JOFFRE ET LA BATAILLE DE LA MARNE

air339
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Re: JOFFRE ET LA BATAILLE DE LA MARNE

Message par air339 »

Bonjour,

Je reprends avec plus de précision les échecs des divers EM.
La différence entre le « prévu » ( l’attaque massive) et le « réalisé » (le massacre face aux armes modernes), montre le sanglant tâtonnement de toutes les armées.
Source : John Keegan "La Première Guerre mondiale"


5 au 6 août 1914 : le groupe Emmich se heurte aux forts de Liège. Voici ce qui se passe au fort de Barchon : Les assaillants « arrivaient, ligne après ligne, presque épaule contre épaule, jusqu’à ce que, lorsque nous les abattions, ils ne tombent les uns sur les autres, formant une horrible barricade de morts et de blessés ».
La défense Belge déjoue toutes les prévisions allemandes et nécessite l’emploi des 305 et 420.

12 août au 24 août 1914 : l’offensive autrichienne en Serbie se fait refouler, jusqu’à voir son propre territoire occupé par les Serbes. Le 6 septembre, les Serbes sont à leur tour repoussés…

20 août 1914 : Le 1er corps d’armée allemand (von François) attaque à Gumbinnen la 1ère armée Russe. Celle-ci s’est solidement retranchée pendant la nuit : « plus les Allemands se portent en avant, plus le nombre de leurs victimes augmente . L’artillerie russe ( ) tirant à courte portée, alourdit le bilan. Pour compléter ce massacre, les batteries allemandes de la 2ème division se mettent à tirer, par erreur mais avec efficacité, sur leur propre infanterie ».

22 août 1914 : A Rossignol, 5 bataillons de la 3e DIC avancent à travers la forêt de Chiny et sont décimés par les feux des mitrailleuses allemandes.
Pertes : 11 000 hommes sur 15 000…
Lanrezac ne fait pas mieux le même jour à Charleroi.

23 août 1914 : le 12e grenadier de Brandebourg du capitaine Bloem se heurte au BEF à Mons. « nous étions là, à avancer comme à la parade ». Le feu rapide des fusils anglais fait un massacre.
Pertes : plus de 5 000 hommes…

25-27 août 1914 : l’attaque autrichienne contre les Russes échoue, puis se trouve repoussée jusqu’à Lemberg.

29 août 1914 : A Tannenberg, cette fois c’est la 2ème armée russe qui se lance à l’assaut et se fait massacrer.
Pertes : 50 000 tués et blessés. Le général Samsonov se donnera la mort.

Octobre-novembre 1914 : les assauts allemands répétés devant Ypres vont devenir le « Kindermord bei Ypern », les étudiants allemands nouvellement arrivés au front se font massacrer « chargeant en rang très serrés, ils constituent une cible immanquable ».
Tués : 50 000 hommes…

A l’hiver 14-15, les Turcs d’Enver attaquent la Russie via le Caucase enneigé, par -20° . A mi-janvier, il reste 18 000 hommes sur 90 000 , 30 000 sont morts de froid…

23 janvier 1915 : Une nouvelle offensive autrichienne contre les Russes se fraie un chemin à travers les Carpates enneigées. A fin février, l’offensive a échoué.
Pertes : 90 000 hommes…

10 mars 1915 : La 1ere armée britannique attaque à Neuve Capelle. Trop en pointe, elle se fait décimer les jours suivants.
Perte : 11 000 hommes…

26 septembre 1915 : A Loos l’armée britannique se forme en 10 colonnes « chacune d’environ 1 000 hommes, avançant comme à la parade ». « jamais des mitrailleuses n’avaient eu a accomplir un travail aussi simple … une mitrailleuse tira a elle seule 12 500 cartouches cet après-midi là. L’effet fut dévastateur. On pouvait voir les ennemis tomber littéralement par centaines, mais ils poursuivaient leur marche en bon ordre et sans interruption ». Les Allemands cessent le feu lorsque les Britanniques rejoignent leurs positions, « tellement le sentiment de compassion et de pitié était grand après une telle victoire ».
Pertes : 8 000 hommes…


On peut continuer longuement cette pénible série, avec ses phares : 1er juillet 1916, 16 avril 1917…

Bien cordialement,

Régis
chanteloube
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Re: JOFFRE ET LA BATAILLE DE LA MARNE

Message par chanteloube »

Bonjour à toutes et à tous,

Le "1915" de Jean Yves Le Naour rend compte, avec beaucoup de brio et dans une langue parfaite, de la lutte entre la représentation nationale et Joffre acharné à se maintenir hors de tout contrôle. il fait aussi litière, et argumente sérieusement, des affirmations habituelles des "militaires " se dégageant de toutes responsabilités dans la situation matérielle de nos armées en 1914 15.
Le bien connu " c'est la faute aux politiques " qui sous entend que les militaires ne font pas, eux, de politique et ne sont jamais dans les postes clefs des cabinets traitant des affaires militaires. Comme l'armement par exemple! Affirmation totalement fausse évidemment! A lire absolument.
A bientôt CC
Francois Xavier
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Re: JOFFRE ET LA BATAILLE DE LA MARNE

Message par Francois Xavier »

Comme le montrent les archives de la bibliothèque de l’École Polytechnique, Joffre était, lorsqu'il était jeune, un individu extrêmement doué sur le plan intellectuel. La comparaison avec Foch est édifiante. Joffre, né en 1852 dans un milieu qui ne prédisposait pas aux études fut reçu 14ème à l'X à 17 ans, à comparer avec Foch né en 1851 d'un père fonctionnaire (percepteur) et reçu 78ème l'année de ses 20 ans. Bien sûr, les facultés de Joffre avaient peut-être décliné à l'époque de la guerre ...
Il était sorti 33èmede l'X. Comme me le faisait remarquer un ami, s'il avait été un tout petit peu mieux classé, il serait sans doute devenu Ingénieur du Corps des Ponts et Chaussées et ne serait alors jamais entré dans les livres d'histoire.

Biographies accessibles sur le site de la bibliothèque de l'X :

Joffre, Joseph Jacques Césaire (X 1869 ; 1852-1931)
Etat civil : Naiss. : 1852 le 12 01: Rivesaltes(Pyrénées-Orientales) ; mort en 1931 le 31 01
PERE : Gilles - lib.PROF:Propriétaire     RENS.PROF Propriétaire viticulteur et fabricant de tonneaux
MERE : Plas, Catherine
Adresse :  : Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)
Desc.phys. : Cheveux blonds - Front ordinaire - Nez moyen - Yeux bleus - Bouche moyenne - Menton ordinaire - Visage ovale - Taille 172
Scolarité : EXAMEN : Paris - CLASST : 014 - PASSAGE: 035e en 1870 sur 132 élèves - SORT : 033e en 1871 sur 128eleves CORPS : G.- 002eme en 1871 - sur 026el.
Rens. situa.:  Maréchal de France - Inst. - Aca. F.
Autres rens. Marié le 11-10-1873 Pourcheiroux Marie Amélie (veuve Lafarge), puis le 26-04-1905 à Penon Henriette Rosalie.


Foch, Ferdinand (X 1871 ; 1851-1929)
Etat civil : Naiss. : 1851 le 02 10: Tarbes (Hautes-Pyrénées) ; mort en 1929 le 20 03
PERE : Bertrand Jules Napoléon – lib PROF:Percepteur
MERE : Dupré, Marie Sophie Jacqueline
Adresse :  : Saint-Étienne (Loire)
Desc.phys. : Cheveux châtains : - Front découvert - Nez gros - Yeux gris - Bouche grande - Menton rond - Visage ovale - Taille 168
Scolarité : EXAMEN : Nancy - CLASST : 078 - PASSAGE: 047e en 1872 sur 144 élèves - en 1873 sur 093eleves CORPS : A.- 004eme en 1873 - sur 052el.
Rens. situa.:  Maréchal de France, de Gde Bretagne, de Pologne - Inst. - Aca. F. - Aca. S.
Francois
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