article de l'Union de ce jour :
La tragédie du Mont Cornillet
En avril 1917, le front à l'Est de Reims subi de violents assauts ennemis dans le massif de Moronvilliers. Il n'y a pas de bouleversement des positions mais l'intensité des tirs d'artillerie rend la défense du secteur difficile. Les Français décident une puissante attaque le 20 mai 1917 du Mont Cornillet jusqu'au Téton. Il s'agit de lancer des assauts coordonnés avec les régiments des divisions des généraux Joba, Ferradini et Aldebert. Le Cornillet est confié aux 1er Zouaves. Les soldats attendent l'heure H dans des tranchées profondes et étroites qui sont ainsi mieux protégées des obus de l'adversaire. Vers 16 h 30, l'attaque se déclenche mais le barrage d'artillerie et les tirs rageurs des mitrailleuses ennemies rendent la progression difficile. Pour atteindre la crête, les soldats sont contraints de gravir une pente de deux cents mètres où ils sont exposés aux munitions ennemies. A force de ténacité, ils y parviennent après avoir réduit au silence plusieurs positions embusquées sur les contreforts. Les gars du génie qui accompagnent les fantassins nettoient les abris et les tunnels. Les zouaves recherchent les entrées de l'ouvrage principal qui semblent murées par les puissants tirs d'artillerie. A la nuit tombée, les soldats relient les trous d'obus pour fixer leurs nouvelles positions alors qu'on signale des replis de soldats ennemis vers Nauroy.
Une horreur sans nom
Lorsque les zouaves pénètrent dans le tunnel principal, ils tombent sur un impressionnant amoncellement de cadavres. Un obus de 400 a détruit la cheminée d'aération de la galerie Est. La garnison a péri asphyxiée et on estime alors à environ six cents le nombre de tués. Tous les soldats ennemis qui sont morts étaient équipés et armés, prêts à s'engager dans une contre-attaque. Pour les officiers et les médecins qui poursuivent les reconnaissances, c'est selon leur expression : « une horreur sans nom ». Malgré ce drame l'ennemi ne se décourage pas puisque les 21, 22 et 23 mai il mène trois intenses campagnes de bombardements. Les Français résistent ce qui fait écrire cet ordre du jour au général Joba : « Le Cornillet conquis, tous ont déployé une farouche ténacité à en assurer la possession, malgré la violence inouïe des bombardements. La discipline et la persistance dans l'effort sont les deux qualités primordiales qui assurent le succès. Ces qualités la division les possède. Le général exprime à tous sa reconnaissance pour la collaboration sans limite qui lui a été offerte et, en même temps, sa fierté d'être à la tête d'une aussi brillante unité ». Au cours des étés 1974 et 1975 des fouilles ont été opérées sous le Mt Cornillet. Elles faisaient suite à la découverte d'un accès aux galeries en juin 1973 qui avait permis la découverte de nombreux ossements. Plus de trois cents corps ont été extraits puis inhumés au cimetière militaire de Warmeriville. Pour beaucoup, il s'agissait de soldats du 476e RI Wurtenburgeois âgés de moins de 20 ans et qui découvraient le front.
Hervé Chabaud
Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonsoir
Petite précision : ce sont des employés du service d'identité militaire qui sont entrés les premiers, en descendant le long d'un puits d'aération élargi à la baramine.
Il,me parait important de le rappeler, d'autres s'attribuant l'exploit de la réouverture du dit tunnel.
Je connais un peu le sujet, m'y interessant depuis 1973.
Cordialement,
JPG
Petite précision : ce sont des employés du service d'identité militaire qui sont entrés les premiers, en descendant le long d'un puits d'aération élargi à la baramine.
Il,me parait important de le rappeler, d'autres s'attribuant l'exploit de la réouverture du dit tunnel.
Je connais un peu le sujet, m'y interessant depuis 1973.

Cordialement,

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Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonjour,
mais avant eux, je pense que de nombreux " collectionneurs et/ou pilleurs " étaient déjà rentrés dans le tunnel et avaient récupéré de nombreux souvenirs que l'on voyait en vente sur les premiers marchés aux puces des années 70... il y a bien longtemps ....
Dommage que des photos de l'intérieur du tunnel ne furent jamais montrées, car les chercheurs firent le travail de façon méthodique et respectueuse .
Ce devait être comme entrer dans une pyramide ...
Cordialment BB
mais avant eux, je pense que de nombreux " collectionneurs et/ou pilleurs " étaient déjà rentrés dans le tunnel et avaient récupéré de nombreux souvenirs que l'on voyait en vente sur les premiers marchés aux puces des années 70... il y a bien longtemps ....
Dommage que des photos de l'intérieur du tunnel ne furent jamais montrées, car les chercheurs firent le travail de façon méthodique et respectueuse .
Ce devait être comme entrer dans une pyramide ...
Cordialment BB
- Charraud Jerome
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Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonsoir
A noter que l'on parle d'exhumations en 1933.
Un peu de lecture: Facon (Patrick), "La Tragédie du Mont Cornillet (Avril-Mai 1917)", in Revue Historique des Armées, n° 3, 1975.
Cordialement
Jérôme Charraud
Sur les "fouilles" de 1973: http://www.lced.org/div_04.phpPetite précision : ce sont des employés du service d'identité militaire qui sont entrés les premiers, en descendant le long d'un puits d'aération élargi à la baramine.
A noter que l'on parle d'exhumations en 1933.
Un peu de lecture: Facon (Patrick), "La Tragédie du Mont Cornillet (Avril-Mai 1917)", in Revue Historique des Armées, n° 3, 1975.
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
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Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonjour
Merci Jérôme pour le lien et l'article, effectivement très bien informés.
Je n'ai rien
sur les exumations en 1933, mais, par contre, des recherches auraient été entreprises sous l'occupation, à priori abandonnées par crainte des gaz. Un monument avait été érigé au sommet.
Cordialement,
JPG
Un peu de patience...Dommage que des photos de l'intérieur du tunnel ne furent jamais montrées

Merci Jérôme pour le lien et l'article, effectivement très bien informés.
Je n'ai rien

Cordialement,

JPG

Re: MONT CORNILLET : 20 mai 1917
Bonjour
Un certain nombre d'historiques ou JMO d' unités qui ont participé aux opérations sont pour moi restées introuvables,
notamment le 13 ème RI qui a relevé le 83 ème au soir du 17 Avril.
Cela me freine un peu, dans la mesure où je souhaite établir un relatif équilibre entre les récits Français, dont, c'est le style de l'époque, le souci
du détail est parfois noyé dans la grandiloquence, et les récits Allemands, abondants et détaillés.

Cordialement,
JPG
Je persiste : Excellent article en effet, très sérieux et documenté."La Tragédie du Mont Cornillet (Avril-Mai 1917)", in Revue Historique des Armées, n° 3, 1975
Un certain nombre d'historiques ou JMO d' unités qui ont participé aux opérations sont pour moi restées introuvables,
notamment le 13 ème RI qui a relevé le 83 ème au soir du 17 Avril.
Cela me freine un peu, dans la mesure où je souhaite établir un relatif équilibre entre les récits Français, dont, c'est le style de l'époque, le souci
du détail est parfois noyé dans la grandiloquence, et les récits Allemands, abondants et détaillés.
Juste une petite : vue par l'intérieur de l'ouverture du puits d'aération.Un peu de patience...

Cordialement,

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