Bonjour,
En cherchant des infos sur le 6e RAP (pour le sujet sur l'invention du camouflage), je suis tombée sur le journal de guerre d'Eugène Emile Wolff, mobilisé au 6e RAP, et qui passera ensuite dans l'artillerie lourde.
Au 26 octobre 1914, il écrit (je ne mets pas les guillemets, car j'ai transcrit avec ajustement de ponctuation et correction de quelques fautes) :
Puis, avec une vingtaine de mes camarades, je retourne à l'arsenal, pour apprendre la manœuvre d'un canon de 155 à tir rapide, sortant des usines Schneider, et avec lequel nous devons partir au front d'un moment à l'autre.
[…]
Quelques mots sur notre pièce : celle-ci, du calibre de 155, est montée sur frein hydraulique, système 75 mais plus fort ; elle se divise pour le trajet en deux parties, comme le système "Rhimaill" ; sa portée est plus grande.
Le canonnier Wolff relate ensuite, avec des détails qui me semblent intéressants, les problèmes rencontrés avec cette pièce.
J'ai cherché s'il y avait déjà des infos à ce sujet sur le forum, mais je n'ai rien trouvé (a priori rien en rapport avec l'artillerie avec les termes Wolff et Eugène).
Voici le lien pour lire la suite : https://recherche-archives.nancy.fr/vie ... 01#image11
source : Archives de la ville de Nancy, Grande collecte guerre 1914-1918, cote 100 Num 4/1
Cordialement,
loloastre
[édité 28/11/2024 pour corriger le prénom du canonnier Wolff]
canon de 155 à tir rapide sortant des usines Schneider en 1914
canon de 155 à tir rapide sortant des usines Schneider en 1914
Dernière modification par loloastre le jeu. nov. 28, 2024 10:26 pm, modifié 1 fois.
Re: canon de 155 à tir rapide sortant des usines Schneider en 1914
Bonjour,
Ce journal de guerre évoque le canon de 155 L SC n°2 Schneider, canon prototype proposé à l'Espagne puis présenté à la Section Technique de l'Artillerie en 1913 au polygone d'Harfleur près du Havre. Peu après le début de la guerre, ce canon est réquisitionné puis intégré au Groupement d'Artillerie Lourde à Grande Portée de la 1ère Armée formé en novembre 1914. Ce canon, possédant une bonne portée, est utilisé en contre-batterie des pièces lourdes allemandes. A noter que le Groupement précité, aux ordres du chef d'escadron Wasser du 6e RAP est doté de tracteurs automobiles et des 155 L modèle 1877 sont aussi intégrés à ce Groupement.
J'évoque ce Groupement aux pages 26 et 27 de mon livre "L'Artillerie automobile française des origines à 1919" où figurent 4 photographies de ce rare canon prototype. Le JMO de cette unité existe.
A noter que le canon de 155 L modèle 1877-1914 Schneider construit en série à partir du début 1916 emploie le même affût que le 155 L SC n° 2, le tube étant un 155 L de Bange construit neuf, approprié au montage sur affût à frein hydropneumatique et équipé d'une culasse Schneider.
Cordialement,
Guy François.
Ce journal de guerre évoque le canon de 155 L SC n°2 Schneider, canon prototype proposé à l'Espagne puis présenté à la Section Technique de l'Artillerie en 1913 au polygone d'Harfleur près du Havre. Peu après le début de la guerre, ce canon est réquisitionné puis intégré au Groupement d'Artillerie Lourde à Grande Portée de la 1ère Armée formé en novembre 1914. Ce canon, possédant une bonne portée, est utilisé en contre-batterie des pièces lourdes allemandes. A noter que le Groupement précité, aux ordres du chef d'escadron Wasser du 6e RAP est doté de tracteurs automobiles et des 155 L modèle 1877 sont aussi intégrés à ce Groupement.
J'évoque ce Groupement aux pages 26 et 27 de mon livre "L'Artillerie automobile française des origines à 1919" où figurent 4 photographies de ce rare canon prototype. Le JMO de cette unité existe.
A noter que le canon de 155 L modèle 1877-1914 Schneider construit en série à partir du début 1916 emploie le même affût que le 155 L SC n° 2, le tube étant un 155 L de Bange construit neuf, approprié au montage sur affût à frein hydropneumatique et équipé d'une culasse Schneider.
Cordialement,
Guy François.
Re: canon de 155 à tir rapide sortant des usines Schneider en 1914
Bonjour,
Guy François,
Merci pour vos précisions sur ce canon.
En complément, voici le lien vers le JMO en question (cote 26 N 24/3) : https://www.memoiredeshommes.sga.defens ... 8f80c58b45
Ce journal commence au 16 novembre 1914, date de la constitution de ce groupement, et la page de garde porte le tampon de la 21e batterie du 6e RAP. (Mais il ne concerne peut-être, au début du moins, qu'une fraction de cette batterie.)
Le groupement comprend alors :
- une batterie dédiée au 155 L Schneider, déjà disponible, commandée par le lieutenant Octobon ;
- une batterie de 155 L avec ceintures de roues (2 canons), qui est encore à constituer à Toul, commandée par le lieutenant Chauvin.
Le journal de guerre d'Emile Wolff relate donc les tribulations de ce canon prototype, à partir du 26 octobre 1914 (vue 11, à l'arsenal de Toul), et avant son intégration dans le groupement, notamment :
- des allers-retours de la pièce entre le front et l'arsenal de Toul fin octobre (vues 11 et 12),
– le retour à Toul du personnel et du matériel le 2 novembre (vue 13),
- les essais après réparation,
- le nouveau départ de la pièce et d'une équipe de servant, le 14 novembre, pour le front (vue 13).
J'ajoute également le lien vers la fiche au registre matricule d'Emile Wolff (classe 1913, matricule 1863 au recrutement de Nancy) : https://archivesenligne.archives.cg54.f ... c69358b041
Il était imprimeur à l'époque de la formation de sa classe. Ce qui explique peut-être que son journal de guerre soit aussi bien écrit (phrases avec majuscules et ponctuation, peu de fautes…) donc aussi facile à lire.
De plus, ses dires me semblent cohérents avec les explications de Guy François.
Je considère donc que ce journal de guerre mérite d'être pris en compte pour compléter ou illustrer les autres sources.
Y compris pour les tribulations de la batterie de 155 L Schneider après son entrée dans le groupement.
En effet, Emile Wolff repart sur le front début décembre 1914, et fait partie de la batterie de 155 L avec ceintures de roues du groupement précité, au moins à partir du 15 décembre, la dite batterie étant alors commandée par le lieutenant Lancelle (dixit Emile Wollf) ou Lanselle (comme dans le JMO du groupement).
Cordialement,
loloastre
Guy François,
Merci pour vos précisions sur ce canon.
En complément, voici le lien vers le JMO en question (cote 26 N 24/3) : https://www.memoiredeshommes.sga.defens ... 8f80c58b45
Ce journal commence au 16 novembre 1914, date de la constitution de ce groupement, et la page de garde porte le tampon de la 21e batterie du 6e RAP. (Mais il ne concerne peut-être, au début du moins, qu'une fraction de cette batterie.)
Le groupement comprend alors :
- une batterie dédiée au 155 L Schneider, déjà disponible, commandée par le lieutenant Octobon ;
- une batterie de 155 L avec ceintures de roues (2 canons), qui est encore à constituer à Toul, commandée par le lieutenant Chauvin.
Le journal de guerre d'Emile Wolff relate donc les tribulations de ce canon prototype, à partir du 26 octobre 1914 (vue 11, à l'arsenal de Toul), et avant son intégration dans le groupement, notamment :
- des allers-retours de la pièce entre le front et l'arsenal de Toul fin octobre (vues 11 et 12),
– le retour à Toul du personnel et du matériel le 2 novembre (vue 13),
- les essais après réparation,
- le nouveau départ de la pièce et d'une équipe de servant, le 14 novembre, pour le front (vue 13).
J'ajoute également le lien vers la fiche au registre matricule d'Emile Wolff (classe 1913, matricule 1863 au recrutement de Nancy) : https://archivesenligne.archives.cg54.f ... c69358b041
Il était imprimeur à l'époque de la formation de sa classe. Ce qui explique peut-être que son journal de guerre soit aussi bien écrit (phrases avec majuscules et ponctuation, peu de fautes…) donc aussi facile à lire.
De plus, ses dires me semblent cohérents avec les explications de Guy François.
Je considère donc que ce journal de guerre mérite d'être pris en compte pour compléter ou illustrer les autres sources.
Y compris pour les tribulations de la batterie de 155 L Schneider après son entrée dans le groupement.
En effet, Emile Wolff repart sur le front début décembre 1914, et fait partie de la batterie de 155 L avec ceintures de roues du groupement précité, au moins à partir du 15 décembre, la dite batterie étant alors commandée par le lieutenant Lancelle (dixit Emile Wollf) ou Lanselle (comme dans le JMO du groupement).
Cordialement,
loloastre
Re: canon de 155 à tir rapide sortant des usines Schneider en 1914
Bonjour à tous,
Sur les recommandations de Laurence, j'ai lu ce journal de guerre.
Il est très instructif, je ne connais rien à l'artillerie lourde (pour le 75 je recommande Paul Lintier viewtopic.php?t=9618) mais grâce à ce journal je comprends mieux les problématiques : temps long à préparer la plateforme, transport dans la boue de ce matériel très lourd même s'il est déplacé par des tracteurs et non des chevaux, missions de l'AL.
Merci Laurence ,je vous le recommande.
Sur les recommandations de Laurence, j'ai lu ce journal de guerre.
Il est très instructif, je ne connais rien à l'artillerie lourde (pour le 75 je recommande Paul Lintier viewtopic.php?t=9618) mais grâce à ce journal je comprends mieux les problématiques : temps long à préparer la plateforme, transport dans la boue de ce matériel très lourd même s'il est déplacé par des tracteurs et non des chevaux, missions de l'AL.
Merci Laurence ,je vous le recommande.
Cordialement.
Serge, recherche photos et documents sur 115 RI, 166 RI et 66 RI.
Serge, recherche photos et documents sur 115 RI, 166 RI et 66 RI.