Bonjour à tous,
PHOEBE – Avarie par mine le 20 Janvier 1917
Rapport du capitaine BOCHER
Quitté Saint Nazaire avec 33 hommes d’équipage le 19 Janvier à 15h30, sur ballasts. Sorti des bouées à 16h30. Reçu alors d’un arraisonneur l’ordre de revenir à Saint Nazaire. Viré de bord et mouillé sur rade à 17h20. A 18h00, reçu l’ordre de repartir.
Débarqué le pilote à 19h00. Passé la Lambarde à 19h30 et la Banche à 20h10. Temps brumeux.
Contourné Belle Ile à 9,5 milles, puis passé à 10 milles de Penmarch. Vu les feux du raz de Sein à 06h00 le 20 Janvier.
A 07h20, ressenti une formidable explosion à l’avant. Le navire est alors à 1 mille dans le SSE de La Vieille. Les panneaux de la cale 1 volent en éclat et le navire apique de l’avant. Stoppé la machine. Les canonniers sont à leurs pièces, mais rien en vue ce qui fait soupçonner la présence d’une mine. Amené les embarcations en vue d’une évacuation. Tout l’équipage est sauf. L’avarie est localisée à la cale 1 et la cloison étanche résiste à la pression de l’eau. Remis alors l’équipage à son poste et remis la machine « En avant lente » car il y a trois trous béants sur l’avant.
Franchi difficilement le raz de Sein, l’hélice étant presque hors de l’eau et le navire gouvernant très mal. Nous avons un courant de flot.
Signalé au sémaphore « Avons touché mine. Prévenez Brest ».
Epontillé la cloison entre cales 1 et 2 avec des madriers car elle commençait à céder. Rencontré L’INCONSTANT à 09h00, qui offre de nous escorter. Accepté et mouillé à 13h30 en rade de Brest. Prévenu autorités militaires et maritimes.
Le sang froid dont ont fait preuve les officiers a permis de maintenir toute la confiance des hommes. Mes ordres ont été exécutés avec promptitude dans ces parages dangereux, très près de terre, où le navire peu manœuvrant risquait d’être drossé sur les rochers par le courant. Mais nous avons pu le ramener sain et sauf et en lieu sûr.
Au départ de Saint Nazaire nous avions
TE AV 2,70 m TE AR 4 m
A l’arrivée à Brest ils étaient devenus
TE AV 4,63 m TE AR 2,80 m
Le navire a été ébranlé dans toutes ses parties.
Rapport de l’officier enquêteur
PHOEBE Société Maritime Auxiliaire de Transports
Traversée Saint Nazaire – Barry Docks via Brest pour recevoir des ordres
Capitaine Eugène BOCHER Paimpol n° 155 Lieutenant de Vaisseau de Réserve
Interrogé
- Lieutenant de quart LE BRAZ Alfred Lannion n° 145
- Maître d’équipage GUILLOU Yves-Marie Paimpol n° 18826 (à la passerelle)
- Canonnier breveté RACON Louis (de veille au canon de 90 arrière)
C’est en entrant dans le ras de Sein à 07h15, à 1 mille dans le S005E de la Vieille, que l’explosion, très violente, s’est produite.
Le déroulement des faits est exactement conforme au récit du commandant.
Le canonnier Racon a été projeté de la dunette sur le pont arrière, deux mètres plus bas. Il est aussitôt remonté à sa pièce qu’il a mise en état de tirer.
L’épontillage de la cloison a été fait très vite et très bien.
La déchirure est énorme à l’avant. Le bâtiment est entré au bassin et l’on recherche au milieu d’un fouillis de tôles tordues et éventrées les morceaux de métal qui permettraient d’identifier l’engin.
Une pièce, examinée par un officier du Front de Mer, a été reconnue comme faisant partie du mécanisme de déclenchement des mines allemandes.
Propositions de récompenses
Citation à l’Ordre de la Division
BOCHER Eugène CLC LV de Réserve Capitaine Paimpol n° 155
Pour le sang froid, l’énergie et l’habileté professionnelle dont il a fait preuve en ramenant du raz de Sein à Brest son navire gravement endommagé par une mine.
Citation à l’Ordre de la Brigade
RACON Louis Canonnier breveté 2e dépôt
A fait preuve d’énergie et de qualités militaires lors de l’explosion d’une mine contre son bâtiment.
Témoignage officiel de Satisfaction du Ministre
Vapeur PHOEBE
Pour la discipline et l’énergie dont a fait preuve son équipage après l’explosion d’une mine le 20 Janvier 1917.
Signé : De Bon
Le sous-marin mouilleur de la mine
Comme l’a signalé Yves, c’était donc l’UC 18 de l’OL Wilhelm KIEL. Il devait disparaître un mois plus tard, le 19 Février, en Manche.
La position très exacte donnée par le capitaine Bocher doit permettre de préciser le numéro du barrage.
Cdlt
PHŒBÉ ― Cargo ― Cie française des chemins de fer de Paris-Orléans.
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Re: PHŒBÉ ― Cargo ― Cie française des chemins de fer de Paris-Orléans.
Bonjour Olivier, bonjour à tousLa position très exacte donnée par le capitaine Bocher doit permettre de préciser le numéro du barrage.
Il s'agit du Minensperre 234b mis en place par UC 18 le 14 Janvier 1917
Amts
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Re: PHŒBÉ ― Cargo ― Cie française des chemins de fer de Paris-Orléans.
Bonjour,
"UC18, du 11 au 25 janvier 1917.
En traversant la Manche, furent arrêtés et coulés :
Le 12, le voilier français Saint-Michel, 394 tx.
Le 13, le vapeur anglais Toftwood, 3 082 tx.
Le 14, au matin, barrage 234a, dans le chenal du Four, devant Brest.
Le vapeur anglais Martin, 1 904 tx fut arrêté et coulé.
Le 14 au soir, barrage 234b, sur la route d'atterrissage à Brest, dans l'est de l'île de Sein…
"…Les mines de l'UC18 n'eurent aucun effet connu…"
Source : Arno Spindler, La guerre sous-marine III D'octobre 1915 à janvier 1917, Payot, Paris, 1935, pages 415-416.
Cordialement
"UC18, du 11 au 25 janvier 1917.
En traversant la Manche, furent arrêtés et coulés :
Le 12, le voilier français Saint-Michel, 394 tx.
Le 13, le vapeur anglais Toftwood, 3 082 tx.
Le 14, au matin, barrage 234a, dans le chenal du Four, devant Brest.
Le vapeur anglais Martin, 1 904 tx fut arrêté et coulé.
Le 14 au soir, barrage 234b, sur la route d'atterrissage à Brest, dans l'est de l'île de Sein…
"…Les mines de l'UC18 n'eurent aucun effet connu…"
Source : Arno Spindler, La guerre sous-marine III D'octobre 1915 à janvier 1917, Payot, Paris, 1935, pages 415-416.
Cordialement
Memgam
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Re: PHŒBÉ ― Cargo ― Cie française des chemins de fer de Paris-Orléans.
Bonjour à tous,
Citation :
"…Les mines de l'UC18 n'eurent aucun effet connu…"
Manifestement Arno Spindler n'avait pas consulté le dossier du PHOEBE aux archives françaises...
Cdlt
Citation :
"…Les mines de l'UC18 n'eurent aucun effet connu…"
Manifestement Arno Spindler n'avait pas consulté le dossier du PHOEBE aux archives françaises...
Cdlt
olivier
Re: PHŒBÉ ― Cargo ― Cie française des chemins de fer de Paris-Orléans.
Bonjour,
…"Le 15 août 1917, le cargo Phoebé (3956 tjb) de la Cie A. Le Quellec et Fils, se rendant de Port Talbot à Saint-Nazaire avec un chargement de charbon et de wagon, coule sur mine à 6 milles et demi S 78°O de Penmarch. L'engin avait été mouillé par le sous-marin allemand UC18. L'équipage recueilli par un patrouilleur est sauf. Le navire était armé et disposait de la TSF. Le capitaine Bocher sera cité à l'ordre"…
Il ya donc amalgame entre la rencontre avec une mine de l'UC18 le 20 janvier 1917 et le torpillage par l'UC21 le 15 août 1917, dans l'ouvrage (cité ci-dessous) de Marc Saibène, qui ne prend pas non plus en compte le changement d'armateur.
Source : Marc Saibène, La marine marchande française 1914-1918, Marines Editions, 2011, page 140.
Cordialement
…"Le 15 août 1917, le cargo Phoebé (3956 tjb) de la Cie A. Le Quellec et Fils, se rendant de Port Talbot à Saint-Nazaire avec un chargement de charbon et de wagon, coule sur mine à 6 milles et demi S 78°O de Penmarch. L'engin avait été mouillé par le sous-marin allemand UC18. L'équipage recueilli par un patrouilleur est sauf. Le navire était armé et disposait de la TSF. Le capitaine Bocher sera cité à l'ordre"…
Il ya donc amalgame entre la rencontre avec une mine de l'UC18 le 20 janvier 1917 et le torpillage par l'UC21 le 15 août 1917, dans l'ouvrage (cité ci-dessous) de Marc Saibène, qui ne prend pas non plus en compte le changement d'armateur.
Source : Marc Saibène, La marine marchande française 1914-1918, Marines Editions, 2011, page 140.
Cordialement
Memgam
Re: PHŒBÉ ― Cargo ― Cie française des chemins de fer de Paris-Orléans.
Bonjour,
Une image du lancement du navire en 1912 :
A bientôt.
Une image du lancement du navire en 1912 :
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.