YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

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Terraillon Marc
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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

La fiche est en ligne et sera prochainement mise à jour

http://www.navires-14-18.com/fichiers/Y ... _MM_V4.pdf

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
olivier 12
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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une autre belle vue du YARRA à l'appontement des Messageries Maritimes
à Bennelong Point (Sydney - Nouvelles Galles du Sud)

Image

(Source Picture Australia)

Cdlt
olivier
Rutilius
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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


■ Observations (compléments) :

― Octobre 1915 : Achemine jusqu’à Marseille tout ou partie des équipages :

● du cargo charbonnier Ravitailleur, torpillé le 17 septembre 1915 à 145 milles dans le S. 38 E. du cap Matapan par l’U-35 (Korvettenkapitän Waldemar Kophamel) ;

● du cargo anglais Haydn, arraisonné le 29 septembre 1915 à 80 milles dans le S. x E. ½ E. de l’île de Gavdo (Crète), puis coulé par l’ U-39 (Kapitänleutnant Walter Forstmann) (uboat.net) ;

● de la Sainte-Marguerite, arraisonnée le 2 octobre 1915 à environ 20 milles dans le S.-W. de l’île de Cythère, puis coulée au canon par l’U-33 (Kapitänleutnant Konrad Gansser), à 40 milles dans le sud du cap Matapan ;

● du cargo charbonnier anglais Scawby, coulé le 6 octobre 1915 à 220 milles dans l’Est de Malte (35° 40’ N. et 18° 45’ E.) par le même U-33 (uboat.net) ;

● du cargo anglais Silverash, coulé le 6 octobre 1915 à 184 milles dans l’Est de Malte (35° 40’ N. et 18° 17’ E.) par le même U-33 (uboat.net).


L’Ouest-Éclair, – éd. de Caen –, n° 5.966, Lundi 18 octobre 1915, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes » :


« Le Yarra ramène de nombreux rescapés

MARSEILLE, 17 octobre. ― A bord du paquebot Yarra, des Messageries maritimes, arrivé à Marseille, se trouvaient le capitaine Le Calvez, quatre officiers, et une partie de l’équipage du vapeur français Sainte-Marguerite ; le capitaine, les officiers et l’équipage du navire Ravitailleur ; le capitaine, les officiers et l’équipage du navire anglais Haydn ; le capitaine, les officiers et l’équipage du navire anglais Silkiash [lire : Silverash] et le capitaine, les officiers et l’équipage du navire anglais Seawly [lire : Scawby] .
Dès leur débarquement, les officiers et marins des trois navires anglais torpillés se sont rendus au consulat de Grande-Bretagne. »
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Rutilius
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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

■ Un ouvrier annamite décédé à bord du paquebot-poste Yarra :

― VUONG VAN GUYEN, né en 1893 à Nam Dinh (Tonkin) et y domicilié, décédé le 5 décembre 1915 « à bord du vapeur Yarra » (Cause inconnue), Ouvrier annamite, 4e Régiment d’artillerie coloniale, Matricule n° 1.402.

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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

■ Historique (complément) :

― 15 novembre ~ 8 décembre 1916 : Immobilisé à la Pointe des Galets, à La Réunion, faute de main-d’œuvre locale pour assurer son déchargement et son chargement.

Le Temps, n° 20.304, Mercredi 7 février 1917, p. 3.


Image
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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,

Début Janvier 1915, le Yarra était commandé par le commandant Schwab, selon un avis relatif aux bâtiments attendus ou en partance, publié dans la Dépêche malgache du Samedi 2 janvier 1915 (n° 10, p. 2) par l’agent général O. Clarke, qui représentait alors les intérêts de la Compagnie des Messageries maritimes à Tamatave.

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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


■ Observations (compléments) :

29 mai 1917 : Torpillé par le sous marin UC-74 (Kapitänleutnant Wilhelm Marschall).

Le Yarra avait appareillé de Port-Saïd à destination de Marseille le Dimanche 27 mai 1917, à 17 h 20, en convoi avec l’Océanien et l’Imperator-Nicolas II. Ces bâtiments étaient protégés par le contre-torpilleur Arbalète, le dragueur-canonnière Dédaigneuse et le sloop anglais Lily. Le Mardi 29 mai suivant, à 18 h 40 – heure du fuseau oriental de la Méditerranée –, il fut torpillé à bâbord, par 35° 40’ de latitude Nord et 25° 53’ de longitude Est – point réel –, puis coula par l’avant à 19 h 00. 110 rescapés furent recueillis par l’Arbalète et environ 150 par la Dédaigneuse, qui les remirent le 30, à 5 h, au croiseur la Foudre, qui se trouvait alors au mouillage de Skala, près de l’Île de Milo (Grèce) ; d’autres, en nombre indéterminé, le furent par la Lily, mais également par un patrouilleur anglais arrivé sur les lieux vers 19 h 30. Au total, 653 naufragés furent accueillis à bord de la Foudre. Ceux valides furent transféré le même jour à bord du paquebot Plata par le dragueur Rateau, afin d’être redirigés vers Marseille.

Parmi les victimes recensées, certaines décédèrent après avoir été recueillies par l’un des deux bâtiments convoyeurs ou le patrouilleur anglais venu leur prêter aide. Il en fut notamment ainsi de Paul Henry Herman, qui succomba à une congestion une demie heure seulement après avoir été sauvé par l’Arbalète, et de Jules Damour, vraisemblablement décédé à bord de la Foudre. De même, le 30 mai, expira à bord de ce bâtiment un passager de marque, M. Dessaigne, procureur général de la République à Madagascar.


SOURCES


I. – Torpilleur d’escadre Arbalète – alors commandé par le capitaine de frégate Monaque –, Journal de navigation n° 2 / 1917 – 28 avr. / 9 juin 1917 – : Service historique de défense, S.G.A. « Mémoire es hommes », Cote SS Y 35, p. num. 1249 à 1254.

« Dimanche 27 mai 1917.

De l’appareillage à 18 heures.

17 h 20 – Appareillage de Port-Saïd pour convoyer l’Océanien, le Yarra et l’Imperator-Nicolas II (Arbalète, Dédaigneuse et sloop anglais Lily assurant la protection du convoi).

17 h 48 – Doublé les bouées du canal ; suivi le chenal de sécurité en tête du convoi.

.............................................................................................................................................

Mardi 29 mai 1917.

.............................................................................................................................................

De 18 h à 20 h 30.

18 h 00 – Continué la route en lacets devant le convoi en diminuant légèrement de vitesse pour être à bonne distance à la tombée de la nuit.

18 h 40 – A 18 h 40 (Heure du fuseau oriental), le Yarra est torpillé par bâbord ; mis le cap dessus à 17 nœuds ; rappelé aux postes de combat ; disposé toutes les embarcations et engins de sauvetage.


[En marge : « Point réel du torpillage du Yarra : 35° 40’ Lat. Nord / 25° 53’ Long. Est. »]

18 h 47 – Stoppé à tribord du Yarra ; amené et envoyé toutes les embarcations pour recueillir les survivants non embarqués sur les radeaux. L’Arbalète se tient à 50 ou 60 mètres du Yarra qui s’enfonce de plus en plus et pique du nez complètement ; à 19 heures, coule en faisant une explosion. Aussitôt le Yarra coulé, manœuvré pour recueillir les survivants réfugiés sur les radeaux le plus sous le vent. La Dédaigneuse, le sloop anglais Lily en font autant de leur côté, ainsi qu’un grand patrouilleur anglais qui arrive sur les lieux vers 19 h 30. Nos embarcations font plusieurs voyages et 110 naufragés ont pu être recueillis à bord de l’Arbalète.

[En marge : « P.V.+Le soldat HERMAN (Paul) originaire de La Réunion est décédé à bord des suites d’une congestion ½ heure après avoir été recueilli, malgré les nombreux soins qui lui ont été prodigués. »] (*)

20 h 10 – Fait route à 15 noeuds vers Milo après s’être assuré que tous les survivants étaient en sûreté.

De 20 h 00 à 24 h 00.

21 h 20 – Aperçu le Pierrier et la Hache venant au S.-E. Continué la route, ayant le sloop anglais Lily devant nous et la canonnière Dédaigneuse par bâbord arrière.

22 h 15 – Aperçu le feu de Santorin dans le Nord.


[En marge : « 21 h 00 – Dédaigneuse à Arbalète : " J’ai environ 150 personnes à bord.". »]


Mercredi 30 mai 1917.

De 0 h à 4 h 00.

0 h 00 – Route sur Milo.

1 h 44 – Suivi les feux de Santorin et de Paxiniado.

De 4 h 00 à 8 h 00.

4 h 00 – Route pour rentrer à Milo au delà des fonds de 100 brasses.

4 h 15 – Aperçu l’Océanien et l’Imperator qui prennent poste derrière nous.

5 h 00 – Accosté à tribord de la Foudre pour débarquer les rescapés.

5 h 40 – Débarquement terminé ; quitté la Foudre.

5 h 50 – Mouillé tribord par 15 m de fond.

6 h 00 – Appareillé et accosté le Yunnan pour charbonner.
»
___________________________________________________________________________

(*) HERMAN [ou HERMANN] Paul Henry, né le 21 août 1892 à Saint-Pierre (Île de la Réunion) et domicilié à Terre-Sainte (Île de la Réunion), décédé le 29 mai 1917 à bord de l’Arbalète, Soldat de 2e classe, Bataillon d’infanterie coloniale de l’Emyrne, Matricule n° 02.568, classe 1912, n° 928 au recrutement de la Réunion.



II. – Croiseur la Foudre – alors commandé par le capitaine de frégate Jochaux du Plessis –, Journal de bord n° 33 / 1917 – 6 mai / 6 juin 1917 – : Service historique de défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 222, p. num. 174 et 175.


« Journée du 29 mai 1917.
Mouillage de Skala – Île de Milo.


P.M.Arbalète accoste à tribord pour débarquer les rescapés du Yarra. Nombre embarqué à bord : 653 rescapés.
»


« Journée du 30 mai 1917.
Mouillage de Skala – Île de Milo.

15 h 30 – Canot major. Débarquement des rescapés du Yarra sur la Plata par le Rateau.
»


Annotations figurant en troisième de couverture du Journal de bord

« +DESSAIGNE, procureur général de Madagascar, le 30 mai. »

« + – 3 tirailleurs malgaches, le 31 mai.
»



III. – Presse.


Le Tamatave – éd. de la guerre –, n° 467, Mercredi 6 juin 1917, p. 1.

Télégramme Officiel n° 167

Tananarive, le 4 Juin 1917.
GOUVERNEUR GÉNÉRAL à toutes Circonscriptions.

Vous avise en vous priant informer public que d’après un câblogramme reçu du Consul de France à Aden, le paquebot " YARRA ", qui avait quitté Tamatave le 8 Mai et Diégo le 11 Mai, aurait été torpillé et coulé en Méditerranée le 29 à minuit. Les passagers, l’équipage et les effectifs à bord ont été recueillis et sont en sûreté ; quelques chauffeurs arabes manquent encore et ont pu être recueillis par un autre navire. Service des Postes donne instructions au sujet renseignements à fournir en ce qui concerne courrier qui était à bord " YARRA ".

GARBIT.
__________

D'un autre coté un avis de la Poste fait connaître que les mandats perdus dans le " YARRA " seront remboursés après les cinq mois réglementaires.



Le Tamatave – éd. de la guerre –, n° 470, Samedi 16 juin 1917, p. 1.

Télégramme Officiel n° 290

Tananarive, le 14 Juin 1917.
GOUVERNEUR GÉNÉRAL à toutes Circonscriptions


Suite à 267. — Vous prie porter connaissance population communiqué ci-après : « Le Gouverneur Général a regret confirmer au public que suivant câblogramme officiel Ministre Colonies du 11 Juin, paquebot " YARRA " a été torpillé 29 Mai, en Méditerranée. Il a la douleur faire connaître que M. l’Avocat Général Dessaigne est décédé et a été inhumé à Milo. Autres victimes provenant Madagascar et Réunion sont quatre soldats disparus Adam de Villiers, Édouard Amélin, Joseph Fautron, Marie Fabien Camille. Sont en outre décédés et ont été enterrés à Milo soldats Damour Pierre et Herman Paul. Autres passagers rescapés sont arrivés Marseille par vapeur " PLATA ". Courrier se trouvant à bord " OCÉANIEN ", " EL-KANTARA ", " CRIMÉE " n'avait pas été transbordé sur " YARRA ", dont partie des sacs de correspondance et chargements ont pu être sauvés. »


Le Tamatave – éd. de la guerre –, n° 484, Mercredi 8 août 1917, p. 1.

Le torpillage du paquebot " Yarra "

Le 29 mai 1917, le paquebot " Yarra ", des
Messageries maritimes, qui faisait partie d’un convoi, était torpillé à 18 h. 40. Grâce aux dispositions de sauvetage qui avaient été prises antérieurement, grâce au dévouement de chacun, il y eut peu de victimes. C'est pourquoi le ministre de la Marine vient de citer à l'ordre de l'armée : le lieutenant de vaisseau Tiville, le contrôleur des services postaux Frelupt (*) ; à l'ordre de la division : le capitaine au long cours Le Flahec, le deuxième mécanicien Tercy, le maître d'hôtel Labrousse ; à l'ordre de la brigade : le chef mécanicien Gahaud [lire : Galand], le garçon Arnaud, la femme de chambre Marie Pons ; à l'ordre du régiment ; le premier lieutenant Sache, le deuxième lieutenant Domestici, les télégraphiste Driller et Feracci.
Enfin, le ministre donne au paquebot " Yarra " un témoignage officiel de satisfaction
« pour l'attitude disciplinée et dévouée de son équipage ».
___________________________________________________________________________

(*) Jean Guillaume FRELUPT, Contrôleur des Services maritimes postaux à Marseille, né le 15 mai 1855 à Blesle (Haute-Loire). Fils d’André, facteur rural, et de Suzanne FRANCON. Chevalier de la Légion d’honneur (D. 10 nov. 1917), pour prendre rang du 3 janvier 1918.

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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

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Bonsoir à tous,

Victimes du naufrage du paquebot-poste Yarra, survenu le 29 mai 1917

(Liste partielle : 8 noms)

■ Passagers militaires.

― ADAM DE VILLIERS Marie Charles Jacques Édouard, né le 15 juin 1898 à Sainte-Rose (Île de La Réunion), mort le 29 mai 1917, « péri en mer pendant le naufrage du Yarra », Soldat de 2e classe, 24e Régiment d’infanterie coloniale, Matricule n° 267, classe 1918, n° 24/12.517 au recrutement de La Réunion (Jug. Trib. Marseille, 17 déc. 1919, transcrit à Marseille, le 7 févr. 1920).

― AMELIN Joseph Emmanuel, né le 16 juin 1888 à Saint-Denis (Île de La Réunion), décédé le 29 mai 1917, « par suite du naufrage du Yarra », Soldat de 2e classe, Dépôt des isolés coloniaux de Marseille, Matricule n° O.R. 6.734, classe 1908, n° 2.348 au recrutement de La Réunion.

― DAMOUR Jules, né le 28 avril 1893 à Saint-Denis-de-La Réunion (Île de La Réunion), mort le 29 mai 1917 « en mer à la suite du torpillage du paquebot Yarra en Méditerranée », Soldat de 2e classe, Bataillon d’infanterie coloniale de Diégo-Suarez, Matricule n° 348, classe 1913, n° inconnu au recrutement de Diégo-Suarez. Inhumé à Milo (Grèce).

― FABIEN Camille Étienne, dit Albert, né le 25 juin 1884 à Saint-Benoît (Île de La Réunion), mort le 29 mai 1917 « [lors du] naufrage du Yarra », Soldat de 2e classe, Dépôt des isolés coloniaux, Matricule n° 05.874, classe 1904, n° 1.333 au recrutement de La Réunion (Jug. Trib. Marseille, 17 déc. 1919, transcrit à Marseille, le 7 févr. 1920).


HERMAN [ou HERMANN] Paul Henry, né le 21 août 1892 à Saint-Pierre (Île de la Réunion) et domicilié à Terre-Sainte (Île de la Réunion), décédé le 29 mai 1917 à bord de l’Arbalète, Soldat de 2e classe, Bataillon d’infanterie coloniale de l’Emyrne, Matricule n° 02.568, classe 1912, n° 928 au recrutement de la Réunion. Inhumé à Milo (Grèce).

― RANAIVO, né vers 1896 à Ampahinasino (Madagascar), mort le 29 mai 1917 « [lors du] torpillage du Yarra », Soldat de 2e classe, 1er Bataillon de tirailleurs malgaches, Matricule, classe, n° et lieu de recrutement inconnus.

― SAUTRON Marie Joseph Raymond, né le 2 mai 1895 à Saint-Denis-de-La Réunion (Île de La Réunion) et y domicilié, mort le 29 mai 1917 « [lors du] naufrage du Yarra », Soldat de 2e classe, Dépôt des isolés coloniaux, Matricule n° 1.435, classe 1915, n° 511 au recrutement de La Réunion (Jug. Trib. Marseille, 17 déc. 1919, transcrit à Marseille, le 7 févr. 1920).

■ Passager civil.

DESSAIGNE ..., Procureur général de Madagascar, décédé le 30 mai 1917 à bord du croiseur la Foudre. Inhumé à Milo (Grèce).

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olivier 12
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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un petit complément sur le torpillage du YARRA.

Liste d’équipage


Image
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Rapport du capitaine

Quitté Port Saïd le 27 Mai 1917 à 18h00 avec 691 personnes à bord, dont 150 à l’équipage.

Chargement de 1900 tonnes comportant :
- 400 fûts de rhum
- 1700 sacs de sucre de La Réunion
- 7000 sacs de graphite
- 1400 paquets de peaux vertes
- 1400 balles de raphia
- 4000 caisses de conserves
- 200 caisses de vanille
- Café, corindon et divers embarqué à Tamatave.

Convoi composé de OCEANIEN (Messageries Maritimes), IMPERATOR NICOLAS II (vapeur russe) et YARRA, escortés par torpilleurs français ARBALETE et DEDAIGNEUSE et le sloop anglais LILY, dans la formation suivante :

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Vitesse prévue au départ, 11 nœuds, mais pour une raison inconnue, cette vitesse est rapidement tombée à 8 nœuds.

Le 29 Mai à 18h40, par 35°40 N et 25°53 E, YARRA reçoit une torpille dans la soute à charbon bâbord avant.

Voici la trajectoire de la torpille vue par LILY d’une part, et par les matelots du YARRA Toussaint Prianni et Louis Guillerme ainsi que le cuisinier Fernand Roman d’autre part.

Image

Choc très violent. Sur la passerelle, tout est brisé. Les compas sont projetés en l’air. Le canot 2 est écrasé et son bossoir arraché.Une grande gerbe d’eau s’abat sur le pont et une épaisse fumée noire empêche de respirer. Le second capitaine, qui était de quart, a donné l’ordre de stopper la machine quand je suis arrivé à la passerelle supérieure. Monsieur Sache et Monsieur Domestici, lieutenants, se mettent ausssitôt à ma disposition et je les envoie aux embarcations. Sifflé un coup très long comme signal d’alarme et appelé aux postes d’abandon, la violence du choc laissant prévoir un naufrage rapide.
Monsieur Galand, chef mécanicien, vient me prévenir que les machines sont rapidement envahies et que l’on ne peut plus manœuvrer la machine. Le navire continue à avancer sur son erre.
Envoyé un signal de détresse par télégraphie.

L’ordre d’abandon est exécuté avec calme et sang froid par tout l’équipage et les passagers qui ont été entraînés à gagner rapidement leurs postes. Je signale que grâce à l’initiative et à l’énergie de Monsieur Albert Carron, lieutenant de cavalerie commandant les troupes du bord, la plus grande discipline n’a cessé de régner.

De la passerelle, j’assiste à l’embarquement des passagers et à la mise à l’eau des radeaux. YARRA continue doucement sa route, laissant dans son sillage une file d’embarcations et de radeaux avec leur précieux chargement. Je fais une ronde sur l’avant du navire qui est désert, puis sur l’arrière où je trouve Monsieur Le Flahec, 2e capitaine. Il a dirigé toute l’évacuation et m’informe qu’il ne reste personne.
L’eau couvre le pont avant, mais le navire reste droit. Nous décidons de le quitter.
Je jette à la mer le sac plombé des documents secrets et ne prends que le journal de bord et les listes équipage et passagers. Je m’assied sur la lisse et me laisse glisser à l’eau. Quelques personnes se tenant le long du bord, je leur crie de s’éloigner pour ne pas être englouties avec le navire.
Arrivé par le travers du grand mât, je vois des tirailleurs malgaches qui s’accrochent aux porte-haubans et ne veulent pas les lâcher, ainsi qu’une fillette que je ne peux secourir. Elle est récupérée par un canot de l’ARBALETE.
A hauteur du salon des premières, je vois à ma grande stupéfaction le contrôleur des postes Frelupt et le maître d’hôtel Labrousse qui sont encore sur le pont alors que je les croyais dans leur canot. Par un grand acte de courage, qui aurait pu leur coûter la vie, ils ont sauvé les trois sacs de valeurs qui étaient dans la cabine des postes et réussissent à les passer au canot de l’ARBALETE. Je leur crie de sauter à la mer, car le navire coulait.
Quand je fus à 15 m de l’arrière, je vis l’hélice sortir de l’eau. Le bâtiment s’enfonçait lentement lorsque retentit une violente explosion due, soit à la compression de l’air, soit aux obus placés sous les caisses du pont. Le navire disparut d’un seul coup. Il était 19h00.

Je fus recueilli par le youyou de l’ARBALETE. Nous fîmes route sur Milo où nous arrivâmes dans la matinée du 30 Mai.

Tous les naufragés recueillis par les convoyeurs ont été transportés sur FOUDRE, sauf 4 soldats créoles et 20 tirailleurs malgaches portés manquants. Mais une dépêche m’a informé qu’un sloop anglais avait remis 24 naufragés du YARRA à un torpilleur français qui les a débarqués à Port Saïd.

Quatre hommes, dont l’avocat général Dessaigne (nota : qui effectuait le voyage avec son épouse et sa fille) sont décédés sur FOUDRE.
Huit chauffeurs arabes, qui étaient de quart dans la chaufferie, ont été tués par l’explosion de la torpille selon le chef mécanicien.
Cela fait donc 12 victimes et j’attribue la faiblesse de ces pertes à l’ordre qui a régné pendant l’évacuation et à l’entraînement fait tous les jours et, surtout, au dévouement et aux manœuvres admirables des convoyeurs ARBALETE et DEDAIGNEUSE, ainsi qu’au sloop LILY dont le commandant et l’équipage sont au dessus de tout éloge.
Ils ont accompli des prodiges de courage, courtisant la mort avec dédain, pour sauver tout le monde.

Liste des victimes


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Récompenses


Citation à l’Ordre de l’Armée


TIVOLLE Marius Capitaine Inscrit à Saint Tropez

Grâce à l’ordre et à la discipline qu’il a su faire régner à son bord, est parvenu à sauver son équipage et tous ses passagers lors du torpillage de son bâtiment.
N’a quitté son bord qu’après avoir été prévenu qu’il ne restait plus personne et s’être assuré que les opérations de sauvetage étaient complètement achevées.

FRELUPT Jean Guillaume Contrôleur des postes

A fait preuve du plus grand esprit de devoir et du plus grand sang froid lors du torpillage, en descendant à trois reprises dans sa cabine pour sauver les sacs de valeurs recommandées.

Citation à l’Ordre de la Division


LE FLAHEC Auguste 2e capitaine inscrit à Lannion

A fait preuve de beaucoup de calme et de sang froid au moment de l’explosion en répartissant dans les autres canots le personnel de son embarcation détruite et en dirigeant tout le sauvetage. A quitté le bord avec le capitaine après s’être assuré qu’il ne restait plus personne.

TERCY Barthélémy 2e mécanicien inscrit à Marseille

A fait preuve du plus grand sang froid au moment de l’explosion, renonçant à prendre place dans son embarcation qu’il venait d’aider à mettre à l’eau et qu’il avait peur de surcharger. A contribué au sauvetage d’une passagère et a soutenu dans l’eau un garçon du bord qu’il a sauvé.
(nota : il s’agissait du garçon Charles Domendietti qui ne savait probablement pas nager)

LABROUSSE Jean Maître d’hôtel inscrit à Marseille

A fait preuve d’un grand courage en restant un des derniers à bord, coopérant avec le contrôleur des postes au sauvetage des valeurs en cours de transport et prêtant son assistance à une passagère en danger de se noyer.

Citation à l’Ordre de la Brigade


GALAND Léon Chef mécanicien inscrit à Toulon

Est descendu dans sa machine au moment de l’explosion et a réussi à la stopper. A fait preuve de calme et de sang froid en aidant au sauvetage et en ne quittant le bord que dans les derniers.

ARNAUD Pierre Garçon inscrit à La Ciotat

A fait preuve de calme et de sang froid en coopérant à amener un canot à la place d’un homme blessé. A refusé d’y prendre place pour ne pas compromettre la sécurité de ceux qui s’y trouvaient déjà en trop grand nombre.

PONS Marie Femme de chambre

A fait preuve de beaucoup de courage et de sang froid en maintenant l’ordre parmi les passagères de son embarcation et en les encourageant par son exemple.

DRILLET François
Télégraphiste inscrit à Paimpol
FERRACCI Dominique Télégraphiste inscrit à Marseille

Ont fait preuve du plus grand sang froid en exécutant avec calme les signaux d’alarme et en se tenant en relation avec le capitaine pour être prêts à exécuter les signaux. N’ont quitté le poste qu’après en avoir reçu l’ordre du capitaine.

Témoignage de satisfaction du Ministre

SACHE Auguste 1er lieutenant inscrit à Marseille
DOMESTICI Pierre 2e lieutenant inscrit à Marseille

Ont secondé avec beaucoup de zèle leur commandant et leur second dans les opérations de sauvetage. Sont revenus à plusieurs reprises sur les lieux du naufrage avec leur embarcation pour récupérer le maximum de naufragés.

Officiers, équipage et passagers du YARRA


Ont facilité les opérations de sauvetage grâce à l’ordre et au calme qui n’ont cessé de régner à bord et ont permis ainsi de sauver l’équipage et tous les passagers.

Le sous-marin attaquant

C’était donc l’ UC 74 du KL Wilhelm MARSCHALL.

Wilhelm Marschall recevra les plus hautes distinctions allemandes et turques et fera par la suite une brillante carrière dans la marine de son pays. Il deviendra amiral. Il est décédé le 20 Mars 1976 à Mölln (Schleswig-Holstein).

Voici un lien sur ce commandant

http://www.uboat.net/wwi/men/commanders/195.html

Nota pour Yves et le site uboat.net : le commandant du YARRA au moment de son torpillage n’était plus le CLC Schwab mais bien le CLC Marius Tivolle.

Cdlt
olivier
NIALA
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Re: YARRA - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par NIALA »

Bonjour,
Les convoyeur du Yarra étaient: le contre-torpilleur Arbalète; la canonnière Dédaigneuse et le sloop britannique Lily; les deux premiers ayant leur entrée sur le Forum; je n'y reviendrais pas; Le sloop britannique Lily appartenait au Type Acacia,entré en service en 1915;un des nombreux "flowers", il survécu à la guerre puisqu'il fut condamné en 1930. La silhouette est semblable à notre type Aldébaran ayant la même origine.

Cordialement

Alain
Cordialement

Alain
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