Bonjour à tous,
Un complément avec cette note sur le second de l'U 35 en Juin 1916 lors de l'attaque du FOURNEL.
Il s'agissait de l'OL Otto Launburg, que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises lorsqu'il commandait, plus tard, l'UC 37. Il coula de nombreux navires dont les français ERNEST SIMONS, SAINT SIMON, GANGE et COLBERT en 1917. (Voir fiches de ces navires)
Launburg aura une chance extraordinaire et survivra aux deux guerres. En Mai 1918 il commandait le sous-marin UB 52 et rentrait de patrouille, faisant route en surface vers Kotor. Il fut surpris à 40 milles de sa base, par le sous-marin anglais H 4 du Lt Oliver North, qu’il n’avait pas vu. Celui-ci lui lança une torpille à une distance de 200m qui explosa à hauteur du kiosque. Le commandant Launburg et son officier de navigation, qui se trouvaient en haut du kiosque, furent projetés à la mer par la violence de l’explosion. Le sous-marin coula instantanément, entraînant dans la mort ses 32 hommes d’équipage ainsi que deux officiers anglais faits prisonniers lors de la destruction du vapeur SNOWDEN, quelques jours plus tôt. Ces deux officiers étaient le capitaine du vapeur, John Lewis OWEN et son 1rst Officer (sans doute le 2e capitaine). En fait, le SNOWDEN avait été coulé le 19 Mai précédent par l'U 63 du Kptlt Kurt HARTWIG lors d'une traversée Cardiff - Milos. Mais Hartwig avait ensuite croisé son collègue Launburg et lui avait passé les deux prisonniers afin qu'il les débarque à Kotor, puisqu'il était sur le chemin du retour vers cette base. Ce fut beaucoup de malchance pour ces deux Anglais qui disparurent avec tout l'équipage de l'UB 52 à quelques heures de route de Kotor.
Recueillis par les Anglais, Launburg et son officier de navigation, Heinrich Klein, furent donc les seuls survivants du sous-marin, mais Klein ne survécut pas longtemps à ses blessures.. Gravement blessé, interné d'abord à Malte, puis en Angleterre, Launburg rentra de captivité en 1919 et fut dirigé sur l'hôpital de Kiel. Il n'en sortit qu'en Juillet 1920, soit 2 ans et demi après son torpillage. Il fut promu Lieutenant de Vaisseau, mais démissionna de la Reichsmarine et entra comme ingénieur dans une compagnie de téléphone.
En 1939, il fut mobilisé à nouveau avec le grade de capitaine de corvette. D'abord affecté à Emden, il fut ensuite chef du bureau de la Kriegsmarine au Havre de Juin 40 à Décembre 42, puis chef du même service à Saint Malo jusqu'en Juin 43.
Incroyable coïncidence qui le mettait tout proche de Madame Dupart, veuve du commandant du SAINT SIMON, demeurant à Saint Briac, et dont le fils était alors prisonnier en Allemagne. Mais celle-ci a toujours ignoré cette coïncidence.
Il fut ensuite envoyé en Norvège et devint le commandant du port de Bergen jusqu'à la fin de 1944. Là encore, il échappa de justesse à la mort quand le navire hollandais VORBOODE, amarré devant la capitainerie et chargé de poudre, d'amorces et d'obus explosa, détruisant une partie de la ville et faisant une centaine de morts et des milliers de blessés. Toute son équipe de la capitainerie de Bergen fut anéantie, mais ce matin là... il était en retard à son bureau.
Il y a des gens qui naissent sous une bonne étoile! Il finit la guerre à Molde, tentant d'évacuer le personnel de la Marine et fut fait prisonnier par les Norvégiens. Après une très courte captivité il rentra chez lui et repris son travail à la compagnie du téléphone.
Il prit sa retraite en 1957 et il est décédé le 24 Décembre 1980, à l'âge de 90 ans.
(Source : « Les officiers de marine du Mecklenbourg de 1850 à 1990 »)
Voir aussi sur ce lien (COLBERT) le post du 14 Août 2014
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _355_1.htm