Journaux où carnets de fiancées où femmes.

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grain
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Re: Journaux où carnets de fiancées où femmes.

Message par grain »

Bonjour à tous.
Existe t'il beaucoups, a t'on retrouvé des carnets tenu par ,les fiancées ou femmes, enfants ,de soldats .Qui auraient noté au jours ou semaines les évenements qui se passaient à l'arriere la vie qutidiennne, labeurs nouvelles tristes.

J'ai rechercher moi même le journal de la fiancée du soldat Decharvois, mais il à disparu recement, jeter sans doute ou dechiré par les enfants des descendants!
Dommage
Cordialement
Martial
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Jean RIOTTE
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Re: Journaux où carnets de fiancées où femmes.

Message par Jean RIOTTE »

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Martial,
Personnellement je viens de terminer la lecture de Les saisons du vent. Journal août 1914-Mai1915, de Marie Escholier, Garae/Hesiode, 1986, 154 pages, ISBN 2-906156-04-3.
C'est un livre remarquable à mon sens, que j'ai beaucoup apprécié.
Marie Escholier, femme de poilu, mère de deux enfants, rapporte avec beaucoup de sensibilité la vie quotidienne, à l'arriére, loin du front, d'une communauté paysanne proche de Mirepoix, dans le Gers.
Un livre, je me répète, remarquable.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
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Frederic S.
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Re: Journaux où carnets de fiancées où femmes.

Message par Frederic S. »

Bonjour,

J'ai la chance de posséder le Journal de guerre 1914-1919 d'une jeune fille - 21 ans en janvier 1915. Il commence en octobre 1914 (doit manquer le début) et se termine en septembre 1919 avec un pélerinage sur les champs de bataille du Chemin des Dames.

Image

Yvonne Bufaumène - comme elle s'appelle - écrit régulièrement une à deux fois par semaine et reprend le communiqué et surtout raconte le quotidien perturbé par la guerre ; lingère à l'hôpital auxiliaire de Vaucresson de la fin 1914 à sept. 1915, elle raconte sa vie avec les blessés, elle raconte aussi les bombardements de Paris des zeppelins, gothas et autres canons à longue portée, et beaucoup d'autres choses...

Voici deux extraits, un peu long, mais si émouvants et agréables à lire. Bonne lecture.

Noël dans un hôpital auxiliaire :

MARDI 29 DÉCEMBRE 1914

Après 1.000 péripéties, Gautron et Bénard ont quitté l’hôpital, et l’arrivée de Gautron le jour de Noël au dessert a fait bien plaisir à tous et à toutes. C’est un bien bon souvenir pour nous que ce déjeuner de Noël avec nos soldats. La veille au soir déjà, Petit, déguisé en Père Noël, avait distribué à toute la chambrée surprises… et verges non sans avoir polochonné Mme Balp et Mlle Renard qui assistaient à la distribution. Quand nous arrivons le jour de Noël, ils étaient encore à la messe, mais ne tardent pas à rentrer. Causette en attendant midi : Aubrée le petit caporal fait le connaisseur en soieries et nous amuse bien. Les gâteaux de Mlle Renard, confectionnés par elle-même, sont démoulés, et à table. Mme Balp et Mlle Renard président, la première entre Locqueneux le territorial et… Petit qui a pour voisine de gauche… Mme Bufaumène ! Il n’en faut pas moins pour le faire tenir tranquille ! Puis de l’autre côté de Mère : Tréart – le tuyau de pipe – vraiment bien gentil et si convenable, il ne perd pas sa petite habitude de venir faire la causette dans la lingerie à chaque occasion, puis Yvonne Bufaumène, Lemoine qui va vraiment de mieux en mieux, il commence à pouvoir couper un peu son pain, mais il est désolé d’être toujours sans nouvelles de sa mère, de ses 3 sœurs et de toute sa famille de Tourcoing-Roubaix. Mlle Renard arrive ensuite, Morand l’artilleur qui a toujours un éclat d’obus dans le côté, Mlle de Fondviolant, Aubrée qui va chercher que l’occasion de faire 1.000 bêtises et qui commence par donner force coups de verge à Tour, Mlle Happe au bout de la table, Henri Saint-Sans le petit artilleur et Germaine. Dans leur coin, ils rient pas mal, Aubrée est vite émoustillé et si en train ! Dans le nôtre aussi du reste, Petit et ses réflexions est inénarrable. Le menu est excellent et ainsi composé : huîtres, bouchées à la reine offertes par Madame Balp, une dinde gigantesque et farcie aux marrons, délicieuse, et qui n’a qu’un défaut, c’est d’être monumentale et presque impossible à découper avec les outils de l’hôpital. Mlle B. est désolée de ne pas soutenir sa réputation de découpeuse experte, mais nos braves soldats se régalent. Légumes et dessert, d’excellents gâteaux au rhum de Mlle R. et au maréchal de Madame Vicaire délicieux. On flambe les savarins et tout à coup, tandis que tout le monde admire les belles flammes bleues, Mlle Rémy, qui ne déjeune pas avec nous, se met en devoir de fermer tous les volets et nous voilà dans la pénombre ! Nous obtenons la clef du mystère, c’est pour que nous disions le bénédiase de St-Quentin autrement dit que chacun embrasse sa voisine, mais c’était déjà chose faite, tous ayant trouvé qu’il n’était pas trop tard quand Mlle Renard en avait donné l’idée au milieu du repas ! On rouvre les volets et sur ces entrefaites nous entendons : « Qui vive ! » Et qui voyons-nous s’encadrer dans la porte : Gautron qui vient de Versailles à bicyclette pour revoir tout le monde. Il se met au bout de la table entre Tréart et moi et prend le dessert et le champagne avec nous. Bénard est dans sa famille pour quelques jours. Il connaît justement le docteur Chusseu, major à Versailles et propriétaire de la maison que nous avons vu l’autre jour à l’une de ses visites. Comme on servait le café, Ernest arrive, autrement dit l’auto qui doit les emmener goûter chez une dame et un certain Mr Dulin fait son entrée. Nous en profitons pour aller vivement nous habiller espérant avoir notre train de 3 h moins ¼ car il est déjà plus de 2 h ½. Ils comptaient tous, comme nous, faire de la musique après le déjeuner, mais il est trop tard, l’auto attend et ce sera pour demain. Nous faisons nos adieux à tous et à toutes, non sans remercier beaucoup ces dames du bon moment que nous venons de passer. Ils se partageront nos cigares et le petit engagé n’a garde d’oublier les siens en chocolat.




Récit d'un raid sur Paris :

VENDREDI 15 MARS 1918

Depuis dimanche, nouveau raid dans la nuit de lundi à mardi, et pour les Garchois une canonnade tellement plus forte que celle de vendredi que chaque petit pays de notre région croit avoir reçu des bombes. L’alerte, donnée vers 9 h ¼ par les trois coups de canon à blanc d’abord, puis quelques minutes après par la sirène très assourdie, ne prend fin qu’à minuit ¼ après une accalmie de canon de 20 minutes vers 11 heures. Après avoir pris les précautions ordinaires, fermeture des compteurs, fenêtres entrouvertes, rideaux et volets hermétiquement clos, nous descendons comme vendredi au premier d’abord chez les Guion, Madeleine, la feuille morte, étant venue nous chercher tout de suite. Nous trouvons en bas Mr Guion levé, mais Mme Guion et Germaine et Jane déjà couchées ne se lèvent pas tant que le canon reste sourd, ce qui ne dure pas longtemps. Les coups de plus en plus rapprochés et assourdissants font lever tout le monde. De nouveaux forts tirent d’un moment à l’autre, les tirs de barrage commencent et nous reconnaissons le mont Valérien, Marly, St-Germain, etc. ce qui nous fait craindre pour notre région cette fois. Le défilé des locataires, pas très nombreux, commence : Mme Jaillet et son fils d’abord, puis Mme Thomas et sa fille, nous descendons tous au sous-sol chauffé et éclairé à l’électricité, ce qui est vraiment appréciable, non sans avoir eu à calmer la bonne des Guion ridicule d’exagération et de peur. À part cela, tout le monde est très calme. Emile exagère lui aussi mais dans un autre sens : on ne peut l’arrêter de courir de tous les côtés pour faire la police dans Garches, faire éteindre les lumières et dresser même des contraventions ! Les coups continuent toujours pressés et violents en diminuant toutefois vers 10 h ½, et à 11 heures, tout semble rentrer dans le calme, nous n’entendons plus rien, ni canon mais ni sirène non plus. Nous remontons tous, espérant que cela est fini, mais toutes trois ne voulons pas nous déshabiller et nous coucher avant d’avoir entendu la sirène. Nous rallumons notre petit poêle et nous groupons autour dans notre chambre après avoir regardé et exploré le ciel de tous côtés sans rien entendre ni rien voir ; la nuit est étoilée mais pas très claire. Bien nous avait pris de ne pas nous recoucher : vers 11 h 20, la canonnade reprend plus forte que jamais, les coups font trembler les vitres, et nous reprenons le chemin du premier d’abord, puis du sous-sol ensuite pensant toujours y être plus en sûreté qu’aux différents étages malgré les explosifs et produits chimiques – le peu d’essence qu’il y a actuellement est dans la cour et ne suffirait pas pour faire sauter la maison. Nous nous réinstallons tous sur nos sièges de fortune. Je m’informe de ce que contient le tonneau sur lequel je suis assise, c’est de l’huile à brûler ! J’aurai au moins la consolation de ne pas sauter mais de brûler à petit feu ! Notre plus grosse émotion avait eu lieu peu après notre seconde descente au premier. Nous trouvons alors toute la famille Guion envahie de nouveau par tous les locataires, sautant chacun à bas de leur lit et se rhabillant à la hâte. J’éclaire Germaine et Madeleine à l’aide de la pile de Germaine. Quelle malencontreuse idée avaient-ils eu tous de se recoucher si vite malgré la fatigue ! Tout le monde redescend par l’escalier intérieur allant du 1er au magasin, et toutes trois attendons Madame Guion quelques minutes pendant qu’elle s’occupe de Jane levée la dernière. Au même moment, comme nous étions dans le corridor, une détonation, suivie de quelques autres, et bien différente du canon, retentit. Nous restons clouées sur place tant l’éclatement est assourdissant. L’électricité s’éteint plusieurs minutes et nous marchons à tâtons vers le sous-sol, Germaine ayant prêté sa lampe à Mr Guion qui est dans le magasin. Le canon tonne toujours aussi fort, la maison tremble et le rideau de fer vibre du haut en bas. Et nous arrivons enfin au sous-sol où la lumière revient juste à ce moment. C’est alors que nous nous réinstallons comme nous pouvons, essayant de prendre patience. Impossible de faire taire Emile, le commis des Guion, qui pérore sans arrêter. Le train de minuit arrive sans retard, un soldat seul en descend qui annonce plusieurs chutes de bombes à Paris qui n’existent pas le lendemain d’après les journaux. Mme Guion ne veut pas qu’on bavarde pour entendre les coups plus ou moins rapprochés. Mr Guion, au contraire, préfère causer un peu sans exagérer le bavardage, nous sommes un peu de cet avis, cela empêche un peu de penser et de prévoir si tel ou tel coup vous est destiné ! À minuit ¼, il semble à tout le monde entendre un faible bruit de sirène, le canon ayant diminué depuis 5 minutes et même cessé au moment où l’on perçoit la sirène. Toutes deux – avec Germaine – sortons jusque sur le boulevard et entendons avec joie que c’est bien la fin, nous annonçons vite la bonne nouvelle et, pour la seconde fois, la procession aux appartements respectifs recommence. Après avoir de nouveau regardé le ciel sans rien voir, nous nous couchons pour de bon cette fois vers 1 heure.
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