C'est possible en effet, bien que les patrouilleurs auxiliaires soient dans la majorité des cas des chalutiers reconvertis, rarement des cargos.
Le mieux est je pense d'ouvrir un sujet spécifique pour chaque bateau (enfin pour ceux qui n'en ont pas encore), sinon on ne s'en sortira pas... , quitte à faire des recoupements par la suite et supprimer les doublons possibles.
Amitiés,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Bonjour Franck
Je ne parlais pas des deux cargos mais de ces deux chalutiers :
SAINT LOUIS II
Chalutier réquisitionné, reconverti en dragueur auxiliaire (1915-1919), coulé le 14 janvier 1917 (renfloué ?) suite à un abordage avec un destroyer anglais
et
SAINT LOUIS IV
Chalutier réquisitionné, reconverti en dragueur auxiliaire (1915-1916), coulé le 28 août 1916 suite à un abordage avec un vapeur anglais à Milo
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Capitaine vapeur anglais EDERNIAN atteint nuit dernière par explosion de mine à 3 milles au NE de Saint Valéry en Caux déclare avoir entendu une deuxième explosion presque immédiatement après la première et avoir vu un chalutier sauter tout près de lui, puis disparaître. Le chalutier en question doit être SAINT LOUIS III qui patrouillait la nuit dernière entre Saint Valéry en Caux et Fécamp et dont on est sans nouvelles.
Note du CV de JONQUIERES, commandant la Marine et le Front de Mer à Monsieur le Vice Amiral commandant la Marine dans la zone Atlantique Nord. Dieppe 2 Avril 1917
N’ayant plus de nouvelles de Saint Louis III, il ne m’est plus possible de douter que ce soit lui qui a sauté sur la 2e mine. J’ai été avisé de l’accident à 22h00 par une communication téléphonique de Dieppe et par un radio de MARIE LOUISE qui escortait le convoi.
Un chalutier de Dieppe, le SAINT J.B. DE LA SALLE a aussitôt été envoyé au point signalé. Il a trouvé EDERNIAN et MARIE LOUISE stoppés, attendant des remorqueurs anglais demandés. Ces remorqueurs n’ont quitté Dieppe qu’à 02h00 escortés par AIGRETTE sous le commandement du lieutenant - commander Partridge. Ils ont longé la côte jusqu’à Saint Valéry en Caux puis ont fait demi tour sans avoir rien vu, pendant qu’EDERNIAN faisait route sur Dieppe par ses propres moyens. Il y a mouillé à 04h30.
Aucun des bâtiments envoyés sur les lieux n’a fait état de l’explosion de la 2e mine. Aucune trace du navire disparu n’a été aperçue, ni par SAINT JEAN BAPTISTE, ni par AIGRETTE, ni par les remorqueurs, ni par ALSACE qui est venu de Fécamp sous les ordres de l’Enseigne Huré. ALSACE est resté sur les lieux de 05h15 à 06h00.
Peut-être MARIE LOUISE aura pu donner quelques renseignements dans son rapport au chef de division.
Je ne puis donner que la déposition du capitaine de l’EDERNIAN que voici :
« Le 30 Mars 1917, EDERNIAN, vapeur anglais de 3587 tonnes, armateur Owen Watkins William and Co de Cardiff, capitaine H. Roberts, allant du Havre à Middlesbrough sur lest, naviguait en convoi.
A 20h30, à 3 milles au NE de Saint Valéry en Caux, une explosion s’est produite sur son avant faisant une large brèche. Peak avant et cale 1 ont été envahis par l’eau. Le navire a eu ses œuvres vives arrachées sur l’avant et a été disloqué en son milieu. Mais la cloison étanche n° 2 a résisté et n’a laissé suinter que fort peu d’eau. De l’examen des morceaux recueillis, il semble que le navire a sauté sur une mine.
Quelques instants après, un chalutier qui était venu à son secours a sauté sur son tribord à environ une encablure (nota : 180 m). Il faisait clair de lune et l’explosion a clairement été vue. Un morceau de cornière du chalutier est tombé sur le pont d’EDERNIAN et on a pu distinctement entendre les appels de l’équipage qui se débattait dans l’eau.
EDERNIAN a aussitôt mis une embarcation à la mer, mais n’a pu recueillir personne. Sur ces entrefaites, un autre chalutier est arrivé, mais le capitaine d’EDERNIAN n’a pas pu se faire comprendre, (personne ne parlant anglais). »
SAINT LOUIS III était en service de patrouille de Fécamp à Antifer. Dans l’après midi du 30, il avait escorté jusqu’à Dieppe un vapeur qui devait se joindre au convoi montant au Nord. Il était reparti à 20h30 pour rejoindre sa zone de surveillance par la route normale.
L’équipage de SAINT LOUIS III se composait de 16 hommes, sous les ordres du Premier Maître de manœuvre ELOY, commandant.
EDERNIAN a été amarré dans l’arrière port, le long des piles qui bordent la rive nord du chenal. On va consolider sa cloison avant et le mettre en état de rejoindre le port anglais le plus proche en vue d’une réparation définitive.
(nota : ce vapeur construit en 1906 sera remis en état et torpillé le 20 Août suivant par 52°13 N et 01°45 E, lors d’une traversée Middlesbrough – Dieppe avec un chargement d’acier, par l’ UB 10 de l’OL Fritz GREGOR. Il y aura 14 victimes.)
Bonjour,
Je suis tout nouveau sur ce forum, et je n ai jamais entretenu de correspondance à travers ce système, alors veuillez excuser mes imperfections et erreurs...
Je fait parti de la petite équipe du GRIEME, "Groupe de Recherche et d Identification d Épaves de Manche Est " et nous pensons avoir trouvé le patrouilleur Saint Louis III. Les indices sont les suivants : Topologie générale de l épave , petit vapeur, largeur correspondante, 2 milles Nord de St Valery en caux, Support canon TR47; douilles obus TR47 1902; et surtout le type de crapaud de mine qui correspond au type de sous marin ayant largué le chapelet. Le crapaud est à environ une trentaine de mètres du gisement .
Nous avons fait quelques recherches suite à vos échanges qui nous ont bien aidés et pensons coucher cette histoire dans notre prochain petit livre le tome 4 de "la Saga des épaves de la Côte d Albâtre"
Je veux bien vous transmettre nos écris pour que vous en jugiez le contenu et apporter les corrections nécessaires au besoin, mais par email .
Amitiés
François
Saint-Louis-III – Patrouilleur auxiliaire, ex-chalutier à vapeur – Flottille des chalutiers de la Manche(1915~1917).
Le patrouilleur auxiliaire – ex-chalutier à vapeur – Saint-Louis-III fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 11 juin 1915 au 31 mars 1917, date de sa perte.
[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 764.].
■ Le commandant du patrouilleur auxiliaire Saint-Louis III.
— ÉLOI Augustin Guillaume, né le 25 novembre 1878 à Plerguer (Ille-et-Vilaine) et domicilié à Miniac-Morvan (– d° –). Premier maître de manœuvre, inscrit définitif au quartier maritime de Saint-Malo le 29 septembre 1902 sous le n° 4.218 ; classe 1898, n° 1.003 au recrutement de Saint-Malo.
Signalement : Cheveux et sourcils châtains. Yeux roux. Front ordinaire. Nez moyen. Bouche moyenne. Menton rond. Visage ovale. Taille : 1,60 m.
• Fils de (Registre des actes de naissance de la commune de Plerguer, Année 1878, f° 10, acte n° 49) :
– Augustin François ÉLOI, né vers 1842, mort en mer le 4 mai 1892 sur le Grand banc de Terre-Neuve, étant embarqué sur le trois-mâts terre-neuvier Léopol, armé à Granville, alors qu’étant occupé dans un doris à relever des casiers avec un autre matelot, disparu avec l’embarcation qui sombra sous le poids de sa charge (Registre des actes de décès de la commune de Plerguer, Année 1894, acte n° 28 du 27 août 1894), marin ;
– Julie FOUGERAY, né vers 1844, femme de ménage, son épouse.
• Époux de Pauline Perrine HAMON , née le 15 juin 1880 à Miniac-Morvan, avec laquelle il avait contracté mariage à Miniac-Morvan, le 16 mars 1903 (Registre des actes de mariage de la commune de Miniac-Morvan, Année 1903, f° 5, acte n° 7).
Ancien élève de l’École des mousses de Brest. Engagé volontaire le 30 novembre 1894 à la Mairie de Brest pour les Équipages de la flotte, jusqu’à la date d’expiration légale du service dans l’armée active de la classe 1898. Arrivé dans cette école le même jour, étant immatriculé 70.225 – 2.
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Par décision ministérielle du 24 mars 1910 (J.O. 26 mars 1910, p. 2.572), promu au grade de second maître de timonerie à compter du 1er avril 1910.
En Décembre 1914 (J.O. 24 déc. 1914, p. 9.323), admis dans la spécialité de la manœuvre ; alors embarqué sur le croiseur cuirassé Dupetit-Thouars.
Par décision ministérielle du 1er janvier 1915 (J.O. 2 janv. 1915, p. 39), promu au grade de maître de manœuvre à compter du même jour.
Par décision ministérielle du 3 juillet 1916 (J.O. 5 juill. 1916, p. 5.934), promu au grade de premier maître de manœuvre à compter du 1er juillet 1916.
Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 janvier 1922 (art. 2 ; J.O. 12 janv. 1922, p. 602 et 606), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :
« Glorieusement englouti avec le patrouilleur Saint-Louis III, coulé sur une mine le 30 mars 1917. Croix de guerre avec étoile de bronze. »
Nota. – Son nom patronymique était orthographié « ÉLOI » et non « ÉLOY », comme il est écrit tant sur l’état signalétique et des services et la fiche M.P.L.F. établis à son nom, qu’au Journal officiel.
— 18 janvier 1916 : Au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), se porte au secours du dragueur auxiliaire Auvergne, qui venait de sauter sur une mine posée par le sous-marin allemand UC-3 (Oberleutnant zur See Erwin WAßNER).
A la suite de cet événement, le maître de manœuvre Augustin Guillaume ÉLOI, qui commandait alors le bâtiment, se vit accorder, par une décision du Ministre de la Marine en date du 6 février 1916 (J.O. 8 févr. 1916, p. 1.093), un témoignage officiel de satisfaction « pour l’initiative, la présence d’esprit et l’habileté professionnelle dont [il avait] fait preuve au cours des opérations de sauvetage d’un chalutier qui avait heurté une mine. »