Bilan des témoignages parus en 2007

[Popol]

Bonjour et Bonne Année à Toutes & Tous

Je complète la liste avec un ouvrage local belge mais très intéressant:

"VIRTON et LA GAUME 1914-1916 / Journal de guerre de Nestor OUTER présenté par Jean-Marie TRIFFAUX"
219 p - format 18,5 x 24,5 - nombreuses illustrations d'époque - prix: 38 euros
Editions La Vie Arlonaise asbl
Chemins des Espagnols, 249
B - 6700 ARLON
(c) Jean-Marie TRIFFAUX, 2007
D/2007/7977/1

Nestor OUTER (1865/1930) est un artiste-peintre demeurant à VIRTON (Belgique). Il débute son Journal de Guerre le vendredi 31/07/1914. Ce journal nous livre de nombreux renseignements sur le vécu d'un civil durant l'occupation allemande. Virton, grâce à ses nombreuses écoles, sera une ville d'étape importante pour les Allemands. Elle se situe, à vol d'oiseau, à 46 km de la ville de Verdun, à 38 km du village de Samogneux ...: la perception des canonades est quasi quotidienne ...!

(...)

Vendredi 1er janvier 1915. Triste jour de l'an. Pas une carte, pas un mot.

Les canons n'ont pas chômé. A certains moments, c'était comme un tonnerre;

Samedi 1er janvier 1916:

Jour des faux souhaits et des baisers de Judas. Bonjour mon oncle. Bonne année, bonne santé et tâchez de crever tout de suite! Il a plu toute la journée. Rien de rien ;

Lundi 21 février 1916:

Gelée, soleil radieux. Le canon a grondé toute la journée. Les vitres tremblaient. On prétend que c'est le canon allemand. D'autres soutiennent que ce sont les éclatements des obus français. Le canon continue à gronder pourtant la nuit est déjà venue, en voile noir;

Mardi 22 février 1916:

Le canon a fait rage jusque 6 heures du matin. Tout est blanc de la neige tombée pendant la nuit. Tout est calme, on n'entend plus rien;

(...)

Une bonne journée de Belgique

[Arnaud Memorial]

Bonjour à tous,
J'y vais de mon petit ajout.

''Dans la Fournaise''.
Les carnets de marche du Sous-lieutenant ACCARIES, 175 pages, un témoignage publié par l’association du Mémorial des batailles de la Marne.

Roger ACCARIES était instituteur lorsqu’il est affecté à l’État-major de la 5è DC, à la 7ème Brigade de Dragons. Il tient ce journal à partir d’octobre 1914, tandis qu’il parcourt le Nord, la Somme, la Belgique.
Il combat peu et prend le temps de décrire ces moments de calme relatif. Mais il se morfond et demande à passer dans l’infanterie.

Au 67è RI à partir de juillet 1915, c’est alors Verdun, jusqu’en août, puis la Champagne de septembre 1915 à mai 1916, où il est décoré.
Il revient ensuite dans la Meuse participer à la bataille de Verdun.

Le journal se termine le 22 juin 1916 au pied de Belrupt « C’est fini, nous sommes sortis de la fournaise », écrit-il, juste avant son départ dans la Somme, en juillet. Roger s’arrêtera définitivement le 27 septembre, à Bouchavesnes. Il annotait sans doute son sixième carnet, mais ni l’un ni l’autre n’ont été retrouvés.

Allez, je ne sais pas si c’est la meilleure place, mais, cadeau de début d’année, voici ce que son histoire m’a inspiré :

Je veux revoir Dormans

C’était en l’an seize, septembre se fanait
Bien après les moissons, la Faucheuse passait
Amante insatiable, elle glanait par milliers
Des poilus fatigués, sales et déguenillés

Depuis ces deux années, je t’observe Roger,
A-t-elle susurré quand sa lame a glissé.
Viens donc, il est temps pour toi de m’accompagner.
Terminus Bouchavesnes, y’a pas à discuter.

Nieuport, Suippes, Verdun, oui, fini les tranchées
Où on a tant trimé, où beaucoup sont restés.
Mais à l’heure d’y aller, j’ai le goût des regrets,
Dis-moi la mort, dis-moi ce que je vais louper.

Tu veux vraiment savoir, a-t-elle ricané
Un train, en l’an dix-huit, du côté de Rethondes
En quatre-vingt dix-huit, une coupe du monde
Mais sous les armes, toujours plus de macchabées

Ainsi donc, l’ai-je défiée, rien ne devrait changer ?
La mort, je t’abhorre et fais fi de ton acier.
Je veux revoir Dormans, son pont et son clocher,
À tous mes garnements apprendre à lire et compter.

Retrouver mon aimée, tendrement l’enlacer
Sous le soleil d’automne, encore vendanger
Dans Chavenay, chanter, jusqu’à m’époumoner
Et au cochelet, pouvoir rire et m’enivrer.

J’ai bondi et la lame acérée m’a loupé
Ravi de ma ruse, la mort, je t’ai raillée
Tu souriais aussi, un Mauser a brillé
D’une balle en plein cœur, je pars en Empyrée.

Arnaud, Mars 2007
Amitiés,

[yann prouillet]

Bonsoir à tous
Collège Paul Eluard de Noyon. Herman van Heek. Mon journal de guerre 1915-16. Un soldat allemand dans le Noyonnais. Edhisto. 102 pages. Edition bilingue. 22 illustrations. Seul témoignage allemand paru l'année dernière.
Bonne soirée.
YP

[RV]

Bonjour.
Autre témoignage publié en avril 2007 :
Louis-Auguste HUBERT, Souvenirs de guerre 1914-1918, éditions Jets d'Encre, 105 pages, 21 €
Ses dates 1890 - 1978
Etait instituteur

Au 109e RI en août 14, blessé le 14 août 14
Revient au front en novembre 14, évacué pour pieds gelés en mars 15
Revient du 17 mai au 2 juin 15, évacué pour commotion suite à l'explosion d'un obus.
Caporal instructeur pour la classe 1917 en 1916
Au 9e btn d'instruction du 31e RI en 1917
Revient au front en septembre 1917 au 81e RI (11e cie)
Essaye d'échapper à l'infanterie par tous les moyens : dans les SROT (section de repérage par observation terrestres appelées aussi repérage par les lueurs, puis dans le brigade topographique du 16e CA), caporal-fourrier à la liaison de la 11e cie du 81e RI. Il restera dans cette unité jusqu'à la fin de la guerre.
Témoignage étrange car l'auteur ne fait que quelques semaines de guerre au début du conflit avec des blessures légères, puis reste éloigné du front pendant plus de 2 ans. Malgré une formation de topographe pour échapper à l'infanterie, reste au 81e RI et fait des croquis de combat pour les officiers.
Très intéressantes descriptions de combats pour 1918 ou malgré lui, son courage le sauvera plus que de multiples tentatives pour éviter l'infanterie.

A bientôt

Hervé FAURE

[Eric Mansuy]

Salut Hervé,
Intéressant tout cela... Quel volume représente le mois d'août 1914 dans ce livre (qui semble déjà réduit...) ?

Amicalement,
Eric