Bonne soirée,
j'ai lu les faits présentés ici avec beaucoup d'attention et avec le respect dû aux efforts sérieux déployés pour enfin faire face à ces événements, qui ont dû être extraordinairement douloureux pour les victimes - appelons-les ainsi - et non des moindres pour leurs proches.
Je ne cherche pas ici à orienter ce sujet dans une autre direction, mais je souhaite simplement utiliser un exemple (il y en a beaucoup dans la littérature pertinente après 1918 !!) pour illustrer à quel point le débat en Allemagne de 1918 à 1939 différait sur la question d'une juridiction militaire plus stricte.
L'auteur, un lieutenant général saxon, évalue les actions de la justice militaire française et arrive à la conclusion que la volonté d'imposer la peine de mort pourrait avoir été l'un des facteurs qui ont permis à la France de gagner la guerre.
Je ne sais pas si le cas dont il a parlé s'est réellement déroulé de cette façon avec Fleury et si les négociations qui ont suivi se sont déroulées de cette façon. Quoi qu’il en soit, les conclusions qu’il en tire sont étranges et inquiétantes.

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(...) L’expérience montre que les conditions de guerre ne sont pas propices à la promotion de la discipline. Mais la discipline doit être maintenue. Plus la guerre dure et plus ses effets brutalisants sont longs, plus les sanctions doivent être sévères. C'est selon ce principe ancien, éprouvé et seul correct que les Français et les Anglais ont agi pendant la Première Guerre mondiale.
Ils ont fréquemment eu recours à la peine de mort. Lorsque la discipline dans l'armée française commença à faiblir en 1917 et que des mutineries éclatèrent, les plus hautes autorités intervinrent avec une sévérité impitoyable. Très vite, l’ordre fut rétabli. Clémenceau disait un jour pendant la guerre : « Nous gagnerons lorsque les pouvoirs publics seront au meilleur de leur forme ! » Et ils sont restés au sommet en France jusqu'à la fin de la guerre. Quelle était la situation dans le « Deutsches Reich » ? Chacun peut facilement répondre à cette question par lui-même.
La sévérité avec laquelle la discipline était appliquée dans l'armée française pendant la guerre ressort clairement de l'article suivant paru dans l'hebdomadaire militaire du 16 juillet 1921 :
Près de Fleury (village proche de Verdun, à l'est de la Meuse), deux lieutenants avaient rassemblé et ramené les restes de leur bataillon, dispersés et en grande partie faits prisonniers. Pour cela, ils furent fusillés pour lâcheté, sur ordre du commandant de division, sans conseil de guerre. L'enquête qui a suivi a révélé l'injustice totale de cette exécution.
En réponse à l'interpellation soumise à la Chambre pour cette raison, le ministre français de la Guerre, Barthou, a souligné que dans de tels cas, il était impossible de prouver la culpabilité. De tels incidents douloureux doivent être attribués aux circonstances particulières de la guerre. L’opinion publique française a digéré cette déclaration.
(v. Kotsch [Generalleutnant]; Aus der Geschichte des früheren 9. Infanterie-Regiments Nr. 133 1881 - 1918; Dresden 1924; pp 243 f)
L'auteur critique ensuite les interventions du Reichstag qui, selon lui, visaient à empêcher la justice militaire allemande d'imposer des peines plus sévères. Il estime notamment que ce fut une grave erreur d'atténuer la peine de « ligotage » en 1917 au point qu'elle ne puisse plus être utilisée au combat (par exemple dans les tranchées !!). Cela explique d’ailleurs les nombreux cas de soldats allemands morts enchaînés à des mitrailleuses. Le « point culminant » de ses propos est qu’il considère également Napoléon Ier comme l’un de ses modèles en matière de maintien de la discipline.
Ce n’est pas un hasard si le système judiciaire militaire allemand de la Seconde Guerre mondiale a tenté, avec un mépris inimaginable pour l’humanité et une sévérité ridicule, de réprimer toute faiblesse par des sanctions draconiennes.
Avec un sarcasme amer, on pourrait demander à « Prisma », une fois son travail en France terminé, d'utiliser ses connaissances et son expertise pour aider à déterminer le nombre total de soldats allemands condamnés à mort pendant la Seconde Guerre mondiale, un nombre qui est encore inconnu à ce stade. Mais un avertissement : c’est un aperçu de l’enfer.
Cordialement
Joseph
.. Les officiers français étaient impuissants. Aucune persuasion n'a aidé, pas même l'avertissement de suivre l'exemple des courageuses troupes bavaroises. ..
Histoire rgtaire du RI Bavarois n°8 : Retraite de Russie (1813); p.380.