Bonjour
François GALLIER faisait bien parti du 69e R.I
Le livre d'or que vous mentionnez comporte la liste des tués des deux régiments 69 R.I et 269 R.I.
COMBATS DE BEAUSEJOUR BUTTE DU MESNIL
(Septembre- Décembre 1915)
La Préparation.
31 août 1915,
De Vitry-laVille, le régiment se dirige sur Moivre. Il embarque en camions pour la cote 192 (nord-ouest de Somme-Bionne), ou il bivouaque.
1er septembre 1915,
Le 69e R.I vient occuper le secteur des « Entonnoirs », secteur de la célèbre ferme de Beauséjour, ou se déroulèrent tant de rudes combats au mois de mars 1915. L’endroit est très mauvais ; si l’arrière est pourvu de bon boyaux, par contre les premières lignes ne comportent que de mauvaises tranchées trop larges dont les parois qui s’effritent doivent être soutenues par des claies et des gabions, souvent renversés par les bombardements de l’ennemi. Avec cela, peu ou pas d’abris en première ligne, ceux ci ne peuvent résister dans ce secteur à tout instant bouleversé par les mines.
8 septembre 1915,
Relevé dans la nuit du 8 au 9 septembre, le régiment vient bivouaquer à la cote 189 (sud-ouest de Somme-Bionne) jusqu’au 18 septembre, fournissant des détachements de travailleurs pour l’organisation de la zone arrière.
L’Attaque du 25 Septembre
19 septembr1915,
Le régiment remonte en ligne dans le secteur des « Entonnoirs ».
22 septembre 1915,
La préparation d’artillerie commence, le jour même les bataillons d’assaut prennent leur place.
Dans un vacarme assourdissant, les canons vont tirer pendant trois jours et trois nuits 1000 000 d’obus de tous calibres et niveler la première ligne ennemie.
L’ennemi est très nerveux et contrebat violemment notre artillerie ; il multiplie les coups de main, cherchant vainement à se procurer des renseignements.
23 septembre 1915,
Le bombardement continue toute la journée et toute la nuit avec la même intensité sans autre changement. Deux simulacres d’attaque sont exécutés dans le courant de la journée avec allongement du tir d’artillerie et fusillade.
Ordre Général n° 43 :
Soldats de la République ! Après des mois d'attente qui nous ont permis d'augmenter nos forces, tandis que l'adversaire usait les siennes, l'heure est venue d'attaquer pour vaincre et pour ajouter de nouvelles pages de gloire à celles de la Marne et des Flandres des Vosges et d'Arras.
Derrière l'ouragan de fer et de feu déchaîné grâce au labeur des usines de France, où vos frères ont nuit et jour travaillé pour nous, vous irez à l'assaut tous ensemble sur tout le front, en étroite union avec les Armées de nos Alliés.
Votre élan sera irrésistible.
Il vous portera d'un premier effort jusqu'aux batteries de l'adversaire au delà des lignes fortifiées qu'il vous oppose.
Vous ne lui laisserez ni trêve ni repos jusqu'à l'achèvement de la victoire.
Allez-y de plein cœur, pour la délivrance du Sol de la Patrie, pour le triomphe du Droit et de la Liberté.
J. Joffre
24 septembre, 1915
Sans changement le bombardement continue sans interruption de notre part.
Un nouveau simulacre d'attaque se produit.
Ordre du Régiment n° 279 :
Le Lt Colonel communique à tous, le ferme espoir de voir bientôt le 69è inscrire à son drapeau le nom d'une glorieuse victoire. Un grand succès serait pour le Régiment une juste récompense des services rendus par lui à la Patrie pendant 14 mois de campagne. Il le lui souhaite de grand cœur.
24 Septembre Ch. Pesme
25 septembre 1915,
À 3h45 toutes les troupes, portant pour la première fois le casque, sont en place.
Le 3e bataillon, commandant Wild, est en première ligne.
Le 2e bataillon, commandant Vannier, en réserve de Division.
Le 1er bataillon, commandant Navel, en réserve de Brigade.
A l’aube du jour J, malgré un temps exécrable, le moral est excellent. Les chefs attendent, montre en main, l’heure de départ fixée à 9 heures 15.
9h15, par une pluie fine et dans le vacarme infernal, coups de sifflets, puis débouché superbe des premières vagues. Le 3e bataillon bondit généreusement à l’assaut ; son chef, le commandant Wild, dont la haute silhouette se dresse comme un étendard, l’entraîne dans cette marche calme et sublime ; « c’est ainsi que le qualifiera le commandant d’artillerie, qui pleure d’admiration en regardant nos fantassins » (notes de M. l’abbé Tailiez).
La mission du 69e est de s’emparer de la crête des « Entonnoirs », du fortin et de pousser jusqu’à la cote 194, au nord de Ripont.
Tout de suite, le bataillon d’attaque se trouve pris dans un enchevêtrement inextricable de tranchées et de boyaux effondrés qui rendent la progression extrêmement difficile.
Les pertes sont extrêmement lourdes :
Dès le début de l’action le commandant Wild est sérieusement blessé, les commandants de compagnies : Lieutenant Baudet 11e Cie, Lieutenant Houot 9e Cie, sous-lieutenant Mourgues 10e Cie sont tués.
Les premières lignes ennemies, complètement bouleversées, sont cependant rapidement dépassées. La crête est franchie. Les 11e et 12e compagnies descendent dans un petit ravin et arrivent devant la tranchée de Walkyries, dont le réseau est encore intact.
Quelques hommes, entraînés dans un élan magnifique par le capitaine Marcel-François Lesne commandant la 12e Compagnie, parviennent même jusqu’aux abords de Ripont, semant la panique parmi les batteries ennemies. Les attelages sont détruits et une partie des servants sont faits prisonniers.
Le capitaine Lesne sera cité et décoré de la Légion d’honneur pour cet exploit.
Sur la gauche, le 26e, le 37e et le 79e se sont heurtés aux organisations formidables de la butte du Mesnil, percée de part en part par le fameux tunnel de Dittfurth ; ils n’ont pu progresser que faiblement.
Le 3e bataillon se trouve en avant, complètement découvert sur son flanc gauche et recevant des coups de feu de flanc et même de derrière. Les 11e et 12e compagnies ne peuvent que se jeter dans le boyau de Walkyries, sous un violent feu de mitrailleuses qui les prenait de derrière. D’autre part, des compagnies ennemies en réserve dans de profonds abris se sont ressaisies, elles sortent de leur repaire et tiennent en échec les 9e et 10e compagnies, qui sont obligées d’opérer toute une manœuvre dans les boyaux avec attaque à la grenade pour les obliger à se rendre, permettant ainsi d’assurer la liaison avec les 11e et 12e compagnies.
Toute nouvelle progression devient impossible ; cependant la fameuse tranchée de Posen, qui n’était pas occupée par l’ennemi, peut l’être par nous dans la soirée et finalement les lignes sont portées jusque devant le bois en Zig-Zag.
L’avance est de 1.200 mètres, 600 prisonniers sont restés au mains du 3e bataillon, ainsi que plusieurs canons de 77, des minenwerfer et un matériel considérable.
Les débris du 3e bataillon, non renforcés depuis le matin, tiennent la tranchée de Posen tout au long de la lisière nord du Bois allongé.
Pendant ce temps, le 1er bataillon est immédiatement demandé en renfort mais l’encombrement des boyaux le retarde considérablement dans son avance.
26 septembre 1915,
Nouvelle progression effectuée dans les boyaux par le 1er bataillon et des éléments du 2e, pendant que la 4e compagnie ainsi que deux bataillons du 418e R.I s’emparent d’observatoires ennemis important dans le bois du «20.000e».
27 septembre 1915,
La lutte se prolonge.
28 septembre 5 octobre 1915,
A l’aube du 28, l’horizon reste bouché par la masse blanchâtre de la Butte du Mesnil toujours inviolée.
La nécessité de remettre tout en ordre et d’organiser le terrain conquis transforme pendant quelques jours la physionomie du combat.
Les tranchées adverses étant très rapprochées les unes des autres, l’artillerie cède la parole à la grenade dont il est fait un large emploi jusqu’au début octobre.
Petit à petit on arrache à l’ennemi le boyau Kolossal, la tranchée de la crête, le boyau Bacharach, puis le boyau des Walkyries et celui de Stendhal ; opérations préliminaires destinées à améliorer nos bases de départ pour l’attaque du 6 octobre.
6 octobre 1915,
Reprise de l’attaque générale à 5h20.
Les unités bondissent en avant dans le même ordre que le 25 septembre, mais l’ennemi continuellement renforcé en hommes et en matériels, s’est puissamment fortifié et aucun progrès sérieux n’est réalisé.
Partout l’admirable élan des troupes se brise sous un infranchissable réseau de balles.
Les pertes sont sérieuses et devant la médiocrité des résultats obtenus, l’ordre est donné de suspendre l’offensive.
cordialement
Wagram