Bonsoir cher monsieur Météo,
Le 6 avril, le 28e RI mène un véritable commando pour faire sauter un des bâtiments de la cimenterie de Berry-au-Bac se trouvant le long du canal.
Voilà ce que dit le JMO du 28e RI :
De 16h à 16h30 environ, l’opération préparée sur la cimenterie est exécutée dans les conditions suivantes :
Le but de l’opération était :
- 1e la destruction des ouvrages construits par les Allemands entre le canal latéral et l’Aisne et la carrière.
- 2e d’exécuter un coup de main sur la tranchée ennemie de la Cimenterie.
Les troupes chargées de cette opération comprenaient la 10e Compagnie (Compagnie Lascroux).
28 sapeurs du génie sous la conduite du sous-lieutenant Robinet.
Une section de canons de 37 mm, une section de lance-bombes 58 mm sous la direction du sous-lieutenant Thiry.
L’attaque a été menée en deux échelons dont le premier composé de volontaires de la 10e Compagnie et de 10 sapeurs du Génie exécute le coup de main sur la dernière tranchée de la Cimenterie pendant que le deuxième échelon et 18 sapeurs du génie tentaient la destruction des ouvrages.
Le premier échelon atteignit le but qui lui avait été fixé. Les trois colonnes du centre qui opéraient entre les Fours et les bâtiments de la cimenterie abordèrent la tranchée allemande, en détruisirent en partie les défenses accessoires, bouleversèrent les sacs à terre et parvinrent à tuer quelques ennemis.
Cette attaque fut exécutée malgré le barrage de l’artillerie allemande et les feux de flanquement des mitrailleuses ennemies.
Le deuxième échelon, sous la protection du premier, permit les travaux de destruction exécutés par le génie qui parvint à faire exploser 50 kilos de cheddite au centre du bâtiment de la Cimenterie et une charge de 25 kilos de cheddite et 25 kilos de mélinite dans les fours situés en face de ce bâtiment.
Les canons de 37 m/m complétèrent l’action de notre artillerie, l’un sur les bords Nord de la Cimenterie, l’autre sur les pentes de la Carrière qui dominent la Cimenterie.
Les lance-bombes de 58 m/m prirent pour objectifs les parties des bâtiments qui échappaient au tir de l’artillerie.
L’opération a été faite dans des conditions défavorables, l’ennemi ayant pu se tenir à l’abri des feux de préparation de l’artillerie dans les nombreux abris que présente la Cimenterie. La mission n’en a pas moins été remplie d’une façon aussi complète qu’elle pouvait l’être vu les circonstances et la durée de l’opération. Il n’a pas été possible de faire des prisonniers en raison des obstacles qu’a rencontrés l’opération. Deux Allemands surpris par un sapeur du génie n’ont pu être ramenés.
Le travail préparatoire à l’attaque avait été fait d’une façon très minutieuse comme en témoignent les croquis établis par le Capitaine Lascroux chargé de cette attaque.
L’action a été menée avec une vigueur et un esprit de sacrifice qui fait le plus grand honneur à tous ceux qui y participèrent.
Tranchées françaises en rouge et tranchées allemandes en bleu. C'est probablement le bâtiment 2 qui fut l'objet de la destruction du 6 avril 1915.
La décision de détruire ce bâtiment avait été prise suite à l'attaque allemande du 20 janvier 1915. Les allemands du 92e RI avaient pris deux lignes de tranchées au 28e RI. Les normands et parisiens avaient alors mis trois jours à reprendre ces tranchées :
Voici un plan de la situation en janvier 1915 :
Voilà pour les infos brutes.
A très bientôt Jérôme !!
Vincent