Bonjour à tous,
Voici la liste des pertes du CALEDONIEN telle qu'elle figure aux archives de Vincennes.
Au départ de Marseille
160 hommes d'équipage
236 passagers militaires
33 passagers civils
Disparus
23 hommes d'équipage dont second capitaine et second mécanicien
20 passagers militaires
6 passagers civils
soit un total de 49 disparus
Toutefois, la liste des marins de l'équipage disparus ne donne que 21 noms que voici :
Nom- Prénom Fonction Quartier d'inscription
TROCME Joseph 2e capitaine Brest
MEESMAEKER Léon 2e mécanicien Dunkerque
GRASIANI Pierre Mtre Equipage Bastia
ROMBALDI Antoine Charpentier Marseille
PIEVE Antoine Matelot Bastia
TURCHI Antoine Matelot Bastia
CROCE François Novice Bastia
SAUNIER Scipion Infirmier Marseille
8 marins d'origine arabe (sans doute chauffeurs et soutiers)
AHMED Mohamed
SAAD Ahmed
KASSEM Cheiri
MESSEM Ahmed
MOURMED Ali
MURCHED Naif
ABDEL Kader
ACHMED Moussalem
DELAIR Augustin Mtre d'hôtel Marseille
ROMETTE Alfred Chef cuisinier Marseille
DAILLOT Jean Cambusier La Ciotat
JOURDAN Ernest Boucher Marseille
MILAOSA Boy Sans matricule
Cdlt
CALEDONIEN - Compagnie des Messageries Maritimes
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Re: CALEDONIEN - Compagnie des Messageries Maritimes
Bonjour, je vous informe que d'après le livret de solde de mon grand-père il avait été affecté sur le "Calédonien" pendant une partie de son service militaire de Mai 1910 à fin 1911, ce qui voudrait dire qu'à cette époque c'était déjà un bâtiment militaire. Il a d'ailleurs été nommé matelot de 2è classe Gabier breveté sur le Calédonien suite de l'obtention du brevet le 1er Novembre 1911
Cordialement Ludivianne
Re: CALEDONIEN - Compagnie des Messageries Maritimes
Bonjour ludivianne,
Vous avez parfaitement raison quant à l'affectation de votre grand-père, mais il ne s'agit pas de ce bâtiment de la Cie des Messageries Maritimes mais du transport "CALÉDONIEN" (1884-1925); lequel bâtiment était en 1909, 1911, affecté à l'École des Gabiers à TOULON. Le Commandant était alors, Edouard MARTINIE, Capitaine de frégate.
Ce bâtiment se trouve à la page :
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 1681_1.htm
Cordialement. Malou
Vous avez parfaitement raison quant à l'affectation de votre grand-père, mais il ne s'agit pas de ce bâtiment de la Cie des Messageries Maritimes mais du transport "CALÉDONIEN" (1884-1925); lequel bâtiment était en 1909, 1911, affecté à l'École des Gabiers à TOULON. Le Commandant était alors, Edouard MARTINIE, Capitaine de frégate.
Ce bâtiment se trouve à la page :
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... 1681_1.htm
Cordialement. Malou
Cordialement. Malou
CALÉDONIEN ― Paquebot ― Compagnie des Messageries maritimes (1882~1917).
Bonsoir à tous,
Passagers militaires décédés à bord du paquebot Calédonien
antérieurement à la perte de ce bâtiment
antérieurement à la perte de ce bâtiment
― HENRIETTE Joseph, né le 2 septembre 1871 à Saint-Benoît (Île-de-La Réunion) et y domicilié, décédé le 19 octobre 1915 « à bord du Calédonien [des suites de] bronchite ». Soldat de 2e classe, 141e Régi-ment d’infanterie, matricule n° 207 au corps, classe 1891, n° 118 au recrutement de La Réunion.
― LAITSARA, né en 1896 à Antaratasy (Tananarive, Madagascar), décédé le 26 mars 1917 « à bord du Calédonien (en mer) » (Cause inconnue). Tirailleur de 2e classe, 2e Régiment de tirailleurs malgaches, matricule n° 17.336 au corps, classe 1916, n° inconnu au recrutement de Tamatave.
― LAITSARA, né en 1896 à Antaratasy (Tananarive, Madagascar), décédé le 26 mars 1917 « à bord du Calédonien (en mer) » (Cause inconnue). Tirailleur de 2e classe, 2e Régiment de tirailleurs malgaches, matricule n° 17.336 au corps, classe 1916, n° inconnu au recrutement de Tamatave.
Marin de l'État décédé à bord du paquebot Calédonien
antérieurement à la perte de ce bâtiment.
antérieurement à la perte de ce bâtiment.
― GUILLEVIC Joseph Marie, né le 11 décembre 1887 à Belz (Morbihan), décédé le 30 mars 1915 étant tombé à la mer à Lorient (– d° –). Matelot de ... classe, 3e Dépôt des équipages de la flotte, inscrit au quartier d'Auray, n° 2.753 ; classe 1907, n° 2.793 au recrutement de Lorient(Acte transcrit à Belz, le 5 avr. 1915).
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: CALEDONIEN - Compagnie des Messageries Maritimes
Bonjour à toutes et à tous,
un autre passager militaire décédé sur le CALÉDONIEN :
MOHAMED ben Salem né vers 1895 à Ouled Aïffa (Algérie (Département d'Alger en 1914)), Soldat de 2ème Classe au 2ème Régiment du génie (Compagnie 19/6) - Disparu en mer le 30/06/1917 (environs 22 Ans) à bord du CALÉDONIEN
Cordialement
Dominique
un autre passager militaire décédé sur le CALÉDONIEN :
MOHAMED ben Salem né vers 1895 à Ouled Aïffa (Algérie (Département d'Alger en 1914)), Soldat de 2ème Classe au 2ème Régiment du génie (Compagnie 19/6) - Disparu en mer le 30/06/1917 (environs 22 Ans) à bord du CALÉDONIEN
Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
CALÉDONIEN ― Paquebot ― Compagnie des Messageries maritimes (1882~1917).
Bonsoir à tous,
□ Par arrêté en date du 22 octobre 1919 (J.O. 14 nov. 1919, p. 12.915), furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier :
Récompenses consécutives à la perte du paquebot Calédonien,
survenue le 30 juin 1917
Témoignage officiel de satisfaction
• Journal officiel du 13 septembre 1917, p. 7.233.

Citations à l’ordre de l’armée
• Journal officiel du 13 septembre 1917, p. 7.233.

Inscriptions à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur
survenue le 30 juin 1917
Témoignage officiel de satisfaction
• Journal officiel du 13 septembre 1917, p. 7.233.

Citations à l’ordre de l’armée
• Journal officiel du 13 septembre 1917, p. 7.233.

Inscriptions à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur
□ Par arrêté en date du 22 octobre 1919 (J.O. 14 nov. 1919, p. 12.915), furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier :

Inscription à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire
□ Par arrêté en date du 21 octobre 1919 (J.O. 4 nov. 1919, p. 12.328), fut inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire :
« Saunier (Scipion), Marseille 787, infirmier du Calédonien. Mort à son poste lors de la destruction de son bâtiment par l’ennemi, le 30 juin 1917, après s'être signalé par son courage et son dévouement. »
« Saunier (Scipion), Marseille 787, infirmier du Calédonien. Mort à son poste lors de la destruction de son bâtiment par l’ennemi, le 30 juin 1917, après s'être signalé par son courage et son dévouement. »
Autres distinctions
• Le Temps, n° 20.512, Lundi 3 septembre 1917, p. 3,
en rubrique « Affaires militaires ~ Marine ».
• Le Temps, n° 20.512, Lundi 3 septembre 1917, p. 3,
en rubrique « Affaires militaires ~ Marine ».
Dernière modification par Rutilius le ven. avr. 07, 2023 11:42 am, modifié 5 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
CALÉDONIEN ― Paquebot ― Compagnie des Messageries maritimes (1882~1917).
Bonsoir à tous,
................................................................................................................................
Service à la mer.
Service à la mer.
10 h. 45 ― Rentré à Port-Saïd. Amarré à bâbord du Jauréguiberry.
Débarqué 158 naufragés du paquebot Calédonien. [...] »
4 h. 00 ― Formation de jour.
4 h. 40 ― Se former.
4 h. 55 ― Commencé les zigzags.
Service ordinaire à la mer aux postes de veille.
4 h. 00. ― Changé la bordée de quart.
Service ordinaire à la mer aux postes de veille.
6 h. 30. ― Branlebas.
5 h. 00. ― Commencé les zigzags.
6 h. 00. ― Cessé les zigzags. Gallieni signale changement de route.
10 h. 30. ― Diverses routes pour entrer dans le chenal de Port-Saïd. Pris le pilote.
Arrivé devant le Jauréguiberry à 11 h. 00. Amarré et débarqué les rescapés. »
(*) Henri Léon Jules Adolphe FOURGEOT.
Les circonstances de la perte du paquebot Calédonien,
survenue le 30 juin 1917.
survenue le 30 juin 1917.
I. ― Documents de bord du torpilleur d’escadre Lansquenet ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Louis Marie Xavier CHARÉZIEUX.
• Journal de bord n° 1/1917 ― 21 mai ~ 3 sept. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 314, p. num. 304.
• Journal de bord n° 1/1917 ― 21 mai ~ 3 sept. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 314, p. num. 304.
« Jeudi 28 juin 1917.
Milo
Milo
................................................................................................................................
12 h. 00 ― Appareillé avec le Thyella pour convoyer les paquebots français Général-Gallieni et Calé-donien. Service à la mer.
Vendredi 29 juin 1917.
Service à la mer.
Samedi 30 juin 1917.
Service à la mer.
10 h. 45 ― Rentré à Port-Saïd. Amarré à bâbord du Jauréguiberry.
Débarqué 158 naufragés du paquebot Calédonien. [...] »
• Journal de navigation n° 5/1917 ― 3 juin ~ 6 juill. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 313, p. num. 801.
« Samedi 30 juin 1917.
Milo ~ Port-Saïd.
................................................................................................................................
Quart de 4 h. à 8 h.
Milo ~ Port-Saïd.
................................................................................................................................
Quart de 4 h. à 8 h.
4 h. 00 ― Formation de jour.
4 h. 40 ― Se former.
4 h. 55 ― Commencé les zigzags.
6 h. 35 ― Calédonien touche une mine (probablement) qui éclate sous son mât de misaine. Le bateau fléchit. 5 minutes après environ, l’avant coule à pic. (*)
L'arrière flotte jusqu'à environ 7 h. 15, heure à laquelle il s’engloutit en crachant beaucoup de vapeur par le couronnement.
De 7 h. à 8 h. 10, Lansquenet et Thyella repêchent les naufragés isolés et ceux embarqués des canots et radeaux. »
________________________________________________________________________________________
(*) Au droit de l’indication de l’heure de l’explosion ― 6 h. 35 ―, est indiquée la position suivante : 31° 44' N. ~ 32° 11' E.
_________________________________________________________________________________________L'arrière flotte jusqu'à environ 7 h. 15, heure à laquelle il s’engloutit en crachant beaucoup de vapeur par le couronnement.
De 7 h. à 8 h. 10, Lansquenet et Thyella repêchent les naufragés isolés et ceux embarqués des canots et radeaux. »
________________________________________________________________________________________
(*) Au droit de l’indication de l’heure de l’explosion ― 6 h. 35 ―, est indiquée la position suivante : 31° 44' N. ~ 32° 11' E.
II. ― Documents de bord du torpilleur auxiliaire Thyella ― alors commandé par le lieutenant de vaisseau Joseph Augustin ADRIEN.
• Journal de bord n° - /1917 ― 3 juin ~ 18 juill. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 484, p. num. 128.
• Journal de bord n° - /1917 ― 3 juin ~ 18 juill. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 484, p. num. 128.
« Le 30 juin 1917.
En mer.
De 0 h. à 4 h.
En mer.
De 0 h. à 4 h.
Service ordinaire à la mer aux postes de veille.
4 h. 00. ― Changé la bordée de quart.
De 4 h. à 8 h.
Service ordinaire à la mer aux postes de veille.
6 h. 30. ― Branlebas.
6 h. 45 ― Explosion à bord du Calédonien son avant coulé. Rappelé aux postes de veille renforcés. Pris toutes les dispositions pour le sauvetage des naufragés sur l’eau. Les embarcations commencent le sau-vetage. Recueilli 223 naufragés et deux noyés.
De 8 h. à 12 h.
8 h. 13. ― Terminé le sauvetage. Route sur Port-Saïd. Service ordinaire à la mer aux postes de veille.
10 h. 15. ― Dîner des tribordais.
11 h. 15. ― Amarré le long du Jauréguiberry. Fait les tentes. Transbordement des naufragés sur le Jauréguiberry. [...] »
• Journal de navigation n° 5 /1917 – 11 juin ~ 2 juill. 1917 – : Service historique de la Défense, Cote SS Y 484, p. num. 254.
10 h. 15. ― Dîner des tribordais.
11 h. 15. ― Amarré le long du Jauréguiberry. Fait les tentes. Transbordement des naufragés sur le Jauréguiberry. [...] »
• Journal de navigation n° 5 /1917 – 11 juin ~ 2 juill. 1917 – : Service historique de la Défense, Cote SS Y 484, p. num. 254.
« Le 30 juin [1917].
De Milo à Port-Saïd.
.................................................................................................................................
Quart de 4 heures à 8 heures.
De Milo à Port-Saïd.
.................................................................................................................................
Quart de 4 heures à 8 heures.
5 h. 00. ― Commencé les zigzags.
6 h. 00. ― Cessé les zigzags. Gallieni signale changement de route.
6 h. 45. ― Le Calédonien saute et, coupé en deux par l’explosion, commence à s’enfoncer. L’avant coule en 3 minutes, arrière en 35 minutes. Manœuvré pour recueillir les naufragés. 223 sont recueillis à bord et deux morts.
L. = 31° 46’ ; G. = 32° 22’. »
L. = 31° 46’ ; G. = 32° 22’. »
Quart de 8 heures à 11 heures.
10 h. 30. ― Diverses routes pour entrer dans le chenal de Port-Saïd. Pris le pilote.
Arrivé devant le Jauréguiberry à 11 h. 00. Amarré et débarqué les rescapés. »
III. ― Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Joseph Augustin ADRIEN (30 juin 1917).
• Torpilleur auxiliaire Thyella, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment : Service historique de la Défense, Cote SS Y 484, p. 118 à 120 [p. num. 378 à 380].
• Torpilleur auxiliaire Thyella, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment : Service historique de la Défense, Cote SS Y 484, p. 118 à 120 [p. num. 378 à 380].
A Monsieur le Contre-amiral commandant supérieur à Port-Saïd.
Je vous rends compte des circonstances dans lesquelles le naufrage du Calédonien s’est produit le 30 juin 1917.
Le Calédonien faisait partie du convoi Général-Gallieni~Calédonien, escorté par le Lansquenet et le Thyella.
J’étais sur la passerelle au moment où l’explosion qui a détruit le Calédonien s’est produite mais n’ai pas vu ce qui s’est passé dans les tout premiers instants.
M. Fourgeot, officier en second (*), qui observait le Calédonien à ce moment, a vu et entendu le phénomène suivant :
1° ― Vu un peu de fumée noire à l’avant du bâtiment ;
2° ― Entendu une explosion sourde et forte ;
3° ― Vu une grosse gerbe de fumée noire par tribord à l’aplomb du mât avant.
4° ― Entendu une seconde explosion bien plus faible que la première.
Les premiers phénomènes se sont produits coup sur coup, le quatrième avec un léger décalage. Les quatre phénomènes se sont produits en moins de 10 secondes.
Il était environ 6 h. 45. La formation du convoi était la suivante au moment de l’explosion : Général-Gallieni en tête, Lansquenet par bâbord à lui, Calédonien à 600 m environ derrière le Gallieni et légèrement déboîté sur la droite, Thyella à 500 m par tribord du Calédonien et un peu sur l’avant de son travers.
Dès que j’ai connu l’explosion, c’est-à-dire moins de 10 secondes après qu’elle s’était produite, je suis venu en grand sur bâbord et suis passé à contre bord du Calédonien, à 100 m environ, par bâbord de lui ; l’avant était presque au ras de l’eau, la muraille tribord du bâtiment était déjà fendue verticalement. Manifestement, le bateau était coupé en deux en dessous. A bord du Thyella à ce moment, toutes les pièces de tribord étaient armées, les grenades prêtes à être mouillées. A partir de ce moment, ne constatant sur le Calédonien aucun signe d’affolement, ne voyant personne se jeter à l’eau, je concentrai toute la veille du bord pour chercher à découvrir le sous-marin possible ou le sillage de la torpille. Le temps étais très calme. Je puis ainsi faire un demi-tour complet par bâbord du Calédonien et assez loin de lui et ne découvris rien de suspect.
Ma route m’amena à élonger de près le bâtiment par bâbord ; de nombreux radeaux, une ou deux embarcations étaient déjà à l’eau ; l’avant du bâtiment n’existait plus. L’arrière flottait très franchement, presque dans ses lignes. Je hélai divers groupes, soit des embarcations, soit même à bord ; personne ne put m’indiquer si un sillage de torpille avait été vu. N’ayant rien vu moi-même, je me dirigeai vers les isolés et mit deux embarcations à la mer pour sauver les personnes qui se trouvaient à l’eau – elles étaient en petit nombre. Stoppé au milieu des épaves ; sauvé en leur jetant des bouts 99 hommes qui se trouvaient à proximité, recueilli le personnel de plusieurs radeaux et embarcations du Calédonien et embarcations des torpilleurs.
Vers 7 h. 25, ce qui reste du Calédonien s’incline brusquement sur l’avant – inclinaison de 40° environ. L’extrême arrière éclate, un fort jet d’eau en sort, et très rapidement l’épave coule. Terminé le sauvetage à 8 h. 13 sur signal du Lansquenet qui, de son côté, avait fait des manœuvres analogues ; hissé les embarcations et fait route sur Port-Saïd.
Le point du sinistre d’après l’estime reconstituée après l’atterrissage est L. 31° 46’ N. ~ 32° 22’ E.
Le nombre des hommes sauvés par le Thyella est 223 (pointage fait au débarquement), dont une vingtaine de blessés, un seul paraissant grave. Il faut ajouter à ce nombre deux hommes, dont l’un n’a donné à aucun moment aucun signe de vie et dont l’autre est mort très rapidement.
Autant que j’ai pu m’en rendre compte, tous les hommes sauvés par le Thyella étaient munis d’engins de sauvetage. J’ai fait distribuer du café chaud à ceux d’entre eux qui paraissaient en avoir le plus besoin (50 litres environ, un gros morceau de pain à tous). Quelques hommes ont donné des vêtements aux rescapés les plus démunis.
A l’arrivée à Port-Saïd vers 11 heures, j’ai transbordé tous les sauvés et les deux victimes à bord du Jauréguiberry.
Signé : Adrien. »
_________________________________________________________________________________________Le Calédonien faisait partie du convoi Général-Gallieni~Calédonien, escorté par le Lansquenet et le Thyella.
J’étais sur la passerelle au moment où l’explosion qui a détruit le Calédonien s’est produite mais n’ai pas vu ce qui s’est passé dans les tout premiers instants.
M. Fourgeot, officier en second (*), qui observait le Calédonien à ce moment, a vu et entendu le phénomène suivant :
1° ― Vu un peu de fumée noire à l’avant du bâtiment ;
2° ― Entendu une explosion sourde et forte ;
3° ― Vu une grosse gerbe de fumée noire par tribord à l’aplomb du mât avant.
4° ― Entendu une seconde explosion bien plus faible que la première.
Les premiers phénomènes se sont produits coup sur coup, le quatrième avec un léger décalage. Les quatre phénomènes se sont produits en moins de 10 secondes.
Il était environ 6 h. 45. La formation du convoi était la suivante au moment de l’explosion : Général-Gallieni en tête, Lansquenet par bâbord à lui, Calédonien à 600 m environ derrière le Gallieni et légèrement déboîté sur la droite, Thyella à 500 m par tribord du Calédonien et un peu sur l’avant de son travers.
Dès que j’ai connu l’explosion, c’est-à-dire moins de 10 secondes après qu’elle s’était produite, je suis venu en grand sur bâbord et suis passé à contre bord du Calédonien, à 100 m environ, par bâbord de lui ; l’avant était presque au ras de l’eau, la muraille tribord du bâtiment était déjà fendue verticalement. Manifestement, le bateau était coupé en deux en dessous. A bord du Thyella à ce moment, toutes les pièces de tribord étaient armées, les grenades prêtes à être mouillées. A partir de ce moment, ne constatant sur le Calédonien aucun signe d’affolement, ne voyant personne se jeter à l’eau, je concentrai toute la veille du bord pour chercher à découvrir le sous-marin possible ou le sillage de la torpille. Le temps étais très calme. Je puis ainsi faire un demi-tour complet par bâbord du Calédonien et assez loin de lui et ne découvris rien de suspect.
Ma route m’amena à élonger de près le bâtiment par bâbord ; de nombreux radeaux, une ou deux embarcations étaient déjà à l’eau ; l’avant du bâtiment n’existait plus. L’arrière flottait très franchement, presque dans ses lignes. Je hélai divers groupes, soit des embarcations, soit même à bord ; personne ne put m’indiquer si un sillage de torpille avait été vu. N’ayant rien vu moi-même, je me dirigeai vers les isolés et mit deux embarcations à la mer pour sauver les personnes qui se trouvaient à l’eau – elles étaient en petit nombre. Stoppé au milieu des épaves ; sauvé en leur jetant des bouts 99 hommes qui se trouvaient à proximité, recueilli le personnel de plusieurs radeaux et embarcations du Calédonien et embarcations des torpilleurs.
Vers 7 h. 25, ce qui reste du Calédonien s’incline brusquement sur l’avant – inclinaison de 40° environ. L’extrême arrière éclate, un fort jet d’eau en sort, et très rapidement l’épave coule. Terminé le sauvetage à 8 h. 13 sur signal du Lansquenet qui, de son côté, avait fait des manœuvres analogues ; hissé les embarcations et fait route sur Port-Saïd.
Le point du sinistre d’après l’estime reconstituée après l’atterrissage est L. 31° 46’ N. ~ 32° 22’ E.
Le nombre des hommes sauvés par le Thyella est 223 (pointage fait au débarquement), dont une vingtaine de blessés, un seul paraissant grave. Il faut ajouter à ce nombre deux hommes, dont l’un n’a donné à aucun moment aucun signe de vie et dont l’autre est mort très rapidement.
Autant que j’ai pu m’en rendre compte, tous les hommes sauvés par le Thyella étaient munis d’engins de sauvetage. J’ai fait distribuer du café chaud à ceux d’entre eux qui paraissaient en avoir le plus besoin (50 litres environ, un gros morceau de pain à tous). Quelques hommes ont donné des vêtements aux rescapés les plus démunis.
A l’arrivée à Port-Saïd vers 11 heures, j’ai transbordé tous les sauvés et les deux victimes à bord du Jauréguiberry.
Signé : Adrien. »
(*) Henri Léon Jules Adolphe FOURGEOT.
Dernière modification par Rutilius le ven. avr. 07, 2023 11:06 am, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: CALEDONIEN - Compagnie des Messageries Maritimes
bonjourBonsoir à tous
Un soldat originaire d'Egypte disparu avec le Calédonien
Sirven Albert Pierre Julien, caporal fourrier au 176°régiment d'infanterie ,né le 13 novembre 1887 à Port t...ik , Egypte
Amicalement
Corinne
Albert SIRVEN, frere de ma grand mère Fanny épouse Pierre TAXIS, elle a disparue avec son frère lors de ce torpillage. Son marie Pierre a été rescapé car il était resté sur le pont alors que les autres rejoignaient les cabines.
Avez vous d'autres information sur cette famille SIRVEN-TAXIS ?
d'avance merci
claude
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