Bonsoir à toutes et à tous,
un autre marin disparu a bord du DANTON :
LE DOUX Adolphe Noël Stanislas né le 26/09/1895 au Tréport (Seine-Maritime (Seine-Inférieure en 1914)), Matelot de 3ème Classe - Décédé le 19/03/1917 (21 Ans) - Disparu en mer à bord du DANTON
Cordialement
Dominique
DANTON - Cuirassé
Re: DANTON - Cuirassé
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
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- Messages : 3
- Inscription : sam. oct. 17, 2009 2:00 am
Re: DANTON - Cuirassé
Bonsoir à tous les amis du Danton.
Nouveau sur le forum, je pratique en outre le modélisme naval depuis plusieurs années. Ayant pris connaissance, en février dernier de la découverte du navire au large de la Sardaigne, j'ai lu avec intérêt toutes les informations disponibles sur lui.
Ma démarche est la suivante : je souhaite construire un modèle au 1/100ème. Sur les forums de modélisme, personne ne connaît le Danton, ou si peu. Il faut qu'il sorte de l'oubli. Quelqu'un pourrait-il me dire "OU" trouver quelques plans adaptables en modélisme (en dehors des photos bien entendu).
Bien à vous tous.
Nouveau sur le forum, je pratique en outre le modélisme naval depuis plusieurs années. Ayant pris connaissance, en février dernier de la découverte du navire au large de la Sardaigne, j'ai lu avec intérêt toutes les informations disponibles sur lui.
Ma démarche est la suivante : je souhaite construire un modèle au 1/100ème. Sur les forums de modélisme, personne ne connaît le Danton, ou si peu. Il faut qu'il sorte de l'oubli. Quelqu'un pourrait-il me dire "OU" trouver quelques plans adaptables en modélisme (en dehors des photos bien entendu).
Bien à vous tous.

- Terraillon Marc
- Messages : 3875
- Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am
Re: DANTON - Cuirassé
Bonsoir
Le SHD possede les plans en version numérique, il suffit de leur faire la demande (c'est un service payant) et ils vous adresseront le CDrom avec des plans sous format TIF
A bientot
Le SHD possede les plans en version numérique, il suffit de leur faire la demande (c'est un service payant) et ils vous adresseront le CDrom avec des plans sous format TIF
A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Marc TERRAILLON
A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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- Messages : 3
- Inscription : sam. oct. 17, 2009 2:00 am
Re: DANTON - Cuirassé
Merci pour cette information, Marc. C'est dommage toutefois que cela soit payant. La faute aux hackers et autres, sans doute, à moins que cela ne soit dans l'air du temps (!). Pour l'heure, les données qu'il me manque concernent
le dessin des couples de la coque, qui donnent leur forme si particulière à la carène des "pré Dreadnought" dont fait partie le Danton.
Ma démarche ne s'inscrit pas dans un projet visant la qualité d'un modèle tel qu'il est possible d'en voir dans nos grands musées nationaux. Elle est personnelle, mais je souhaite réaliser quelque chose le plus précisément possible à mon niveau. C'est en effet un carrosse qu'il me faut dès le 1er coup, pas une citrouille! Je n'ai pas le droit de me planter. Ne serait-ce en regard du boulot que représente un modèle navigant au 1/100ème (je n'en suis pas à mon coup d'essai dans les maquettes navigantes, mais ce sera là le 1er bateau militaire), mais aussi à l'égard des personnes qui ont vécu cette époque, et de celles qui, aujourd'hui, en maintiennent le souvenir, notamment sur ce forum.
Et comme ils disaient encore dans les derniers instants : "Vive le Danton!".
A bientôt.
le dessin des couples de la coque, qui donnent leur forme si particulière à la carène des "pré Dreadnought" dont fait partie le Danton.
Ma démarche ne s'inscrit pas dans un projet visant la qualité d'un modèle tel qu'il est possible d'en voir dans nos grands musées nationaux. Elle est personnelle, mais je souhaite réaliser quelque chose le plus précisément possible à mon niveau. C'est en effet un carrosse qu'il me faut dès le 1er coup, pas une citrouille! Je n'ai pas le droit de me planter. Ne serait-ce en regard du boulot que représente un modèle navigant au 1/100ème (je n'en suis pas à mon coup d'essai dans les maquettes navigantes, mais ce sera là le 1er bateau militaire), mais aussi à l'égard des personnes qui ont vécu cette époque, et de celles qui, aujourd'hui, en maintiennent le souvenir, notamment sur ce forum.
Et comme ils disaient encore dans les derniers instants : "Vive le Danton!".
A bientôt.
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- Messages : 4029
- Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am
Re: DANTON - Cuirassé
Bonjour à tous,
DANTON
On trouve aux archives de Vincennes un récit du torpillage du DANTON qui fut communiqué aux autorités maritimes françaises dès 1917, quelques semaines seulement après la perte du cuirassé.
La source n’est pas mentionnée, mais l’informateur doit être un journaliste qui a recueilli et traduit le témoignage d’un marin.
La seule indication mentionnée est :
« Une personne faisant partie de l’équipage du sous-marin qui a coulé le DANTON m’a fait parvenir le récit suivant sur cette action navale couronnée de succès. »
Ce récit long et détaillé, d’ailleurs fort bien écrit, recoupe les renseignements fournis plus tard par l’ouvrage d’Arno Spindler. Il confirme aussi le témoignage du commandant Hans Wendlandt de l’UC 38, recueilli après sa capture. (voir fiche de ce sous-marin)
Il n’a sûrement pas été publié à l’époque (censure oblige). Mais je ne sais s’il a été publié par la suite.
Récit
« Nuage de fumée à l’horizon !»
De longues heures s’étaient écoulées sans que la recherche attentive de vapeurs fut troublée par une parole. Aussitôt, le léger désappointement de n’avoir rien aperçu jusqu’alors disparut. Comme électrisés, nous braquâmes nos jumelles dans la direction indiquée. Un petit nuage noir se détachait juste sur la ligne nette de l’horizon, troublant le fond bleu pâle. Le nuage grossit. Il monte de plus en plus sur l’horizon.
« Avis au commandant ! Vapeur en vue ! »
L’officier de veille passe cet ordre aux postes en dessous, à travers l’écoutille du kiosque.
Là, quelque chose d’imprécis qui était invisible auparavant. Deux lignes minces au milieu du nuage de fumée. Elles deviennent de plus en plus distinctes. Les mâts du vapeur se dessinent sur le fond, semblables à deux fines allumettes. Ils sont relativement proches l’un de l’autre.
« Mais où est-il ? » demande le commandant en grimpant l’échelle jusqu’à sortir du kiosque. L’officier de veille communique rapidement au commandant les observations faites jusqu’alors : nuage régulier de fumée, approche rapide, mâts rapprochés l’un de l’autre. Sans quitter la jumelle un instant, on continue à observer le navire.
« Mais, c’est un navire de guerre ! » s’exclame soudain quelqu’un au milieu du silence d’attente. On secoue la tête avec un air de doute. Que ferait un navire de guerre dans ces parages ? Pourtant, l’homme n’a pas tort en faisant cette supposition.
Sur les navires de guerre, les chauffeurs sont dressés afin d’assurer la plus grande économie et l’utilisation la plus complète du pouvoir calorifique du charbon. Les foyers des chaudières sont alimentés en continu. Dès qu’on a jeté une petite quantité de houille, les feux sont « soulevés », c’est à dire que le charbon qui vient d’être mis est mélangé à fond avec celui qui s’y trouvait déjà. Ainsi, on empêche les grosses bouffées de fumée de se produire et il ne se manifeste qu’une fumée légère, toujours égale.
Entre temps, les mâts ont sensiblement grandi, mais on ne voit encore rien des cheminées. Ce bâtiment doit avoir de très grands mâts. C’est encore un signe de reconnaissance d’un navire de guerre. Les mâts servent à porter les vigies dans la hune et les antennes de TSF.
Nous avons donc deux indices pour ce « vapeur » comme nous l’appelions encore.
« En voiture ! »
Voilà des mots prononcés pour la première fois sur un sous-marin. « Direction Brême, Hanovre , Francfort… » pense involontairement chacun en entendant ces mots. Il y a une analogie entre l’embarquement dans un sous-marin et l’autre. Mais il y a une différence essentielle : quiconque ne descend pas assez vite dans un sous-marin reçoit sur les doigts les bottes de mer et les 100 kg du suivant. Il s’en suit juron d’une part, pour se soulager, et retrait précipité des doigts touchés d’autre part.
Tout le monde rentre donc en jetant un dernier coup d’œil au vapeur.
« L’équipage aux postes de plongée !» ordonne le commandant. Chaque homme occupe un poste fixe en plongée et ne doit l’abandonner sous aucun prétexte. Il assure le fonctionnement des vannes et soupapes qui lui sont assignées.
Maintenant les cheminées sont bien visibles. Nous devons plonger si nous ne voulons pas être vus et perdre l’occasion d’une attaque.
« Branle-bas de combat ! »
La cloche résonne fortement dans tous les compartiments du sous-marin. Les moteurs à pétrole qui assuraient la marche en surface sont stoppés. Les dynamos sont mises en route. La cloche n’a pas encore fini de tinter qu’on rend compte des compartiments avant : « Ballasts ouverts ». L’arrière l’annonce immédiatement après. Un peu d’eau pénètre dans les ballasts ouverts à la partie inférieure et comprime l’air qui s’y trouve. Celui-ci est expulsé et l’eau remplit alors le ballast.
« Moteurs à pétrole parés pour la plongée » annonce le mécanicien.
On entend un coup sourd dans le kiosque. L’écoutille, notre dernier lien avec l’extérieur est fermée. Nous formons maintenant un petit monde à part.
« Plongez ! »
A cet ordre, on ouvre les chasses d’air. L’air s’échappe des ballasts avec un sifflement aigu. L’eau remplit le réservoir de plongée, supprimant la poussée nécessaire à la flottabilité du sous-marin. Le sifflement aigu diminue et nous entendons le clapotis de l’eau contre le pont. Il devient de moins en moins perceptible. Cà et là un bruit sourd contre le kiosque, puis tout bruit cesse. On n’entend plus que le léger ronflement des moteurs électriques et les ordres de l’officier commandant la plongée .
« Gouvernail arrière cinq en haut…Milieu ! »
Silence de mort. Dans le kiosque le commandant observe le vapeur au périscope. Nous marchons à vitesse maximum pour couper la route à l’adversaire.
L’attaque d’un navire ennemi par un sous-marin comporte deux phases :
- on essaie tout d’abord de se placer droit devant
- puis on s’efforce d’amener le sous-marin à la distance voulue pour le lancement de la torpille.
Pour atteindre une position droit devant, on marche en surface en se servant des moteurs à pétrole grâce auxquels nous avons une vitesse supérieure à presque tous les vapeurs. Nous approchons le vapeur à une distance telle que ces mâts soient nettement visibles sur l’horizon. Nous avons ainsi un contrôle permanent de sa route et de sa vitesse. En fonction de notre évolution, ses mâts paraissent se rapprocher l’un de l’autre et quand nous ne voyons plus qu’un seul mât, c’est que nous sommes exactement sur la route de l’ennemi.
Alors, on plonge. C’est le moment le plus difficile de l’attaque. Il s’agit d’amener le sous-marin à une distance convenable pour lancer la torpille.
L’art de lancer une torpille consiste à bien estimer les lignes de parcours de la torpille et du vapeur jusqu’à leur point de rencontre.
« Celui-ci est extraordinaire ! » pense tout haut le commandant qui continuait à observer attentivement au périscope. « Des mâts de la hauteur d’une maison ! Une grosse cheminée ! » Il laisse l’officier torpilleur regarder à son tour. Celui-ci a à peine jeté un coup d’œil qu’il crie en tremblant d’émotion :
« Herr Kapitanleutnant ! C’est un cuirassé français ! Il vire justement ! »
Le commandant repousse vivement l’officier torpilleur pour regarder à nouveau au périscope.
« C’est vrai ; dommage qu’il ait à nouveau dévié ; mais peut-être réussirons-nous quand même. »
Et il fait savoir à tout le monde que le vapeur a été reconnu comme étant un cuirassé français. L’ordre de préparer les torpilles est aussitôt donné.
« Tous les tubes sont parés »
« Il y a un destroyer qui protège le cuirassé ! » s’écrie le commandant lorsque le bâtiment fut bien visible dans toute sa largeur. « Il vient dans notre direction ! Nous en approchons ! »
Le commandant fait réduire l’allure, jusqu’alors maximum, afin d’obtenir une faible vitesse et de réduire le sillage provoqué par le périscope. Il faut rendre notre sous-marin le moins visible possible.Le destroyer passe devant nous. Il ne voit rien.
C’est le moment le plus émotionnant et le plus absorbant de l’attaque, celui du lancement des torpilles.
« Attention les deux tubes avant ! » dernier commandement avant le lancement. Le commandant a repris le périscope et attend que l’adversaire passe dans la trajectoire.
« Premier tube…feu ! »
« Deuxième tube…feu ! »
On ressent deux petites secousses dans le sous-marin ; les torpilles sont parties. Il règne un silence oppressant. Les machines même semblent avoir cessé leur chant. Une même pensée étreint tout le monde. Iront elles au but ? L’adversaire a-t-il viré, ou continue t-il sa marche tranquillement ? Le destroyer nous a-t-il vu et fonce t-il sur nous pour nous lancer des bombes mortelles sur la tête ?
Boum..boum ! On respire plus librement. Une au but ! Et la deuxième ?
Boum..boum ! pour la deuxième fois. Un « Hourrah » dans tout le sous-marin.
« Le cuirassé a trente degrés de gite » annonce le commandant.
Que fait le destroyer ?
« En profondeur ! A grande vitesse ! » Le destroyer vient sur nous. Nous plongeons à toute vitesse avec dix degrés d’inclinaison. Les moteurs électriques bourdonnent plus clairement et l’on sent la vie reprendre dans le sous-marin. Le manomètre indique déjà une profondeur appréciable lorsque nous entendons une forte détonation sur l’avant. Le destroyer a jeté une bombe marine.
L’explosion d’une bombe marine est des plus facile à reconnaître : d’abord un petit coup, comme lorsqu’on tape d’un doigt sur une paroi en tôle, puis une détonation forte et nette, comme lorsqu’on tape avec un marteau sur cette même paroi en tôle.
La première explosion fut suivie de beaucoup d’autres. Les visages devinrent soucieux. Mais les explosions se perdirent dans le lointain et la détente se fit. Lorsque tout fut tranquille, nous vînmes à nouveau à la profondeur d’attaque pour regarder autour de nous.
Le DANTON avait chaviré. Il resta immobile peu de temps, l’avant hors de l’eau, comme pour se montrer une dernière fois à nous. Il se redressa et le colosse d’acier s’enfonça verticalement au bout de 45 minutes. Non loin de lui, le destroyer repêchait les hommes qui surnageaient.
Le manuel des Flottes de Guerre nous permit d’établir que nous avions coulé un cuirassé de la classe DANTON.
Le hasard voulut que nous repassions exactement sur le lieu du naufrage le jour suivant. Un grand nombre de pièces de liège couvrait un vaste espace et dansait sur les vagues. Beaucoup de pièces de bois éparses, espars, avirons, madriers s’en allaient à la dérive, de même que des hamacs, des sacs et des passavants. Tout cela sans aucune marque.
Mais nous repêchâmes une caisse de vêtements qui contenaient des lettres. Elle nous permit d’identifier notre adversaire : c’était le DANTON lui-même ! »
Un deuxième document, postérieur de plus de deux ans à ce récit, est joint aux archives.
Il s’agit d’une lettre envoyée par un certain capitaine Clément, datée du 30 Décembre 1919, et adressée au lieutenant-colonel Administrateur du district de Trêves. Il s’agit manifestement de deux officiers de l’armée d’occupation en Allemagne.
En voici le texte :
« J’ai l’honneur de vous rendre compte de la conversation que j’ai eue aujourd’hui avec le nommé Philippe BOOS, domicilié à Berncastel, Huitergraben n° 2.
Le 19 Mars 1917, cet individu (sic) se trouvait en Méditerranée à bord du sous-marin U 64. Le bateau venait des côtes de Corse et se dirigeait vers l’île de Malte. A 13h30, ils ont aperçu un cuirassé français convoyé par un torpilleur. Jusqu’à 14h30, le sous-marin est resté en observation, puis a plongé. Il s’est approché à 250 m du cuirassé. Deux torpilles ont été envoyées. Les explosions se produisirent 35 secondes après leur départ. Elles furent si violentes et le sous-marin était si proche du cuirassé qu’il fut soulevé hors de l’eau. Le torpilleur l’aperçut alors et lui donna la chasse. Le sous-marin est resté 40 minutes en plongée. Lorsqu’il est revenu en surface, le cuirassé français disparaissait sous l’eau.
Deux jours après, le sous-marin, croisant dans les parages, a pêché une caisse contenant des effets d’habillement et quelques lettres.
Je joins ces lettres au rapport. Elles ne présentent pas par elles-même beaucoup d’urgence. On peut toutefois les remettre aux familles intéressées.
Il s’agit du cuirassé DANTON. Le sous-marin qui l’a coulé est l’U 64 commandé par le Kapitanleutnant MORATH. L’état-major se composait de l’oberleutnant QUESSE, du leutnant FORRERO (correction : FORBERG) et de l’ingénieur mécanicien KUSHKE. Il y avait 31 hommes d’équipage.
Pola était sa base de repos et de réparation. Le sous-marin l’avait quitté depuis quinze jours. La base de combat était les Bouches de Cattaro. Le sous-marin effectuait trois voyages de cinq semaines chacun, et entre, venait passer une semaine à Cattaro pour se ravitailler. Après trois voyages, il allait en réparation à Pola où il restait un mois.
U 64 a été coulé à son tour par un bâtiment léger français environ trois mois après l’attaque du DANTON. Le commandant Morath a été fait prisonnier par les Français. »
Ce capitaine Clément pensait certainement détenir un scoop, ignorant que l’état major de la Marine possédait un récit détaillé depuis 1917.
Au passage, on note le peu de cas qu’il fait du courrier équipage, pourtant détenu depuis plus de deux ans par les Allemands. ( « Les lettres ne présentent pas beaucoup d’urgence ; on peut toutefois les remettre aux familles ») De toute évidence, il n’avait pas de proche sur le DANTON. Mais cette désinvolture affligeante concernant le courrier des marins est courante dans les agences et services terrestres et, aujourd’hui encore, j’aurais quelques anecdotes percutantes concernant ce sujet…
L’U 64 a donc bien torpillé le DANTON. Il fut coulé le 17 Juin 1918, donc 15 mois plus tard et non trois, par le navire anglais HMS LYCHNIS. Sur 43 hommes d’équipage, il n’y eut que 5 survivants dont le commandant Robert Morath. Je pense qu’il a été fait prisonnier par les Anglais et non par les Français.
R. Morath était né le 07/09/1884 à Sonderburg. Il avait obtenu la croix
« Pour le Mérite » le 12/11/1917.
Après le DANTON, il avait coulé entre autres les Français AMIRAL DE KERSAINT, LE TARN et MONTENEGRO. Il est décédé à Hambourg le 26/08/1956.
Voici sa photo. (source U-boat.net)

Il serait toutefois intéressant de vérifier les noms des autres officiers de l’U 64 et de savoir qui était ce Philippe BOOS et pourquoi c’est lui qui avait conservé les lettres des marins français.
Cdlt
DANTON
On trouve aux archives de Vincennes un récit du torpillage du DANTON qui fut communiqué aux autorités maritimes françaises dès 1917, quelques semaines seulement après la perte du cuirassé.
La source n’est pas mentionnée, mais l’informateur doit être un journaliste qui a recueilli et traduit le témoignage d’un marin.
La seule indication mentionnée est :
« Une personne faisant partie de l’équipage du sous-marin qui a coulé le DANTON m’a fait parvenir le récit suivant sur cette action navale couronnée de succès. »
Ce récit long et détaillé, d’ailleurs fort bien écrit, recoupe les renseignements fournis plus tard par l’ouvrage d’Arno Spindler. Il confirme aussi le témoignage du commandant Hans Wendlandt de l’UC 38, recueilli après sa capture. (voir fiche de ce sous-marin)
Il n’a sûrement pas été publié à l’époque (censure oblige). Mais je ne sais s’il a été publié par la suite.
Récit
« Nuage de fumée à l’horizon !»
De longues heures s’étaient écoulées sans que la recherche attentive de vapeurs fut troublée par une parole. Aussitôt, le léger désappointement de n’avoir rien aperçu jusqu’alors disparut. Comme électrisés, nous braquâmes nos jumelles dans la direction indiquée. Un petit nuage noir se détachait juste sur la ligne nette de l’horizon, troublant le fond bleu pâle. Le nuage grossit. Il monte de plus en plus sur l’horizon.
« Avis au commandant ! Vapeur en vue ! »
L’officier de veille passe cet ordre aux postes en dessous, à travers l’écoutille du kiosque.
Là, quelque chose d’imprécis qui était invisible auparavant. Deux lignes minces au milieu du nuage de fumée. Elles deviennent de plus en plus distinctes. Les mâts du vapeur se dessinent sur le fond, semblables à deux fines allumettes. Ils sont relativement proches l’un de l’autre.
« Mais où est-il ? » demande le commandant en grimpant l’échelle jusqu’à sortir du kiosque. L’officier de veille communique rapidement au commandant les observations faites jusqu’alors : nuage régulier de fumée, approche rapide, mâts rapprochés l’un de l’autre. Sans quitter la jumelle un instant, on continue à observer le navire.
« Mais, c’est un navire de guerre ! » s’exclame soudain quelqu’un au milieu du silence d’attente. On secoue la tête avec un air de doute. Que ferait un navire de guerre dans ces parages ? Pourtant, l’homme n’a pas tort en faisant cette supposition.
Sur les navires de guerre, les chauffeurs sont dressés afin d’assurer la plus grande économie et l’utilisation la plus complète du pouvoir calorifique du charbon. Les foyers des chaudières sont alimentés en continu. Dès qu’on a jeté une petite quantité de houille, les feux sont « soulevés », c’est à dire que le charbon qui vient d’être mis est mélangé à fond avec celui qui s’y trouvait déjà. Ainsi, on empêche les grosses bouffées de fumée de se produire et il ne se manifeste qu’une fumée légère, toujours égale.
Entre temps, les mâts ont sensiblement grandi, mais on ne voit encore rien des cheminées. Ce bâtiment doit avoir de très grands mâts. C’est encore un signe de reconnaissance d’un navire de guerre. Les mâts servent à porter les vigies dans la hune et les antennes de TSF.
Nous avons donc deux indices pour ce « vapeur » comme nous l’appelions encore.
« En voiture ! »
Voilà des mots prononcés pour la première fois sur un sous-marin. « Direction Brême, Hanovre , Francfort… » pense involontairement chacun en entendant ces mots. Il y a une analogie entre l’embarquement dans un sous-marin et l’autre. Mais il y a une différence essentielle : quiconque ne descend pas assez vite dans un sous-marin reçoit sur les doigts les bottes de mer et les 100 kg du suivant. Il s’en suit juron d’une part, pour se soulager, et retrait précipité des doigts touchés d’autre part.
Tout le monde rentre donc en jetant un dernier coup d’œil au vapeur.
« L’équipage aux postes de plongée !» ordonne le commandant. Chaque homme occupe un poste fixe en plongée et ne doit l’abandonner sous aucun prétexte. Il assure le fonctionnement des vannes et soupapes qui lui sont assignées.
Maintenant les cheminées sont bien visibles. Nous devons plonger si nous ne voulons pas être vus et perdre l’occasion d’une attaque.
« Branle-bas de combat ! »
La cloche résonne fortement dans tous les compartiments du sous-marin. Les moteurs à pétrole qui assuraient la marche en surface sont stoppés. Les dynamos sont mises en route. La cloche n’a pas encore fini de tinter qu’on rend compte des compartiments avant : « Ballasts ouverts ». L’arrière l’annonce immédiatement après. Un peu d’eau pénètre dans les ballasts ouverts à la partie inférieure et comprime l’air qui s’y trouve. Celui-ci est expulsé et l’eau remplit alors le ballast.
« Moteurs à pétrole parés pour la plongée » annonce le mécanicien.
On entend un coup sourd dans le kiosque. L’écoutille, notre dernier lien avec l’extérieur est fermée. Nous formons maintenant un petit monde à part.
« Plongez ! »
A cet ordre, on ouvre les chasses d’air. L’air s’échappe des ballasts avec un sifflement aigu. L’eau remplit le réservoir de plongée, supprimant la poussée nécessaire à la flottabilité du sous-marin. Le sifflement aigu diminue et nous entendons le clapotis de l’eau contre le pont. Il devient de moins en moins perceptible. Cà et là un bruit sourd contre le kiosque, puis tout bruit cesse. On n’entend plus que le léger ronflement des moteurs électriques et les ordres de l’officier commandant la plongée .
« Gouvernail arrière cinq en haut…Milieu ! »
Silence de mort. Dans le kiosque le commandant observe le vapeur au périscope. Nous marchons à vitesse maximum pour couper la route à l’adversaire.
L’attaque d’un navire ennemi par un sous-marin comporte deux phases :
- on essaie tout d’abord de se placer droit devant
- puis on s’efforce d’amener le sous-marin à la distance voulue pour le lancement de la torpille.
Pour atteindre une position droit devant, on marche en surface en se servant des moteurs à pétrole grâce auxquels nous avons une vitesse supérieure à presque tous les vapeurs. Nous approchons le vapeur à une distance telle que ces mâts soient nettement visibles sur l’horizon. Nous avons ainsi un contrôle permanent de sa route et de sa vitesse. En fonction de notre évolution, ses mâts paraissent se rapprocher l’un de l’autre et quand nous ne voyons plus qu’un seul mât, c’est que nous sommes exactement sur la route de l’ennemi.
Alors, on plonge. C’est le moment le plus difficile de l’attaque. Il s’agit d’amener le sous-marin à une distance convenable pour lancer la torpille.
L’art de lancer une torpille consiste à bien estimer les lignes de parcours de la torpille et du vapeur jusqu’à leur point de rencontre.
« Celui-ci est extraordinaire ! » pense tout haut le commandant qui continuait à observer attentivement au périscope. « Des mâts de la hauteur d’une maison ! Une grosse cheminée ! » Il laisse l’officier torpilleur regarder à son tour. Celui-ci a à peine jeté un coup d’œil qu’il crie en tremblant d’émotion :
« Herr Kapitanleutnant ! C’est un cuirassé français ! Il vire justement ! »
Le commandant repousse vivement l’officier torpilleur pour regarder à nouveau au périscope.
« C’est vrai ; dommage qu’il ait à nouveau dévié ; mais peut-être réussirons-nous quand même. »
Et il fait savoir à tout le monde que le vapeur a été reconnu comme étant un cuirassé français. L’ordre de préparer les torpilles est aussitôt donné.
« Tous les tubes sont parés »
« Il y a un destroyer qui protège le cuirassé ! » s’écrie le commandant lorsque le bâtiment fut bien visible dans toute sa largeur. « Il vient dans notre direction ! Nous en approchons ! »
Le commandant fait réduire l’allure, jusqu’alors maximum, afin d’obtenir une faible vitesse et de réduire le sillage provoqué par le périscope. Il faut rendre notre sous-marin le moins visible possible.Le destroyer passe devant nous. Il ne voit rien.
C’est le moment le plus émotionnant et le plus absorbant de l’attaque, celui du lancement des torpilles.
« Attention les deux tubes avant ! » dernier commandement avant le lancement. Le commandant a repris le périscope et attend que l’adversaire passe dans la trajectoire.
« Premier tube…feu ! »
« Deuxième tube…feu ! »
On ressent deux petites secousses dans le sous-marin ; les torpilles sont parties. Il règne un silence oppressant. Les machines même semblent avoir cessé leur chant. Une même pensée étreint tout le monde. Iront elles au but ? L’adversaire a-t-il viré, ou continue t-il sa marche tranquillement ? Le destroyer nous a-t-il vu et fonce t-il sur nous pour nous lancer des bombes mortelles sur la tête ?
Boum..boum ! On respire plus librement. Une au but ! Et la deuxième ?
Boum..boum ! pour la deuxième fois. Un « Hourrah » dans tout le sous-marin.
« Le cuirassé a trente degrés de gite » annonce le commandant.
Que fait le destroyer ?
« En profondeur ! A grande vitesse ! » Le destroyer vient sur nous. Nous plongeons à toute vitesse avec dix degrés d’inclinaison. Les moteurs électriques bourdonnent plus clairement et l’on sent la vie reprendre dans le sous-marin. Le manomètre indique déjà une profondeur appréciable lorsque nous entendons une forte détonation sur l’avant. Le destroyer a jeté une bombe marine.
L’explosion d’une bombe marine est des plus facile à reconnaître : d’abord un petit coup, comme lorsqu’on tape d’un doigt sur une paroi en tôle, puis une détonation forte et nette, comme lorsqu’on tape avec un marteau sur cette même paroi en tôle.
La première explosion fut suivie de beaucoup d’autres. Les visages devinrent soucieux. Mais les explosions se perdirent dans le lointain et la détente se fit. Lorsque tout fut tranquille, nous vînmes à nouveau à la profondeur d’attaque pour regarder autour de nous.
Le DANTON avait chaviré. Il resta immobile peu de temps, l’avant hors de l’eau, comme pour se montrer une dernière fois à nous. Il se redressa et le colosse d’acier s’enfonça verticalement au bout de 45 minutes. Non loin de lui, le destroyer repêchait les hommes qui surnageaient.
Le manuel des Flottes de Guerre nous permit d’établir que nous avions coulé un cuirassé de la classe DANTON.
Le hasard voulut que nous repassions exactement sur le lieu du naufrage le jour suivant. Un grand nombre de pièces de liège couvrait un vaste espace et dansait sur les vagues. Beaucoup de pièces de bois éparses, espars, avirons, madriers s’en allaient à la dérive, de même que des hamacs, des sacs et des passavants. Tout cela sans aucune marque.
Mais nous repêchâmes une caisse de vêtements qui contenaient des lettres. Elle nous permit d’identifier notre adversaire : c’était le DANTON lui-même ! »
Un deuxième document, postérieur de plus de deux ans à ce récit, est joint aux archives.
Il s’agit d’une lettre envoyée par un certain capitaine Clément, datée du 30 Décembre 1919, et adressée au lieutenant-colonel Administrateur du district de Trêves. Il s’agit manifestement de deux officiers de l’armée d’occupation en Allemagne.
En voici le texte :
« J’ai l’honneur de vous rendre compte de la conversation que j’ai eue aujourd’hui avec le nommé Philippe BOOS, domicilié à Berncastel, Huitergraben n° 2.
Le 19 Mars 1917, cet individu (sic) se trouvait en Méditerranée à bord du sous-marin U 64. Le bateau venait des côtes de Corse et se dirigeait vers l’île de Malte. A 13h30, ils ont aperçu un cuirassé français convoyé par un torpilleur. Jusqu’à 14h30, le sous-marin est resté en observation, puis a plongé. Il s’est approché à 250 m du cuirassé. Deux torpilles ont été envoyées. Les explosions se produisirent 35 secondes après leur départ. Elles furent si violentes et le sous-marin était si proche du cuirassé qu’il fut soulevé hors de l’eau. Le torpilleur l’aperçut alors et lui donna la chasse. Le sous-marin est resté 40 minutes en plongée. Lorsqu’il est revenu en surface, le cuirassé français disparaissait sous l’eau.
Deux jours après, le sous-marin, croisant dans les parages, a pêché une caisse contenant des effets d’habillement et quelques lettres.
Je joins ces lettres au rapport. Elles ne présentent pas par elles-même beaucoup d’urgence. On peut toutefois les remettre aux familles intéressées.
Il s’agit du cuirassé DANTON. Le sous-marin qui l’a coulé est l’U 64 commandé par le Kapitanleutnant MORATH. L’état-major se composait de l’oberleutnant QUESSE, du leutnant FORRERO (correction : FORBERG) et de l’ingénieur mécanicien KUSHKE. Il y avait 31 hommes d’équipage.
Pola était sa base de repos et de réparation. Le sous-marin l’avait quitté depuis quinze jours. La base de combat était les Bouches de Cattaro. Le sous-marin effectuait trois voyages de cinq semaines chacun, et entre, venait passer une semaine à Cattaro pour se ravitailler. Après trois voyages, il allait en réparation à Pola où il restait un mois.
U 64 a été coulé à son tour par un bâtiment léger français environ trois mois après l’attaque du DANTON. Le commandant Morath a été fait prisonnier par les Français. »
Ce capitaine Clément pensait certainement détenir un scoop, ignorant que l’état major de la Marine possédait un récit détaillé depuis 1917.
Au passage, on note le peu de cas qu’il fait du courrier équipage, pourtant détenu depuis plus de deux ans par les Allemands. ( « Les lettres ne présentent pas beaucoup d’urgence ; on peut toutefois les remettre aux familles ») De toute évidence, il n’avait pas de proche sur le DANTON. Mais cette désinvolture affligeante concernant le courrier des marins est courante dans les agences et services terrestres et, aujourd’hui encore, j’aurais quelques anecdotes percutantes concernant ce sujet…
L’U 64 a donc bien torpillé le DANTON. Il fut coulé le 17 Juin 1918, donc 15 mois plus tard et non trois, par le navire anglais HMS LYCHNIS. Sur 43 hommes d’équipage, il n’y eut que 5 survivants dont le commandant Robert Morath. Je pense qu’il a été fait prisonnier par les Anglais et non par les Français.
R. Morath était né le 07/09/1884 à Sonderburg. Il avait obtenu la croix
« Pour le Mérite » le 12/11/1917.
Après le DANTON, il avait coulé entre autres les Français AMIRAL DE KERSAINT, LE TARN et MONTENEGRO. Il est décédé à Hambourg le 26/08/1956.
Voici sa photo. (source U-boat.net)

Il serait toutefois intéressant de vérifier les noms des autres officiers de l’U 64 et de savoir qui était ce Philippe BOOS et pourquoi c’est lui qui avait conservé les lettres des marins français.
Cdlt
olivier
Re: DANTON - Cuirassé
Bonjour Olivier, bonjour à tous
J'ai commencé par rechercher les hommes nommément désignés. Voici le résultat tiré du Ehrenrangliste der Kaiserlich Deutschen Marine, K.Adm Karl Stoelzel :
QUESSE Harry né le 18.6.1890
Crew 4.09
Oblt z.S. en date du 22.3.1916
Lt z.S. à bord SMS Deutschland puis SMS Schlesien
7.15 – 12.15 Ecole de NSM et cours torpilles
1.16 – 8.17 W/O U 72 puis 1W/O U 64
9.17 – 5.18 I Matrosen Division
6.18 W/O SMS Derflinger
7.18 – 11.18 I Matrosen Division
Quitte le service 8.6.19, Kplt de Réserve
Décédé 4.10.1919
BOOS Karl né le ?
Crew ?
Leutnant des Seewehr (Défense maritime – a priori rien à voir avec les U-Boot)
Il me manque la page le concernant… Est-ce bien ce BOOS Phillip ?
KUSCHKE Lothar né le 9.2.1885
Crew 10.03
Marine Oberingenieure en date du 16.4.15
Jusqu’en 7.15 L.I. (Leitende Ingenieure) U 22 (III U-Flott.)
8.15 – 10.15 L.I. U 19 (III U-Flott.)
11.15 – 4.17 L.I. U 64 (U-Flott. Mittelmeer)
5.17 – 11.18 Instructeur Ecole de Navigation Sous-Marine
Quitte le service le 24.11.19
FORRERO
Aucun officier de la Marine Impériale à ce nom ni sous un nom approchant. Par contre il y a celui-là :
FORBERG Helmut
Né le 28.11.1891
Crew 4.11
Oblt z.See en date du 26.4.17
9.15 – 4.16 Ecole de NSM
5.16 – 17.6.18 W/O U 64
Décédé à bord U 64 le 17.6.1918
et pour info la liste des morts de l'U 64
Dams Heinrich U-Heizer
Ebersbach P. U-Matrose
Eisenbach E. U-Matrose
Forberg Helmut Oberleutnant z.S.
Friedrich Johann U-Oberheizer
Geithe Heinrich U-Heizer
Gutschalk Fr. U-Maschinistenmaat
Haupt Friedrich U-Matrose
Hegenrieder A. U-F.T.Maat
Hering Wilhelm U-Maschinistenmaat
Herrmann W. U-Heizer
Hockwien W. U-F.T.Gast
Jarnowski G. U-Heizer
Jütteman J. U-Matrose
Jörns Eugen U-Maschinistenmaat
Klein Adolf U-Oberheizer
Krebs Hermann U-Maschinistenmaat
Krosigk, v. D. Leutnant z.S.
Miedtank Georg U-Obermatrose
Mockenhaupt U-Oberheizer
Müller Paul U-Heizer
Maaser Heinrich U-Maschinistenmaat
Nicklas Friedrich U-Oberbootsmannsmaat
Noffke Franz U-Matrose
Pelzel Willi U-Matrose
Poetzsch Alexander U-Maschinist Anw.
Pranschka W. U-Obermaschinistenmaat
Projahn Karl U-Oberheizer
Puteik Hans U-Maschinistenmaat
Rathke Paul U-Obermaschinistenmaat
Schanzenbächer U-Heizer
Suckow, v. B. Leutnant z.S.
Thiele Kurt U-Maschinistenmaat
Wackernagel U-Maschinist
Wehrenberg G. U-Oberheizer
Wiltberger W. U-Obermaschinistenmaat
Robert MORATH qui commandait U 64 possède sa propre page sur mon site à cette adresse :
http://www.histomar.net/GSM/htm/morath.htm
Le concernant, j'ajouterai encore ceci :
Robert Wilhelm Moraht s’est marié le 28.10.1915 à Berlin avec Irmgard Schüddekopf.
Trois enfants sont nés de cette union : Helmut *08.03.1917, Ingeborg *02.04.1921 et Kurt *13.03.1923.
Il a été élu Député du Deutsche Volkspartei à l’Assemblée de la République de Weimar 1932-1933
Amts
Yves
J'ai commencé par rechercher les hommes nommément désignés. Voici le résultat tiré du Ehrenrangliste der Kaiserlich Deutschen Marine, K.Adm Karl Stoelzel :
QUESSE Harry né le 18.6.1890
Crew 4.09
Oblt z.S. en date du 22.3.1916
Lt z.S. à bord SMS Deutschland puis SMS Schlesien
7.15 – 12.15 Ecole de NSM et cours torpilles
1.16 – 8.17 W/O U 72 puis 1W/O U 64
9.17 – 5.18 I Matrosen Division
6.18 W/O SMS Derflinger
7.18 – 11.18 I Matrosen Division
Quitte le service 8.6.19, Kplt de Réserve
Décédé 4.10.1919
BOOS Karl né le ?
Crew ?
Leutnant des Seewehr (Défense maritime – a priori rien à voir avec les U-Boot)
Il me manque la page le concernant… Est-ce bien ce BOOS Phillip ?
KUSCHKE Lothar né le 9.2.1885
Crew 10.03
Marine Oberingenieure en date du 16.4.15
Jusqu’en 7.15 L.I. (Leitende Ingenieure) U 22 (III U-Flott.)
8.15 – 10.15 L.I. U 19 (III U-Flott.)
11.15 – 4.17 L.I. U 64 (U-Flott. Mittelmeer)
5.17 – 11.18 Instructeur Ecole de Navigation Sous-Marine
Quitte le service le 24.11.19
FORRERO
Aucun officier de la Marine Impériale à ce nom ni sous un nom approchant. Par contre il y a celui-là :
FORBERG Helmut
Né le 28.11.1891
Crew 4.11
Oblt z.See en date du 26.4.17
9.15 – 4.16 Ecole de NSM
5.16 – 17.6.18 W/O U 64
Décédé à bord U 64 le 17.6.1918
et pour info la liste des morts de l'U 64
Dams Heinrich U-Heizer
Ebersbach P. U-Matrose
Eisenbach E. U-Matrose
Forberg Helmut Oberleutnant z.S.
Friedrich Johann U-Oberheizer
Geithe Heinrich U-Heizer
Gutschalk Fr. U-Maschinistenmaat
Haupt Friedrich U-Matrose
Hegenrieder A. U-F.T.Maat
Hering Wilhelm U-Maschinistenmaat
Herrmann W. U-Heizer
Hockwien W. U-F.T.Gast
Jarnowski G. U-Heizer
Jütteman J. U-Matrose
Jörns Eugen U-Maschinistenmaat
Klein Adolf U-Oberheizer
Krebs Hermann U-Maschinistenmaat
Krosigk, v. D. Leutnant z.S.
Miedtank Georg U-Obermatrose
Mockenhaupt U-Oberheizer
Müller Paul U-Heizer
Maaser Heinrich U-Maschinistenmaat
Nicklas Friedrich U-Oberbootsmannsmaat
Noffke Franz U-Matrose
Pelzel Willi U-Matrose
Poetzsch Alexander U-Maschinist Anw.
Pranschka W. U-Obermaschinistenmaat
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Puteik Hans U-Maschinistenmaat
Rathke Paul U-Obermaschinistenmaat
Schanzenbächer U-Heizer
Suckow, v. B. Leutnant z.S.
Thiele Kurt U-Maschinistenmaat
Wackernagel U-Maschinist
Wehrenberg G. U-Oberheizer
Wiltberger W. U-Obermaschinistenmaat
Robert MORATH qui commandait U 64 possède sa propre page sur mon site à cette adresse :
http://www.histomar.net/GSM/htm/morath.htm
Le concernant, j'ajouterai encore ceci :
Robert Wilhelm Moraht s’est marié le 28.10.1915 à Berlin avec Irmgard Schüddekopf.
Trois enfants sont nés de cette union : Helmut *08.03.1917, Ingeborg *02.04.1921 et Kurt *13.03.1923.
Il a été élu Député du Deutsche Volkspartei à l’Assemblée de la République de Weimar 1932-1933
Amts
Yves
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La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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- Messages : 4029
- Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am
Re: DANTON - Cuirassé
Bonjour à tous, bonjour Yves,
Merci pour tous ces renseignements qui confirment les documents.
Aucun doute en ce qui concerne le 3e officier; c'était bien Helmut FORBERG. Les lettres sont un peu baveuses et j'avais mal interprété. Il aura donc disparu avec le sous-marin. On avait déjà mentionner cet officier dans la fiche de l'EMMA LAURANS. (Il avait succédé sur l'U 52 à Max Ploën, le 1er officier.)
Pas d'autres renseignements sur Philippe BOOS (le nom est très lisible) hors mis son adresse à Berncastel et sa profession : monteur (mais on ne sait pas de quoi...)
Pourtant, le récit qu'il fait est assez précis et il devait bien être à bord de l'U 64. Surtout, il avait apparemment les lettres provenant du DANTON ce qui est tout de même surprenant.
Il faudrait reconstituer la liste complète de l'équipage en Février 17. A moins qu'il n'ait donné un faux nom à son interlocuteur français?
Cdlt
Merci pour tous ces renseignements qui confirment les documents.
Aucun doute en ce qui concerne le 3e officier; c'était bien Helmut FORBERG. Les lettres sont un peu baveuses et j'avais mal interprété. Il aura donc disparu avec le sous-marin. On avait déjà mentionner cet officier dans la fiche de l'EMMA LAURANS. (Il avait succédé sur l'U 52 à Max Ploën, le 1er officier.)
Pas d'autres renseignements sur Philippe BOOS (le nom est très lisible) hors mis son adresse à Berncastel et sa profession : monteur (mais on ne sait pas de quoi...)
Pourtant, le récit qu'il fait est assez précis et il devait bien être à bord de l'U 64. Surtout, il avait apparemment les lettres provenant du DANTON ce qui est tout de même surprenant.
Il faudrait reconstituer la liste complète de l'équipage en Février 17. A moins qu'il n'ait donné un faux nom à son interlocuteur français?
Cdlt
olivier
Re: DANTON - Cuirassé
Bonsoir Olivier
Reconstituer l'équipage d'un U-Boot à une date donnée est tâche malaisée et rarement couronnée de succès sauf si malheureusement à cette date là, le sous-marin s'en est allé en patrouille éternelle avec son équipage. On peut cependant préjuger de la présence à bord en 1917 de la plupart de ceux qui ont perdu la vie avec.
Quant à ce Phillip BOOS il est très probable qu'il était à bord mais sans doute pas comme officier comme d'ailleurs rien ne le laisse supposer et par la suite, il n'était plus à bord pour la dernière patrouille.
Par exemple savoir comment il était en possession du courrier de l'équipage c'est là un mystère tout comme le fait de savoir comment il a pu le conserver si longtemps. Sans aucun doute ce courrier aura été repêché sur les lieux du naufrage mais ensuite...?
En relisant le récit que tu nous a communiqué, il est évident que c'est un récit fait en allemand qui a ensuite été traduit en français par un traducteur d'ailleurs pas très au fait des termes techniques en usage à bord d'un sous-marin. Cela me fait penser à des mémoires sans doute écrites après la guerre.
Amts
Yves
Reconstituer l'équipage d'un U-Boot à une date donnée est tâche malaisée et rarement couronnée de succès sauf si malheureusement à cette date là, le sous-marin s'en est allé en patrouille éternelle avec son équipage. On peut cependant préjuger de la présence à bord en 1917 de la plupart de ceux qui ont perdu la vie avec.
Quant à ce Phillip BOOS il est très probable qu'il était à bord mais sans doute pas comme officier comme d'ailleurs rien ne le laisse supposer et par la suite, il n'était plus à bord pour la dernière patrouille.
Par exemple savoir comment il était en possession du courrier de l'équipage c'est là un mystère tout comme le fait de savoir comment il a pu le conserver si longtemps. Sans aucun doute ce courrier aura été repêché sur les lieux du naufrage mais ensuite...?
En relisant le récit que tu nous a communiqué, il est évident que c'est un récit fait en allemand qui a ensuite été traduit en français par un traducteur d'ailleurs pas très au fait des termes techniques en usage à bord d'un sous-marin. Cela me fait penser à des mémoires sans doute écrites après la guerre.
Amts
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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- Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am
Re: DANTON - Cuirassé
Bonjour à tous, bonjour Yves,
Effectivement, il m'a tout de suite paru évident que le traducteur n'était pas un marin.
Mais la note des archives dit bien que l'auteur du récit est un homme du sous-marin qui a coulé le DANTON "il y a quelques semaines". Comme le torpillage a eu lieu le 19 Mars 17, je pense que le récit a bien été recueilli pendant la guerre. C'est sans doute la raison pour laquelle aucun renseignement n'est donné sur cet informateur, peut-être d'ailleurs involontaire. La guerre terminée, il n'y aurait pas eu de raison de dissimuler ainsi toutes les sources.
De toutes façons, le récit a été composé dans un style qui n'est pas celui d'un marin mais plutôt celui d'un journaliste, avec toujours une petite recherche du sensationnel, du détail qui fait vibrer le lecteur. Il semble avoir été écrit d'après des notes prises au cours d'une conversation.
Il semble quand même très véridique et certains détails recoupent tout à fait ce que l'on connaît de l'opération par les journaux de bord.
En le relisant, je pense à un journaliste d'un pays neutre (Suisse, pays nordiques...) car il ne semble prendre aucun parti. Mais je me trompe peut-être.
Cdlt
Effectivement, il m'a tout de suite paru évident que le traducteur n'était pas un marin.
Mais la note des archives dit bien que l'auteur du récit est un homme du sous-marin qui a coulé le DANTON "il y a quelques semaines". Comme le torpillage a eu lieu le 19 Mars 17, je pense que le récit a bien été recueilli pendant la guerre. C'est sans doute la raison pour laquelle aucun renseignement n'est donné sur cet informateur, peut-être d'ailleurs involontaire. La guerre terminée, il n'y aurait pas eu de raison de dissimuler ainsi toutes les sources.
De toutes façons, le récit a été composé dans un style qui n'est pas celui d'un marin mais plutôt celui d'un journaliste, avec toujours une petite recherche du sensationnel, du détail qui fait vibrer le lecteur. Il semble avoir été écrit d'après des notes prises au cours d'une conversation.
Il semble quand même très véridique et certains détails recoupent tout à fait ce que l'on connaît de l'opération par les journaux de bord.
En le relisant, je pense à un journaliste d'un pays neutre (Suisse, pays nordiques...) car il ne semble prendre aucun parti. Mais je me trompe peut-être.
Cdlt
olivier
Re: DANTON - Cuirassé
Tout à fait en accord avec toi Olivier d'autant plus que le récit aux erreurs de traduction près n'a pu être fait que par un sous-marinier ; il y a des détails qui ne trompent pas. Ensuite il y a la part du rédacteur et la recherche du sensationnel.
Amts
Yves
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