20° R Infanterie
Re: 20° R Infanterie
Bonsoir à Toutes & Tous, fidèles de la 33e DI
Bonsoir Paul
- Paul: soyez donc le bienvenu parmi les ami(e)s de la 33e DI et merci pour vos informations!
- J'ai enfin terminé une première traduction laborieuse d'un document allemand transmis aimablement par notre ami Jean-François (encore un grand merci!) intitulé : « L’artillerie allemande et française dans la bataille près de Bertrix le 22 août 1914 » de Hermann KAISER, édité par le lieutenant-colonel a. D. Eberhard von RECKOW, i. A. de l’association des officiers du 2. Naff. du 63e régiment d’artillerie de campagne Frankfurt. (Hanau 1937
Waisenhaus – Buchdruckerei Hanau am Main).
La traduction comporte 29 pages et ne peut donc être publiée intégralement dans le présent fil. Les amis intéressés de la 33e DI peuvent me communiquer en message privé leur adresse e-mail personnelle. Je me ferai alors un plaisir de leurs adresser ce texte sous forme de fichier "word".
De mon côté, je serais particulièrement heureux d'obtenir un jour une copie de l'ouvrage du général Paloque, commandant du 18e RAC, sur "Bertrix - 1914"...
Voici un échantillon du texte traduit:
(...)
Le développement du combat se passa autrement auprès de la colonne principale de la 21e ID. Celle-ci s’était mise en marche vers l’ouest, comme mentionné, vers 01h45 de sa position d’accueil (Aufnahmestellung) près de Neuvillers sur la « route de Bouillon » par la forêt de Luchy et, en vérité, dans le dernier bataillon de l’avant-garde du 88e IR était inséré le II/27e FAR. Ensuite suivait le gros : le 81e IR, le 63e FAR, le 80e IR (fusiliers) avec le 3e FAR inséré. Les deux derniers bataillons (II/ et III/80e IR) restèrent d’abord comme réserve de corps. Le général von OVEN chevauchait avec le général von ELSTERMANN (42e IB) et le général SCHERBENING, commandant la 21e FAB, à la pointe du gros. Le 6e ULR était presque (7h) avancé en reconnaissance avec 3 escadrons sur la chaussée à la lisière ouest de la forêt et avait trouvé les hauteurs au nord de Bertrix occupées par l’ennemi. De plus, vers 11h15, un avion allemand fut abattu par l’infanterie ennemie à quelque 100m à l’ouest de la forêt (*).
(*) Remarque : L’avion était soudain descendu dans de lourds nuages de pluie jusqu’à 1000m, reçut un vif feu d’infanterie et tenta d’atteindre les lignes allemandes, fut abattu à 200m de haut par le 20e RI. Le pilote était mort, l’observateur gravement blessé fut capturé. Après un interrogatoire infructueux par le général-commandant POLINE, il réussit à lui échapper dès la chute des premiers obus allemands et se tint caché jusqu’à sa libération qui s’ensuivit le soir par l’infanterie allemande.
Il apparaît, que le rapport à ce sujet – que la présence d’une forte infanterie française au carrefour routier Aux Corettes Cabt, 2 km au nord de Bertrix, trahit, comme le résultat de la reconnaissance n’avait pas provoqué auprès du commandant de la division une clarification de la situation. Ainsi, quand l’ordre du général commandant de progresser en avant se présenta, celui-ci n’avait encore aucune connaissance de l’entrée des Français dans la forêt. Le commandement et la troupe ne savaient rien de la présence immédiate d’un fort ennemi. La tension déjà sensible augmentait quand on devint perceptible au silence mystérieux de la sombre forêt augmenté au loin par le tonnerre du canon, personne ne savait pourtant ce qui nous attendait « au-delà de la sortie ». L’envoi de patrouilles de flanc pour la sécurité de la marche devait être à nouveau abandonné car celles-ci ne pouvaient pas marcher avec la troupe en progression dans le sous-bois impénétrable de la forêt.
A environ 300m à l’ouest de la lisière ouest de la forêt de Luchy, le I/88e IR se heurta sur la route à de l’infanterie française et se trouva en quelques minutes engagé avec toutes les compagnies dans une forte fusillade contre un ennemi invisible, qui était couvert des deux côtés de la route par de hauts genêts et renforçait sur le côté droit à vue d’œil sa puissance de feu (*). Pendant que le commandant de la division se rendait en avant à la lisière de la forêt avec (?) les autres chefs élevés, le rapport arriva qu’une infanterie ennemie progressait à travers la forêt contre notre flanc droit. Immédiatement les compagnies s’approchant des II/ et III/88e IR furent déployées l’un après l’autre vers la droite par les genêts et la forêt avec l’ordre d’attaquer l’ennemi. A ce moment, le bruit du combat s’était enflé devant et déjà dans la forêt d’une telle force, que le transfert d’ordre par appel ne parvenait plus. Maintenant les premiers obus ennemis tombaient sur la lisière de la forêt et plus loin en arrière. Des schrapnells crépitaient haut par-dessus les cîmes des arbres. Les compagnies du 88e IR se heurtèrent après quelques 100m à la résistance exaspérée ennemie, qui ne pouvait être rompue malgré tout le courage opiniâtre ; certains se maintenaient tout près de l’ennemi couché, d’autres reculaient après de fortes pertes jusqu’à la lisière de la forêt. La situation, qui était sérieuse dès le début, devenait très critique. Lorsque le 88e IR ne tint pas et que l’ennemi poussait plus loin vers l’est à travers la forêt contre la colonne en marche sur la route, l’artillerie de l’avant-garde avec le régiment d’infanterie le plus avancé était perdue.
(*) Remarque : I/88e IR sans la 4/88e IR ; celle-ci participa plus tard à l’attaque dans la forêt en liaison avec le III/88e IR.
La question fut : ou bien retirer l’avant-garde sur la lisière de la forêt et avec cela retirer à nouveau le gros de la division hors de la forêt de Luchy, ou bien on devait risquer la mise en place du groupe d’artillerie avancé pour le soutien de l’attaque d’infanterie du 88e IR en avant de la forêt dans l’espace confus étroitement délimité de genêts tout près devant l’ennemi. La première (solution) serait tombée sur des difficultés inextricables, puisqu’à l’avant-garde et plus loin en arrière le gros les colonnes de véhicules étaient conduits l’une après l’autre sur deux et trois (rangs ?) et obstruaient tellement la route que le passage des colonnes d’infanterie était rendu impossible même par moments. La deuxième (solution) signifiait une audace inouïe, qui en cas de réussite – avec le sauvetage de la situation dangeureuse – promettait un plein succès tactique, mais en cas d’échec devait avoir comme suite la chute du gros de la division et du détachement von der ESCH. Après une courte réflexion, le général von OVEN commandant la brigade d’artillerie laissa ordonner le général SCHERBENING l’installation de l’artillerie de l’avant-garde en avant de la forêt. Dès réception de l’ordre, le général SCHERBENING chevaucha immédiatement en avant pour reconnaissance. Lorsque l’infanterie retourna alors sur la forêt, il porta avant tout le scrupule d’installer l’artillerie sans le soutien de l’infanterie. Il réclama le déploiement de nouveaux canons, puisqu’un nouvel ordre de la division arrivait pour la mise en place, le temps pressait et il donna l’ordre au major PETZL, commandant le groupe (II/27e FAR), d’installation immédiate du groupe. Le terrain impraticable, onduleux, recouvert de fossés profonds offre de grandes difficultés. Un fort genêt à hauteur d’homme, mélangé à des broussailles denses, empêche le coup d’œil. Malgré tout le zéle de reconnaissance, il y a peu ou rien à voir de l’ennemi. Mais le vif sifflement de son feu trahit qu’il est proche et fort. A courtes distances, les batteries avancent déjà au galop à 15h30 sur la route à travers le feu ennemi, pour aller en position juste après 100 jusque 200m : la 5e batterie à gauche de la route, la 6e à droite et la 4e à gauche de la 5e batterie. Les 5e et 4e batteries (capitaines HÜTER et von REDEN) ouvrent le feu à 1000 – 1200m contre l’infanterie ennemie des deux côtés de la route, pour passer bientôt sur de courtes et plus courtes distances. La 6/27e FAR, avec le dos de travers à la route, place la lisière de la forêt se trouvant en face sous un feu de 1200m et tira ensuite à 500m sur une haie proche derrière laquelle, selon le rapport de notre infanterie, l’infanterie française s’était fixée. La réaction ne tarda pas à venir. Des tirs d’infanterie crépitent sur les boucliers de protection. En même temps, des obus tombent sur la position et causent les premières pertes. Les caissons des canons et des échelons, qui ne peuvent pas aller en arrière dans la lisière de la forêt, furent saisis et perdirent des hommes et quelque 20 chevaux. Le capitaine fut même blessé mais poursuivit la conduite du feu. Un blessé du 88e IR arrive et désigne au capitaine l’endroit où devait se trouver une batterie française. Celle-ci est prise également sous le feu avec des obus (Granatenaufschlag). Dans une période d’une demi-heure, la batterie avait consommé presque toutes ses munitions. Le major PETZEL les laissa venir – comme plus tard également les 5e et 4e batteries en deuxième position – par fourgons de munitions isolés de la colonne légère de munitions, qui s’avancèrent au galop à travers le feu ennemi en position de feu (tir). Puisque avec la mise en place de l’artillerie, l’efficacité des tirs ennemis avait augmenté considérablement et que le danger était devenu imminent pour notre infanterie, le général SCHERBENING place également la 4/27e FAR à droite de la route, non sans pertes, où elle va en position, à droite en avant de la 6/27e FAR, dans un feu chaleureux d’infanterie ennemie. Cette batterie a alors d’abord battu de l’artillerie française qui surgissait au nord-ouest de Jehonville, elle dirigea ensuite son tir (tir rapide en profondeur : « Aufsatz tief Schnellfeuer ») sur l’infanterie française lorsqu’elle se présenta près de nos soldats du 88e IR. Lorsque le capitaine von REDEN, qui avait entre-temps escaladé sa voiture-observatoire pour une meilleure inspection de l’avant-terrain, vit comment arrivaient des caissons ennemis au trot vigoureux – pour remonter les canons français se trouvant près en avant de la 4e batterie – il alla en « tir rapide à 400m » sur ceux-ci et écrasa en quelques minutes les véhicules et les attelages. Le capitaine WILHELMI, qui avait remonté (les canons) et avancé en batterie « ouverte » (geöffneter Batterie) vers la haie, laissa à nouveau démonter (les canons) lorsqu’il constata là encore du mouvement et tira avec tir profond (« Aufsatz tief » : hausse de pointage en profondeur). Egalement il avait pointé de l’artillerie ennemie en tir rapide. C’était entre-temps l’instant dans lequel le 88e IR renforcé du 81e ER commençait à nouveau l’assaut et enfonçait avec des hourras la position ennemie le long du chemin du carrefour vers Ochamps.
Plusieurs canons, de nombreux caissons et des fourgons de munitions tombent aux mains des tirailleurs qui précèdent; la route entière est jonchée de morts et de blessés. Comme frappés par la foudre, d’innombrables attelages d’artillerie bombardés se trouvaient enchevêtrés, en pelotes enmêlées, en tas l’un sur l’autre ou l’un à côté de l’autre. La plus grosse partie des desservants est tombée dans le tir rapide de nos canons ou écroulée grièvement blessée. Des scènes uniques poignantes se passent. Jusqu’à la fin, des officiers et des hommes de troupe ont défendu des canons isolés. Quelques survivants sont accroupis sur le sol, le moral complètement abattu, et furent prisonniers. C’est l’image la plus terrible de destruction et d’horreur que les soldats de notre division ont jamais vu au cours de toute la guerre, ceux qui l’ont éprouvé en garde l’empreinte indélébile que l’on se rappelle non seulement avec un sentiment de victoire mais encore avec respect devant la Majesté la Mort.
(...)
- Bonne lecture, vos réactions et commentaires sont toujours les bienvenus. Merci d'avance!
- Une bonne soirée bien agréable de Bruxelles!
Bonsoir Paul
- Paul: soyez donc le bienvenu parmi les ami(e)s de la 33e DI et merci pour vos informations!
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Waisenhaus – Buchdruckerei Hanau am Main).
La traduction comporte 29 pages et ne peut donc être publiée intégralement dans le présent fil. Les amis intéressés de la 33e DI peuvent me communiquer en message privé leur adresse e-mail personnelle. Je me ferai alors un plaisir de leurs adresser ce texte sous forme de fichier "word".
De mon côté, je serais particulièrement heureux d'obtenir un jour une copie de l'ouvrage du général Paloque, commandant du 18e RAC, sur "Bertrix - 1914"...
Voici un échantillon du texte traduit:
(...)
Le développement du combat se passa autrement auprès de la colonne principale de la 21e ID. Celle-ci s’était mise en marche vers l’ouest, comme mentionné, vers 01h45 de sa position d’accueil (Aufnahmestellung) près de Neuvillers sur la « route de Bouillon » par la forêt de Luchy et, en vérité, dans le dernier bataillon de l’avant-garde du 88e IR était inséré le II/27e FAR. Ensuite suivait le gros : le 81e IR, le 63e FAR, le 80e IR (fusiliers) avec le 3e FAR inséré. Les deux derniers bataillons (II/ et III/80e IR) restèrent d’abord comme réserve de corps. Le général von OVEN chevauchait avec le général von ELSTERMANN (42e IB) et le général SCHERBENING, commandant la 21e FAB, à la pointe du gros. Le 6e ULR était presque (7h) avancé en reconnaissance avec 3 escadrons sur la chaussée à la lisière ouest de la forêt et avait trouvé les hauteurs au nord de Bertrix occupées par l’ennemi. De plus, vers 11h15, un avion allemand fut abattu par l’infanterie ennemie à quelque 100m à l’ouest de la forêt (*).
(*) Remarque : L’avion était soudain descendu dans de lourds nuages de pluie jusqu’à 1000m, reçut un vif feu d’infanterie et tenta d’atteindre les lignes allemandes, fut abattu à 200m de haut par le 20e RI. Le pilote était mort, l’observateur gravement blessé fut capturé. Après un interrogatoire infructueux par le général-commandant POLINE, il réussit à lui échapper dès la chute des premiers obus allemands et se tint caché jusqu’à sa libération qui s’ensuivit le soir par l’infanterie allemande.
Il apparaît, que le rapport à ce sujet – que la présence d’une forte infanterie française au carrefour routier Aux Corettes Cabt, 2 km au nord de Bertrix, trahit, comme le résultat de la reconnaissance n’avait pas provoqué auprès du commandant de la division une clarification de la situation. Ainsi, quand l’ordre du général commandant de progresser en avant se présenta, celui-ci n’avait encore aucune connaissance de l’entrée des Français dans la forêt. Le commandement et la troupe ne savaient rien de la présence immédiate d’un fort ennemi. La tension déjà sensible augmentait quand on devint perceptible au silence mystérieux de la sombre forêt augmenté au loin par le tonnerre du canon, personne ne savait pourtant ce qui nous attendait « au-delà de la sortie ». L’envoi de patrouilles de flanc pour la sécurité de la marche devait être à nouveau abandonné car celles-ci ne pouvaient pas marcher avec la troupe en progression dans le sous-bois impénétrable de la forêt.
A environ 300m à l’ouest de la lisière ouest de la forêt de Luchy, le I/88e IR se heurta sur la route à de l’infanterie française et se trouva en quelques minutes engagé avec toutes les compagnies dans une forte fusillade contre un ennemi invisible, qui était couvert des deux côtés de la route par de hauts genêts et renforçait sur le côté droit à vue d’œil sa puissance de feu (*). Pendant que le commandant de la division se rendait en avant à la lisière de la forêt avec (?) les autres chefs élevés, le rapport arriva qu’une infanterie ennemie progressait à travers la forêt contre notre flanc droit. Immédiatement les compagnies s’approchant des II/ et III/88e IR furent déployées l’un après l’autre vers la droite par les genêts et la forêt avec l’ordre d’attaquer l’ennemi. A ce moment, le bruit du combat s’était enflé devant et déjà dans la forêt d’une telle force, que le transfert d’ordre par appel ne parvenait plus. Maintenant les premiers obus ennemis tombaient sur la lisière de la forêt et plus loin en arrière. Des schrapnells crépitaient haut par-dessus les cîmes des arbres. Les compagnies du 88e IR se heurtèrent après quelques 100m à la résistance exaspérée ennemie, qui ne pouvait être rompue malgré tout le courage opiniâtre ; certains se maintenaient tout près de l’ennemi couché, d’autres reculaient après de fortes pertes jusqu’à la lisière de la forêt. La situation, qui était sérieuse dès le début, devenait très critique. Lorsque le 88e IR ne tint pas et que l’ennemi poussait plus loin vers l’est à travers la forêt contre la colonne en marche sur la route, l’artillerie de l’avant-garde avec le régiment d’infanterie le plus avancé était perdue.
(*) Remarque : I/88e IR sans la 4/88e IR ; celle-ci participa plus tard à l’attaque dans la forêt en liaison avec le III/88e IR.
La question fut : ou bien retirer l’avant-garde sur la lisière de la forêt et avec cela retirer à nouveau le gros de la division hors de la forêt de Luchy, ou bien on devait risquer la mise en place du groupe d’artillerie avancé pour le soutien de l’attaque d’infanterie du 88e IR en avant de la forêt dans l’espace confus étroitement délimité de genêts tout près devant l’ennemi. La première (solution) serait tombée sur des difficultés inextricables, puisqu’à l’avant-garde et plus loin en arrière le gros les colonnes de véhicules étaient conduits l’une après l’autre sur deux et trois (rangs ?) et obstruaient tellement la route que le passage des colonnes d’infanterie était rendu impossible même par moments. La deuxième (solution) signifiait une audace inouïe, qui en cas de réussite – avec le sauvetage de la situation dangeureuse – promettait un plein succès tactique, mais en cas d’échec devait avoir comme suite la chute du gros de la division et du détachement von der ESCH. Après une courte réflexion, le général von OVEN commandant la brigade d’artillerie laissa ordonner le général SCHERBENING l’installation de l’artillerie de l’avant-garde en avant de la forêt. Dès réception de l’ordre, le général SCHERBENING chevaucha immédiatement en avant pour reconnaissance. Lorsque l’infanterie retourna alors sur la forêt, il porta avant tout le scrupule d’installer l’artillerie sans le soutien de l’infanterie. Il réclama le déploiement de nouveaux canons, puisqu’un nouvel ordre de la division arrivait pour la mise en place, le temps pressait et il donna l’ordre au major PETZL, commandant le groupe (II/27e FAR), d’installation immédiate du groupe. Le terrain impraticable, onduleux, recouvert de fossés profonds offre de grandes difficultés. Un fort genêt à hauteur d’homme, mélangé à des broussailles denses, empêche le coup d’œil. Malgré tout le zéle de reconnaissance, il y a peu ou rien à voir de l’ennemi. Mais le vif sifflement de son feu trahit qu’il est proche et fort. A courtes distances, les batteries avancent déjà au galop à 15h30 sur la route à travers le feu ennemi, pour aller en position juste après 100 jusque 200m : la 5e batterie à gauche de la route, la 6e à droite et la 4e à gauche de la 5e batterie. Les 5e et 4e batteries (capitaines HÜTER et von REDEN) ouvrent le feu à 1000 – 1200m contre l’infanterie ennemie des deux côtés de la route, pour passer bientôt sur de courtes et plus courtes distances. La 6/27e FAR, avec le dos de travers à la route, place la lisière de la forêt se trouvant en face sous un feu de 1200m et tira ensuite à 500m sur une haie proche derrière laquelle, selon le rapport de notre infanterie, l’infanterie française s’était fixée. La réaction ne tarda pas à venir. Des tirs d’infanterie crépitent sur les boucliers de protection. En même temps, des obus tombent sur la position et causent les premières pertes. Les caissons des canons et des échelons, qui ne peuvent pas aller en arrière dans la lisière de la forêt, furent saisis et perdirent des hommes et quelque 20 chevaux. Le capitaine fut même blessé mais poursuivit la conduite du feu. Un blessé du 88e IR arrive et désigne au capitaine l’endroit où devait se trouver une batterie française. Celle-ci est prise également sous le feu avec des obus (Granatenaufschlag). Dans une période d’une demi-heure, la batterie avait consommé presque toutes ses munitions. Le major PETZEL les laissa venir – comme plus tard également les 5e et 4e batteries en deuxième position – par fourgons de munitions isolés de la colonne légère de munitions, qui s’avancèrent au galop à travers le feu ennemi en position de feu (tir). Puisque avec la mise en place de l’artillerie, l’efficacité des tirs ennemis avait augmenté considérablement et que le danger était devenu imminent pour notre infanterie, le général SCHERBENING place également la 4/27e FAR à droite de la route, non sans pertes, où elle va en position, à droite en avant de la 6/27e FAR, dans un feu chaleureux d’infanterie ennemie. Cette batterie a alors d’abord battu de l’artillerie française qui surgissait au nord-ouest de Jehonville, elle dirigea ensuite son tir (tir rapide en profondeur : « Aufsatz tief Schnellfeuer ») sur l’infanterie française lorsqu’elle se présenta près de nos soldats du 88e IR. Lorsque le capitaine von REDEN, qui avait entre-temps escaladé sa voiture-observatoire pour une meilleure inspection de l’avant-terrain, vit comment arrivaient des caissons ennemis au trot vigoureux – pour remonter les canons français se trouvant près en avant de la 4e batterie – il alla en « tir rapide à 400m » sur ceux-ci et écrasa en quelques minutes les véhicules et les attelages. Le capitaine WILHELMI, qui avait remonté (les canons) et avancé en batterie « ouverte » (geöffneter Batterie) vers la haie, laissa à nouveau démonter (les canons) lorsqu’il constata là encore du mouvement et tira avec tir profond (« Aufsatz tief » : hausse de pointage en profondeur). Egalement il avait pointé de l’artillerie ennemie en tir rapide. C’était entre-temps l’instant dans lequel le 88e IR renforcé du 81e ER commençait à nouveau l’assaut et enfonçait avec des hourras la position ennemie le long du chemin du carrefour vers Ochamps.
Plusieurs canons, de nombreux caissons et des fourgons de munitions tombent aux mains des tirailleurs qui précèdent; la route entière est jonchée de morts et de blessés. Comme frappés par la foudre, d’innombrables attelages d’artillerie bombardés se trouvaient enchevêtrés, en pelotes enmêlées, en tas l’un sur l’autre ou l’un à côté de l’autre. La plus grosse partie des desservants est tombée dans le tir rapide de nos canons ou écroulée grièvement blessée. Des scènes uniques poignantes se passent. Jusqu’à la fin, des officiers et des hommes de troupe ont défendu des canons isolés. Quelques survivants sont accroupis sur le sol, le moral complètement abattu, et furent prisonniers. C’est l’image la plus terrible de destruction et d’horreur que les soldats de notre division ont jamais vu au cours de toute la guerre, ceux qui l’ont éprouvé en garde l’empreinte indélébile que l’on se rappelle non seulement avec un sentiment de victoire mais encore avec respect devant la Majesté la Mort.
(...)
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- Une bonne soirée bien agréable de Bruxelles!
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
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- Messages : 283
- Inscription : dim. nov. 18, 2007 1:00 am
Re: 20° R Infanterie
Bonsoir Popol et tous les ami(e)s de la 33° D.I et plus généralement du 17° C.A
A la lecture de la traduction que vous avez faite, je retrouve des éléments communs aux récits de ce combat fait du coté français et maintenant allemand.
Bien entendu, il y a des constations qui demandent à être étudiées de façon plus sérieuse. Le simple fait que les Allemands semblent découvrir la présence des troupes françaises alors qu'il est clair qu'ils attendaient de pied ferme et de manière bien organisée,devant Orchamps, le débouché des Français de la forêt de Luchy.
Où est la part de vérité dans ce récit ?
Les Allemands semblent comptabiliser à minima les pertes françaises tant en matériels qu'en chevaux ( 20 chevaux tués !) N'ont-ils pû se rendre compte du résultat des combats ? Ils se sont certes repliés au soir du 22 août, mais dés le lendemain, ils occupaient le terrain.
Dans la suite que vous avez traduite, avez-vous constaté également des divergences entre les récits français et allemend ?
Bravo encore pour votre bon travail.
Cordialement.
Jean Pierre
P S : notre collègue " le cadet de Gascogne" n'a pas dû pouvoir repasser ses textes.
A la lecture de la traduction que vous avez faite, je retrouve des éléments communs aux récits de ce combat fait du coté français et maintenant allemand.
Bien entendu, il y a des constations qui demandent à être étudiées de façon plus sérieuse. Le simple fait que les Allemands semblent découvrir la présence des troupes françaises alors qu'il est clair qu'ils attendaient de pied ferme et de manière bien organisée,devant Orchamps, le débouché des Français de la forêt de Luchy.
Où est la part de vérité dans ce récit ?
Les Allemands semblent comptabiliser à minima les pertes françaises tant en matériels qu'en chevaux ( 20 chevaux tués !) N'ont-ils pû se rendre compte du résultat des combats ? Ils se sont certes repliés au soir du 22 août, mais dés le lendemain, ils occupaient le terrain.
Dans la suite que vous avez traduite, avez-vous constaté également des divergences entre les récits français et allemend ?
Bravo encore pour votre bon travail.
Cordialement.
Jean Pierre
P S : notre collègue " le cadet de Gascogne" n'a pas dû pouvoir repasser ses textes.
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- Messages : 149
- Inscription : dim. févr. 17, 2008 1:00 am
Re: 20° R Infanterie
Bonjour à tous,
Les recherches que je mène sur le sujet compte tenu de l'ensemble des JMO, des documents allemands, et des archives des unités
m'amènent aux conclusions suivantes :
Pratiquement tous les journaux de marches et opérations et témoignages français parlent d’un terrain aménagé par les Allemands avec des tranchées et des réseaux ce fils de fer. Curieusement on retrouve cette même affirmation dans des récits et des documents allemands qui constatent cet aménagement qu’ils attribuent aux Français !
Or aucune des deux armées n’occupait densément le terrain avant cette bataille de rencontre. Certes pendant plusieurs jours la cavalerie des deux partis a parcouru la région mais nous avons vu que ce n’est que la veille que la décision a été prise par le commandant de la 4e armée allemande de faire pivoter son dispositif vers le sud et de s’avancer au-delà de la Lesse pour appuyer la 5e armée du Kronprinz. En conséquence les troupes d’infanterie et d’artillerie des deux adversaires arrivent sur le champ de bataille pratiquement en même temps. Il est évident que le temps nécessaire pour organiser le terrain aurait manqué aux uns et aux autres.
Quelle peut être l’explication ?
Un élément important d’éclaircissement paraît être apporté par l’un des comptes rendus des reconnaissances de cavalerie faites sur le terrain le 21 août par la 4e DC. Le capitaine de Montignac dit n’avoir pu contourner Ochamps à cause des marécages et des clôtures de fils de fer.
En ce qui concerne Ochamps les documents alleamands exposent:Ce détachement ( le 87e IR et un groupe du 25 FAR) est parti le matin à 8h (heure allemande 7 heures heure française) du carrefour de Recogne vers Ochamps couvert par des éclaireurs du 6e Ulanen Regiment sur la ligne Maissin, Paliseul, Offagne, tandis que le gros de la division reste initialement rassemblé au carrefour de Recogne sur la grand’route Libramont Bertrix.
Ces mouvements ne sont pas passé inaperçus mais les renseignements qui les signalent parviendront trop tard à, 13h 15, pour être utilement retransmis aux unités en ligne.
"Reconnaissances du 3e dragons signale (…) trois régiments d’infanterie allemands auraient quitté Neufchâteau ce matin se dirigent vers Recogne"
De même les récits allemands apportent d’utiles éléments d’appréciation, entre autres celui contenu dans l’historique du Feldartillerie Regiment n°63 . Ces documents mentionnent la difficulté de se mouvoir en tout-terrain du fait de la présence de profonds fossés et de nombreuses clôtures. De même l’historique du 115e IR expose : « Le terrain était difficile et défavorable, autant pour la vue que pour une marche en avant rapide : les ondulations de terrain se succédaient rapidement avec de profondes déclivités, des morceaux de forêt campaient confusément côte à côte, des sous-bois et blé mûr couché sur le sol, clôtures en fil de fer courant en tous sens ».
N’avons nous pas là la clé de l’énigme ? Les deux partis n’auraient-ils pas, dans l’ardeur du combat et avec les inévitables confusions qui peuvent se produire quand on observe sous le feu, confondu les clôtures de cette région d’élevage avec des réseaux de fil de fer et les fossés de drainage des marécages, secs en cette fin d’été, pour des ébauches de tranchées ? Les unités allemandes qui, elles, sont restées plus longtemps sur le terrain ont sans doute eu, après coup, une plus nette vision de la réalité dont témoigne l’historique du 115e IR.
Pour autant on ne peut exclure un aménagement sommaire et rapide de ces obstacles par les troupes allemandes qui s’installent en position défensive devant Ochamps et Anloy.
Autre interrogation, les forces allemandes ont-elles eu très tôt connaissance du mouvement en avant des troupes françaises ? D’une manière générale la cavalerie allemande a jalonné l’avance des troupes françaises, mais les reconnaissances aériennes n’ont pu être que très tardives en raison des conditions atmosphériques. Il ne semble pas pour autant que le commandement allemand ait eu une vision claire et précoce de l’ampleur du mouvement des forces françaises.
Le moment où la réalité du mouvement français a pu être perçue paraît varier suivant les secteurs concernés.
Pour ce qui est de l’action vers Ochamps et le combat de la forêt de Luchy, Hermann Kayser écrit dans son ouvrage au sujet du mouvement du gros de la 21 ID le long de la route Recogne-Fays les Veneurs : « . Ainsi, quand l’ordre du général commandant de progresser en avant se présenta, celui-ci n’avait encore aucune connaissance de l’entrée des Français dans la forêt. Le commandement et la troupe ne savaient rien de la présence immédiate d’un fort ennemi. La tension déjà sensible augmentait quand on devint perceptible au silence mystérieux de la sombre forêt augmenté au loin par le tonnerre du canon, personne ne savait pourtant ce qui nous attendait « au-delà de la sortie ». L’envoi de patrouilles de flanc pour la sécurité de la marche devait être à nouveau abandonné car celles-ci ne pouvaient pas marcher avec la troupe en progression dans le sous-bois impénétrable de la forêt. » Par contre il nous dit plus haut « les reconnaissances aériennes avaient détecté le mouvement en avant des forces françaises ; ». Il y a là une contradiction certaine, le renseignement d’origine aérienne n’aurait il pas été transmis ? Plus vraisemblablement le mouvement a été perçu dans son ensemble mais les mouvements de détail n’ont pas été vus jusqu’au contact. De toute manière il est certain que la bataille de rencontre n’a, ici, été préparée par aucun des deux adversaires et l’attaque débordante menée par la 21e ID qui visait Bertrix et Orgeo et qui a débouché dans le flanc découvert du 17e corps n’aurait été qu’un « coup heureux ».
Par contre plus à l’ouest, dans la zone Anloy-Maissin la détection du détail des mouvements des troupes françaises paraît avoir été plus rapide si l’on en croit l’historique du FAR 25 : « Finalement, vers 10h00 , la 4/25e FAR découvrit sur les hauteurs à l’ouest de Maissin des cavaliers ennemis, d’abord de faibles lignes, plus tard de plus denses. La distance était cependant trop grande : les lunettes des observateurs et les télémètres poursuivaient sans répit les mouvements. Les uniformes bigarrés de la cavalerie française étaient reconnaissables et surtout les nombreux cavaliers aux chevaux blancs : une apparition qui n’était plus admise chez nous. »
Même si la vision des troupes françaises fut ici plus précoce elle n’offrait pas pour autant un délai suffisant pour un aménagement sérieux du terrain.
Enfin souvenons nous que la compagnie du 14e RI qui constituait la pointe de l’avant-garde de la colonne du centre avait saisi devant Anloy un bataillon allemand du 115 IR en plein mouvement.
Cela n'exclut pas que des aménagements sommaires aient pu être réalisés.
Bien cordialement
Pierre
Les recherches que je mène sur le sujet compte tenu de l'ensemble des JMO, des documents allemands, et des archives des unités
m'amènent aux conclusions suivantes :
Pratiquement tous les journaux de marches et opérations et témoignages français parlent d’un terrain aménagé par les Allemands avec des tranchées et des réseaux ce fils de fer. Curieusement on retrouve cette même affirmation dans des récits et des documents allemands qui constatent cet aménagement qu’ils attribuent aux Français !
Or aucune des deux armées n’occupait densément le terrain avant cette bataille de rencontre. Certes pendant plusieurs jours la cavalerie des deux partis a parcouru la région mais nous avons vu que ce n’est que la veille que la décision a été prise par le commandant de la 4e armée allemande de faire pivoter son dispositif vers le sud et de s’avancer au-delà de la Lesse pour appuyer la 5e armée du Kronprinz. En conséquence les troupes d’infanterie et d’artillerie des deux adversaires arrivent sur le champ de bataille pratiquement en même temps. Il est évident que le temps nécessaire pour organiser le terrain aurait manqué aux uns et aux autres.
Quelle peut être l’explication ?
Un élément important d’éclaircissement paraît être apporté par l’un des comptes rendus des reconnaissances de cavalerie faites sur le terrain le 21 août par la 4e DC. Le capitaine de Montignac dit n’avoir pu contourner Ochamps à cause des marécages et des clôtures de fils de fer.
En ce qui concerne Ochamps les documents alleamands exposent:Ce détachement ( le 87e IR et un groupe du 25 FAR) est parti le matin à 8h (heure allemande 7 heures heure française) du carrefour de Recogne vers Ochamps couvert par des éclaireurs du 6e Ulanen Regiment sur la ligne Maissin, Paliseul, Offagne, tandis que le gros de la division reste initialement rassemblé au carrefour de Recogne sur la grand’route Libramont Bertrix.
Ces mouvements ne sont pas passé inaperçus mais les renseignements qui les signalent parviendront trop tard à, 13h 15, pour être utilement retransmis aux unités en ligne.
"Reconnaissances du 3e dragons signale (…) trois régiments d’infanterie allemands auraient quitté Neufchâteau ce matin se dirigent vers Recogne"
De même les récits allemands apportent d’utiles éléments d’appréciation, entre autres celui contenu dans l’historique du Feldartillerie Regiment n°63 . Ces documents mentionnent la difficulté de se mouvoir en tout-terrain du fait de la présence de profonds fossés et de nombreuses clôtures. De même l’historique du 115e IR expose : « Le terrain était difficile et défavorable, autant pour la vue que pour une marche en avant rapide : les ondulations de terrain se succédaient rapidement avec de profondes déclivités, des morceaux de forêt campaient confusément côte à côte, des sous-bois et blé mûr couché sur le sol, clôtures en fil de fer courant en tous sens ».
N’avons nous pas là la clé de l’énigme ? Les deux partis n’auraient-ils pas, dans l’ardeur du combat et avec les inévitables confusions qui peuvent se produire quand on observe sous le feu, confondu les clôtures de cette région d’élevage avec des réseaux de fil de fer et les fossés de drainage des marécages, secs en cette fin d’été, pour des ébauches de tranchées ? Les unités allemandes qui, elles, sont restées plus longtemps sur le terrain ont sans doute eu, après coup, une plus nette vision de la réalité dont témoigne l’historique du 115e IR.
Pour autant on ne peut exclure un aménagement sommaire et rapide de ces obstacles par les troupes allemandes qui s’installent en position défensive devant Ochamps et Anloy.
Autre interrogation, les forces allemandes ont-elles eu très tôt connaissance du mouvement en avant des troupes françaises ? D’une manière générale la cavalerie allemande a jalonné l’avance des troupes françaises, mais les reconnaissances aériennes n’ont pu être que très tardives en raison des conditions atmosphériques. Il ne semble pas pour autant que le commandement allemand ait eu une vision claire et précoce de l’ampleur du mouvement des forces françaises.
Le moment où la réalité du mouvement français a pu être perçue paraît varier suivant les secteurs concernés.
Pour ce qui est de l’action vers Ochamps et le combat de la forêt de Luchy, Hermann Kayser écrit dans son ouvrage au sujet du mouvement du gros de la 21 ID le long de la route Recogne-Fays les Veneurs : « . Ainsi, quand l’ordre du général commandant de progresser en avant se présenta, celui-ci n’avait encore aucune connaissance de l’entrée des Français dans la forêt. Le commandement et la troupe ne savaient rien de la présence immédiate d’un fort ennemi. La tension déjà sensible augmentait quand on devint perceptible au silence mystérieux de la sombre forêt augmenté au loin par le tonnerre du canon, personne ne savait pourtant ce qui nous attendait « au-delà de la sortie ». L’envoi de patrouilles de flanc pour la sécurité de la marche devait être à nouveau abandonné car celles-ci ne pouvaient pas marcher avec la troupe en progression dans le sous-bois impénétrable de la forêt. » Par contre il nous dit plus haut « les reconnaissances aériennes avaient détecté le mouvement en avant des forces françaises ; ». Il y a là une contradiction certaine, le renseignement d’origine aérienne n’aurait il pas été transmis ? Plus vraisemblablement le mouvement a été perçu dans son ensemble mais les mouvements de détail n’ont pas été vus jusqu’au contact. De toute manière il est certain que la bataille de rencontre n’a, ici, été préparée par aucun des deux adversaires et l’attaque débordante menée par la 21e ID qui visait Bertrix et Orgeo et qui a débouché dans le flanc découvert du 17e corps n’aurait été qu’un « coup heureux ».
Par contre plus à l’ouest, dans la zone Anloy-Maissin la détection du détail des mouvements des troupes françaises paraît avoir été plus rapide si l’on en croit l’historique du FAR 25 : « Finalement, vers 10h00 , la 4/25e FAR découvrit sur les hauteurs à l’ouest de Maissin des cavaliers ennemis, d’abord de faibles lignes, plus tard de plus denses. La distance était cependant trop grande : les lunettes des observateurs et les télémètres poursuivaient sans répit les mouvements. Les uniformes bigarrés de la cavalerie française étaient reconnaissables et surtout les nombreux cavaliers aux chevaux blancs : une apparition qui n’était plus admise chez nous. »
Même si la vision des troupes françaises fut ici plus précoce elle n’offrait pas pour autant un délai suffisant pour un aménagement sérieux du terrain.
Enfin souvenons nous que la compagnie du 14e RI qui constituait la pointe de l’avant-garde de la colonne du centre avait saisi devant Anloy un bataillon allemand du 115 IR en plein mouvement.
Cela n'exclut pas que des aménagements sommaires aient pu être réalisés.
Bien cordialement
Pierre
Pierre C31
La nuit est le masque à l'abri duquel s'avance le jour
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Re: 20° R Infanterie
erratum: pour le détachement allemand occupant Ochamps lire 87e IR et 27e FAR.
avec mes excuses
Pierre
avec mes excuses
Pierre
Pierre C31
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Re: 20° R Infanterie
bonsoir a tous les ami(e)s de la 33°.je ne vous ai pas oublié mais les textes ne sont pas de bonne qualité (ecrit a la machine) je calcule un moyen de vous satisfaire cordialement le cadet
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Re: 20° R Infanterie
bonsoir ,je fait juste un essais. le cadet

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Re: 20° R Infanterie
voila la suite c'est un peu mieux.

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Re: 20° R Infanterie
Bonjour à Pierre, Emmanuel, Polpol et à tous les ami(e)s de la 33° D.I et du 17°C.A.
Je pense que l'avis de Pierre sur les événements décrits tant du coté français qu'allemand, est certainement très prôche de la vérité. Sauf si un historien local et belge évidemment, pouvait apporter des éléments nouveaux.
Merci à Emmanuel pour les textes enfin lisibles.
Cordialement à tous malgré ce début mai frisquet et au plaisir de vous lire.
Jean Pierre
Je pense que l'avis de Pierre sur les événements décrits tant du coté français qu'allemand, est certainement très prôche de la vérité. Sauf si un historien local et belge évidemment, pouvait apporter des éléments nouveaux.
Merci à Emmanuel pour les textes enfin lisibles.
Cordialement à tous malgré ce début mai frisquet et au plaisir de vous lire.
Jean Pierre
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Re: 20° R Infanterie
bonjour a tous voici la suite promise.le cadet



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Re: 20° R Infanterie
suite et fin


