Hôpitaux

[Stephan @gosto]

Bonjour Jean-Yves,

Mes prochaines listes à numériser fournissent des provenances toujours aussi diverses de soldats (j'ai repéré entre autres quelques 74e RI... ).

Miam !!

Amicalement,

Stéphan

[Jean RIOTTE]

Bonjour à toutes et à tous,
Dès le début des opérations le Ministère de la Guerre a su qu'un grand nombre de blessés devront être soignés à l'arrière car les structures civiles et militaires existantes sont insuffisantes en nombre.Aussi le Ministère a prévu d'utiliser la capacité d'accueil de l'hôtellerie des villes d'eau et des stations balnéaires.
C'est ainsi que la ville de Biarritz se transforme en véritable ville-hôpital et reçoit dès le 30 août 1914 les premiers blessés.
Pendant toute la durée de la guerre 1500 à 2000 blessés sont soignés à Biarritz chaque jour. Au total 27000 blessés ou malades sont hospitalisés dans les 21 formations sanitaires de la ville.
Voici la liste de ces formations sanitaires:
* Hôpital bénévole 87 bis - Installé dans les locaux du Casino Bellevue - Fonctionnera d'août 1914 à 1920 - 300 à 350 lits - service de chirurgie - 60 infirmières,10 médecins, 3 chirurgiens - recevait sans doute des blessés lourds.
* Hôpital bénévole 93 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel des Princes - Fonctionnera d'août 1914 à fin décembre 1915 - 90 lits.
* Hôpital bénevole 94 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel de Bayonne - Fonctionnera d'août 1914 à fin décembre 1915 - 130 lits.
* Hôpital bénévole 95 bis - Installé dans les locaux du Grand Hôtel - Le Dr Jacques de Poliakoff fonde sur ses propres deniers un centre chirurgical et médical qui fonctionnera pendant toute la guerre - d'abord hôpital de grande chirurgie (600 opérations en 1916),puis spécialisé dans le traitement des soldats gazés à partir d'août 1917 - 120 lits.
* Hôpital bénévole 103 bis - Ambulance russe - Fonctionnera d'août 1914 à juin 1915 - 25 lits - Dirigé par la princesse Narischkine.
* Hôpital bénévole 88 bis - Installé dans les locaux du Casino Municipal - Fonctionnera d'août 1914 au 30 juin 1915 - 150 lits.
* Hôpital bénévole 92 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel de l'Europe - Fonctionnera de août 1914 au 31 décembre 1915 - 120 lits.
* Hôpital bénevole 89 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel d'Angleterre - Fonctionnera de août 1914 au 4 août 1916 - 300 lits - 2 annexes:Villa Rosalia(35 lits) et Villa Aguilera( 40 lits).
* Hôpital bénévole 105 bis - Installé dans les locaux de la Villa Aguilera qui est une annexe du précédent - spécialisé dans les maladies contagieuses.
* Hôpital 99 bis - Installé dans les locaux du Couvent des Dominicains - Fonctionnera d'août 1914 au 10 janvier 1919 - 50 puis 70 lits - les infirmières sont des soeurs dominicaines.
* Ambulance Claisse - Fonctionnera seulement le mois d'août 1914 - 25 lits.
* Hôpital bénévole 101 bis -Installé dans l'Hôtel du Palais - Fonctionnera de août 1914 au 30 juin 1915 - 100 lits.
* Hôpital 97 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel Carlton - Fonctionnera de août 1914 au 30 juin 1915 - 100 lits - A reçu des blessés prisonniers de guerre allemands.
* Hôpital 91 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel Régina - Fonctionnrea de août 1914 au 31 juillet 1917 - 400 lits - 10 infirmières.
* Hôpital Bénévole 92 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel Continental - Fonctionnera de août 1914 au 20 novembre 1915 - 130 lits.
* Hôpital bénévole 106 bis - Installé dans les locaux de l'Hôtel Victoria - Fonctionnera de août 1914 jusqu'au 30 juin 1915.
* Hôpital Auxiliaire 88 - Installé dans le Pavillon Henri IV - Fonctionnera du 1er octobre 1914 au 16 septembre 1916 - Infirmières de la Croix Rouge(Comité de Biarritz) et soeurs de Saint-Vincent-de-Paul.
* Hôpital Auxiliaire du Pavillon Henri IV - Installé dans les locaux de l'Hôtel Edouard VII, rue des Chantiers - Fermé le 10 janvier 1919 - Même équipe médicale que le précédent - 5 à 10 lits.
* Hôpital bénévole 102 bis - Installé dans les locaux de Migron - Créé et dirigé par le Dr Laborde - Fonctionnera de août 1914 au 6 juillet 1916 - A reçu 3O6 blessés ou malades.
* Hôpital bénévole 104 bis - Installé dans la villa Liliteia située entre Anglet et Biarritz - Reçoit des officiers - 16 lits - Offerte et entretenue financièrement par le propriétaire Mr Kennedy Tod - Médecin,Dr Bastide.
* Hôpital auxiliaire 61 - Installé aux Tamaris - Fonctionnera de août 1914 à mars 1916 - 25 lits - A reçu 517 soldats -Médecin, Dr Laborde.

Au total, 38 médecins ou chirurgiens,biarrots ou bayonnais, civils mais aussi militaires,exercent dans les hôpitaux bénévoles.Mis à part 2 d'entre eux(Dr Laborde et Bastide) il semblerait que la plupart ne soient pas attachés à tel ou tel hôpital.Ils se partagent le travail en équipe,selon les arrivées des blessés et les urgences.
Quant aux infirmières(les archives ont retenu une quarantaine de noms mais il y en a eu beaucoup plus)on sait le dévouement de ces jeunes filles et de ces femmes dont la plupart n'étaient pas infirmières de métier.Beaucoup venaient de milieux aisés de la ville ou de la colonie étrangère.Confrontées pour la première fois de leur vie à des situations particulièrement difficiles, on ne saura jamais le nombre de malades et de blessés qu'elles ont aidé à continuer à vivre,soutenu de leur sourire et de leur compassion.
Beaucoup de ces chirurgiens, médecins et infirmières furent décorés par l'Armée,reconnaissant ainsi la part qu'ils ont pris dans la Victoire.

Source:Avant oubli, de Joël ROCAFORT-Soldats et civils de la Côte basque durant la Grande Guerre-Editions Atlantica.

Cordialement.
Jean RIOTTE.

[LABARBE Bernard]

Bonsoir,
Je reviens sur le lien signalé par Eric Mansuy plus haut, http://194.254.96.21/livanc/?cote=26349x18&do=chapitre
A tous ceux qui ne l'ont pas encore fait, enregistrez puis imprimez ça, et bonne lecture à tête reposée... Hallucinant...
Pour revenir aux hôpitaux, tout le territoire en était couvert en effet, hôtels, lycées, grandes villas, etc... Bâtiments se prêtant par leur fonction initiale ou leur architecture intérieure à l'installation de lits, des plus grands aux plus petits, voir la liste donnée par Jean Riotte, Biarritz, de 5 ou 10 à 350 lits...
On imagine l'hygiène, les "écoles" ou pratiques de certains "médecins", la souffrance et la misère, pauvres hommes !...Et sans parler du voyage pour arriver enfin à l'hôtel...Au Lycée... Enfin quoi, à "l'hôpital". Voir les trains de blessés sur le site plus haut... Attente de remplissage maxi avant de partir, 1 jour ou 2, en août ou en hiver, blessés à même le plancher des wagons, sans suivi de soins ni assistance, avec leurs pansements de l'ambulance ou du poste de secours, dans leurs déjections, une véritable horreur, je passe...

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Bernard, quand je lis ton message, je ne peux m'empêchar de penser à un poème que j'avais diffusé sur mon blog:

Chanson au médecin chef du 290e RI

Ils étaient là sept blessés
Entassés
Sans trop se faire de bile

Ils étaient là sept blessés
Compressés
Autour d’une automobile

C’est du poste de secours
- Au retour, -
Que ladite auto s’élance

Pour s’en aller trimballer
- à l’aller -
ses clients à l’ambulance.

Mais ils ne sont, ces blessés,
pas assez
pour mériter assistance,

car l’auto ne se complait
qu’au complet
à partir pour l’ambulance.

Les sept blessés ont crevé,
su’ l’ pavé
comme des choux à la crème

pour avoir trop attendu,
Temps perdu
Pendant un mois, le huitième

Le livre de Quinze Grammes Caporal, Jean Arbousset

Cordialement
Jérôme Charraud

[mireille salvini]

bonjour à toutes et à tous

si c'est malheureusement vrai que l'évacuation des blessés et leur transport vers les hôpitaux de l'arrière a été chaotique,terrible,je ne suis pas tout à fait d'accord avec Bernard quant à l'hygiène pratiquée dans les établissements de soins,car elle était méticuleuse et irréprochable:j'ai dans ma bibliothèque le livre de souvenirs d'une infirmière pendant la Grande Guerre,"nos chers blessés",un livre très vivant,une véritable radioscopie du monde médical de l'arrière,cela se passe justement à Biarritz (pour Jean),et professionnellement,puisque je suis à même de la juger,je peux dire qu'elle travaillait bien mieux que bien des infirmières d'aujourd'hui
voici le scan de l'arrière du livre:

et voici un petit extrait:





amicalement.......Mireille

[Bruno Tardy]

Bonsoir,
Sans vouloir dire que tout était parfait, voici un extrait de deux lettres écrites par mon père:
Le 18/5/15 à sa mère, à propos de son frère qui a été blessé: "Dites bien à Louise qu'elle se tranquilise sur le sort de son mari car, comme j'ai pu en juger par moi-même, les blessés sont admirablement soignés"
Mon père avait été désigné comme brancardier pendant trois mois.
Le 19/11/15 à sa soeur: "Hier, j'ai été avec mon camarade Fressineau vir de ses camarades qui sont à l'Ambulance chirurgicale automobile N°1 à Haute Avesnes.....On nous a aussi fait visiter l'ambulance automobile, d'un confortable inouï, et d'une installation telle que salle de radiographie, de stérilisation, et 3 salles d'opération et 4 tables, qui ont permis d'opérer à la dernière attaque 550 grands blessés en 5 jours. Tient avec l'installation éléctrique dans trois camions auto Berliet. Les infirmiers en robe-tablier et calot blanc avec leurs manches retroussées avaient l'air de cuisiniers."
Haute Avesnes 62144 dans l'Artois.
Cordialement
Bruno

[Jean RIOTTE]

Bonsoir à toutes et à tous,
Merci,Jérôme, pour cette chanson au médecin-major du 290...que je connaissais grâce à votre blog que je visite régulièrement et avec toujours beaucoup de plaisir.
Merci,Mireille,de rappeler le dévouement et la compétence de toutes ces jeunes filles et femmes de France(et de l'étranger)qui se sont tant dévouées pour nos "chers blessés" comme elles les appelaient.Heureusement qu'elles étaient là même si parfois le côté "m'as-tu-vu" des unes et les compétences limitées des autres ont pu faire sourire.
Elles ont été admirables et les extraits du livre auquel vous faites allusion m'ont incité à le commander.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[LABARBE Bernard]

Bonsoir à tous et toutes,
Mireille, je me suis mal exprimé, je pensais à l'hygiène "en comparaison avec notre époque" (Bien que... Les maladies nosocomiales... Mais il s'agit de bestioles mutantes, et c'est un autre sujet)
Il faut que je retrouve une carte postale à scanner, sur laquelle on voit un chirurgien barbu, sans protection, entouré d'infirmières de bloc, tout le monde sans gants, autour d'une table d'opération sur laquelle se trouve bien sûr un patient.
Alors oui, c'est une carte postale... Mais je suppose que pour la photo, le personnel se mettait en tenue top règlementaire de l'époque, c'est évident. Alors j'imaginais des poils du barbu tomber dans "l'ouverture" juste avant de recoudre...
Loin de moi l'idée de critique sur le dévouement des personnels soignants de l'arrière, bien au contraire !
Enfin... A suivre... Mais il n'y a aucune polémique.
Y a-t-il un médecin dans nos tranchées ?

[LABARBE Bernard]

PS...
J'ajoute que la barbe n'est pas forcément nuisible mais bon !...

[mireille salvini]

bonjour à toutes et à tous

pour Bernard,il n'y a pas de mal du tout,je pensais tout à fait comme vous,j'avais lu les carnets de l'aspirant Laby,médecin au front,et sa description d'un poste de secours sous les bombes est assez effrayante,tâter et panser les plaies dans le noir ça laisse à méditer..

j'ai nuancé mon opinion à propos de l'hygiène dans les hôpitaux de l'arrière,suite au livre déjà cité plus haut,mais aussi parce que j'ai le manuel d'instruction pratique donné aux candidates infirmières (édition 1915):j'ai été stupéfaite de voir la qualité des connaissances de l'époque,pour faire bref,c'est quasiment ce que j'ai reçu comme enseignement....il est vrai qu'avant 1914,Pasteur était passé par là et avait radicalement changé les positions du corps médical à propos de l'hygiène.
quant aux infections nosocomiales d'aujourd'hui,cela est dû à un défaut d'hygiène et c'est tout:depuis 15 ans que je fréquente les hôpitaux,j'ai vu des choses qui m'ont fait frémir...heureusement que le système immunitaire des patients était malgré tout bon pied-bon oeil...

comme j'aime vraiment beaucoup le livre de cette infirmière,je vous en offre encore 2 extraits:


ah,les affreux jojos..!..

amicalement.......Mireille