Fusillés pour l'Exemple !!! (Youtube)

[christophe lagrange]

Bonsoir,

J'avais transcrit la partie du discours du 7 novembre 2013 relative aux fusillés, le 8 novembre dernier sur l'un des blogs :
http://147ri.canalblog.com/archives/201 ... 85231.html

Je n'avais pas entendu le terme de réhabilitation.

Cordialement
Christophe

[Eric15]

Bonjour
Cette phrase n'est pas de Marc Blondel. C'est l'un des principes de la justice en démocratie.
Cordialement
Gil

Bonjour,

Cette phrase est souvent citée par Blondel...Merci de m'indiquer où est inscrit ce principe que vous dites être celui de la justice...

Cordialement.

Eric

[Eric15]

Bonjour
Il me semble que la phrase originelle est: « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent » dans le "Traité pour la tolérance" de Voltaire (affaire Calas).
N'allons quand même pas comparer Blondel avec Voltaire.

Cordialement
Jérôme Charraud

Loin de moi cette idée...

[sylvain80]

Pour avoir récemment assisté à un débat co-organisé par la ligue des droits de l'homme et la libre pensée et où était diffusé le film de Manceron, il m'a paru assez évident mais je peux me tromper que certains à la libre pensée parlent de "réhabilitation globale" et pas uniquement de celle des fusillés pour l'exemple. Le débat fut houleux, surtout pour les deux couillons, dont je fus, qui faisant le Candide (encore Voltaire) posèrent la question des fusillés pour faits de droit commun ou de désertion avérée ... Avec dans le même temps une critique très dure et globale d'une armée dont les chefs auraient voulu s'affranchir des lois et règles au détriment d'une classe politique impuissante face à des militaires imbus de leurs prérogatives.

Ce débat est bien loin d'être clos ...

cordialement

Sylvain

[Eric Mansuy]

Bonjour à tous,
Bonjour Sylvain,

Pendant ce temps, chez les Britanniques, qui semblent décidément avoir toujours un train d'avance et ne pas hésiter à mettre les mains dans le cambouis, un peu de lecture sur le sujet :
http://www.pen-and-sword.co.uk/Murderou ... es/p/3591/

Bien cordialement,
Eric Mansuy

[sylvain80]

de mémoire les Britanniques ont accordé le pardon, c'est le terme employé, à une partie de leurs fusillés et ont me semble-t-il érigé un monument à leur mémoire, nous en sommes très loin surtout vu la charge d'antimilitarisme presque primaire que certains semblent vouloir faire passer en même temps qu'une réhabilitation globale tout au moins c'était l'état d'esprit d'une part importante de l'auditoire de la conférence à laquelle j'ai pris part

merci pour le lien Eric

cordialement

[Eric Mansuy]

En effet, le pardon, c'est autre chose, et la France n'est plus censée avoir de prérogatives monarchiques.

Quant au beau monument de l'Arboretum, il est visible, entre autres, ici : http://www.ambrosiabbs.com/gallery/phot ... HR8694.jpg

Bien cordialement, et au plaisir,
Eric Mansuy

[sylvain80]

magnifique monument

merci beaucoup

[Eric15]

Bonjour,

Voici la preuve de ce que j'ai dit dans le fil de ce post qui a été contesté...

Diffusé hier sur BFM TV....

http://www.dailymotion.com/video/x1edrv ... 02-03_news

Voila...

Bonne journée ...

Eric

[jmn02]

Bonsoir à tous,

Je partage assez le point de vue de nombre d'entre vous... Je trouve ahurissant cette démarche qui consiste à réhabiliter globalement l'ensemble des fusillés militaires et civils durant la Grande Guerre, sans aucun égard pour les motifs pénaux (qu'ils soient du ressort du code de justice militaire ou du code pénal, voire des deux), comme si tous ceux qui ont été condamnés par les tribunaux militaires et passés par les armes, l'avaient été du seul fait de l'arbitraire ou d'officiers incompétents, aveugles et impitoyables avec leurs troupes, cherchant à imposer leur autorité à tout prix, au risque de commettre des crimes impardonnables... Les archives de la guerre regorgent d'exemples de soldats qui ont largement mérité le peloton d'exécution, et pas pour lâcheté (pardon "abandon de poste devant l'ennemi" !) ou voie de fait. Il y a en effet eu des voleurs habituels, des pilleurs, des détrousseurs de cadavres, des assassins, des violeurs, en bref des auteurs de délits et de crimes (terme pris ici au sens pénal du terme), dont certains imprescriptibles (en matière criminelle notamment, qu'il s'agisse de meurtre, d'assassinat ou de viol en particulier)... La lie de la société et les voyous de tout acabit n'ont bien entendu pas cessé leurs activités du fait de la guerre et certains ont pu se sentir naître des "vocations" de délinquants ou de criminels avec l'expérience de la guerre et une certaine forme de banalisation de la brutalité de guerre (il y aurait de ce point de vue là, un véritable chantier historique à mener sur le banditisme durant la Grande Guerre, à l'arrière-front comme en première ligne). Je n'invente pas : il faut lire les archives militaires et les études qui ont été produites sur le sujet (Guy Pédroncini, général Bach, André Loez, Nicolas Offenstadt)...

Mais il me semble qu'à l'heure où l'on réduit constamment les budgets de la Défense, où l'Armée française, sous couvert de professionnalisation, est réduite à sa portion congrue, où les casernes vidées ont été ou sont encore rasées, en friche ou reconverties, où nos militaires ont déserté la plupart de nos villes de province (dont certaines tiraient leur prospérité de cette présence militaire et de leur famille, et qui ne connaissent plus aujourd'hui que le marasme ou de grandes difficultés liées à une difficile reconversion sociale et économique), où l'uniforme n'a plus le prestige d'antan auprès de nos compatriotes dont certains s'auto-proclament volontiers antimilitaristes et vomissent sans vergogne sur nos militaires, où beaucoup n'ont même plus idée de la "chose militaire" après la suppression du service national, il est de bon aloi de penser que tous ceux qui ont été fusillés pendant la Grande Guerre l'ont été par pure injustice et aveuglement d'officiers indignes et incapables et qu'il serait par conséquent convenable de réhabiliter tous les militaires et civils passés par les armes sans égard pour les actes commis qui ont conduit à ces exécutions (précédées, faut-il le rappeler, de débâts contradictoires, même si peut-être parfois très "influencés", devant les tribunaux militaires, qui ont cessé d'émettre des jugements expéditifs et sans appel dès la fin de la guerre de mouvement, soit vers la fin de 1914 et dans le courant du premier semestre de 1915)... C'est prendre des raccourcis un peu simples, voire simplistes et dresser une caricature de la justice militaire, des tribunaux militaires, des sentences prononcées pendant le Premier Conflit mondial, ou à tout le moins en donner une image biaisée (sans doute tout à fait conforme à l'idée que beaucoup de nos contemporains se font aujourd'hui de la justice, mais qui ne correspond en rien à l'idée que l'on s'en faisait alors. Il convient toujours de bien se replacer dans le contexte de l'époque avant d'émettre tout jugement de valeur)...

Puisque cette question récurrente des fusillés semble décidément être une marotte pour certains, le plus logique serait en effet de traiter au cas par cas, bien que comme cela a été précédemment si bien écrit plus haut, on enfonce, sur ce sujet, des portes déjà ouvertes, les tribunaux ayant déjà réhabilité nombre des cas litigieux entre les deux guerres mondiales et les articles de fond et ouvrages parus entre 1967 et nos jours ayant déjà largement débroussaillé ce terrain, en mettant en lumière et en contribuant de fait à la réhabilitation, sinon "officielle", du moins aux yeux du public, d'une partie de ces fusillés, justement en faisant la part entre ceux qui ont été effectivement abattus pour faire des exemples et ceux qui ont commis des délits ou des crimes "civils" (disons, pour faire bref, du ressort des Assises) ou militaires passibles de la peine capitale...

Pour ce qui est des Britanniques, il me semble que les officiers supérieurs ont eu recours bien plus systématiquement que leurs homologues français aux pelotons d'exécution durant la Grande Guerre, l'Armée britannique étant probablement celle qui a le plus exécuté de ses propres soldats et cette question n'est pas aussi obsessionnelle, ni redondante et encore moins épineuse de l'autre côté du Channel qu'au sein de notre bon vieil Hexagone... Question probablement de culture et de mentalité... Mais c'est un autre débât...

Tout cela bien entendu, comme les interventions des autres forumeurs, n'est qu'une opinion personnelle, mais que je pense partagée, au moins en partie, par certains, à en juger par ce qui précède...

Cordialement,

Jean-Michel