"Au retour de ma permission, je pense trouver le régiment au repos. Il est toujours en ligne.
Que d'évènements dans ce secteur depuis mon départ: dans la nuit du 22 au 23 juin, grosse attaque boche par troupes spéciales, à grand renfort d'artillerie, de liquides enflammés sur 2km du front, englobant le 297e à notre droite, le 6e bataillon du 359e (le mien) et le 5e bataillon à notre gauche".
Est de la Royère, secteur de la Chapelle Ste Berthe et de la ferme Saint Martin:
tranchées du Salepêtre et de la Mélinite.
[/i]"Le 297e lâche pied et se fait prendre sa première ligne et sa ligne de résistance.
Le 6e bataillon du 359e (22e et 23e Cies) débordé à droite perd sa première ligne sous le feu des liquides enflammés. Une cinquantaine d'hommes et d'officiers sont brûlés ou prisonniers. La 21e Cie en réserve détache un peloton en renfort. Il traverse les tirs de barrage et résiste sur place.
Pertes du bataillon pour la journée: 150.
Le lendemain, il doit y avoir contre-attaque par le 121e BCP, le 120e BCP et des troupes noires. Le 297e RI contre-attaque de son coté; un de ses bataillons est décimé.
Les 120e et 121e BCP refusent de marcher. La contre-attaque n'aura pas lieu.
Le Général Garbit commandant la division est dégommé et remplacé par le Général de Corn."[/i]
Regardons de près cet évènement:
En fait d'après les documents du SHD, le Général Garbit faisait état de l'incapacité de ses troupes à poursuivre l'offensive, chose mal acceptée par sa hiérarchie qui le "démissionna". A Verdun, il avait déjà fait preuve de son humanisme et était reconnu par sa troupe pour cela.
Une fois de plus, on constate que l' Etat-Major ne tient pas compte de l'avis des hommes de terrain, ce qui explique aussi les mutineries.
A ce sujet, je vous conseille l'excellent livre de Denis Rolland sur les mutineries de 1917 " La grève des tranchées".