Bonjour DW,
Personnellement, je vous conseille le dépôt aux Archives départementales. Elles seront conservées et à la disposition de tous (en fonction des consignes que vous donnerez). Je trouve que ce choix permet la conservation et évite la privatisation du document qui finit pas ne plus être accessible dans une collection privée ou pire, comme vous l'indiquez, qui finit dispersée, vendue.
Il existe tout de même d'autres possibilités au niveau du dépôt dans des archives.
Cordialement,
Arnaud
Annonce de décès
- Arnaud Carobbi
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Re: Annonce de décès
Le site du Parcours du combattant de 14-18 : Trésor d’archives n°68 – En avant la musique ! Auxerre, 1908 : présentation et écoute d'une séance de musique militaire. 21/06/2025
- albert et clemens
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Re: Annonce de décès
Bonsoir Caporahal et à vous tous
Voici celle très émouvante envoyée à mon arrière Grand mère par un camarade de mon arrière Grand Père Victor Guède. Cette lettre ainsi que quelques recherches rendues possibles grâce au forum m'ont permis de reconstituer en mars dernier le dernier parcours de mon aïeul, y compris la partie transport sur la civière par des infirmiers jusqu'au poste de secours de la poudrière de Fleury. Moment plus qu'émouvant je vous l'assure.
Voici le lettre envoyée qui était accompagnée de ces 3 objets restitués à mon AGM



Le 10 Avril 1916
Madame Guède
J’ai bien reçu
votre honorée à laquelle je fais
réponse aussitôt. Voici exactement
les faits. La 24ième Cie était dans
les tranchées depuis la veille au
soir et le matin comme d’habitude
vers 4 heures nous allions chercher
la soupe et le café à 1 km à
l’arrière, c’est en revenant avec
la corvée que Victor a été blessé.
La corvée s’est trouvée prise sous
une rafale d’obus et lui a reçu
un éclat d’obus à l’estomac.
Les brancardiers l’ont transporté
aussitôt au poste de secours de Fleury
qui était à côté ; sa blessure du
premier abord ne paraissait pas
extrêmement grave, pendant le
trajet au poste de secours il est
resté assis sur le brancard et causait
avec les brancardiers. Ce n’est que
dans l’après midi que son état
s’est aggravé subitement, le
médecin à dit que c’est une
hémorragie interne qui l’a emporté.
La nuit suivante, c’est à dire le
22 au soir les brancardiers division
naires ont amené son corps à
l’hôpital militaire et de la au
cimetière militaire de Belleville.
Vendredi la soirée j’ai été au ci
metière avec quelques camarades
et j’ai vu l’emplacement de sa
tombe , voici le numéro qu’il
occupe 4673 – Pour l’argent
et les menus objets, vous les
recevrez probablement, c’est les
brancardiers divisionnaires qui
s’occupent de faire parvenir aux
familles ces divers objets. Seu
lement ça peut demander quel
ques mois avant que vous les
receviez . Je regrette beaucoup
de n’avoir pu le voir étant
blessé, cette nuit là j’étais pas
avec lui, j’étais un peu à
l’arrière au poste de commandement.
J’aurais été à la Cie j’aurais fait
mon possible pour aller le
voir. J’ai été fortement
impressionné de sa fin,
nous étions grands camarades
étant tous les jours ensemble.
J’oubliais de vous dire que
son corps a été mis dans un
cercueil et que le cimetière de
Belleville touche à la ville de
Verdun.
Madame Guède je prends bien
part au malheur qui vous
frappe, je termine en vous
envoyant l’assurance de mes
meilleurs sentiments.
Celestin Ciloy 24ième Cie
du 335ième Steur Gal 94
Un rond de serviette fait peu de temps avant sa mort pour mon arrière Grand mère

2 mouchoirs

Bonne soirée et bonne chance pour votre pièce de théâtre. ça sera surement très bien.
Patrick

Voici celle très émouvante envoyée à mon arrière Grand mère par un camarade de mon arrière Grand Père Victor Guède. Cette lettre ainsi que quelques recherches rendues possibles grâce au forum m'ont permis de reconstituer en mars dernier le dernier parcours de mon aïeul, y compris la partie transport sur la civière par des infirmiers jusqu'au poste de secours de la poudrière de Fleury. Moment plus qu'émouvant je vous l'assure.
Voici le lettre envoyée qui était accompagnée de ces 3 objets restitués à mon AGM



Le 10 Avril 1916
Madame Guède
J’ai bien reçu
votre honorée à laquelle je fais
réponse aussitôt. Voici exactement
les faits. La 24ième Cie était dans
les tranchées depuis la veille au
soir et le matin comme d’habitude
vers 4 heures nous allions chercher
la soupe et le café à 1 km à
l’arrière, c’est en revenant avec
la corvée que Victor a été blessé.
La corvée s’est trouvée prise sous
une rafale d’obus et lui a reçu
un éclat d’obus à l’estomac.
Les brancardiers l’ont transporté
aussitôt au poste de secours de Fleury
qui était à côté ; sa blessure du
premier abord ne paraissait pas
extrêmement grave, pendant le
trajet au poste de secours il est
resté assis sur le brancard et causait
avec les brancardiers. Ce n’est que
dans l’après midi que son état
s’est aggravé subitement, le
médecin à dit que c’est une
hémorragie interne qui l’a emporté.
La nuit suivante, c’est à dire le
22 au soir les brancardiers division
naires ont amené son corps à
l’hôpital militaire et de la au
cimetière militaire de Belleville.
Vendredi la soirée j’ai été au ci
metière avec quelques camarades
et j’ai vu l’emplacement de sa
tombe , voici le numéro qu’il
occupe 4673 – Pour l’argent
et les menus objets, vous les
recevrez probablement, c’est les
brancardiers divisionnaires qui
s’occupent de faire parvenir aux
familles ces divers objets. Seu
lement ça peut demander quel
ques mois avant que vous les
receviez . Je regrette beaucoup
de n’avoir pu le voir étant
blessé, cette nuit là j’étais pas
avec lui, j’étais un peu à
l’arrière au poste de commandement.
J’aurais été à la Cie j’aurais fait
mon possible pour aller le
voir. J’ai été fortement
impressionné de sa fin,
nous étions grands camarades
étant tous les jours ensemble.
J’oubliais de vous dire que
son corps a été mis dans un
cercueil et que le cimetière de
Belleville touche à la ville de
Verdun.
Madame Guède je prends bien
part au malheur qui vous
frappe, je termine en vous
envoyant l’assurance de mes
meilleurs sentiments.
Celestin Ciloy 24ième Cie
du 335ième Steur Gal 94
Un rond de serviette fait peu de temps avant sa mort pour mon arrière Grand mère

2 mouchoirs

Bonne soirée et bonne chance pour votre pièce de théâtre. ça sera surement très bien.
Patrick

Re: Annonce de décès
Bonjour,
"Pour votre piéce, vous avez donc le choix! Le plus courrant c'était bien sur la visite des gendarmes... Ensuite vous avez les maires, ou leur conseiller municipaux"
le role de l'annonce officielle est dévolu au maire qui est l'officier d'état civil de sa commune, la gendarmerie est cantonnale et ne pouvait pas se charger de toutes les annonces. D'autant que dans les communes sans gendarme ni police c'est le maire qui est officier de police judiciaire.
Le maire peut deleguer a un de ses adjoints, parfois aussi dans les petites communes campagnardes du fait des inimitiés ancestrales le maire peut déléguer pour éviter "une crise"..Le telegramme officiel est destiné au maire et pas aux gendarmes.
Après bien sur il y a les lettres des camarades de regiments et celle de l'officier commandant l'unité (celle ci n'est pas "réglementaire" mais fait partie des missions du commandant de compagnie ou de section).
la procedure etait la suivante:
un officier d’état-civil nommé dans chaque régiment , habilité à établir :
un acte de décès si deux témoins, connaissant la victime, pouvaient confirmer le deces
un procès-verbal de décès si il n'y avait qu'un témoin ;
un procès-verbal de constatation de décès si il n'y a pas de temoin
(De nos jours c'est le commissaire du régiment qui est l'officier d'etat civil et qui vérifiait et traitait en priorité les actes de décès, en informait les dépôts des régiments qui eux-mêmes en avertissaient les familles par l’intermédiaire des maires Donc logiquement il y eut plus souvent des visites de maires que de gendarmes
(dans la mesure ou une guerre est toujours declenchee par le pouvoir politique il me semble logique que le m^me pouvoir ait ce role! et l'assume)
cordialement
Pierre
"Pour votre piéce, vous avez donc le choix! Le plus courrant c'était bien sur la visite des gendarmes... Ensuite vous avez les maires, ou leur conseiller municipaux"
le role de l'annonce officielle est dévolu au maire qui est l'officier d'état civil de sa commune, la gendarmerie est cantonnale et ne pouvait pas se charger de toutes les annonces. D'autant que dans les communes sans gendarme ni police c'est le maire qui est officier de police judiciaire.
Le maire peut deleguer a un de ses adjoints, parfois aussi dans les petites communes campagnardes du fait des inimitiés ancestrales le maire peut déléguer pour éviter "une crise"..Le telegramme officiel est destiné au maire et pas aux gendarmes.
Après bien sur il y a les lettres des camarades de regiments et celle de l'officier commandant l'unité (celle ci n'est pas "réglementaire" mais fait partie des missions du commandant de compagnie ou de section).
la procedure etait la suivante:
un officier d’état-civil nommé dans chaque régiment , habilité à établir :
un acte de décès si deux témoins, connaissant la victime, pouvaient confirmer le deces
un procès-verbal de décès si il n'y avait qu'un témoin ;
un procès-verbal de constatation de décès si il n'y a pas de temoin
(De nos jours c'est le commissaire du régiment qui est l'officier d'etat civil et qui vérifiait et traitait en priorité les actes de décès, en informait les dépôts des régiments qui eux-mêmes en avertissaient les familles par l’intermédiaire des maires Donc logiquement il y eut plus souvent des visites de maires que de gendarmes
(dans la mesure ou une guerre est toujours declenchee par le pouvoir politique il me semble logique que le m^me pouvoir ait ce role! et l'assume)
cordialement
Pierre
pierre
Re: Annonce de décès
Bonjour,
Mon AGP Auguste Devèze est décédé à l'hôpital auxiliaire N° 6 à Châlons-sur-Marne, le 19 octobre 1906 à 16 h.
Je possède la copie conforme du télégramme expédié le même jour à 17 h 30 par l'administrateur de l'hôpital:
"Châlons s. Marne / N°2401 / nombre de mots 32 / date 19 / heure de dépôt 17 h 15
Administrateur à Mairie Ormoy par Mennecy
Sergent Devèze 339 infanterie décédé hopital auxilliaire [sic] 6 Châlons sur Marne le 19 octobre à 16 heures inhumation le 21 octobre 16 heures informez famille chez Moynat.
Pour copie conforme
A Ormoy le 2 novembre 1915
Le maire"
Mon AGM et ses enfants résidaient alors à Ormoy (act. Essonne) chez leur soeur et tante Mme Moynat.
Dès le 22, une lettre du même administrateur de l'hôpital, répondant à une lettre de mon AGM datée de la veille 21, fournissait des détails sur les circonstances du décès et des instructions pour la récupération des affaires du défunt. Il semble donc que l'annonce du décès ait eu lieu dès le soir du 19, ou au maximum le lendemain 20. Peut-être cette rapidité est-elle due au fait que le décès a eu lieu dans un hôpital.
Ormoy étant alors une très petite commune, il ya tout lieu de penser que c'est le maire lui-même qui s'est chargé de la triste besogne.
Bien cordialement.
Bernard C
Mon AGP Auguste Devèze est décédé à l'hôpital auxiliaire N° 6 à Châlons-sur-Marne, le 19 octobre 1906 à 16 h.
Je possède la copie conforme du télégramme expédié le même jour à 17 h 30 par l'administrateur de l'hôpital:
"Châlons s. Marne / N°2401 / nombre de mots 32 / date 19 / heure de dépôt 17 h 15
Administrateur à Mairie Ormoy par Mennecy
Sergent Devèze 339 infanterie décédé hopital auxilliaire [sic] 6 Châlons sur Marne le 19 octobre à 16 heures inhumation le 21 octobre 16 heures informez famille chez Moynat.
Pour copie conforme
A Ormoy le 2 novembre 1915
Le maire"
Mon AGM et ses enfants résidaient alors à Ormoy (act. Essonne) chez leur soeur et tante Mme Moynat.
Dès le 22, une lettre du même administrateur de l'hôpital, répondant à une lettre de mon AGM datée de la veille 21, fournissait des détails sur les circonstances du décès et des instructions pour la récupération des affaires du défunt. Il semble donc que l'annonce du décès ait eu lieu dès le soir du 19, ou au maximum le lendemain 20. Peut-être cette rapidité est-elle due au fait que le décès a eu lieu dans un hôpital.
Ormoy étant alors une très petite commune, il ya tout lieu de penser que c'est le maire lui-même qui s'est chargé de la triste besogne.
Bien cordialement.
Bernard C
Bernard C