Un tableau de Lislet représentant PERSEVERANCE

Complément sur le naufrage de PERSEVERANCE
Voici le rapport de l’officier enquêteur, rapport qui permet de comprendre pourquoi le capitaine Bequet, son état-major et son équipage furent sanctionnés.
« Après une heureuse traversée, au moment de toucher au port, le voilier PERSEVERANCE a fait la fâcheuse rencontre d’un sous-marin.
Sans prendre le temps d’apprécier la distance, voyant à peine le sous-marin qui venait de signaler sa présence en ouvrant le feu à toute portée, le capitaine a donné l’ordre à la pièce de bâbord de tirer. Le chef de pièce a ouvert le feu avec une hausse de 7000 m, prise au hasard sur un but invisible…
C’est la seule pièce qui a tiré alors qu’il y avait deux pièces à bord, exclusivement défensives et mal placées si j’en crois officiers et équipage, dont les dires paraissent vraisemblables. Mais enfin, il fallait tirer tout le parti possible de ces deux pièces avant d’abandonner, indemne de toutes blessures, un magnifique navire chargé de 4000 tonnes de salpêtre. Le capitaine est sans doute un vieux marin, mais il ignore tout de la guerre sous-marine. Il a manqué de sang froid et nul officier n’a mieux compris son devoir. L’équipage, peu ou pas commandé, n’a pensé qu’à échapper au danger et les pièces n’ont pas tiré. Le navire a été abandonné sans qu’un homme ait une égratignure !
Il y a là manquement grave au devoir et des sanctions sévères s’imposent. »
L’officier qui a rédigé ce texte et le Capitaine de Frégate DUPOURQUE.
Cdlt