Bonjour
Je viens rarement discuter sur ce forum, faute de temps, mais là, j'ai des précisions à apporter sur cet épisode tragique du camp :
Au travers d'un carnet que je viens de publier, le soldat Marcel DECUGNIERE (21e RI), témoin direct, a vécu ces évennements :
Voilà son récit de cette journée:
Après le 11 novembre, la discipline s’étant relâchée partout et pensant être plus vite rapatriés, presque tous ces prisonniers disséminés refluèrent au camp qui rapidement a été saturé.
Manque de nourriture, manque de chauffage.
Or il faisait très froid.
Aussi le comité Français du camp avait-il demandé et obtenu du commandant du camp l’autorisation de disposer et de démolir les baraques en bois (pour l’utiliser comme chauffage) qui nous appartenaient et que nous avions nous-mêmes édifiées pour faire un théâtre où nous donnions des représentations.
Mais il y a eu une telle ruée qu’en 2 heures de temps, il ne restait plus le moindre morceau de bois de la baraque.
Alors les prisonniers se sont attaqués aux baraques allemandes qui furent rapidement démolies.
Malgré l’objurgation et les menaces des sentinelles, le pillage continuant et aussi les invectives vis-à-vis des gardes.
Ces derniers affolés, ont pris peur et tout à coup, TAC…TAC….TAC… de tous les miradors du camp les mitrailleuses se sont mises à cracher au hasard…
Je me promenais alors avec Lucien et nous nous sommes rapidement jetés à plat ventre par terre. Puis silence total.
Résultat : 16 tués, 25 blessés, plus 2 décès par la suite. Les victimes sont toutes de nationalité française, anglaise, italienne, russe.
Étant au Lazaret j’ai vu dans une pièce tous ces cadavres, complètement nus, entassés les uns sur les autres et portant juste un petit carton d’identité autour du poignet.
Peu de temps après il y eut une enquête de la Croix Rouge et visites d’officiels neutres.
Pour le reste du carnet il est sur mon site :
http://www.chtimiste.com/carnets/decugniere.htm
Cordialement
Didier