Bonjour,
Il y aura 100 ans ce samedi 11.10, que J.J.M. CHAPELANT, sous-lieutenant au 98ème R.I. fut fusillé aux Loges à Beuvraignes (80).
Les habitants de ce secteur entre Montdidier et Noyon qui connut les affres de la guerre de septembre 1914 à aout 1918, hormis durant 1 an de mars 17 à mars 18, s'ils ne le savaient pas, apprirent dans le détail il y a 10 ans le destin tragique de ce jeune ampuisais.
L'affaire CHAPELANT suscita des réactions en faveur de sa réhabilitation auxquelles de toute la France convergèrent des soutiens.
Localement, en 2011, grâce à la municipalité de Crapeaumesnil (60), à une association locale de défense des riverains du Bois des Loges et à des connaisseurs de l'affaire CHAPELANT, une stèle commémorative fut érigée en mémoire du fusillé pour l'exemple sur l'aire patriotique Robert RUELLE de CrapeaumesniL
Nationalement, en novembre 2012, le ministre délégué aux Anciens Combattants décidait d'attribuer officiellement la mention "Mort Pour la France" à J.J.M. CHAPELANT.
En 2013, rien de nouveau sur ce sujet, hormis les propositions du rapport du professeur PROST.
En 2014, ce samedi 11.10, sera commémoré à Crapeaumesnil (60), le matin de 9H.30 à 11H.30, le centenaire de la mort de J.J.M. CHAPELANT. Rendez-vous au Monuments aux Morts communal près de l'Eglise.
L'après-midi, une cérémonie comparable aura lieu, aux Loges à Beuvraignes (80). Ce sera l'inauguration d'une stèle commémorative érigée à quelques dizaines de mètres de l'endroit de l'exécution. Cette cérémonie organisée par la municipalité locale est placée sous le haut patronage de Monsieur Kader ARIF, secrétaire d'Etat auprès du ministre chargé des Anciens Combattants et à la mémoire, est prévue à 14 H. 30.
Espérant que ces commémorations puissent être aussi messages d'espoir et de paix pour les plus jeunes.
Sincèrement.
Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour,
Quelle est son Histoire a ce malheureux lieutenant ?
Cordialement
Nicolas
Quelle est son Histoire a ce malheureux lieutenant ?
Cordialement
Nicolas
Vivre comme un lillois occupé : http://lille1418.over-blog.com/
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour,
Des travaux ont été réalisés sur ce dossier : par les Sénateurs PELLETIER et NADAUD, mais aussi des auteurs comme PUCCINI dans "En Avant", Christian ROLLAT dans "La Garçonne Revivre les Années Folles 1918-1931" et récemment dans "14-18 Les Fusillés" de Frédéric MATHIEU. Le sujet a aussi été abordé par différents auteurs : Le général BACH, Nicolas OFFENSTADT, et à servi de trame au film de Stanley KUBRICK "Les sentiers de la gloire" sorti en 1957.
Une foultitude de documents intéressants de l'époque sont consultables sur le site de la BDIC Numérique en recherchant sur "Affaire CHAPELANT", c'est fort édifiant et instructif.
Cordialement.
Des travaux ont été réalisés sur ce dossier : par les Sénateurs PELLETIER et NADAUD, mais aussi des auteurs comme PUCCINI dans "En Avant", Christian ROLLAT dans "La Garçonne Revivre les Années Folles 1918-1931" et récemment dans "14-18 Les Fusillés" de Frédéric MATHIEU. Le sujet a aussi été abordé par différents auteurs : Le général BACH, Nicolas OFFENSTADT, et à servi de trame au film de Stanley KUBRICK "Les sentiers de la gloire" sorti en 1957.
Une foultitude de documents intéressants de l'époque sont consultables sur le site de la BDIC Numérique en recherchant sur "Affaire CHAPELANT", c'est fort édifiant et instructif.
Cordialement.
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour Nicolas,
Pour faire bref, à l'automne de 1914, dans le secteur de Crapeaumesnil (Oise) et Beuvraignes (Somme, dans le secteur du Bois des Loges), un officier français, le lieutenant Chapelant est blessé et fait prisonnier par les Allemands au cours d'une attaque locale. Il parvient, malgré ses blessures, à s'échapper et à revenir dans les lignes françaises, mais le commandement local estime qu'il a failli à son devoir. Jugé en conseil de guerre, il est condamné à mort. Son exécution a surtout frappé les esprits parce que, incapable de se tenir debout, il a été emmené devant le peloton d'exécution alité dans son brancard, qui a été ficelé au mât où il a été passé par les armes. Inhumé sans croix, ni sépulture, son corps n'a, à ma connaissance, à ce jour pas encore été retrouvé... Voilà dans les très grandes lignes, mais effectivement depuis près de 100 ans, cette affaire a fait couler beaucoup d'encre et vous trouverez facilement de quoi en apprendre beaucoup plus... Le journal du capitaine Lemoël ("En avant !"), que notre association avait publié (aujourd'hui épuisé), qui se trouvait alors dans le secteur, a en effet abordé le sujet, entre autres auteurs...
Cordialement,
Jean-Michel
Pour faire bref, à l'automne de 1914, dans le secteur de Crapeaumesnil (Oise) et Beuvraignes (Somme, dans le secteur du Bois des Loges), un officier français, le lieutenant Chapelant est blessé et fait prisonnier par les Allemands au cours d'une attaque locale. Il parvient, malgré ses blessures, à s'échapper et à revenir dans les lignes françaises, mais le commandement local estime qu'il a failli à son devoir. Jugé en conseil de guerre, il est condamné à mort. Son exécution a surtout frappé les esprits parce que, incapable de se tenir debout, il a été emmené devant le peloton d'exécution alité dans son brancard, qui a été ficelé au mât où il a été passé par les armes. Inhumé sans croix, ni sépulture, son corps n'a, à ma connaissance, à ce jour pas encore été retrouvé... Voilà dans les très grandes lignes, mais effectivement depuis près de 100 ans, cette affaire a fait couler beaucoup d'encre et vous trouverez facilement de quoi en apprendre beaucoup plus... Le journal du capitaine Lemoël ("En avant !"), que notre association avait publié (aujourd'hui épuisé), qui se trouvait alors dans le secteur, a en effet abordé le sujet, entre autres auteurs...
Cordialement,
Jean-Michel
JMN02
- Jean RIOTTE
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Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour à tou(te)s,
Frédéric MATHIEU dans son livre "14-18, les fusillés" consacre 3 pages de biographie (246-247-248) dont un portrait du lieutenant CHAPELANT, et 1 page (249) de situation des lieux de l'exécution.
Dans la citation de ses sources, l'auteur ne mentionne pas le Journal du Capitaine LEMOËL. Peut-être n'en avait-il pas connaissance.
Cordialement,
Jean RIOTTE
Frédéric MATHIEU dans son livre "14-18, les fusillés" consacre 3 pages de biographie (246-247-248) dont un portrait du lieutenant CHAPELANT, et 1 page (249) de situation des lieux de l'exécution.
Dans la citation de ses sources, l'auteur ne mentionne pas le Journal du Capitaine LEMOËL. Peut-être n'en avait-il pas connaissance.
Cordialement,
Jean RIOTTE
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour,
Pour être clair, le bois des Loges étant situé dans la Somme (commune de Beuvraignes) à la limite de la Somme et de l'Oise,
il y aura ce Samedi 11 Octobre, deux cérémonies différentes, organisées par deux associations différentes :
- dans la Somme, à l'Ouest du Bois des Loges pour la pose d'une nouvelle pierre (Sortie Sud du village des Loges).
Cette cérémonie à lieu à 14 h 30
et il ne semble, finalement pas, que le secrétaire d'Etat auprès du ministre chargé des Anciens Combattants et à la mémoire soit effectivement présent.
- dans l'Oise, à l'Est du bois des Loges, au monument érigé au Sud de Crapeaumesnil.
Le rendez-vous pour cette cérémonie, qui est à 10 heures devant l'église du village, comprend :
- une arrêt au monument aux morts du village,
- un déplacement vers le monument près du bois des Loges,
- un apéritif avec repas champêtre (pour les inscrits avant le 6 Octobre . . . ).
De plus, à Crapeaumesnil, dans l'église du village, se tiendra une exposition de l'association "Le Troubade" de 8h45 à 19 h 00.
Lors de la mise en oeuvre du projet d'installation d'une poubelle dans le bois des Loges, les oppositions
au projet se sont faites, entre autres, autour de l'accès des camions poubelles à la décharge.
Dans le projet d'implantation, il était prévu que les accès se feraient par le côté Est du bois (donc dans les communes de l'Oise !)
et non dans la Somme, par l'Ouest côté les Loges/Beuvraignes . . . . .
Le monument implanté alors au Sud de Crapeaumesnil est, en partie une réponse des habitants du sectuer Crapeaumesnil/Fresnières
à cette décision. Son implantation et les manifestations qui s'y sont déroulés sont un des éléments qui ont amené à la fin du projet.
Ce monument est situé, sur la ligne de Front stabilisé de fin 1917 à Mars 1917, et non sur le lieu où a été fusillé le Lt Chapelant.

Bon Week-End - Michel
Pour être clair, le bois des Loges étant situé dans la Somme (commune de Beuvraignes) à la limite de la Somme et de l'Oise,
il y aura ce Samedi 11 Octobre, deux cérémonies différentes, organisées par deux associations différentes :
- dans la Somme, à l'Ouest du Bois des Loges pour la pose d'une nouvelle pierre (Sortie Sud du village des Loges).
Cette cérémonie à lieu à 14 h 30
et il ne semble, finalement pas, que le secrétaire d'Etat auprès du ministre chargé des Anciens Combattants et à la mémoire soit effectivement présent.
- dans l'Oise, à l'Est du bois des Loges, au monument érigé au Sud de Crapeaumesnil.
Le rendez-vous pour cette cérémonie, qui est à 10 heures devant l'église du village, comprend :
- une arrêt au monument aux morts du village,
- un déplacement vers le monument près du bois des Loges,
- un apéritif avec repas champêtre (pour les inscrits avant le 6 Octobre . . . ).
De plus, à Crapeaumesnil, dans l'église du village, se tiendra une exposition de l'association "Le Troubade" de 8h45 à 19 h 00.
Lors de la mise en oeuvre du projet d'installation d'une poubelle dans le bois des Loges, les oppositions
au projet se sont faites, entre autres, autour de l'accès des camions poubelles à la décharge.
Dans le projet d'implantation, il était prévu que les accès se feraient par le côté Est du bois (donc dans les communes de l'Oise !)
et non dans la Somme, par l'Ouest côté les Loges/Beuvraignes . . . . .
Le monument implanté alors au Sud de Crapeaumesnil est, en partie une réponse des habitants du sectuer Crapeaumesnil/Fresnières
à cette décision. Son implantation et les manifestations qui s'y sont déroulés sont un des éléments qui ont amené à la fin du projet.
Ce monument est situé, sur la ligne de Front stabilisé de fin 1917 à Mars 1917, et non sur le lieu où a été fusillé le Lt Chapelant.

Bon Week-End - Michel
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Liens sur les sujets Artillerie Spéciale de "Pages 14-18" :
viewtopic.php?f=34&t=52768
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- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour à tous,
A la question "Quelle est son histoire... ?", la réponse, en forme de question, pourrait être : "L'histoire que l'on trouve dans son dossier de justice militaire, ou une autre ?". Autrement dit, celle que Chapelant a contée, puis signée, précédée de la mention "Lu et approuvé, conforme à mes déclarations textuellement enregistrées", ou une autre ?
Bien cordialement,
Eric Mansuy
A la question "Quelle est son histoire... ?", la réponse, en forme de question, pourrait être : "L'histoire que l'on trouve dans son dossier de justice militaire, ou une autre ?". Autrement dit, celle que Chapelant a contée, puis signée, précédée de la mention "Lu et approuvé, conforme à mes déclarations textuellement enregistrées", ou une autre ?
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonsoir,Bonjour Nicolas,
Pour faire bref, à l'automne de 1914, dans le secteur de Crapeaumesnil (Oise) et Beuvraignes (Somme, dans le secteur du Bois des Loges), un officier français, le lieutenant Chapelant est blessé et fait prisonnier par les Allemands au cours d'une attaque locale. Il parvient, malgré ses blessures, à s'échapper et à revenir dans les lignes françaises, mais le commandement local estime qu'il a failli à son devoir. Jugé en conseil de guerre, il est condamné à mort. Son exécution a surtout frappé les esprits parce que, incapable de se tenir debout, il a été emmené devant le peloton d'exécution alité dans son brancard, qui a été ficelé au mât où il a été passé par les armes. Inhumé sans croix, ni sépulture, son corps n'a, à ma connaissance, à ce jour pas encore été retrouvé... Voilà dans les très grandes lignes, mais effectivement depuis près de 100 ans, cette affaire a fait couler beaucoup d'encre et vous trouverez facilement de quoi en apprendre beaucoup plus... Le journal du capitaine Lemoël ("En avant !"), que notre association avait publié (aujourd'hui épuisé), qui se trouvait alors dans le secteur, a en effet abordé le sujet, entre autres auteurs...
Cordialement,
Jean-Michel
Merci, cette histoire est terrible, j'ai un peu de mal a comprendre une telle cruauté.
Cordialement
Nicolas
Vivre comme un lillois occupé : http://lille1418.over-blog.com/
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour Nicolas,
Bonjour à tous,
Oui, difficile à comprendre aujourd'hui peut-être, avec nos regards d'hommes de ce début de XXIe siècle, dans un contexte de paix certes, mais où s'amoncellent des nuages de plus en plus sombres (entre crise financière, crise d'identités, des états européens notamment, et l'émergence de nouvelles menaces sur la paix internationale et même nationale, avec la montée du fanatisme et du terrorisme religieux notamment, que je n'hésite pour ma part pas à comparer à la montée du nazisme et du fascisme dans l'Allemagne et l'Italie de l'entre deux guerres), mais qui était parfaitement compréhensible dans l'esprit des hommes de ce temps-là, dans le contexte d'octobre 1914 : la France venait de payer chèrement un retournement de situation, où elle avait risqué de perdre la guerre - la grande retraite d'août, puis la bataille de la Marne, que l'on appelle parfois encore la "victoire de la Marne", qui n'a précisément de "victorieux" que le fait que nous ne l'ayons pas perdue et que nous ayons réussi à rétablir une situation qui paraissait à beaucoup d'observateurs de l'époque de plus en plus compromise pour la France, le mot de Joffre en ce sens est lui-même sans équivoque -, et par conséquent, dans un contexte où l'armée française qui venait de sauver in extremis la France d'une défaite certaine, mais qui n'arrivait pas encore à vaincre, ni à chasser du territoire national un ennemi beaucoup plus pugnace que ce que l'on imaginait (en octobre, les chances d'une victoire rapide s'évaporent peu à peu dans les tranchées qui commencent à s'établir sur tout le front de l'armée, tandis que l'on continue à l'Ouest les manoeuvres d'ailes pour tenter de déborder l'ennemi), ne pouvait permettre et autoriser aucune faiblesse, cette intransigeance dût-elle conduire à quelques excès de la justice militaire (je rappelle que les conseils de guerre étaient alors encore des "cours martiales", où l'on jugeait sommairement le prévenu, qui, ne pouvant présenter sa défense, était bien souvent alors déjà condamné - au moins tacitement - avant même que le jugement ne fût rendu)... La doctrine de Joffre, édictée dans son ordre du jour du 6 septembre 1914, valait encore : "se faire tuer sur place plutôt que de reculer" ou encore celle-ci : "Forcez leur obéissance, au besoin par les armes"... Aucune défaillance ne pouvait alors être tolérée... Dans un tel contexte, pratiquement de "Salut Public" où la Nation toute entière venait de jouer et jouait encore son sort et son avenir, on imagine ce qui pouvait attendre tout soldat qui ne montrait pas assez d'ardeur guerrière pour prendre une part des plus actives à la défense du pays, surtout s'il se trouvait en première ligne. Evidemment, l'homme du XXIe siècle est loin de tout cela, et cette manière de conduire les affaires militaires peut aujourd'hui paraître incompréhensible, inimaginable et profondément inhumaine... Mais il faut toujours se replonger dans le contexte d'alors. Cela n'excuse rien, mais cela permet de mieux comprendre...
Cordialement,
Jean-Michel
Bonjour à tous,
Oui, difficile à comprendre aujourd'hui peut-être, avec nos regards d'hommes de ce début de XXIe siècle, dans un contexte de paix certes, mais où s'amoncellent des nuages de plus en plus sombres (entre crise financière, crise d'identités, des états européens notamment, et l'émergence de nouvelles menaces sur la paix internationale et même nationale, avec la montée du fanatisme et du terrorisme religieux notamment, que je n'hésite pour ma part pas à comparer à la montée du nazisme et du fascisme dans l'Allemagne et l'Italie de l'entre deux guerres), mais qui était parfaitement compréhensible dans l'esprit des hommes de ce temps-là, dans le contexte d'octobre 1914 : la France venait de payer chèrement un retournement de situation, où elle avait risqué de perdre la guerre - la grande retraite d'août, puis la bataille de la Marne, que l'on appelle parfois encore la "victoire de la Marne", qui n'a précisément de "victorieux" que le fait que nous ne l'ayons pas perdue et que nous ayons réussi à rétablir une situation qui paraissait à beaucoup d'observateurs de l'époque de plus en plus compromise pour la France, le mot de Joffre en ce sens est lui-même sans équivoque -, et par conséquent, dans un contexte où l'armée française qui venait de sauver in extremis la France d'une défaite certaine, mais qui n'arrivait pas encore à vaincre, ni à chasser du territoire national un ennemi beaucoup plus pugnace que ce que l'on imaginait (en octobre, les chances d'une victoire rapide s'évaporent peu à peu dans les tranchées qui commencent à s'établir sur tout le front de l'armée, tandis que l'on continue à l'Ouest les manoeuvres d'ailes pour tenter de déborder l'ennemi), ne pouvait permettre et autoriser aucune faiblesse, cette intransigeance dût-elle conduire à quelques excès de la justice militaire (je rappelle que les conseils de guerre étaient alors encore des "cours martiales", où l'on jugeait sommairement le prévenu, qui, ne pouvant présenter sa défense, était bien souvent alors déjà condamné - au moins tacitement - avant même que le jugement ne fût rendu)... La doctrine de Joffre, édictée dans son ordre du jour du 6 septembre 1914, valait encore : "se faire tuer sur place plutôt que de reculer" ou encore celle-ci : "Forcez leur obéissance, au besoin par les armes"... Aucune défaillance ne pouvait alors être tolérée... Dans un tel contexte, pratiquement de "Salut Public" où la Nation toute entière venait de jouer et jouait encore son sort et son avenir, on imagine ce qui pouvait attendre tout soldat qui ne montrait pas assez d'ardeur guerrière pour prendre une part des plus actives à la défense du pays, surtout s'il se trouvait en première ligne. Evidemment, l'homme du XXIe siècle est loin de tout cela, et cette manière de conduire les affaires militaires peut aujourd'hui paraître incompréhensible, inimaginable et profondément inhumaine... Mais il faut toujours se replonger dans le contexte d'alors. Cela n'excuse rien, mais cela permet de mieux comprendre...
Cordialement,
Jean-Michel
JMN02
- Eric Mansuy
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- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Lieutenant CHAPELANT Fusillé pour exemple MPF
Bonjour à tous,
« je rappelle que les conseils de guerre étaient alors encore des "cours martiales", où l'on jugeait sommairement le prévenu, qui, ne pouvant présenter sa défense, était bien souvent alors déjà condamné - au moins tacitement - avant même que le jugement ne fût rendu » : c’est là une vision manichéenne de la situation, que ne reflète pas la lecture des sources de première main et d’un nombre non négligeable de dossiers de procédure. Toutes les comparutions et condamnations ne se ressemblent pas, mieux vaut donc se garder d'aboutir à des généralités.
Premièrement, la chose était encadrée de longue date, à savoir depuis 1857/1875 : http://prisme1418.blogspot.fr/2014/05/l ... ire_9.html
Deuxièmement, un Conseil de guerre spécial diffère d’un Conseil de guerre ordinaire (c’est pourquoi ces diverses instances ne doivent pas toutes être qualifiées de « cours martiales ») : http://prisme1418.blogspot.fr/2014/06/c ... ciaux.html
Bien cordialement,
Eric Mansuy
« je rappelle que les conseils de guerre étaient alors encore des "cours martiales", où l'on jugeait sommairement le prévenu, qui, ne pouvant présenter sa défense, était bien souvent alors déjà condamné - au moins tacitement - avant même que le jugement ne fût rendu » : c’est là une vision manichéenne de la situation, que ne reflète pas la lecture des sources de première main et d’un nombre non négligeable de dossiers de procédure. Toutes les comparutions et condamnations ne se ressemblent pas, mieux vaut donc se garder d'aboutir à des généralités.
Premièrement, la chose était encadrée de longue date, à savoir depuis 1857/1875 : http://prisme1418.blogspot.fr/2014/05/l ... ire_9.html
Deuxièmement, un Conseil de guerre spécial diffère d’un Conseil de guerre ordinaire (c’est pourquoi ces diverses instances ne doivent pas toutes être qualifiées de « cours martiales ») : http://prisme1418.blogspot.fr/2014/06/c ... ciaux.html
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.