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Bonsoir à tous,
● Navigazette, n° 1168, Jeudi 14 septembre 1911, p. 7, en rubrique « Chronique maritime ~ Navigation ».
« L’augmentation de la flotte des Messageries Maritimes. ― La Compagnie des Messageries Maritimes vient d’augmenter sa flotte d’une nouvelle et importante unité, le Breton, d’une longueur de 115 mètres. Ce navire, qui entrera incessamment en service et sera affecté à la ligne commerciale de Londres-Marseille, jauge brut 3.747 tonneaux et la capacité de ses cales est d’environ 5.700 mètres cubes. »
BRETON - Compagnie des Messageries Maritimes
Re: BRETON - Compagnie des Messageries Maritimes
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: BRETON - Compagnie des Messageries Maritimes
Bonjour,Bonjour,
Voici une image du navire BRETON des Messageries Maritimes :
http://perso.orange.fr/MT06/Breton_MM_A_1b.jpg
A bientot
Si par hasard, vous disposez de sources ou de références sur le commandant du Breton, Jacques Désirat, je suis preneur.
C'est mon arrière grand-père.
Bien cordialement à vous. pp
Re: BRETON - Compagnie des Messageries Maritimes
.
Bonsoir à tous,
■ Le dernier commandant du cargo charbonnier Breton.
— DÉSIRAT Jacques Émile, né le 10 mai 1875 à la Ciotat (Bouches-du-Rhône) et décédé le ... à ... (...). Lieutenant de vaisseau auxiliaire, inscrit à La Ciotat, n° 74.
Chevalier de la Légion d’honneur au titre du Ministère de la Marine (Arr. 28 juill. 1921). Alors domicilié à Marseille (Bouches-du-Rhône), au 67, rue Plumier.
(Base Léonore, Dossier 19800035/1330/54244 —> http://www.culture.gouv.fr/LH/LH329/PG/ ... 5040.htm[i])[/i].
Cité à l’ordre de l’Armée pour avoir « fait preuve d’un sang-froid et d’un courage remarquables lors du torpillage de son navire, qu’[il a] tenté de conserver à flot par tous les moyens. » (J.O. 26 sept. 1917, p. 7.615).
Bonsoir à tous,
■ Le dernier commandant du cargo charbonnier Breton.
— DÉSIRAT Jacques Émile, né le 10 mai 1875 à la Ciotat (Bouches-du-Rhône) et décédé le ... à ... (...). Lieutenant de vaisseau auxiliaire, inscrit à La Ciotat, n° 74.
Chevalier de la Légion d’honneur au titre du Ministère de la Marine (Arr. 28 juill. 1921). Alors domicilié à Marseille (Bouches-du-Rhône), au 67, rue Plumier.
(Base Léonore, Dossier 19800035/1330/54244 —> http://www.culture.gouv.fr/LH/LH329/PG/ ... 5040.htm[i])[/i].
Cité à l’ordre de l’Armée pour avoir « fait preuve d’un sang-froid et d’un courage remarquables lors du torpillage de son navire, qu’[il a] tenté de conserver à flot par tous les moyens. » (J.O. 26 sept. 1917, p. 7.615).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: BRETON - Compagnie des Messageries Maritimes
Bonjour,Bonjour,
Voici une image du navire BRETON des Messageries Maritimes :
http://perso.orange.fr/MT06/Breton_MM_A_1b.jpg
A bientot
Retraitée, 75 ans, je me suis inscrite hier au forum 14-18, pour recherche de mes ancêtres et alliés. Dans ceux-ci, j'ai un arrière grand-père de trois de mes neveux qui était capitaine en second sur le Breton le 8 août 1917 sous les ordres du Commandant Jacques Désirat (nom découvert hier soir dans l'un de vos messages de 2008).
J'ai dans nos archives dudit arrière grand-père, trois photos d'un groupe d'officiers pris sur une coursive de bateau (?), Raphaël Dutfoy est parmi eux... avec un peu de chance, vous pourriez trouver dans le groupe photographié, votre arrière grand-père ... Aucune date ni lieu n'est indiqué sur les clichés ! J'ai également la médaille en bronze (diam. 72 mm), à l'effigie de Louis XIV, donnée par le Comité Central des Armateurs de France à Raphaël Dutfoy pour sa Citation à l'Ordre de l'Armée, le 15 septembre 1917. (La famille de Raphaël Dutfoy vivait à Marseille)
Je tiens à votre disposition une copie de ces clichés dans le cas où vous rechercheriez encore quelques documents sur ce naufrage au large des côtes tunisiennes.
Née à Tunis, je profiterai lors d'un prochain séjour aux ANT et à la BNT pour faire une recherche dans les journaux de l'époque.
N'étant pas très experte en informatique, je ne pourrai vous envoyer ces photos qu'avec le système "pièce jointe" de ma boite mail dont je vous mets l'adresse ci-dessous, pour le cas où....
Avec tous mes remerciements pour les renseignements que j'ai trouvés sur le forum, sur ce navire, et toute ma sympathie, je vous dis à bientôt, peut-être...
Marie-Thérèse MOUTERDE
e-mail : [email protected]
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- Messages : 4029
- Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am
Re: BRETON - Compagnie des Messageries Maritimes
Bonjour à tous,


Torpillage du 8 Août 1917. Rapport du capitaine.
BRETON, navire affrété par la Marine, a été torpillé hier 8 Août à 21h10, dans les circonstances suivantes :
J’ai quitté Sidi Abdallah le 8 Août à 16h00 à destination de Bône et Saint-Nazaire avec un plein chargement d’avoine embarqué à Tunis. Sorti des passes sans incident et organisé immédiatement le service de veille : deux hommes munis de jumelles et de sifflets (son aigu et grave) dans les deux nids de pie, deux hommes de chaque bord de la passerelle, canonnier de service à sa pièce, officier de quart et commandant à la passerelle. La navigation que nous faisons actuellement ne me permet pas de la quitter pendant toute la durée du jour.
Navire équipé d’un canon de 95 mm modèle 1888, n° 2252
Equipage 43 hommes dont un Suisse et quatre Annamites.
Beau temps, petite brise de Nord, mer clapoteuse. Vitesse 10,5 nœuds. Tous les feux masqués.
Franchi le chenal de sécurité en naviguant dans les eaux du torpilleur qui, à 18h35, me signale « Continuez votre route ». A 19h00, à 8 milles au Nord du Cap Blanc, venu au 283. A 20h45, arraisonné par le chalutier VENUS III qui navigue dans mon sillage.
A 21h10, par 37°32 N et 09°23 E, à 800 m du chalutier, La Galite étant relevée au S88W, forte explosion ressentie sur tribord arrière, paraissant toucher la cale 3 et la machine. Le navire pique immédiatement sur le cul et prend de la gite sur tribord. Aperçu une trace blanche sur tribord qui pourrait être le sillage d’une torpille. Donné l’ordre de stopper la machine qui est déjà envahie par l’eau et que le personnel de quart ne peut qu’évacuer. Le parquet machine s’est soulevé et toutes les lumières se sont éteintes. Donné un coup de sifflet long pour appeler aux postes d’abandon. Le poste TSF est entièrement bouleversé, les câbles arrachés, la dynamo bloquée et en court-circuit. La bobine du poste de secours a été projetée à travers la cloison sur le pont, rendant ce poste inutile. Impossible d’envoyer un signal de détresse.

A 21h20, le navire piquant de plus en plus sur l’arrière, ordonné d’amener les embarcations au ras de l’eau. Fait sonder l’arrière. La cale 3 est pleine et les machines et chaufferies sont envahies. Les chaudières s’éteignent et il n’est plus possible de siffler ou de manœuvrer la barre. Le pont arrière est sous l’eau et le navire prend alors de la gite sur bâbord.
J’ai tout lieu de croire que l’engin explosif est une torpille qui n’a pu être découverte malgré la vigilance des veilleurs. Pendant qu’une partie de l’équipage dispose les embarcations, des hommes de bonne volonté disposent une remorque sous les ordres du 2e capitaine, pour donner au chalutier. Une ronde générale est effectuée par le second et le lieutenant dans toutes les parties accessibles du navire. Ces officiers m’informent qu’il ne reste personne à bord. Je leur donne l’ordre d’embarquer dans le canot tribord, ainsi qu’à l’élève officier, Monsieur Morel, qui en ces circonstances m’a apporté le plus grand concours. J’y prends place à mon tour après avoir mis en sureté les documents confidentiels et sauvé les papiers du bord. A 21h38, les canots sont débordés et à 21h50, l’équipage est en sureté sur le chalutier.
A mon arrivée sur VENUS III, et après entente avec son capitaine, nous décidons le remorquage du BRETON. Je retourne à bord avec le second et avec un armement de bonne volonté et nous donnons une remorque à la baleinière qui la porte sur le chalutier. A peine avions-nous quitté le BRETON, que nous nous constatons le départ d’un incendie sur l’avant bâbord. Je n’explique pas la naissance de cet incendie qui s’étend rapidement à la lampisterie et à la passerelle. C’est sans doute la cuisine, vu la distance entre le centre de l’explosion et le foyer aperçu.
Le remorquage est rendu difficile par le blocage de la barre sur tribord. Le BRETON se met en travers et se rapproche du remorqueur. Les mouvements de plongée et de gite s’accentuent. L’incendie gagne toute la partie avant. La remorque est coupée à 22h45 et à 23h50 BRETON disparaît dans les flots.
Voici la position du naufrage. BRETON a coulé au-delà de la ligne de sonde des 200 m.

Chacun a fait son devoir. J’attire particulièrement l’attention sur Monsieur Dutfoy, 2e capitaine, dont la conduite est au dessus de tout éloge et qui na pas hésité à revenir avec moi, par nuit noire, sur le BRETON pour donner la remorque. Je signale le lieutenant et l’élève officier, ainsi que le personnel suivant : Mariotti, Richard, Lestic, Bourgrain, Olivieri, Coquet, Musso et Crivelli armement volontaire de la baleinière pour transporter la remorque. Je signale aussi le capitaine de VENUS III et son équipage.
J’attire particulièrement l’attention sur Monsieur Antonini, le 1er lieutenant, blessé à la tête lors de la ronde dans le navire, et qui m’a été d’un concours précieux, et Monsieur Casanova qui s’est efforcé de réparer le poste TSF avec le télégraphiste après avoir tout fait pour tenter de stopper la machine, mais sans y parvenir.
Déposition du radiotélégraphiste Vignola
Je venais de prendre le quart quand j’ai entendu un grand bruit. Le matériel du poste a été projeté de bâbord à tribord. Je suis sorti pour prendre les ordres du commandant, et il arrivait justement pour me dire d’envoyer le signal SOS. J’ai répondu que je ne pouvais transmettre immédiatement en raison des varies. J’ai tenté de réparer la bobine de secours qui avait été projetée en dehors du poste, puis j’ai envoyé 3 fois un SOS, sans pouvoir dire s’il passait. Entendant que le chalutier envoyait lui aussi un SOS, j’ai gagné le poste d’’évacuation.
Déposition du chef mécanicien Villeseche
J’étais de quart et montait pour aller prendre les ordres du commandant quand l’explosion s’est produite sur tribord. Je suis redescendu aussitôt. La machine a été envahie immédiatement, puis les chaufferies. Les plaques de parquet avaient été soulevées par l’explosion et le plus grand désordre régnait. Des débris de toute sorte tombaient de toute part, vitres, fanaux, outils. L’obscurité était complète et on ne pouvait s’entendre à cause du bruit de la vapeur. J’ai donné l’ordre aux hommes de quart (3 dans la chaufferie et 2 dans la machine) d’évacuer. Les chaudières ont du se vider rapidement quand les tubes ont été au contact de l’eau.
Déposition du 1er chauffeur Viret
J’étais de quart dans la machine et venait de donner un coup d’œil au niveau des chaudières. J’ai entendu l’explosion et vu une grande quantité d’eau arrivant par bâbord. Une prise d’eau située à 1,60 m sous la flottaison s’était rompue. L’explosion a soulevé les plaques de parquet et chaviré les verrines des lampes. J’ai reçu sur la tête plein de débris et beaucoup d’avoine. L’obscurité était complète et une fuite de vapeur importante empêchait d’entendre quoi que ce soit. Il a été impossible de stopper la machine. Je suis finalement remonté avec le chef mécanicien. J’ai sorti de l’eau le soutier Meudal, qui était tombé à la mer depuis la chaloupe.
Déposition du maître d’équipage Mariotti
Je dormais dans ma cabine à l’avant et j’ai été réveillé par l’explosion. Je me suis mis immédiatement à la disposition du commandant. Les embarcations ont été amenées dans de bonnes conditions, sauf la chaloupe, amenée trop vite d’un côté, et qui s’est remplie d’eau.
Déposition du novice Le Moigne.
Je dormais dans ma couchette, dans le poste avant, et je n’ai rien entendu. C’est le matelot Olivieri qui est venu me réveiller quand il a été envoyé faire une ronde.
(On note que les jeunes ont toujours un bon sommeil…
)
Rapport de la commission d’enquête
Elle reprend tous les éléments des interrogatoires et conclut :
BRETON naviguait suivant les ordres et semble avoir été frappé par une torpille plutôt que par une mine. Il faisait suffisamment jour à 21h10 pour qu’un sous-marin en demi plongée puisse lancer.
La torpille a frappé par le travers de la cale 3 pleine d’avoine, et la cloison la séparant de la machine s’est ouverte. De plus, le condenseur, sans doute arraché de la cloison sur bâbord, a provoqué une voie d’eau supplémentaire. Ce qui confirme le fait, c’est que si la torpille avait frappé le compartiment machine sur bâbord, aucun homme ne s’en serait sorti.
L’évacuation s’est faite avec tout l’ordre désirable et chacun a gardé son sang froid. Personne n’a vu le sous-marin. Le capitaine a seulement aperçu ce qui pourrait être un sillage de torpille.
Récompenses proposées
Citation à l’Ordre de l’Armée
DESIRAT Jacques Capitaine
DUTFOY Raphaël 2e capitaine
Pour le sang froid et l’énergie dont ils ont fait preuve pour assurer le sauvetage du personnel et pour le courage dont ils ont fait preuve en retournant à bord du BRETON pour tourner la remorque, ne voulant pas exposer leurs hommes à couler avec le navire.
Témoignage Officiel de Satisfaction
ANTONINI François 1er lieutenant
MOREL Georges Elève officier
CASANOVA François 3e mécanicien
MARIOTTI Lucien, RICHARD Pierre, LESTIC Louis, BOURGRAIN Alexandre, OLIVIERI François, COQUET Jean, MUSSO Hippolyte, CRIVELLI Pierre, VIGNOLA Lucien
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UC 37 de l’Oblt z/s Willy LIST
Cdlt


Torpillage du 8 Août 1917. Rapport du capitaine.
BRETON, navire affrété par la Marine, a été torpillé hier 8 Août à 21h10, dans les circonstances suivantes :
J’ai quitté Sidi Abdallah le 8 Août à 16h00 à destination de Bône et Saint-Nazaire avec un plein chargement d’avoine embarqué à Tunis. Sorti des passes sans incident et organisé immédiatement le service de veille : deux hommes munis de jumelles et de sifflets (son aigu et grave) dans les deux nids de pie, deux hommes de chaque bord de la passerelle, canonnier de service à sa pièce, officier de quart et commandant à la passerelle. La navigation que nous faisons actuellement ne me permet pas de la quitter pendant toute la durée du jour.
Navire équipé d’un canon de 95 mm modèle 1888, n° 2252
Equipage 43 hommes dont un Suisse et quatre Annamites.
Beau temps, petite brise de Nord, mer clapoteuse. Vitesse 10,5 nœuds. Tous les feux masqués.
Franchi le chenal de sécurité en naviguant dans les eaux du torpilleur qui, à 18h35, me signale « Continuez votre route ». A 19h00, à 8 milles au Nord du Cap Blanc, venu au 283. A 20h45, arraisonné par le chalutier VENUS III qui navigue dans mon sillage.
A 21h10, par 37°32 N et 09°23 E, à 800 m du chalutier, La Galite étant relevée au S88W, forte explosion ressentie sur tribord arrière, paraissant toucher la cale 3 et la machine. Le navire pique immédiatement sur le cul et prend de la gite sur tribord. Aperçu une trace blanche sur tribord qui pourrait être le sillage d’une torpille. Donné l’ordre de stopper la machine qui est déjà envahie par l’eau et que le personnel de quart ne peut qu’évacuer. Le parquet machine s’est soulevé et toutes les lumières se sont éteintes. Donné un coup de sifflet long pour appeler aux postes d’abandon. Le poste TSF est entièrement bouleversé, les câbles arrachés, la dynamo bloquée et en court-circuit. La bobine du poste de secours a été projetée à travers la cloison sur le pont, rendant ce poste inutile. Impossible d’envoyer un signal de détresse.

A 21h20, le navire piquant de plus en plus sur l’arrière, ordonné d’amener les embarcations au ras de l’eau. Fait sonder l’arrière. La cale 3 est pleine et les machines et chaufferies sont envahies. Les chaudières s’éteignent et il n’est plus possible de siffler ou de manœuvrer la barre. Le pont arrière est sous l’eau et le navire prend alors de la gite sur bâbord.
J’ai tout lieu de croire que l’engin explosif est une torpille qui n’a pu être découverte malgré la vigilance des veilleurs. Pendant qu’une partie de l’équipage dispose les embarcations, des hommes de bonne volonté disposent une remorque sous les ordres du 2e capitaine, pour donner au chalutier. Une ronde générale est effectuée par le second et le lieutenant dans toutes les parties accessibles du navire. Ces officiers m’informent qu’il ne reste personne à bord. Je leur donne l’ordre d’embarquer dans le canot tribord, ainsi qu’à l’élève officier, Monsieur Morel, qui en ces circonstances m’a apporté le plus grand concours. J’y prends place à mon tour après avoir mis en sureté les documents confidentiels et sauvé les papiers du bord. A 21h38, les canots sont débordés et à 21h50, l’équipage est en sureté sur le chalutier.
A mon arrivée sur VENUS III, et après entente avec son capitaine, nous décidons le remorquage du BRETON. Je retourne à bord avec le second et avec un armement de bonne volonté et nous donnons une remorque à la baleinière qui la porte sur le chalutier. A peine avions-nous quitté le BRETON, que nous nous constatons le départ d’un incendie sur l’avant bâbord. Je n’explique pas la naissance de cet incendie qui s’étend rapidement à la lampisterie et à la passerelle. C’est sans doute la cuisine, vu la distance entre le centre de l’explosion et le foyer aperçu.
Le remorquage est rendu difficile par le blocage de la barre sur tribord. Le BRETON se met en travers et se rapproche du remorqueur. Les mouvements de plongée et de gite s’accentuent. L’incendie gagne toute la partie avant. La remorque est coupée à 22h45 et à 23h50 BRETON disparaît dans les flots.
Voici la position du naufrage. BRETON a coulé au-delà de la ligne de sonde des 200 m.

Chacun a fait son devoir. J’attire particulièrement l’attention sur Monsieur Dutfoy, 2e capitaine, dont la conduite est au dessus de tout éloge et qui na pas hésité à revenir avec moi, par nuit noire, sur le BRETON pour donner la remorque. Je signale le lieutenant et l’élève officier, ainsi que le personnel suivant : Mariotti, Richard, Lestic, Bourgrain, Olivieri, Coquet, Musso et Crivelli armement volontaire de la baleinière pour transporter la remorque. Je signale aussi le capitaine de VENUS III et son équipage.
J’attire particulièrement l’attention sur Monsieur Antonini, le 1er lieutenant, blessé à la tête lors de la ronde dans le navire, et qui m’a été d’un concours précieux, et Monsieur Casanova qui s’est efforcé de réparer le poste TSF avec le télégraphiste après avoir tout fait pour tenter de stopper la machine, mais sans y parvenir.
Déposition du radiotélégraphiste Vignola
Je venais de prendre le quart quand j’ai entendu un grand bruit. Le matériel du poste a été projeté de bâbord à tribord. Je suis sorti pour prendre les ordres du commandant, et il arrivait justement pour me dire d’envoyer le signal SOS. J’ai répondu que je ne pouvais transmettre immédiatement en raison des varies. J’ai tenté de réparer la bobine de secours qui avait été projetée en dehors du poste, puis j’ai envoyé 3 fois un SOS, sans pouvoir dire s’il passait. Entendant que le chalutier envoyait lui aussi un SOS, j’ai gagné le poste d’’évacuation.
Déposition du chef mécanicien Villeseche
J’étais de quart et montait pour aller prendre les ordres du commandant quand l’explosion s’est produite sur tribord. Je suis redescendu aussitôt. La machine a été envahie immédiatement, puis les chaufferies. Les plaques de parquet avaient été soulevées par l’explosion et le plus grand désordre régnait. Des débris de toute sorte tombaient de toute part, vitres, fanaux, outils. L’obscurité était complète et on ne pouvait s’entendre à cause du bruit de la vapeur. J’ai donné l’ordre aux hommes de quart (3 dans la chaufferie et 2 dans la machine) d’évacuer. Les chaudières ont du se vider rapidement quand les tubes ont été au contact de l’eau.
Déposition du 1er chauffeur Viret
J’étais de quart dans la machine et venait de donner un coup d’œil au niveau des chaudières. J’ai entendu l’explosion et vu une grande quantité d’eau arrivant par bâbord. Une prise d’eau située à 1,60 m sous la flottaison s’était rompue. L’explosion a soulevé les plaques de parquet et chaviré les verrines des lampes. J’ai reçu sur la tête plein de débris et beaucoup d’avoine. L’obscurité était complète et une fuite de vapeur importante empêchait d’entendre quoi que ce soit. Il a été impossible de stopper la machine. Je suis finalement remonté avec le chef mécanicien. J’ai sorti de l’eau le soutier Meudal, qui était tombé à la mer depuis la chaloupe.
Déposition du maître d’équipage Mariotti
Je dormais dans ma cabine à l’avant et j’ai été réveillé par l’explosion. Je me suis mis immédiatement à la disposition du commandant. Les embarcations ont été amenées dans de bonnes conditions, sauf la chaloupe, amenée trop vite d’un côté, et qui s’est remplie d’eau.
Déposition du novice Le Moigne.
Je dormais dans ma couchette, dans le poste avant, et je n’ai rien entendu. C’est le matelot Olivieri qui est venu me réveiller quand il a été envoyé faire une ronde.
(On note que les jeunes ont toujours un bon sommeil…

Rapport de la commission d’enquête
Elle reprend tous les éléments des interrogatoires et conclut :
BRETON naviguait suivant les ordres et semble avoir été frappé par une torpille plutôt que par une mine. Il faisait suffisamment jour à 21h10 pour qu’un sous-marin en demi plongée puisse lancer.
La torpille a frappé par le travers de la cale 3 pleine d’avoine, et la cloison la séparant de la machine s’est ouverte. De plus, le condenseur, sans doute arraché de la cloison sur bâbord, a provoqué une voie d’eau supplémentaire. Ce qui confirme le fait, c’est que si la torpille avait frappé le compartiment machine sur bâbord, aucun homme ne s’en serait sorti.
L’évacuation s’est faite avec tout l’ordre désirable et chacun a gardé son sang froid. Personne n’a vu le sous-marin. Le capitaine a seulement aperçu ce qui pourrait être un sillage de torpille.
Récompenses proposées
Citation à l’Ordre de l’Armée
DESIRAT Jacques Capitaine
DUTFOY Raphaël 2e capitaine
Pour le sang froid et l’énergie dont ils ont fait preuve pour assurer le sauvetage du personnel et pour le courage dont ils ont fait preuve en retournant à bord du BRETON pour tourner la remorque, ne voulant pas exposer leurs hommes à couler avec le navire.
Témoignage Officiel de Satisfaction
ANTONINI François 1er lieutenant
MOREL Georges Elève officier
CASANOVA François 3e mécanicien
MARIOTTI Lucien, RICHARD Pierre, LESTIC Louis, BOURGRAIN Alexandre, OLIVIERI François, COQUET Jean, MUSSO Hippolyte, CRIVELLI Pierre, VIGNOLA Lucien
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’UC 37 de l’Oblt z/s Willy LIST
Cdlt
olivier
Re: BRETON - Compagnie des Messageries Maritimes
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Bonjour à tous,
Récompenses consécutives à la perte du cargo charbonnier Breton, survenue le 8 août 1917
• Journal officiel du 26 septembre 1917, p. 7.615.

• Le Gaulois, n° 14.585, 19 septembre 1917, p. 2, en rubrique « Sur mer. ».

Bonjour à tous,
Récompenses consécutives à la perte du cargo charbonnier Breton, survenue le 8 août 1917
• Journal officiel du 26 septembre 1917, p. 7.615.

• Le Gaulois, n° 14.585, 19 septembre 1917, p. 2, en rubrique « Sur mer. ».

Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.