Bonsoir à Toutes & Tous
- La tranchée belge est particulièrement fière de vous annoncer la remise de la Légion d'Honneur, le samedi 12 novembre dernier en la Mairie de Virton (B), à notre vénérable conservateur de la mémoire Jean DAUPHIN!
- Voici un extrait du site Idest à ce sujet:
http://www.idest.be/2011/10/23/institut ... servateur/. (13/11/2011):
"Instituteur, collectionneur et conservateur :
23 octobre 2011
Appel de Jean Dauphin dans la perspective du 100e anniversaire de 2014 : « Si vous avez des documents ou des objets concernant les combats d'août 1914, vous pouvez les confier au musée de Latour où l'on reçoit toujours des familles françaises. »
Il est rare qu’une oeuvre aussi large que celle de Jean Dauphin, à Latour, soit consacrée officiellement du vivant de son auteur. L’homme se voit en effet distinguer par une des plus hautes médailles honorifiques, celle de chevalier de la Légion d’Honneur. Elle lui sera remise à la mairie de Virton, le lendemain du 11 novembre prochain. Il risque d’y avoir du monde dans les couloirs municipaux. Une importante délégation parisienne est annoncée. On a préparé la « Marseillaise ».
Jean Dauphin, Latourois d’adoption et de coeur, conservateur du musée Baillet-Latour et du musée de la « Bataille des frontières » d’août 1914 va être honoré pour une juste et noble cause. Fruit d’un long et patient travail préparatoire qu’a mené Freddy Brisy, pour les « Amis du patrimoine ». Latour est un village gaumais qui peut être fier de son « Monsieur le maître ». Le travail réalisé au fil du temps est hautement pédagogique pour nos concitoyens d’aujourd’hui comme pour ceux des générations à venir.
Jean Dauphin est né à Virton en octobre 1924 d’un père, Victor Dauphin, qui travaillait aux remises SNCB de Latour et d’une maman de la famille Leroux. Il est fils unique. Il a marié Rolande Donneaux qui lui a donné trois enfants: Robert, Christian et Isabelle.
Après ses études effectuées à Virton, de la maternelle jusqu’à l’Ecole normale formant les enseignants, il devient instituteur en 1943. Il fait partie de la même promotion que l’ancien bourgmestre de Musson Victorien Yans et d’Yvon Gérard, de Jamoigne.
D’abord désigné pour animer l’école de Meix-dt-Virton, Jean Dauphin
a passé un an comme commis puis secrétaire-comptable. Il est nommé chef d’école avec classe unique mixte pour la rentrée de septembre 47 pour le village de Latour, à l’époque du bourgmestre Adolphe Claude. Il y exerce son rôle d’éducateur jusqu’en 1982, alors âgé de 58 ans. Ses successeurs : Pol Dumont, Françoise Rossi et André Gillardin.
Jean Dauphin dit devoir beaucoup aux témoignages transmis par Joseph Bourguignon, un des rescapés du massacre du 24 août 1914.
Instituteur, il a rencontré à de nombreuses reprises les veuves et les orphelins laissés sur le côté de la vie par les atrocités de la monstrueuse bataille des frontières. Qui fit pratiquement en une seule journée plus de 25 000 victimes militaires.
Jean Dauphin a écouté et annoté ce qu’on lui a confié. Il a recueilli les témoignages et les multiples objets divers déposés à son école qui se dota bien vite d’une salle où les pièces sauvées de la guerre furent assemblées, entretenues, protégées. Régulièrement, ces témoignages écrits ont été repris dans les pages de « PubliVire » que les « Amis du patrimoine latourois » compilèrent pour en sortir un recueil publié par Michel frères en 2007.
La passion de l’histoire et la sauvegarde des éléments du patrimoine local n’ont jamais baissé d’un ton chez l’intéressé. Au musée, il a accueilli de nombreux visiteurs parfois venus de loin comme ces parents de soldats tombés au champs d’honneur en août 1914, fils de la France profonde venus de la Sarthe et de la Mayenne pour l’honneur de leur patrie. Ils reposent dans les nécropoles militaires de Laclaireau (Ethe), Baranzy (Musson), Bellevue (Virton), Houdrigny, Bellefontaine, Rossignol, etc.
Parmi ces visiteurs, des parents de tous âges posant la même question: ou se trouve la tombe de nos pères ?
Jean Dauphin se mettait alors en quête de renseignements précis pour guider les visiteurs qui, souvent, découvraient avec émotion l’endroit où repose un aïeul mort au combat pour la France.
A Paris, Jeanne Colony, ancienne infirmière-anesthésiste devenue hôtesse de l’air sur TWA et grande voyageuse de par le monde, mariée à un sujet américain de Boston, a fait la même démarche pour retrouver la tombe de son oncle, Louis-Auguste-Philibert Levesque, soldat du 103ème RI tué à Ethe le 22 août 14. La tombe a été retrouvée au cimetière de Bellevue à Virton. Depuis lors, Mme Colony est revenue deux fois à Latour et Virton où elle a mesuré l’envergure du travail de mémoire historique accompli par Jean Dauphin et ses amis. Femme de caractère jouissant de hautes relations, elle a frappé à la porte des ministres des Affaires étrangères successifs, Bernard Kouchner, Michèle Alliot-Marie et Alain Jupé.
Sur la foi d’un dossier constitué des témoignages des familles françaises que Jean Dauphin a aidées, des témoignages de Belgique, recueillis par Freddy Brisy, et avec l’aide de Jacques de Trentinian, Mme Colony a obtenu ce qu’elle voulait: les insignes de la Légion d’honneur pour Jean Dauphin. Le décret ministériel a été pris le 13 juillet dernier, publié le lendemain 14 juillet, jour de fête nationale. Aboutissement d’un long travail de mémoire. Le comité national des soldats français reposant en sol belge peut être associé à cette distinction latouroise. Les petits gars de France qui ont marqué de rouge le sol du pays gaumais ne sont pas près de disparaître dans l’oubli."
- Sincères félicitations à notre ami gaumais, conservateur du Musée Baillet-Latour!
- Une bonne soirée de Bruxelles.