Bonjour Guillaume,
Merci pour cet extrait des carnets de votre grand-père qui illustre parfaitement les difficultés rencontrées lors de ces attaques.Très émouvant!
Cordialement,
Christian
Bonjour à tous
Comme annoncé, voici quelques précisions sur Jean Boissin, dont nous avons évoqué la mémoire dans ce fil. Le modérateur jugera si ce texte a sa place ici.
Il est né à Villefort (Lozère) le 5 janvier 1888. Bachelier es-lettres en 1906, il commence ses études médicales après avoir passé le certificat préparatoire Physique-Chimie-Sciences Naturelles à l’automne 1907. Les études durent alors quatre ans, les inscriptions à la faculté étant trimestrielles. Il prend successivement 14 inscriptions et passe ses trois premiers examens (il y en avait cinq en tout, en plusieurs parties). Il bénéficie en effet d’un sursis, renouvelé jusqu’en 1913. Il est incorporé au 10ème régiment d’infanterie en octobre 1913 comme soldat de 2ème classe, puis passe au 22ème BCA en avril 1914. Il sera nommé médecin auxiliaire en septembre 1914. Il suit donc le 22ème BCA, depuis Albertville, puis en manœuvres dans les alpes au moment de la mobilisation. Le bataillon gagne la frontière alsacienne sur le col de Bassang, puis gagne Thann et progresse vers Colmar. Il reçoit le baptême du feu lors du combat d’ Ingersheim.
Il serait présomptueux de ma part de retracer la suite de son parcours devant d’éminents connaisseurs du front des Vosges. Après avoir participé à l’attaque de la tête de Béhouille, lors de laquelle le commandant de la Boisse, chef du bataillon, est tué, le bataillon tient un secteur compris entre le Col de Sainte-Marie, la vallée de la Fave, Wissenbach, les cotes 766 et 607. Il participe à l’attaque des villages d’Altenhof et Metzeral, pendant laquelle le poste de secours, établi à Pfeiferberg, évacue dans la nuit 64 blessés. Après une dizaine de jours de repos, il remonte en ligne avec pour objectif les positions allemandes du Barrenkopf, puissamment organisées, et gagne les tranchées de départ le 19 juillet.
C’est donc lors de l’attaque du 20 juillet que Jean Boissin est tué parmi tant d’autres, à l’âge de 27 ans, et dans les conditions qui ont été précisées plus haut : dans le boyau numéro 2, d’un éclat d’obus reçu à la tête, en assurant son service « au milieu des chasseurs dont il soutenait la confiance »
Il est inhumé au cimetière du Wettstein (merci à Eric pour la photographie de sa tombe). Sa mémoire est honorée sur le monument aux morts de Rosières, les plaques commémoratives de l’église paroissiale de Rosières et de la faculté de médecine de Montpellier, et le livre d'or des médecins morts pour la patrie.
Une photographie publiée dans l’Illustration du 28 aout 1915 montre le panorama du secteur, correspondant à la photographie actuelle présentée par Gilles.
Je remercie tous les contributeurs de ce fil pour leur aide.
Cordialement