Le sauvetage de l’équipage du schooner américain Ira Bliss
(25 novembre 1903)
• Annales du sauvetage maritime, T. 39, Fasc. 1, Janv.-Févr.-Mars 1904, p. 40 et 41.
« SAUVETAGES DIVERS
ROUEN (Seine-Inférieure).
(Rapport transmis par MM. PRENTOUT-LEBLOND et LEROUX, Armateurs à Rouen.)
(25 novembre 1903)
• Annales du sauvetage maritime, T. 39, Fasc. 1, Janv.-Févr.-Mars 1904, p. 40 et 41.
« SAUVETAGES DIVERS
ROUEN (Seine-Inférieure).
(Rapport transmis par MM. PRENTOUT-LEBLOND et LEROUX, Armateurs à Rouen.)
Le quatre-mâts Quevilly du port de Rouen, capitaine Cousin, venant de Philadelphie avec un plein chargement de pétrole, est entré le 19 décembre dernier dans le port de Dieppe. Ce navire, parti le 24 novembre dernier de Marcus-Hook, a rencontré le lendemain de son départ, à environ 100 milles de la côte américaine, le schooner Ira Bliss, de Port-Gefferson, capitaine Edwards, complètement désem-paré et coulant bas d’eau.
L’Ira Bliss venait de Virginie et se dirigeait sur New-York avec un chargement de poutres et de pitch-pin, lorsque, surpris par un fort coup de vent, une voie d’eau se déclara et le navire coula.
Grâce à son chargement de bois, le navire put rester entre deux eaux ; la mâture et le château de dunette émergeaient seuls. Les canots du bord avaient été balayés par la mer. Les 5 hommes d’équi-page étaient réfugiés sur le château et après avoir été, par un froid terrible, inondés pendant vingt-six heures par la mer démontée, ils furent aperçus par le Quevilly lequel, malgré le mauvais état de la mer, mit un canot à la mer, monté par 6 hommes et commandé par le second M. Barbé, qui furent assez heureux pour ramener l’équipage entier à bord, après trois heures d’efforts.
Les soins les plus intelligents et les plus énergiques furent prodigués par le capitaine Cousin aux nau-fragés qui étaient dans l’état d’épuisement le plus complet. Ils ont été remis aux autorités consulaires américaines et seront rapatriés par leurs soins.
Le capitaine Edwards a déposé son rapport entre les mains du consulat ; nous en extrayons le passage suivant : « Moi et l’équipage désirons exprimer nos plus sincères remerciements au second M. Barbé et aux 6 hommes de l’équipage qui nous ont sauvés et ajoutons que le capitaine Cousin et tous à bord ont agi durant le sauvetage ainsi que pendant le voyage, de la façon la plus humanitaire, nous soignant et traitant avec bonté et mansuétude ; certainement sans eux nous serions morts de froid et de faim. »
L’Ira Bliss venait de Virginie et se dirigeait sur New-York avec un chargement de poutres et de pitch-pin, lorsque, surpris par un fort coup de vent, une voie d’eau se déclara et le navire coula.
Grâce à son chargement de bois, le navire put rester entre deux eaux ; la mâture et le château de dunette émergeaient seuls. Les canots du bord avaient été balayés par la mer. Les 5 hommes d’équi-page étaient réfugiés sur le château et après avoir été, par un froid terrible, inondés pendant vingt-six heures par la mer démontée, ils furent aperçus par le Quevilly lequel, malgré le mauvais état de la mer, mit un canot à la mer, monté par 6 hommes et commandé par le second M. Barbé, qui furent assez heureux pour ramener l’équipage entier à bord, après trois heures d’efforts.
Les soins les plus intelligents et les plus énergiques furent prodigués par le capitaine Cousin aux nau-fragés qui étaient dans l’état d’épuisement le plus complet. Ils ont été remis aux autorités consulaires américaines et seront rapatriés par leurs soins.
Le capitaine Edwards a déposé son rapport entre les mains du consulat ; nous en extrayons le passage suivant : « Moi et l’équipage désirons exprimer nos plus sincères remerciements au second M. Barbé et aux 6 hommes de l’équipage qui nous ont sauvés et ajoutons que le capitaine Cousin et tous à bord ont agi durant le sauvetage ainsi que pendant le voyage, de la façon la plus humanitaire, nous soignant et traitant avec bonté et mansuétude ; certainement sans eux nous serions morts de froid et de faim. »
• Ibid., p. 49. 52 et 53.
« Récompenses honorifiques accordées par la Société.
« Récompenses honorifiques accordées par la Société.
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Sauvetage des cinq hommes du steamer [sic] Ira Bliss. ― 25 novembre 1904.
Médaille d’argent de 2e classe.
M. COUSIN, commandant le quatre-mâts Quevilly.
Médaille de bronze
M. BARBÉ, second du quatre-mâts Quevilly. »
• Annales du sauvetage maritime, T. 40, Fasc. 2, Avr.-Mai.-Juin 1905, p. 153 à 155.
« PRIX ÉMILE ROBIN
DESTINÉ AUX CAPITAINES AU LONG-COURS
Médaille d’or de M. et de Mme Richard Heurtaux
« PRIX ÉMILE ROBIN
DESTINÉ AUX CAPITAINES AU LONG-COURS
Médaille d’or de M. et de Mme Richard Heurtaux
Parti de Philadelphie avec un chargement de pétrole destiné à Dieppe, le quatre-mâts Quevilly ren-contrait, le 25 novembre 1903, un schooner américain portant le nom de Ira Bliss complètement désemparé et coulant bas d’eau.
Ce navire avait quitté les côtes de Virginie et se dirigeait sur New-York avec un chargement de bois, lorsque, à la suite d’un fort coup de vent, une voie d’eau se déclara dans la coque, et le bâtiment com-mença à enfoncer.
Grâce à son chargement, il put se maintenir entre deux eaux ; mais au moment de la rencontre, la mâture et une partie de la dunette émergeaient seules. Les canots de bord avaient été balayés par la mer, et les cinq hommes d’équipage, réfugiés sur le château d’arrière où ils étaient couverts à chaque instant par les lames, se trouvaient depuis vingt-six heures dans cette terrible situation, exténués et grelottants de froid.
Bien que se trouvant à une centaine de milles de la côte d’Amérique, les naufragés n’avaient pas perdu tout espoir d’être secourus, ces parages étant fréquentés par de nombreux navires. On juge de leur joie quand ils aperçurent se dirigeant sur eux le Quevilly, dont le capitaine ― M. Cousin ― fit mettre immédiatement à l’eau une embarcation, malgré l’état de la mer. Son second, M. Barbé, homme d’ex-périence, en prit le commandement et, aidé par six hommes du bord, se dirigea vers les sinistrés.
C’est toujours une opération très délicate, et souvent dangereuse, d’accoster avec un canot, en pleine mer, un navire battu par les lames. M. Barbé s’acquitta de sa mission, en marin prudent et consommé, et réussit, après trois heures d’efforts, à ramener les cinq hommes de l’Ira Bliss.
Les naufragés dont l’épuisement était complet reçurent sur le Quevilly les soins les plus intelligents. Débarqués en France, ils laissèrent entre les mains du capitaine l’attestation suivante : « Moi et mon équipage exprimons nos plus sincères remerciements au capitaine, au second et aux hommes qui nous ont sauvés et nous ont traités pendant ce voyage avec bonté et mansuétude ; certainement, sans eux, nous serions morts de faim.
Nous avons pensé que le capitaine Cousin avait mérité, de ce fait, le prix Émile Robin et la médaille de M. et de Mme Richard Heurtaux. »
Ce navire avait quitté les côtes de Virginie et se dirigeait sur New-York avec un chargement de bois, lorsque, à la suite d’un fort coup de vent, une voie d’eau se déclara dans la coque, et le bâtiment com-mença à enfoncer.
Grâce à son chargement, il put se maintenir entre deux eaux ; mais au moment de la rencontre, la mâture et une partie de la dunette émergeaient seules. Les canots de bord avaient été balayés par la mer, et les cinq hommes d’équipage, réfugiés sur le château d’arrière où ils étaient couverts à chaque instant par les lames, se trouvaient depuis vingt-six heures dans cette terrible situation, exténués et grelottants de froid.
Bien que se trouvant à une centaine de milles de la côte d’Amérique, les naufragés n’avaient pas perdu tout espoir d’être secourus, ces parages étant fréquentés par de nombreux navires. On juge de leur joie quand ils aperçurent se dirigeant sur eux le Quevilly, dont le capitaine ― M. Cousin ― fit mettre immédiatement à l’eau une embarcation, malgré l’état de la mer. Son second, M. Barbé, homme d’ex-périence, en prit le commandement et, aidé par six hommes du bord, se dirigea vers les sinistrés.
C’est toujours une opération très délicate, et souvent dangereuse, d’accoster avec un canot, en pleine mer, un navire battu par les lames. M. Barbé s’acquitta de sa mission, en marin prudent et consommé, et réussit, après trois heures d’efforts, à ramener les cinq hommes de l’Ira Bliss.
Les naufragés dont l’épuisement était complet reçurent sur le Quevilly les soins les plus intelligents. Débarqués en France, ils laissèrent entre les mains du capitaine l’attestation suivante : « Moi et mon équipage exprimons nos plus sincères remerciements au capitaine, au second et aux hommes qui nous ont sauvés et nous ont traités pendant ce voyage avec bonté et mansuétude ; certainement, sans eux, nous serions morts de faim.
Nous avons pensé que le capitaine Cousin avait mérité, de ce fait, le prix Émile Robin et la médaille de M. et de Mme Richard Heurtaux. »