Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

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laurent provost
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Re: Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

Message par laurent provost »

Bonjour,
Aujourd'hui, on va découvrir combien et comment les arrières percevaient la charge de la Guerre au travers de deux épisodes.
Comme pour Bigottini, et Angicourt, le problème des lits 'd&val , comme le jargon actuel le dit, se pose de maniere accrue. Berck en effet servait au traitement des enfants tuberculeux , la suite ci dessous.
Le 26 Mai 1917

Le préfet de la seine à M. le ministre de la Guerre.

Dès le début des hostilités, quatre cent vingt lits de l'hôpital de Berck sur Mer, appartenant à la Ville de Paris et spécialement réservé aux enfants parisiens atteints de tuberculose osseuses ou ganglionnaire, furent affectés aux blessés militaires. A berck comme à Paris- principalement pendant la bataille de l'Yser, l'Assistance Publique parisienne a largement dispensé à nos soldats des soins éclairés et assidus.
Mais, avec la durée croissante des hostilités, l'hospitalisation des enfants tuberculeux se ralentit et devient plus difficile, du fait de cette occupation partielle de l'hôpital de Berck . On peut avancer que depuis deux ans et demi, près de deux mille enfants parisiens ont été ainsi privé du traitement approprié à leur cas.
Demeurés dans leurs familles,à Paris, ces petits enfants constituent un danger permanent de contagion, puisque d'une manière très générale, leur tuberculose est une tuberculose ouverte et purulente.
Dans sa séance du _ mars dernier, le conseil de surveillance de l'Assistance Publique s'est ému de cette situation et , à l'unanimité, il a été émis le voeu que les lits de l'hôpital de Berck affectés à des blessés militaires fussent rendus, le plus tôt possible, à leur destination primitive.
J'ai l'honneur de vous soumettre ce voeu, monsieur le ministre, en l'appuyant auprès de vous et en vous demandant de vouloir bien le réaliser
Je me permets, d'ailleurs , d'observer que l'hôpital de Berck se trouve actuellement dans la zone d'occupation de l'armée anglaise, qui passe pour être très abondamment pourvue de formations sanitaire. Il n'y aurait, sans doute, aucun inconvénient à ce que les blessés militaires de l'hôpital de Berck fussent évacués sur un autre établissement.
Contrairement à Bigottini, le sous secrétaire va faire un effort, (Temporaire, ?, car en 1918 il y aura encore pas loin de 400 blessés)
Le 12 Juillet 1917
Le sous secrétaire d'état du service de santé à M. le directeur général

J' ai l'honneur de vous faire connaître que, pour répondre au voeu que vous avez bien voulu me transmettre touchant la restitution à votre administration des lits du sanatorium de Berck occupés par les militaires, j'ai examiné s'il était possible de consentir à l'heure actuelle cette rétrocession.
De l'étude à laquelle j'ai fait procéder, il résulte qu'une rétrocession partielle peut seule être opérée, dans les circonstances actuelles, en tenant compte des besoins du service de santé.
Cette rétrocession portera sur 162 lits répartis entre la moitié du 1 er étage et la totalité du 2 étage du santorium.
Les autres parties de l'établissement sont indispensables au fonctionnement des services.
Des instructions on été adressées pour que cette restitution soit opérée dans le plus bref délai possible.
En exprimant le regret que les circonstance ne le permettent pas de donner entière satisfaction au désir de votre administration de récupérer la totalité des lits du sanatorium, je vous donne l'assurance, Monsieur le Directeur, que la solution a laquelle je me suis arrêté, au prix d'un grand sacrifice, répond au maximum des rétrocession qui peuvent être envisagée, en tenant compte, aussi bien des nécessités auxquelles doit faire face votre administration que es exigences impérieuses de la situation militaire.
Justin Godard
Et Le directeur général de s"empresser de notifier la bonne nouvelle au directeur de l'établissement
20 Juillet 1917
Le directeur général au directeur de Berck.

Je vous communique ci joint une copie de la décision de m le sous secrétaire d'état du service de santé de l'armée relative a la restitution qui nous est faite de 162 lits jusqu'à présent affectés aux militaires.
Vous voudrez bien m'informer de l'époque à laquelle ces lits nous serons rendus afin d'étudier les mesures nécessaires pour nous permettre d'utiliser immédiatement ces places aux profits des nombreux enfants (surtout des couchés) qui attendent leurs tours de départ.
Las, à peine un problème est évacué (sic) qu'un autre se profile, on l'on découvre au travers d'une lettre non officielle, l'agacement poindre.
En effet, a l'automne 17 le directeur de la région Nord envisage et prépare la fin de la guerre :
1 er Octobre 1917
Région du Nord
service de santé
Le Médecin inspecteur Salabert
à M. l'administrateur de l'hôpital bénévole 21 bis
Monsieur
Dans le but d'organiser l'hospitalisation d'après guerre, M. Le sous secrétaire d'état du service de Santé militaire voudrait connaître quelles ressources pourraient être fournies par les hôpitaux bénévoles de la région nord.
J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien m'indiquer aussitôt que possible:
Le nombre de lits que vous consentiriez à laisser au Service de Santé après la guerre;
La période pendant laquelle cette occupation pourrait subsister après la guerre, la convention actuelle n'étant faite que pour la durée des hostilités,
veuillez ....
Cette lettre , est une lettre circulaire adressée comme on le constate a tous les établissements bénévoles de la région, elle est accompagnée dune lettre officielle, et d'une autre légèrement moins
Le 3 octobre 1917
Directeur de Berck à Directeur Général
Monsieur le directeur,
J'ai l'honneur de vous transmettre une lettre de M le Médecin inspecteur Salabert, directeur du service de santé du Nord, en vous priant de bien vouloir prendre une décision au sujet de l'objet de la demande; décision que je lui transmettrai dès sa réception.
Le 7 octobre 1917
Service des hôpitaux et hospice
Mon cher maître
Lorsque vos répondrez au service de santé du Nord au sujet des soldats malades , après guerre, surtout ne soyez pas trop généreux, car vous hospitalisez actuellement des pilons, ni plus ni moins et le dérangement que provoque leur présence est des plus grands.
Après la guerre, plutôt ils seront partis mieux cela vaudra sous tous rapports.
Je vous donnerais de plus amples détails de vive voix quand j'irais vous voir c'est a dire vers le 16 courants
Mes meilleurs souvenirs
votre bien dévoué
Ils ne manqueront pas de lits dans leurs autres hôpitaux pour y mettre 200 malades au moins signé F...rg
La phrase qui tue, Surtout ne soyez pas trop généreux, car vous hospitalisez actuellement des pilons, ni plus ni moins...
Je vous laisse les commentaires
le malheureux va recevoir en retour une belle prose du DG
Le 10 octobre 1917
Le directeur général à M. le Médecin Inspecteur Salabert.

M le directeur de l'hôpital maritime de Berck m'a transmis la lettre par laquelle vous demandez, pour l'hospitalisation d'après Guerre, combien de lits pourraient être laissés à votre disposition dans le dit hôpital et pendant combien de temps.
Je vous prie de considérer que l'admission des blessés dans notre établissement, destiné aux enfants parisiens indigents a été tout à fait exceptionnelle. Il en est résulté une grande gène pour nos services, le nombre des enfants malades attendant leur départ étant considérable.
Aussi insisterai je tout spécialement pour qu'il soit évacué et rendu à sa destination dès la fin des hostilités; mon administration, qui a fait tout le possible pour aider le service de santé de l'armée, attache un très grand intérêt à cette restitution qui répond à un besoin urgent de la population indigente dont elle a la charge.
Le directeur
Les dés sont jetés, la suite au prochain numéro :jap:
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rohmer
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Re: Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

Message par rohmer »

Bonjour Laurent,et à tous,

Merci pour les pages historiques de cet hôpital que nous lisons attentivement.
Un passé bien chargé en souffrances pour ces batîments à l'architecture imposante.
Quant à l'administration de l'hôpital......hum....comme quoi....les chiffres restent des chiffres....et l'Humanité est ailleurs.....dans un autre service....
MERCI.
Bien cordialement.
Evelyne et Marc.
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laurent provost
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Re: Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

Message par laurent provost »

Bonjour,
Apres une journée passée aux archives, la saga continue.
Dans cette saison, on abordera le coté ubuesque de la bureaucratie hospitalo militaire. On percevra l'angoisse devant la percée allemande du printemps 18, et la fin des hostilités. Bonne lecture.
Le 5 avril 1918
Berck PLAGE
Mon Cher Maître,
J'ai été cet après midi l'objet de la demande suivante de la part de Mr le médecin major chef de service de physiothérapie de Berck plage.
Le service de santé militaire lui aurait ordonné de classer toutes les radios faites pour les militaires en trois catégories:
Très bonnes à envoyer au Val de grâce, normales et mauvaises à envoyer la pharmacie centrale des hôpitaux militaires, et il me demandait de lui donner nos plaques.
Je lui ai dit: est ce vous , service de santé qui les avaient payées ? Non, alors elles sont nôtres et je les garde. J'avais répliqué a t il déjà fait cette réponse au servie de santé qui m'a dit: du moment où cela nous a servi pour nos soldats, cela nous appartient, c'est considéré comme un pansement !! Avec un raisonnement pareil on peut aller loin lui dis je. Et puis je ne m'explique pas que l'ouvrage à faire une statistiques pareille en un moment si angoissant.
Ces plaques nous appartiennent cela viendra en diminution de nos dépenses qui ne sont pas bonnes, au moins de 6 à 7 fr pour 2 fr que vous nous donnez.
C'est pour récupérez le verre et non pour faire une statistiques. Alors je vais répondre que vous me refusez. Vous répondrez lui dis je que je me dessaisirai de ces plaques que sur ordre de mon administration.
Je terminerai en disant que c'est par hasard que je l'ai rencontré avec le Dr Calvé qui du reste m'a donné raison et qu'il ne m'a montré aucune lettre , aucun ordre.
Je vous avertis à toutes fin utiles, je termine en vous disant que nous avons au moins 4OOO plaques , en les évaluant à 3 fr en moyenne , cela fait une jolie somme.
On peut en reparler plus tard.
Dans le début de la guerre on radiographiait non seulement tous nos blessés et même tous ceux de la ville. Aujourd'hui, je le fais mais contre remplacement de la plaque et du reste maintenant, ils ont un laboratoire en ville.
Nous sommes ici dans l'anxiété, nous avons peur pour notre ravitaillement
Votre dévoue ...

Réponse le 9 avril de refuser jusqu'à nouvel ordre et entente directe avec AP en margee en rouge dans le texte
Certes, au moment ou l'armé allemande produit son offensive, alors que le coin entre l'armée anglaise et l'armée française ne fait que croitre , est ce bien le moment de faire transiter et trier toute ces palques de verres ?
De plus ce n'est pas le verre qui est recherché, mais l'argent qui peut être recyclé, ce que va faire d'ailleurs ma chère administration a la sortie de la guerre, ou plus de 100 000 plaques de verre, des debut de la radiologie (1896) vont être détruite et revendue a des fondeurs.

A la mi avril

L'hôpital sera complètement ou presque affecté aux blessés militaire, je n'ai pas eu le temps à ce jour d'explorer complétement un carton, à la cote 9 L 41 qui renferme les échanges de télégramme et les lettres entre les autorités militaires, Berck et Paris. Il a fallu évacuer de nouveau par train sanitaire plus de 400 enfants, en un convois de 300 et 53 accompagnant et un autre de 100.
Le 8 mai
Le directeur de l 'hôpital maritime de berck à mr le directeur
Mr le directeur général,

Par suite du surcroit de travail occasionné par l'affluence de blessés, surtout par leurs transports répétés, j'ai du demander des gens de service au service de santé qui me les a accordé immédiatement.
Ils sont payés par le dit service, mais comme leur présence est nécessaire aussi bien la nuit que le jour, j'ai du en coucher une partie et leur donner la nourriture contre remboursement de 1,7 fr par jour.
Le service de santé est ainsi assuré sans crainte ni d'incidents pour les blessés ,ni d'accident pour notre personnel et je vous prie de bien vouloir ratifier ce que j'ai cru devoir faire dans l'intérêt de tous .
le directeur
Le 14 Mai
Le directeur à M le directeur de berckplage
J'ai pris connaissance de votre rapport du 8 Mai relatif à l'utilisation , rendue nécessaire de divers auxiliaires (gens de service) fournis par l'autorité militaire pour le service des blessés reçus à l'hôpital.
J'approuve entièrement les mesures que vous avez prises, mais j'insiste pour que ce personnel reste soumis au règles générales de l'établissement et demeure sous votre autorité.
j'ajoute que si les circonstances actuelles exigeaient également l'adjonction d'infirmières auxiliaires également fournis par l'autorité militaire, il y aurait lieu d'établir leur situation.
Rétribuées par le service de santé de l'armée, elles n'en demeurent pas moins placée sous votre autorité et celle du médecin chef de service (M. Le docteur Ménard); elles doivent se soumettre aux règlements administratifs et notamment obéir à nos surveillantes.
Si vous jugiez même utile de les grouper ensemble dans une ou deux salle de militaires sous la direction d'un cadre hospitalier de l'ap, cette disposition pourrait être réalisée . En tous cas il est nécessaire que le caractère de l'établissement ne change pas , même pour le service des blessés.
J'attache à ces prescriptions une importance qui ne vous échappe pas et pour la quelle je compte sur votre autorité et votre vigilance.
le directeur, cosigné par le chef du personnel et du service des hôpitaux.
On sent dans cette lettre tout le poids hiérarchique, du DG sur sont directeur, et de la même façon, la "défense territoriale", Application de l'autorité sur les Infirmières fournies par le service de santé. On perçoit le regret qu'elles bénéficie d'une journée toute les semaines, ce qui n'est pas la régle dans les hôpitaux a cette époque.
le 29 mai,
Maintenant Nous attendons une cinquantaine de blessés des derniers combats
Le 9 juin 1918
Peu de chose nouvelles à vous dire, néanmoins je veux bavarder 5 minutes avec vous,
Depuis longtemps les 900 lits sont à la disposition de ces MM du service de santé mais je n'ai que 78 blessés et il fallait les lits de toute urgences; Quand on entre dans certaine salles , on voit en l'air là une jambe, ici un bras , plus loin un corps; c'est une nouvelle manière de traiter les fractures avec filaires, cela soulage les blessés , c'est vrai on les suspend; des cadres en bois sont bâtis autour des lits, on diraitun chantier de construction. je n'ai voulu payer , ni chevrons , ni poutres, rien , rien, je prête mes 2 menuisiers et c'est tout et le service de santé a tout acheté. Tout le personnel supplémentaire donné et payé par le service de santé obéit a notre règlement à part quelque divergences dans les sorties, ils ont 24 h par semaine et tout va bien , trés bien.
Au milieu de tout ces écueils, des insinuations; de réflexion je reste impassible et je me contente de répondre, mon administration sait que je suis ici, si je devais évacuer, elle m'avertirait, donc j'attends des instructions , car elle sait mieux que nous s'il y a du danger pour nous, étant à même de renseigner et nous nous ne faisons ici que faire des hypothèses... forcement anxieuse, donc j'attends.
Tant que je ne verrais pas évacuer Boulogne, je ne dirais rien à l'ap mais si j'apprenais que cela du être je m'empresserai de l'avertir de ce qui se passe;
On me dit d'un coté vous savez, mr le directeur, on va mettre des anglais à la « Moliere », les baraquements sont en gare,. Ah oui. Ah, je m'informe, rien de vrai. Un autre, Prévenez mr le dr de contrôler, mais mr untel chef de 1er classe m'a dit que l'on mettait des troupes française à Berck et devenions ville de front, Ouh les boches !
Ah pas possible, je vais chez le maire qui me dit :j'étais hier à Et... à l'enterrement de 32 personnes tuées dans ma cave lors du dernier mois. et le général et le préfet m'ont dit : nous vous promettons de ne rien mettre chez vous à moins de ...
Nous attendons avec anxiété des nouvelles, car ici nous ne sommes pas favorisé sous ce rapport.
Donc il y a un danger certain, je serais averti de suite, promesse du maire et alors je vous envoie une lettre, car ma dépêche ne passerais peut être pas
Même les arrières sont victimes des bobards, rumeurs et autre balivernes, mais au travers des lignes, on sent l'angoisse ...., c'est peut être aussi le tempérament de ce personnage qui me semble moins calme que le précédent Brion, au moment de la course à la mer ....
12 Octobre
Dans le but d'enrayer la marche de l'épidémie de grippe qui commence ici, j'ai,pris sur moi , avec l'approbation du corps médical, de ne plus laisser entrer de visiteurs dans les salles d'enfants car nous sommes convaincus que cette maladie nous a été apporté du dehors,.
.../... à la fin de l'hiver dernier nus en avions eu 18 cas ..../.. aujourd'hui j'en ai 60 .

j'ai une dizaine d'infirmières ou de femme de service de prises , cinq sont à l'isolement , une seule qui était externée , de complexion rachitique est en danger, je crains une issue fatale...
c'est le premier texte que je lis sur l'impact de cette épidémie.
17 octobre ...:..
Il sévit en ce moment une épidémie de grippe parmi le personnel, mais qui paraît aller en décroissant.
7 novembre
Décès de la grippe de deux filles de service
Ces témoignages sont extrait des rapports hebdomadaires trouvés à la cote 9 L 41
12 novembre 1918
Le directeur de Berck à directeur APHP

Monsieur le directeur
Par suite de le signature de l'armistice, la situation de l'assistance publique vis a vis du service de santé militaire peut être modifiée sans nuire aucunement aux soins que nous donnons aux soldats blessés.
Après en avoir conféré avec le docteur Ménard, et d'accord avec lui, je viens vous soumettre les réflexions que nous a suggéré la situation nouvelle dans laquelle nous venons d'entrer.
1)il serait bon d'insister auprès du service de santé militaire pour que les blessés des autres hôpitaux ne soient pas évacués sur l'hôpital maritime.
2)Provoquer auprès des médecins traitants des évacuations de soldats à envoyer , soit en convalescence, soit dans des services spéciaux qu'exige leur traitements curatif final.
De cette manière, bientôt nous seraient rendus les salles lazaret I, lazaret II Pasteur, Perrochaud, Michel Morning, H. Roger, Barthez, Parrot, soit en tout 476 lits.
De plus au fur et à mesure de l'évacuation ou de la sortie de grands blessés (fractures) nous pouvons placer ceux restant dans les salles A et B, ce qui nous donneraient par conséquent 100 lits pour enfants couchés.
En résumé, nous estimons que nous pourrions à partir du milieu du mois de décembre hospitaliser 476 enfants debout et 100 enfants couché , si nous pouvons obtenir des wagons de la compagnie du nord .
On ne perd pas de temps !
15 novembre
le Dr Cherret, interne est atteint de grippe et en danger de mort
Le 20 Novembre 1918
Le directeur au médecin inspecteur, directeur du service de santé de la région du nord à Boulogne sur mer

Les circonstances actuelles semblent permettre la restitution au moins progressive de l'hôpital maritime de Berck plage à sa destination originaire.
Cet établissement , le seul analogue que possède mon administration, rend des service inappréciable à la population indigente de Paris qui s'en trouve privée au grand dommage d'un nombre considérable d'enfant des plus intéressants.
Je suis convaincu que vous apprécier le sacrifice que l'assistance publique de paris a été heureuse et fière de consentir au profit des blessés de la région du nord tant que la chose a été nécessaire.
Mais aujourd'hui mon devoir est de songer à la clientèle également très digne d'intêret dont j'ai la charge.
Aussi ai je l'honneur de vous demander:
1)De ne plus faire diriger su l'hôpital maritime de berck de nouveaux blessés;
2)D'inviter MM les médecins traitant à provoquer les évacuations des militaires dont le traitement est terminé
3) De m'autoriser à reprendre progressivement au profit des enfants qui attendent leur départs les lits ainsi rendus disponible et cela jusqu'à la restitution intégrale en observant, bien entendu, les délais indispensables.
Vous ne manquerez pas, j'en suis certain , de donner à ma demande si légitime la suie favorable dont la population indigente de Paris bénéficiera avec reconnaissance.
Le directeur
26 novembre
Décès du dr Cherret , Il n'existe plus que quelque cas de grippe
La lettre va porter:
Le 2 dec

J'apprends à l'instant officieusement que des ordres sont donnés à l'officier répartiteur de ne plus nous adresser de blessés donc notre lettre a portée. je tiens à garder qq soldats à cause du ravitaillement qui m'est beaucoup facile avec le service de santé en ce moment, Ainsi pour le charbon, je suis paré. Aussitôt que je le pourrais reprendre un de mes services, j'y transborderais une soixantaine de moutards qui occupent une salle qui est à repeindre.....
Il faut aussi compter qu'il me faut faire enlever le matériel militaire (ce qui sera le plus long)../..
Nous avons encore 451 blessés
et l'épilogue :
Le 17 mars, 1919

Le Médecin inspecteur Baratte
Directeur du service de la 1 er Région
A mr le directeur de l'hôpital maritime de Berck

Monsieur le directeur.

j'ai l'honneur de vous faire connaître que je prononce la mise en sommeil à dater de ce jour de hôpital maritime 21 bis établi dans votre établissement.
La fermeture définitive sera prononcée par le sous secrétariat d'état du service de santé. Vous serez informé de cette décision dès qu'elle sera intervenue.

Le 1 avril 1919
Ministère de la guerre sous secrétariat d'état du service de santé.
Le sous secrétaire à mr le directeur de l'administration général de l'assistance publique

Vous aviez bien voulu, par lettre du 20 novembre 1918, attirer mon attention sur l'intérêt qui s'attacherait à la libération, au moins progressive, de l' hôpital maritime de Berck plage dans lequel est installé l'hôpital bénévole N° 21 bis.
J'ai l'honneur de vous faire connaître, comme suite à ma lettre du 23 décembre dernier, qu'après une série de réductions successives opérées sur cette formation, je viens de prononcer la fermeture complète de l'hôpital 21 bis. Je prescris en même temps au directeur du service de santé de la 1 er région de remettre a bref délai à la disposition de votre administration les locaux occupés par cette formation.
Je suis heureux de vous aviser de cette mesure qui répond aux désirs dont vous aviez bien voulu me faire part; et je saisis cette occasion pour vous adresser l'expression de ma très vive gratitude pour le concours précieux que l'assistance publique a apporté au service de santé militaire en mettant l'hôpital maritime à sa disposition.
Dans un prochain fil, je vous ferais part de la décrue et de l'activité radiologique de cette établissement.

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laurent provost
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Re: Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

Message par laurent provost »

Bonne fin d'AM
Après avoir joué, les bucherons amateurs dans un arbre du jardin, la pause me permet de mettre en ligne les deux compléments promis.
1 er l'activité radiologique.
je n'ai que les données pour les années 15 et 17, à ce jour je n'ai pas retrouvé dans les différentes cotes (4 cartons) les données pour les autres années.
Du 1er janvier au 31 décembre , sixième année de fonctionnement du laboratoire de radiologie, les frais de roulement et d'entretien se montent à 9522, 85 fr dont
en personnel 6350
Papiers 310, 35
Plaques 1690
appareil divers 581, 50
produits chimiques 200
Divers et courant électriques 400

Nb de malades radiographiés 170 enfants et 1671 militaires blessés
N de plaques employés 2228.

Sur ces 2228 plaques , il en a eu 150 d'inutilisables soit un déchet de 6, 73 %. (les enfants cela bougent ...)
Soit une moyenne de 6 patients par jour pour 300 jours, ce qui est dans la moyenne basse de l'époque pour un service de radiologie de la capitale.
En gros 2000 plaques pour 1800 patients, on ne faisant pas beaucoup de multiples projection (face, profil) par malade, a moins de faire deux pose par plaque. N'ayant aucune information sur les formats, je ne peux me prononcer.
Rapport sur le fonctionnement du laboratoire de radiographie pendant l'année 1917
Du 1 er janvier au 31 décembre 1917 huitième année de fonctionnement du laboratoire de Berck, les frais se sont élevé a la somme de 10 082 fr
358 enfants et 330 militaires soit 688 malades ont été radiographiés
soit deux fois plus d'enfants et trois fois mois de soldats chiffre rond.
Sérieux ralentissement d'activité, - 60 % entre 15 et 17 , le calme avant la tempête ?

J'ai trouvé aussi un rapport d'activité du centre de physiothérapie, le fameux centre pour lequel un baraquement fera couleur beaucoup d'encre entre les différents acteurs. Pour le moment il me faut le transcrire....

ci dessous la courbe des présents militaires dans la derniere partie de l"année. du 1 avril à la mi février 1920.
Image

et le tableaux de données
Image
ces données sont extraites des rapports hebdomadaires que fait le directeur a son administration centrale. Je n'ai pris que les présents militaires. les entrés,les sorties, et les enfants n'ont pas été collectées bien que présents sur le document.

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mireille salvini
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Re: Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

Message par mireille salvini »

bonsoir à tous,bonsoir Laurent,

merci pour cette présentation de cette "saison",
c'est très très intéressant et l'analyse avec tableaux,statistiques,est la cerise sur le gâteau :love:

quand je lis "hôpital de Berck",je pense toujours à la 1ère scène du film "la vie et rien d'autre" de Tavernier avec Philippe Noiret;
dans cette scène,on voit 2 cavaliers au trot sur une immense plage déserte
l'un est une soeur-infirmière et l'autre un soldat (officier) amputé d'une jambe....séance de rééducation atypique et 1ère scène fortement symbolique de ce film.

j'ai toujours pensé qu'il s'agissait de la plage devant l'hôpital de Berck


amicalement,
Mireille
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laurent provost
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Re: Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

Message par laurent provost »

Merci Mireille,
Je prépare un document PDF, qui reprend les données publiées ici, augmenté d'un certain nombre de télégramme que je n'ai pas inclus dans cette "saison". Quelques cartes et illustrations viendront nourrir les transcriptions ainsi que mes divagations.
Il me reste les 3 derniers trimestres à mettre en forme ainsi que la carte de l'odyssée des 300 enfants évacués en mai 1918. et comme ils furent assez agités, cela me prend un peu de temps.
Dès que cela sera prêt, je le publierais,
A bientôt donc
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Jean RIOTTE
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Re: Hôpital maritime de Berck (APHP) (saisons I à VII et annexes)

Message par Jean RIOTTE »

Bonne fin d'après-midi Laurent,
Merci de continuer de mettre à notre disposition toutes ces précisions qui illustrent bien les difficultés, de tous ordres, rencontrées durant cette GG.
J'attends le document PDF...
Encore merci et bon courage.
Amitiés.
Jean RIOTTE.
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