Article du Nouvelliste du Morbihan N°26 des 31 janvier et 1er février 1916 - Rubrique Chroniques Maritimes :
Le capitaine de frégate Moyret est nommé au commandement du croiseur auxiliaire AMIRAL CHARNER
Dans le journal du lendemain :
Article du Nouvelliste du Morbihan N°27 du 2 février 1916 - Rubrique Chroniques Maritimes :
Le capitaine de frégate Moyret est nommé au commandement du croiseur Cuirassé AMIRAL CHARNER
L'AMIRAL CHARNER (croiseur cuirassé) à coulé le 8 février 1916 - Soit le CF Moyret devait remplacer le CF Causse sur le croiseur cuirassé AMIRAL CHARNER et dans ce cas, il n'a pas pu exercer son commandement, soit la version du journal du 1er février est la bonne et le CF Moyret à pris le commandement du croiseur auxiliaire AMIRAL CHARNER (de la Compagnie des chargeurs réunis).
Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
Bonjour, c'est un peu par hasard que j'ai découvert "l'amiral Charner" il y a quelques semaines. En tombant sur l'acte de décès du commandant Causse (état-civil de la municipalité de Castres) qui sortait de l'ordinaire, en débutant par le jugement du tribunal de Toulon (Var) plusieurs fois cité dans ce sujet. J'ai eu du mal à déchiffrer les lettres exactes du nom de l'embarcation tout en découvrant la fin tragique de ce marin tarnais que je découvrais. Le décès suivant (relatif à René Dupuis, acte 430) confirma le nom du bateau dont il est question ici.
Comme un énorme travail de compléments a été fait ici je n'aurai pas eu grand chose à ajouter si par un le plus grand des hasards je n'étais pas tombé quelques jours plus tard sur un article "la fin du croiseur Amiral-Charner" paru dans une vieille revue du Tarn. Pas grand chose de neuf par rapport à tout ce qui a déjà été écrit ici. Gabriel Soulié a écrit cet article, dont le titre exact est "La fin du croiseur Amiral-Charner de son équipage et de son commandant le Capitaine de Frégate Causse" suite à l'inauguration le 3 avril 1960 de la rue du commandant Causse à Castres. Maire et adjoints étaient présents ainsi que le contre-amiral Merveilleux du Vignaux venu présider le congrès des anciens marins du Tarn, le général Fabre commandant la subdivision de Montauban et le capitaine de vaisseau Quatrefages.
Soulié rend hommage a l'article du commandant Paul Chack publié dans la Revue des Deux-mondes (15 août 1928, pp. 781-811 et 1er septembre pp. 111-140) qui n'a pas été cité ici (cet article en particulier, Paul Chack a été abondamment cité), je crois. Il cite aussi l'histoire de la marine française chez Larousse en ce qui concerne un épisode que Soulié relate:
"Le 28 décembre 1915, l'"Amiral-Charner", sur lequel flotte momentanément le pavillon amiral, est dans la baie de Mégiste, capitale et seule ville de l'île grecque de Castelborizo où règne une insurrection. L'amiral y laisse une petite garnison de marine et un officier gouverneur, le lieutenant de vaisseau de Bourdoncle de Saint-Salvy, qui devait y repousser une attaque turque conduite par le commandant allemand Sculler. Cet officier par la suite devait devenir capitaine de vaisseau, commander le navire école "Jeanne d'Arc" et se retirer en sa terre ancestrale de Saint-Salvy, commune de Fiac, puis à Albi, où il est mort le 5 juin 1960. Comme cela n'apparait pas dans la page consacrée à Bourdoncle de St Salvy de Geneamar, je me suis permis de reprendre cet élément.
Pour revenir à l'article de Soulié qui traite à part égale l'histoire du croiseur et celle de son capitaine voici quelques éléments peut-être déjà abordés. J'aurais pu les mettre dans la notice consacrée à Causse mais cela aurait été perdu "parmi tant d'autres". Libre au modérateurs de déplacer.
"En honorant sa mémoire [celle de Causse], Castres a rendu hommage à toutes les victimes, combien nombreuses, de l'arme sous-marine, mais plus particulièrement aux 425 officiers, sous-officiers, quartiers-maîtres et marins qui, en quelques secondes, trouvèrent la mort dans le torpillage du "Charner". Ce croiseur-cuirassier... est vieux, usé, rouillé, la guerre seule prolonge son existence. Vingt-trois ans qu'il trime en mer, c'est l'âge de la retraite. En 1897, il participa à l'expédition de Crète et dans le rôle de son état-major figurait Paul Henry qui, trois ans plus tard, devait être tué d'une balle dans le cou à la défense de Pé-Tang, quartier de Pékin.
Depuis 1914 le "Charner" est commandé par le capitaine de frégate Causse. Un castrais de 49 ans, fils de négociant, né le 9 décembre 1867, qui a déjà bourlingué sur tous les océans, qui aime la mer, son bateau et son équipage. Un homme à l'esprit ouvert, au regard franc, au cœur vaillant, apprécié de ses supérieurs, considéré de ses égaux, estimé de son équipage. Il les connait tous ses marins pour lesquels il a une affection bourrue et un éparpillement de cœur de célibataire".
suite...
Paul Chack le dépeint comme « un grand gaillard brun, maigre et musclé, à qui une figure recuite, dont une barbe en pointe prolonge le profil aquilin, donne l’aspect d’un des conquistadores qui accompagnaient Pizarre ou Fernand Cortez ».
...14 février. « La Jeanne d’Arc » passe à 9h30 à l’endroit supposé où l’ « Amiral-Charner » a péri. Sur la plage arrière sont rangés en grande tenue, l’état-major et l’équipage du bâtiment. Sur la passerelle se tient l’amiral Moreau et le père dominicain Jaussens. Les clairons sonnent le « Garde à vous ». etc... sur les hommages (voir message Ar Brav 12 avril 2009)
en 1919, une citation à l’ordre de l’armée fut décernée à l’ « AmiralCharner » (Journal Officiel du 30 octobre 1919). En voici le texte :
« Le croiseur-cuirassé « Amiral Charner », commandé par M. le Capitaine de Frégate Causse, glorieuse frappé à son poste d’avant garde- par un sous-marin ennemi. »
"Charles-Louis-Albert Causse
Né le 9 décembre 1867 à Castres (Tarn) ; fils de Lucien Causse, négociant, et de Marie-Louise Raissiguier.
Admis premier au concours d’entrée à l’Ecole Navale, entré au service le 1er octobre 1885.
Grades
13 août 1887 : aspirant de 2e classe
5 octobre 1888 : aspirant de 1ère classe.
18 novembre 1890 : enseigne de vaisseau
20 février 1897 : lieutenant de vaisseau
26 décembre 1911 : capitaine de frégate
Embarquements (affectations et commandements)"
(dites-moi si ça vous intéresse je compléterai)
Simple remarque d'ordre biographique: l'acte de décès de l'état civil de Castres indique (si ma prise de note est fiable) pour sa mère Marie-Louise Resseguier. A confirmer pour précision.
"décorations et distinctions
chevalier de la Légion d’honneur (10 juillet 1901)
Médailles coloniales du Tonkin, de Chine et du Maroc
Témoignage officiel de satisfaction pour services rendus à la section des torpilles (8 février 1912)
Extaits de notes
« officier très capable, plein d’entrain et de vigueur, en qui on peut avoir une absolue confiance en toute circonstances » (capitaine de frégate de La Motte du portail, commandant Le Kersaint, 1er mai 1890).
« officier remarquable que ses nombreuses qualités semblent marquer pour le plus brillant avenir » (Capitaine de frégate Nicol, commandant Le Pascal, 1er juillet 1902)."
Bonjour,
Dans le cimetière d'Ars-en-Ré, la tombe "in mémoriam" de GUIGNARD Émile, né le 24 mai 1871 à Ars, Premier-maître charpentier sur l'Amiral-Charner.
Pour le plaisir des yeux, un petit peu plus loin, cette très vieille tombe avec un ex-voto d'un marin inconnu.
Cdlt
BB
Bruno BAVEREL - Romans: "La voiture de Vandier" - "Les aventures du lieutenant Maréchal" - "Le manuscrit de Magerøya ou le Tombeau des quatre ours" (Éditions des Indes Savantes)
― HUGOUNENC François Civilis Mary Yves, né le 8 août 1893 à Labastide-Saint-Pierre (Tarn-et-Garonne) et y domicilié, mort le 8 février 1916 à bord de l’Amiral-Charner. Apprenti marin, matricule n° 60.577–5 (Jug. Trib. civ. 1re inst. Toulon, 28 août 1916, transcrit le 26 sept. 1916 à Toulon, ).
Dernière modification par Rutilius le mer. nov. 22, 2023 11:37 pm, modifié 1 fois.
Faisant des recherches sur l'Amiral Charner, j'ai trouvé cette source: Dictionnaire des batiments de la Flotte. LV Roche. Il est noté:
Il n'y eut qu'un seul survivant, le Quartier Maître Cariou, de Quimperlé, retrouvé le 13 au soir par le remorqueur “LABORIEUX” sur un radeau où tous les autres (13 marins) étaient morts d'épuisement.
Mais sur la fiche de Terraillon, je lis:
D’aprés le témoignage du Quartier Maître Cariou, c’est un chalutier qui le recceuille vers 7 h. du matin.
Qui a raison?
Sinon je me ferai une raison
croc
Bonsoir , je viens de découvrir ce forum et votre question ,avec quelques années de retard , j'ai une photo des trois survivants du naufrage de l'Amiral Charner , je la joint à mon message .
Bien amicalement .
Bonsoir , je viens de découvrir ce forum et votre question ,avec quelques années de retard , j'ai une photo des trois survivants du naufrage de l'Amiral Charner , je la joint à mon message .
Bien amicalement .