bonjour,
C'est une vieille habitude de nos campagnes, de faire manger du chat ou du renard ou de l'écureuil ou du hérisson à des convives "inexpérimentés" ...et de porter la tête à la fin du repas. Ma propre expérience, renard, écureuil, date des années 50/55 et ne me permet pas de dire si "l'habitude" existait avant guerre ou si elle a été ramenée de la guerre. Ce que je peux dire: c'est que le renard à petite dose et l'écureuil transforment un lapin en lièvre et que l'élevage des gros cochons d'Inde "pour la sauce" était trés commun dans les années 50. A bientôt. CC
Ils mangeaient du chat???
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- IM Louis Jean
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Re: Ils mangeaient du chat???
Bonjour à toutes et à tous,
Voilà qui correspond au fil mais aussi à la période de Noël :
Rôti de chat
Atroce!
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir
Voilà qui correspond au fil mais aussi à la période de Noël :
Rôti de chat
Atroce!
Cordialement
IM Louis Jean
sesouvenir
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Re: Ils mangeaient du chat???
Bonjour. Merci sesouvenir pour la suggestion du repas de Noël.
Mais je reste en attente d'un commentaire au sujet des poux dans l'alambic. Si c'était juste pour les exterminer, il me semble que les écraser avec un caillou aurait été plus simple.
Bien à vous tous, et bon Noël.
Mais je reste en attente d'un commentaire au sujet des poux dans l'alambic. Si c'était juste pour les exterminer, il me semble que les écraser avec un caillou aurait été plus simple.
Bien à vous tous, et bon Noël.
Patrick Fournié
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Re: Ils mangeaient du chat???
Bonjour à toutes et à tous,
justement voici un courrier en plein dans le fil. Si vous en avez§ évoquant des menus de Noël au front, faites nous en profiter
Donc petit cadeau de Noël (double sens) pour tous:
Lettre 300
Ormes
le 28/12/15
Mes Chers Parents
[…]
Dans votre lettre du 23 vous me demandez si c’est avec mon cabot que j’allais porter la soupe, non c’était avec un autre cabot qui ne s’est jamais occupé que de l’ordinaire.
Quand aux fêtes que vous me demandez si elles se sont bien passées, je dois vous dire que nous les avons passées mieux que nous l’espérions, premier parce que nous ne les avons pas passées dans les tranchées deuxième parce que nous avons trouvé ce que nous voulions.
Voilà le menu de la soirée du 24
Nous étions 9
Soupe de poissons de Richardone
Saucisses sauce tomate
Civet de lapin
Fromage
Café concert
Pain frais et vin à volonté
Cuisinier: Olive
Après un bon concert nous nous sommes couchés à 2 h du matin après avoir été à la messe de minuit. En un mot, nous nous sommes bien amusés, autrement que l’année dernière*. C’est que j’y ai pensé toute la soirée.
Mais je ne sais pas, je ne dois pas recevoir toutes vos lettres car contrairement à ce que vous croyez je n’ai jamais su que Joseph vous avait écrit le 30 et qu’il était dans un hôpital, enfin il est à Toulon maintenant tant mieux pour lui et il est à espérer que ce ne sera rien, je le souhaite de tout cœur. […]
N. Olive
*Olive avait passé la nuit du 25/12/14 dans une tranchée pleine d'eau à Béthincourt et s'était "gelé" les pieds
voici comment il évoque cet épisode dans un autre courrier assez savoureux
Lettre 64
Le 25 / 12/ 14
Bien Chers Parents
J'ai du vous faire faire du mauvais sang, vous causer des inquiétudes sans doute, j'y ai bien pensé et cependant je ne pouvais faire autrement. Moi, qui vous avais habitué à vous donner de mes nouvelles tous les deux jours. Comme je vous le disais dans ma carte du 17 et ma lettre du 19 nous sommes partis le soir même à 22h 30 et sommes arrivés aux abords de Monfaucon le matin au jour. Nous avons pris place dans un bois appelé le Bois des trois corbeaux mais il y avait un inconvénient nous arrivâmes trop tard: vers 7h et les boches profitèrent du jour pour nous repérer. Cela ne fut pas long et vers 9h les fameuses marmites firent leur apparition. Quel fracas, quel déplacement que cela produit un n'était pas encore arrivé que l'autre se faisait entendre et cela dura jusqu'à la nuit. Dans le bois tout le monde s'était caché abrité de son mieux, si bien que lorsqu'il fallut déguerpir, sur 250 au départ nous nous trouvâmes une soixantaine à peine, plus d'officiers ni d'adjudants. Le sergent major nous rassembla de son mieux et nous conduisit à Cumières il nous fallut partir de là sur Béthincourt où nous avons rencontré le Général commandant notre division. Celui ci nous dit de rejoindre coûte que coûte notre compagnie mais lui ne savait pas où elle était enfin vers 4h du matin (le 21) nous trouvons notre compagnie sur le flanc d'une colline à 200 m des boches. Nous relevions le 61 d'Aix. Après une journée, à la nuit tombante nos 75 donnèrent tant que cela pouvait, l'artillerie lourde faisait de même ainsi que quelques pièces de marine. Les boches commencèrent à en faire autant. Ce fut la répétition de la veille, seule différence que nous étions plus près. Mais ce n'était pas tout, nous n'avions encore rien vu et à 17h il nous fallut sortir de nos tranchées pour aller pêcher ces poissons à la fourchette.
Je vous avoue que c'est une drôle de pêche sous les marmites shrapnels, 75 et balles de flingots, il faut s'en sortir. C'est là qu'on les voit les hommes. J'ai vu des collègues touchés à mon côté, pour ma part, je crois avoir fait mon devoir. Je me suis obligé, par amour propre, par force de caractère, à ramener sous le feu à l'infirmerie des tranchées, un ami qui me demanda de ne pas l'abandonner*. Il avait les fesses criblées d'éclats de marmite puis j'ai ramené mon sergent il avait une balle dans les côtes.
Enfin, j'ai plutôt fait le brancardier Il ne savait comment me remercier mais moi je ne faisais pas attention à tout cela j’étais échauffé, content pour mieux dire de ce feu d'artifice.
Enfin, vers 20h tout rentra dans l'ordre mais il en manquait à l'appel. Mais nous avions gagné du terrain et il fallait creuser des tranchées en avant et ce fut pendant toute la nuit une pétarade continue. C'est qu'ils sont embêtants quand ils s'y mettent... Ils ne voient rien, ils entendent du bruit et ils tirent à tort et à travers et puis d'un côté ils sont bien serviables, ils t'envoient des fusées dans la nuit pour explorer le terrain, ils feraient mieux de garder tout ça pour le 14 juillet. Au jour nous rentrons dans les tranchées (22) journée calme jusqu'au soir à 19h Je suis parti avec 14 autres poilus pour aller toucher la distribution à Béthincourt. Sommes rentrés à 2h (le 23) pendant ce temps, les autres finissaient les tranchées commencées la nuit avant, cela va sans dire sous le feu des boches mais ce n'était plus comme la veille.
Enfin hier, (24) nous avons passé la journée émotionnante, passionnante pour moi. Vous allez voir... figurez vous que nous avons simulé une attaque comme l'avant veille.
Notre artillerie avait dans la journée repéré les tranchées des boches et à 16 heures nous commençâmes une fusillade nourrie jusqu'à la nuit pour faire sortir les boches de leur boyaux (car eux dans la journée ne sont pas dans les tranchées, il n'y a guère que 10 ou 15 hommes en sentinelles, tous les autres se tiennent dans des boyaux souterrains et consolidés en béton. Or pendant une attaque ils sont obligés d'en sortir pour répondre, parbleu, nous avons réussi notre affaire sans sortir des tranchées, nous avons eu un coup d'œil magnifique. Ils s'imaginaient que nous sortions comme l'avant veille tandis que nous nous contentions de regarder le travail de nos bons 75.
Maintenant à 16h, grande surprise, le lieutenant m'a appelé avec un autre. Qu'est ce qu'il voulait ? Mission spéciale !
C'était pour aller en arrière dans le bois, attendre le 55ème d'Aix qui devait nous relever. Quel soulagement nous qui perdions courage car jamais dans une attaque le même régiment n'était resté quatre jours.
Nous voilà partis, ils devaient arriver entre 15h et 20h. J'ai attendu jusqu'à ce matin 1h (25) à faire les cent pas (chaque fois qu'un régiment est relevé tu envoies deux hommes en avant pour les conduire sans bruit l'un derrière l'autre, enfin tu mets une heure pour faire à peine 1 km pour ne pas attirer l'attention des bochimans) finalement ne voyant rien venir et me gelant - c'était plein de neige, je me faisais toutes sortes d'imagination, je me demandais si je ne les avais pas manqué ce qui m'aurait coûté le conseil de guerre,
Je m’en rappellerai toujours, minuit sonnait que j'étais déjà dans un moulin détruit à faire du feu.
Je me disais tu passes le réveillon au Moulin de Raffecourt, finalement je vous dis, ne voyant rien venir, je me décide à regagner ma tranchée où j'ai eu la chance de retrouver ma compagnie.
J'ai expliqué le cas au Lieutenant qui me dit “Eh bien couches toi, nous en serons quitte pour passer un jour de plus car on ne peut pas sortir de jour”.
Heureux je m'allongeai dans un trou... Mais à deux heures le voilà qui me réveille. Les autres étaient là. Nous sommes partis en marchant comme des forcenés de peur que le jour nous prenne en route et sommes arrivés ici à Monzeville à 8h.
Je peux vous dire que je sais maintenant ce que c'est que la guerre, car jusqu'à présent ce n'était en rapport qu'un jeu d'enfant (je ne peux vous dire les pertes approximatives) quand je vous dirai que nous avons eu rien que dans notre bataillon 6 officiers tués et rien que dans notre escouade sur 19 hommes nous restons 7. […]
* Les ordres précisaient, de façon impérative, qu’il était absolument interdit de s’arrêter pendant une attaque pour secourir un blessé.
plus tard il donnera des détails
Lettre 110
Le 19 / 3 / 15
Bien Chers Parents
[…] En ce moment, après la pluie qu'il a fait, il fait un temps superbe, nous avons le soleil depuis deux jours et pas un brin d'air malheureusement ça ne dure pas ici mais pourtant la saison est là et je crois que le plus gros froid soit passé maintenant et suis bien heureux avec ce que j'ai souffert jusqu'à maintenant de ne pas avoir eu les pieds gelés car tout ceux qui ont été évacués pour ça et qui sont retournés en souffrent toujours, moi je crois qu'ils s'en ressentiront toute leur vie, je crois que ce pastis vient encore du sang car je vous le dit maintenant mais quand j'étais dans les tranchées je m'en rappellerai toujours, j'ai pleuré une fois pendant quatre nuit de suite tant j'avais froid aux pieds c'était un martyr de supporter ça sans pouvoir se remuer je ne vous l'avez pas dit à l'époque je vous le donnait à comprendre et d'autres alors qui dormaient toute la nuit et au matin avaient les pieds gelés moi j'y comprends rien maintenant quand même j'ai plus souffert depuis que je suis au téléphone. […]
A bientôt.
CC
justement voici un courrier en plein dans le fil. Si vous en avez§ évoquant des menus de Noël au front, faites nous en profiter
Donc petit cadeau de Noël (double sens) pour tous:
Lettre 300
Ormes
le 28/12/15
Mes Chers Parents
[…]
Dans votre lettre du 23 vous me demandez si c’est avec mon cabot que j’allais porter la soupe, non c’était avec un autre cabot qui ne s’est jamais occupé que de l’ordinaire.
Quand aux fêtes que vous me demandez si elles se sont bien passées, je dois vous dire que nous les avons passées mieux que nous l’espérions, premier parce que nous ne les avons pas passées dans les tranchées deuxième parce que nous avons trouvé ce que nous voulions.
Voilà le menu de la soirée du 24
Nous étions 9
Soupe de poissons de Richardone
Saucisses sauce tomate
Civet de lapin
Fromage
Café concert
Pain frais et vin à volonté
Cuisinier: Olive
Après un bon concert nous nous sommes couchés à 2 h du matin après avoir été à la messe de minuit. En un mot, nous nous sommes bien amusés, autrement que l’année dernière*. C’est que j’y ai pensé toute la soirée.
Mais je ne sais pas, je ne dois pas recevoir toutes vos lettres car contrairement à ce que vous croyez je n’ai jamais su que Joseph vous avait écrit le 30 et qu’il était dans un hôpital, enfin il est à Toulon maintenant tant mieux pour lui et il est à espérer que ce ne sera rien, je le souhaite de tout cœur. […]
N. Olive
*Olive avait passé la nuit du 25/12/14 dans une tranchée pleine d'eau à Béthincourt et s'était "gelé" les pieds
voici comment il évoque cet épisode dans un autre courrier assez savoureux
Lettre 64
Le 25 / 12/ 14
Bien Chers Parents
J'ai du vous faire faire du mauvais sang, vous causer des inquiétudes sans doute, j'y ai bien pensé et cependant je ne pouvais faire autrement. Moi, qui vous avais habitué à vous donner de mes nouvelles tous les deux jours. Comme je vous le disais dans ma carte du 17 et ma lettre du 19 nous sommes partis le soir même à 22h 30 et sommes arrivés aux abords de Monfaucon le matin au jour. Nous avons pris place dans un bois appelé le Bois des trois corbeaux mais il y avait un inconvénient nous arrivâmes trop tard: vers 7h et les boches profitèrent du jour pour nous repérer. Cela ne fut pas long et vers 9h les fameuses marmites firent leur apparition. Quel fracas, quel déplacement que cela produit un n'était pas encore arrivé que l'autre se faisait entendre et cela dura jusqu'à la nuit. Dans le bois tout le monde s'était caché abrité de son mieux, si bien que lorsqu'il fallut déguerpir, sur 250 au départ nous nous trouvâmes une soixantaine à peine, plus d'officiers ni d'adjudants. Le sergent major nous rassembla de son mieux et nous conduisit à Cumières il nous fallut partir de là sur Béthincourt où nous avons rencontré le Général commandant notre division. Celui ci nous dit de rejoindre coûte que coûte notre compagnie mais lui ne savait pas où elle était enfin vers 4h du matin (le 21) nous trouvons notre compagnie sur le flanc d'une colline à 200 m des boches. Nous relevions le 61 d'Aix. Après une journée, à la nuit tombante nos 75 donnèrent tant que cela pouvait, l'artillerie lourde faisait de même ainsi que quelques pièces de marine. Les boches commencèrent à en faire autant. Ce fut la répétition de la veille, seule différence que nous étions plus près. Mais ce n'était pas tout, nous n'avions encore rien vu et à 17h il nous fallut sortir de nos tranchées pour aller pêcher ces poissons à la fourchette.
Je vous avoue que c'est une drôle de pêche sous les marmites shrapnels, 75 et balles de flingots, il faut s'en sortir. C'est là qu'on les voit les hommes. J'ai vu des collègues touchés à mon côté, pour ma part, je crois avoir fait mon devoir. Je me suis obligé, par amour propre, par force de caractère, à ramener sous le feu à l'infirmerie des tranchées, un ami qui me demanda de ne pas l'abandonner*. Il avait les fesses criblées d'éclats de marmite puis j'ai ramené mon sergent il avait une balle dans les côtes.
Enfin, j'ai plutôt fait le brancardier Il ne savait comment me remercier mais moi je ne faisais pas attention à tout cela j’étais échauffé, content pour mieux dire de ce feu d'artifice.
Enfin, vers 20h tout rentra dans l'ordre mais il en manquait à l'appel. Mais nous avions gagné du terrain et il fallait creuser des tranchées en avant et ce fut pendant toute la nuit une pétarade continue. C'est qu'ils sont embêtants quand ils s'y mettent... Ils ne voient rien, ils entendent du bruit et ils tirent à tort et à travers et puis d'un côté ils sont bien serviables, ils t'envoient des fusées dans la nuit pour explorer le terrain, ils feraient mieux de garder tout ça pour le 14 juillet. Au jour nous rentrons dans les tranchées (22) journée calme jusqu'au soir à 19h Je suis parti avec 14 autres poilus pour aller toucher la distribution à Béthincourt. Sommes rentrés à 2h (le 23) pendant ce temps, les autres finissaient les tranchées commencées la nuit avant, cela va sans dire sous le feu des boches mais ce n'était plus comme la veille.
Enfin hier, (24) nous avons passé la journée émotionnante, passionnante pour moi. Vous allez voir... figurez vous que nous avons simulé une attaque comme l'avant veille.
Notre artillerie avait dans la journée repéré les tranchées des boches et à 16 heures nous commençâmes une fusillade nourrie jusqu'à la nuit pour faire sortir les boches de leur boyaux (car eux dans la journée ne sont pas dans les tranchées, il n'y a guère que 10 ou 15 hommes en sentinelles, tous les autres se tiennent dans des boyaux souterrains et consolidés en béton. Or pendant une attaque ils sont obligés d'en sortir pour répondre, parbleu, nous avons réussi notre affaire sans sortir des tranchées, nous avons eu un coup d'œil magnifique. Ils s'imaginaient que nous sortions comme l'avant veille tandis que nous nous contentions de regarder le travail de nos bons 75.
Maintenant à 16h, grande surprise, le lieutenant m'a appelé avec un autre. Qu'est ce qu'il voulait ? Mission spéciale !
C'était pour aller en arrière dans le bois, attendre le 55ème d'Aix qui devait nous relever. Quel soulagement nous qui perdions courage car jamais dans une attaque le même régiment n'était resté quatre jours.
Nous voilà partis, ils devaient arriver entre 15h et 20h. J'ai attendu jusqu'à ce matin 1h (25) à faire les cent pas (chaque fois qu'un régiment est relevé tu envoies deux hommes en avant pour les conduire sans bruit l'un derrière l'autre, enfin tu mets une heure pour faire à peine 1 km pour ne pas attirer l'attention des bochimans) finalement ne voyant rien venir et me gelant - c'était plein de neige, je me faisais toutes sortes d'imagination, je me demandais si je ne les avais pas manqué ce qui m'aurait coûté le conseil de guerre,
Je m’en rappellerai toujours, minuit sonnait que j'étais déjà dans un moulin détruit à faire du feu.
Je me disais tu passes le réveillon au Moulin de Raffecourt, finalement je vous dis, ne voyant rien venir, je me décide à regagner ma tranchée où j'ai eu la chance de retrouver ma compagnie.
J'ai expliqué le cas au Lieutenant qui me dit “Eh bien couches toi, nous en serons quitte pour passer un jour de plus car on ne peut pas sortir de jour”.
Heureux je m'allongeai dans un trou... Mais à deux heures le voilà qui me réveille. Les autres étaient là. Nous sommes partis en marchant comme des forcenés de peur que le jour nous prenne en route et sommes arrivés ici à Monzeville à 8h.
Je peux vous dire que je sais maintenant ce que c'est que la guerre, car jusqu'à présent ce n'était en rapport qu'un jeu d'enfant (je ne peux vous dire les pertes approximatives) quand je vous dirai que nous avons eu rien que dans notre bataillon 6 officiers tués et rien que dans notre escouade sur 19 hommes nous restons 7. […]
* Les ordres précisaient, de façon impérative, qu’il était absolument interdit de s’arrêter pendant une attaque pour secourir un blessé.
plus tard il donnera des détails
Lettre 110
Le 19 / 3 / 15
Bien Chers Parents
[…] En ce moment, après la pluie qu'il a fait, il fait un temps superbe, nous avons le soleil depuis deux jours et pas un brin d'air malheureusement ça ne dure pas ici mais pourtant la saison est là et je crois que le plus gros froid soit passé maintenant et suis bien heureux avec ce que j'ai souffert jusqu'à maintenant de ne pas avoir eu les pieds gelés car tout ceux qui ont été évacués pour ça et qui sont retournés en souffrent toujours, moi je crois qu'ils s'en ressentiront toute leur vie, je crois que ce pastis vient encore du sang car je vous le dit maintenant mais quand j'étais dans les tranchées je m'en rappellerai toujours, j'ai pleuré une fois pendant quatre nuit de suite tant j'avais froid aux pieds c'était un martyr de supporter ça sans pouvoir se remuer je ne vous l'avez pas dit à l'époque je vous le donnait à comprendre et d'autres alors qui dormaient toute la nuit et au matin avaient les pieds gelés moi j'y comprends rien maintenant quand même j'ai plus souffert depuis que je suis au téléphone. […]
A bientôt.
CC
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Re: Ils mangeaient du chat???
petite suite pour notre ami Poudrière :
Chargé de faire bouillir les poux de la liaison dans un alambic
je pense qu'il s' agit de la lessive...tout simplement.
CC
Chargé de faire bouillir les poux de la liaison dans un alambic
je pense qu'il s' agit de la lessive...tout simplement.
CC
Re: Ils mangeaient du chat???
Bonsoir à toutes et à tous,
Je viens de lire les mémoires d'un officier de cet régiment - Jan Kasztelowicz "Cztery wojny" ("Les quatre Guerres"). Sur le front italien, dans les Dolomites et sur Isonzo, on avait froid et on avait faim dans les rangs de l’armée austro-hongroise. Un jour au printemps de 1918, un des bataillons a pris les tranchées italiennes, mais il ne poursuivait pas les Italiens, parce que ... les soldats se sont précipités sur la nourriture et les conserves laissés dans les tranchées. Quelques semaines plus tard, les soldats du peloton du Fänrich Kasztelowicz ont mangé de la viande d’une chèvre morte depuis quelques jours, puis la charogne d’une vache qui puait. On mangeait tout ce qui était "mangeable" ...
Cordialement
Krzysztof
P.S. Quand en été 1918, la 106 Infanterie Division a été transféré sur le front français, les soldats étaient surpris que leurs "Kameraden" allemands sont si bien nourris. Et les "Feldgrauen" enviaient à leur tour aux Français ...
Une escouade, près de nous, fait du chat au vin blanc en tuant l'un après l'autre des chats de Vienne (le-Château), gros et gras à souhait, et qui, une fois dépouillés et gelés la nuit, font un plat merveilleux le lendemain. J'en ai goûté et c'est aussi bon que du lapin. (...)"
On mangeait bien dans l'armée française! Les gars du 32 Landsturm Infanterieregiment ne pouvaient que rêver d'une telle bouffe!Voilà le menu de la soirée du 24 [...]
Soupe de poissons de Richardone ; Saucisses sauce tomate ; Civet de lapin ; Fromage ; Café concert ; Pain frais et vin à volonté ...
Je viens de lire les mémoires d'un officier de cet régiment - Jan Kasztelowicz "Cztery wojny" ("Les quatre Guerres"). Sur le front italien, dans les Dolomites et sur Isonzo, on avait froid et on avait faim dans les rangs de l’armée austro-hongroise. Un jour au printemps de 1918, un des bataillons a pris les tranchées italiennes, mais il ne poursuivait pas les Italiens, parce que ... les soldats se sont précipités sur la nourriture et les conserves laissés dans les tranchées. Quelques semaines plus tard, les soldats du peloton du Fänrich Kasztelowicz ont mangé de la viande d’une chèvre morte depuis quelques jours, puis la charogne d’une vache qui puait. On mangeait tout ce qui était "mangeable" ...
Cordialement
Krzysztof
P.S. Quand en été 1918, la 106 Infanterie Division a été transféré sur le front français, les soldats étaient surpris que leurs "Kameraden" allemands sont si bien nourris. Et les "Feldgrauen" enviaient à leur tour aux Français ...

site: http://www.1914.pl
Re: Ils mangeaient du chat???
Et fiat lux ! Je comprends maintenant : autour des poux il y avait des habits.
Et moi qui pensais à de la gnôle !
Merci chanteloube.
Et moi qui pensais à de la gnôle !
Merci chanteloube.
Patrick Fournié
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- Localisation : vienne le chateau
Re: Ils mangeaient du chat???
Bonsoir à tous et poudrière
Voici l'alambic ! mais y a un hic
pardon! pour faire court c'est en fait < la station d'épouillage allemande de la vallée moreau > à Vienne le Château ce n'est pas un alambic ! dommage pour le schnapps ! c'est la chaudière à faire bouillir les poux du 83ème landwehr ( avec les allemands l'épouillage devenait industriel) et du côté français ,qu'en était t'il ? chacun faisait ces opérations sanitaires de son côté où un service existait
Le bâtiment est toujours visible et visitable (les ferrailleurs sont passés)

cordialement
alain
Voici l'alambic ! mais y a un hic
pardon! pour faire court c'est en fait < la station d'épouillage allemande de la vallée moreau > à Vienne le Château ce n'est pas un alambic ! dommage pour le schnapps ! c'est la chaudière à faire bouillir les poux du 83ème landwehr ( avec les allemands l'épouillage devenait industriel) et du côté français ,qu'en était t'il ? chacun faisait ces opérations sanitaires de son côté où un service existait
Le bâtiment est toujours visible et visitable (les ferrailleurs sont passés)

cordialement
alain
alaindu 512010
Re: Ils mangeaient du chat???
Bonjour.
Concernant l'épouillage dans l'armée US.
Il existait des "Laundry Co" # de 501 à 530 dépendant du Q.M.C. ,installées dans la zone arrière des combats.


Concernant l'épouillage dans l'armée US.
Il existait des "Laundry Co" # de 501 à 530 dépendant du Q.M.C. ,installées dans la zone arrière des combats.


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- Localisation : vienne le chateau
Re: Ils mangeaient du chat???
Bonsoir
Ha ! ces américains , ils amenaient le progrès,
Pendant ce temps nos soldats se souvenaient des privations de la guerre de 70
quelques recettes Le roti de chat , recettes de chien et de rat
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... esMatieres
les souvenirs ont du bon pour calmer les estomacs où l'art d'améliorer l'ordinaire
bonnes fêtes de noêl
alain
Ha ! ces américains , ils amenaient le progrès,
Pendant ce temps nos soldats se souvenaient des privations de la guerre de 70
quelques recettes Le roti de chat , recettes de chien et de rat
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... esMatieres
les souvenirs ont du bon pour calmer les estomacs où l'art d'améliorer l'ordinaire
bonnes fêtes de noêl
alain
alaindu 512010