Nouvelle question, la ration d'un soldat par jour?

[la roulante]

Bonjour,

Un peu de temps libre me permet d'enfin pouvoir apporter ma collaboration dans mon domaine de prédilection.

Il est difficle de trouver beaucoup d'informations à ce sujet, je vais poster ci-dessous ce que j'ai déjà rassemblé, je dois encore dépouiller pas la d'informations en ma possession, il ne me manque just qu'un peu de temps libre ( ce qui devrait d'avérer possible dans moins d'un an, pré-retraite )

Pour commencer un site reprennt différent types de soupes servies par les cuisines ( quelles soient roulantes ou de type foyer à la Choumarra )

http://chamois.canalblog.com/archives/p20-20.html

Continuons avec la retranscription d'un ouvrage intéressant ( les coordonnées se retrouvent à la fin de l'article )

L’intendance ou ce que mangeait votre aïeul

Voici le tableau des rations journalières tel qu’il a été édicté en décembre 1917, à l’usage des commandants d’unités. On distingue deux types de ration : forte et normale.

Produits Ration forte Ration normale
Pain biscuité ou pain de guerre 700 gr 700 gr
Viande fraîche ou congelée 600 gr 600 gr
Viande de conserve assaisonnée 300 gr 300 gr
Légumes secs ou riz 100 gr 60 gr
Ou pâtes alimentaires 100 gr 60 gr
Ou confiture 75 gr 75 gr
Ou pommes de terre 750 gr 450 gr
Ou julienne 75 gr 60 gr
Sel 20 gr 20 gr
Sucre 48 gr 32 gr
Café torréfié 36 gr 24 gr
Lard 30 gr 30 gr
Ou saindoux 30 gr 25 gr
Ou potage salé 50 gr 50 gr
Vin 50 cl 50 cl
Ou bière ou cidre 100 cl 100 cl
Ou eau-de-vie 6,25 cl 6,25 cl
Tabac caporal pour les officiers 0,20 gr 0,20 gr
Tabac de cantine pour la troupe 0,20 gr 0,20 gr




Tiré de :

Votre ancêtre dans la Grande Guerre
Par Yves Buffetaut
Editions YSEC
Année 2000

ISBN 2-9513423-2-2

[la roulante]

Désolé, une fausse manoeuvre m'a fait poster ma réponse avant la fin.

Je continue donc :

Concernant le chocolat voici un lien intéressant avec la retranscription

http://perso.orange.fr/pone.lateb/noisi ... guerre.htm

La chocolaterie Menier, fournisseur de l'armée française en campagne
Depuis l'instruction du 4 février 1914 et la modification du 2 avril 1914 sur l'alimentation en campagne des armées, le chocolat est introduit dans la composition des vivres de réserve des soldats.
Dès lors, chaque soldat en campagne a droit à une ration journalière de chocolat de 125 grammes.
Au travers d'une note du ministre de l'agriculture et du ravitaillement, les services d'intendance de l'armée délèguent une grande partie de leur travail de ravitaillement aux commandants des régions.
Afin de ne pas être débordés par les commandes et permettre un ravitaillement rapide et efficace, ceux-ci passent contrats avec les entreprises locales.
Le personnel civil participant à ces marchés de guerre sont devenus tellement indispensables que le ministre du ravitaillement songe à les décorer.
Alors que l'entreprise Menier est encore la plus importante en France juste avant le déclenchement de la guerre, celle-ci se trouve renforcée sur le marché français du fait du même conflit.
Ce n'est qu'au milieu de 1917 que la production baisse à cause de la hausse du prix du sucre et du cacao dont la valeur augmente de 100% en l'espace de six mois.
La chocolaterie Menier n'échappe pas à cette baisse pour 2 raisons majeures : l'intensification de la guerre sous-marine en Atlantique (Menier importe son cacao de ses plantations du Nicaragua) et le rationnement.
Toutefois l'entreprise ne subit que très peu les restrictions de sucre étant donné que Gaston Menier se fournit en sucre par l'intermédiaire de ses terrains lui appartenant et produisant des betteraves à sucre au sein même de la Seine et Marne.
Malgré cela, les usines du secteur chocolatier ne conservent leur activité que grâce aux commandes passée par l'État car les armées doivent être approvisionnées largement.
L'industrie du chocolat ne livre plus que 1/5 de sa production à la clientèle civile en 1918.


Et enfin il faut consulter (ou je l'ai mais sous forme de gros fichier ) la revue 'l'Illustration' no. 3862 de 10 mars 1917 : titre de l'article " Comment la France nourrit ses armées "

J'espère vous avoir été utile, n'hésitez pas a me contacter je vais rechercher d'autres infos.

Bonnes recherches de votre côté.

La roulante

[Jean-Claude Poncet]

Bonsoir,
Pour le chocolat qui est évidemment un sujet passionnant, je ne pense pas du tout que la ration journalière soir de 125 grammes, surtout dans ce document on se réfère à début 1914. Il s'agit de la portion de chocolat de réserve dans les vivres de réserve qui est de 125 grammes.
Ces vivres de réserve font l'objet d'inspection régulière et évidemment les soldats ne doivent pas y toucher.
Le chocolat surtout comme quelqu'un l'a dit été fourni par les familles, de même que l'alcool de menthe Ricqlès pour dissimuler l'odeur nauséabonde de l'eau.
Mais nos ancêtres ne mangeaient finalement que la soupe, et ils buvaient assez peu, la soupe leur apportant la quantité de liquide nécessaire. Dans les villages l'eau était très polluée par les rejets animaux et humains. Et dans les villages du front ça continuait, lisez pour cela les JMO des médecins divisionnaires, vous serez édifiés.
"Monsieur Laroulante" a repéré mon blog et je le remercie pour son lien vers celui-ci même s'il n'est pas très directement relié au sujet .
Je possède encore des recettes très bonnes concernant le riz et parfois le riz au chocolat pour inciter les soldats à en manger. Je pense qu'on leur servait de la colle infecte. J'ai la chance comme savoyard de manger le riz comme on le fait là bas, et le riz dans la flotte, ce n'est vraiment pas bon. Je le prépare comme on le fait dans ma famille, et il est vraiment bon.
Je mange de la polenta au lard, mais évidement si c'est de la colle, c'est juste bon pour le cochon.
Sur mon autre blog j'ai mis les recettes des vivres nouveaux délivrés aux armées en 15/16, notamment la morue salée.
Alors là, c'est le bouquet. Comme me disait un vieux copain, cette morue, pour la manger, tu ouvres le hublot, tu prends ton élan et tu la balances à la flotte. Le repas est terminé.
Mais les soldats de l'intérieur ne connaissaient pas la morue salée.
J'ai expérimenté les recettes de mon livre militaire, tout est bien, sauf évidemment les trucs au pain ou à la farine. Le couteau tient debout dans la gamelle, infect sauf si l'on est affamé. En patois on nomme cela "la soppe à la borbe".

Sinon, dès qu'il y a saindoux ou lard, c'est bon.
J'ai exactement le matériel nécessaire pour 4 hommes.
C'est la bonne ration, cuisiner pour 4 c 'est l'idéal et pour 8 aussi. là on peut exprimer toute sa finesse, ensuite il suffit de multiplier les quantités d'ingrédients mais ce sera un peu moins raffiné.
J'oubliais, il faut de l'oignon. Et des herbes mais sans précision, demandez à M. Veyrat, ce sont des herbes comme cela qu'il faut.
Si le sujet vous intéresse je compléterai.
Évidemment l'idéal c'est de se choper un lapin pour 4 avec un bon braco dans l'équipe.
Le lapin c'est vraiment le mieux de tout pour le soldat en campagne, très facile à cuisiner et à laisser mijoter si besoin est.
D'une façon générale nos soldats n'aiment pas la viande rouge, ils préfèrent le bouilli. Ils n'en ont en général jamais mangé. Il suffit de bien regarder nos livres civils on retrouve les même recettes, pot-au-feu, poule au pot, saucisses au chou, etc...
Bien, bonne soirée et bonne dégustation
Jean-Claude

[Jean-Claude Poncet]

Bonjour,
Puisque les recettes intéressent quelques uns ou unes, voici les conseils parus à la décision du chef de corps du 118e RIT :
"La viande de porc salé ou demi salé qui doit être incessamment touchée, sera employée à la confection de la soupe ou du ragoût d’après la notice ci-après.
Soupe
1° Brosser fortement avant emploi

2° Mettre la viande dans l’eau froide sur le feu

3° Laisser 50 minutes dont 30 en ébullition

4° Retirer la viande et jeter l’eau

5° Mettre ensuite la viande dans l’eau froide. Faire cuire, deux heures environ suffisent pour obtenir cuisson complète. Ajouter les légumes nécessaires comme pour le pot au feu. On obtient une soupe parfaite.
NB. Ne pas saler.

Ragoût
1° et 2° Comme ci-dessus

3° Après avoir mis la viande dans la 2e eau, ajouter haricots et épices nécessaires (thym, laurier, oignon, etc.)
Après 2 heures de cuisson on obtient un plat excellent.
Les pois cassés, lentilles, etc. peuvent remplacer les haricots."
Cordialement
Jean-Claude

[Jean-Claude Poncet]

Bonjour,
Voici une recette publiée dans le Bulletin des Armées :

POUSSES DE FOUGÈRES
Cueillez de jeunes pousses de fougères, de celles dont la queue n’est pas encore développée. Lavez-les.
Faites-les cuire à l’eau salée bouillante. (Ce légume est très tendre et, par conséquent, très vite cuit).
Égouttez-les et mangez-les à la vinaigrette, comme les asperges, ou en sauce blanche, à la façon des cardes, salsifis et autres légumes… civilisés.
Ces pousses de fougères sont exquises en omelette.
On peut aussi les faire rissoler à la poêle, à la graisse (ou, pour les raffinés ! au beurre).
De toute façon, les pousses de fougères sont délicieuses et je ne saurais trop conseiller à mes camarades de récolter ce légume nouveau – et bon marché, puisqu’il ne coûte que la peine de le ramasser, chaque fois que le hasard bienveillant en mettra sous leurs pas.

Bon appétit,
Jean-Claude

[rslc55]

Bonjour

En ce qui concerne la chocolaterie Menier, le fils Jacques était un pilote dont l'avion a été abattu dans la région de Damvillers devant Verdun le 19 août 1917. Fait prisonnier par les Allemands, il sera soigné à l'hôpital de Montmédy puis transféré en Allemagne jusqu'à, la fin de la guerre.
A voir sur :
http://pagesperso-orange.fr/pone.lateb/jacques Menier aviateur.htm

Salutations

Pierre

[11Gen]

Mais enfin, personne ne parle de chocolat ?

Bonsoir,
Il suffit de réclamer !

Au Musée de Belfort (je n'ai pas vérifié) un exemplaire du chocolat de la marque "Gallard" dont l'intitulé est insolite (quoique) :
"croquettes des tranchées"

Avec un des composants quelque peu redoutable:
"A base de Phosphate de Chaux, lécithine, extrait de Kola, Cacaos supérieurs et Sucre..."
Les pourcentages ne sont pas indiqués.
http://img689.imageshack.us/img689/9074/croquettes.jpg

Cordialement
Geneviève

[Putine]

Bonjour a tous !

J' ai lu ici : DESAGNEAUX H. Journal de guerre 14-18. Paris, 1971, p. 68, que le poilu dans les tranchee a recu pendant 24 h - du pain moins 600 gr, du viande - non plus 400 gr, des legumes - non plus 60 gr.

Ici : MIQUEL P. Les poilus. Paris, 2000, p. 168 :
le poilu dans les tranchee a recu pendant 24 h - du pain 750 gr, du viande - 500 gr, des legumes secs ou du riz - 100 gr, du graisse - 30 gr.

Amicalement
Igor

[DominiqueCamusso]

Bonjour,


L’intendance ou ce que mangeait votre aïeul

Voici le tableau des rations journalières tel qu’il a été édicté en décembre 1917, à l’usage des commandants d’unités. On distingue deux types de ration : forte et normale.

Produits Ration forte Ration normale
Pain biscuité ou pain de guerre 700 gr 700 gr
Viande fraîche ou congelée 600 gr 600 gr
Viande de conserve assaisonnée 300 gr 300 gr
Légumes secs ou riz 100 gr 60 gr
Ou pâtes alimentaires 100 gr 60 gr
Ou confiture 75 gr 75 gr
Ou pommes de terre 750 gr 450 gr
Ou julienne 75 gr 60 gr
Sel 20 gr 20 gr
Sucre 48 gr 32 gr
Café torréfié 36 gr 24 gr
Lard 30 gr 30 gr
Ou saindoux 30 gr 25 gr
Ou potage salé 50 gr 50 gr
Vin 50 cl 50 cl
Ou bière ou cidre 100 cl 100 cl
Ou eau-de-vie 6,25 cl 6,25 cl
Tabac caporal pour les officiers 0,20 gr 0,20 gr
Tabac de cantine pour la troupe 0,20 gr 0,20 gr




Tiré de :

Votre ancêtre dans la Grande Guerre
Par Yves Buffetaut
Editions YSEC
Année 2000

ISBN 2-9513423-2-2

Bonjour à tous,
on peut comparer à ce que dit "l'aide mémoire de l'offciier du génie en campagne" de 1915 page I/35



Cordialement