Bonjour à tous,
L’arbre de l’église, comme l’appelaient les combattants à cette époque, a été fauché par une mitrailleuse allemande le 31 mars 1915. Il pourrait s’agir de la pièce mis en batterie au niveau de la porte d’accès du cimetière juste derrière l’édifice (d’après un plan de secteur français). La photo du Miroir, comme celle-ci-dessous prise le 30 mars par un sapeur de la 5/1, montrent toutes deux l’angle d’attaque des projectiles du côté gauche de l’arbre (ce qui confirmerait bien l’origine des tirs du côté ouest de l’église). Le 31 mars, l’auteur du cliché (qui travaille alors aux têtes de sape en haut du chemin creux de l’Est) note dans ses carnets que «
(…) Pendant la journée, les boches ont fini de couper le gros arbre qui était du côté de l’église et que l’on voyait d’Aubréville ; une fois par terre, il y avait une branche qui dépassait, ils la coupent aussi. » De même, le dernier pan de mur de l’église encore debout est détruit peu de temps après par les Allemands à l'explosif pour ne pas servir de repère à l’artillerie française. L’arbre, resté dans les lignes françaises disparaît probablement lors de l’explosion de la mine allemande du 24 février 1917 à 6h30, laquelle donne naissance à un entonnoir 36 mètres de diamètre et détruit entièrement le puits P9. Il est fort probable qu’à cette époque déjà, il ne devait plus en rester grand-chose, les derniers morceaux devant être dans un état de pourrissement avancé et fort abîmés par les torpilles et autres casques à pointe. Plusieurs fois, nous avons ouï dire qu’un morceau de l’arbre était visible, il y a maintenant plusieurs dizaines d’années (et avant la création de l’association des Amis de Vauquois), dans le flanc sud de cet entonnoir (situé à gauche du monument). Quelle véracité doit-on apporter à ces dires sachant qu’aucune trace tangible d’un quelconque morceau de bois n’a jamais été retrouvée, que se soit lors des travaux de nettoyage ou dans une collection privée…
Quant à l’essence même de l’arbre, les sources bibliographiques indiquent toutes un marronnier. De mémoire, il faut rechercher dans un annuaire de Meuse de 1913 pour retrouver mentionnée dans les curiosités locales ce « marronnier superbe de 4 mètres de circonférence, à la base, sur la place de l’église ». La mémoire locale le confirme également, que se soit la grand-mère Etienne (voir post précédent) ou encore Michel Pérot dont le grand-père habitait rue de Varennes à Vauquois et le père tenait le bistrot au pied de la Butte, lequel accueillait dans les années 20 tous les vétérans de Vauquois.
BàV, GJ
Le marronnier le 30 mars 1915 (Archives A.V.A.)
Cliché pris au début de mars 1915. Le marronnier est visible à l'arrière plan. A cette date, celui-ci est encore dans les lignes allemandes. Ce n'est que le 15 du même mois que la première ligne adverse est repoussée derrière l'église et que l'emplacement de l'arbre et ses alentours sont pris par les troupes françaises. Au premier plan, soldats du 46e R.I. (Archives A.V.A.)