27e Régiment de Dragons – La mort du cavalier Paul BICHE Maucourt (80)

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Bonjour à tous,


La mort du cavalier Paul BICHE, 27e Dragons, le 30 août 1914 à Maucourt (Somme)

La fin tragique de ce soldat est relatée dans le livre de Gaston DESCHAMPS :

Le lendemain, dimanche 30 août (1914), ils (les Allemands) avaient quittaient le village (Maucourt) et s’étaient retirés pour cantonner à Chilly. La plupart des habitants avaient fui. La population était réduite à une quinzaine des personnes, parmi lesquelles Jean-Baptiste Hoschedé, Marius Dubois et quelques autres. Profitant de cette accalmie, le père Hoschedé s’était levé de bon matin et se dirigeait vers la maison de fils, afin d’en ouvrir les volets, et de la préserver par là, d’un nouveau pillage, lorsqu’il fut arrêté brusquement par deux fantassins ennemis, qui d’une voix gutturale et avec des gestes de menace, lui intimèrent l’ordre de ne pas aller plus loin. Ils se cachèrent, ensuite, l’un debout derrière un poteau télégraphique, l’autre baissé derrière une haie, tous deux la main sur la gâchette de leurs fusils. Le pauvre homme s’enfuit à travers es jardins, et toutefois se blottit à l’abri d’une touffe, très inquiet, et en même temps désireux de savoir ce qui allait se passer.
Ce fut un guet-apens, organisé à la manière allemande. On entendit le galop d’un cheval. C’était un dragon français, qui venait du côté de Chilly, tenant le milieu de la chaussée, sans défiance. Les deux allemands le laissèrent à vingt-cinq mètres de leur embuscade, et tirèrent ensemble. Terrifié, le vieillard vit rouler dans la poussière cheval et cavalier. Celui-ci réussit à se dégager rapidement du cadavre de la bête. Et blessé, sans armes, restées à sa selle, il s’élança sur la route, ne voyant pas les deux Allemands qui se laissèrent dépasser juste assez de temps pour se mettre à sa poursuite sans s’exposer au moindre danger. Le malheureux, perdant son sang à flots, vint s’abattre au seuil d’une maison, comme s’il eût cherché instinctivement dans son agonie, un suprême refuge. Il n’essaya pas de se relever, et d’ailleurs il n’en eut pas le temps. Ses deux bourreaux s’acharnèrent, avec une incroyable férocité, sur son corps meurtri. A coups de crosse, ils achevèrent sauvagement ce blessé, ils le frappèrent jusqu’à ce qu’il ne donnât plus signe de vie. Ensuite, ayant vidé ses poches et volé notamment son porte-monnaie, ils se sauvèrent, à toutes jambes, vers Chilly, afin de rendre compte à leurs chefs du crime accompli par eux en conformité des directives du grand-état major de Berlin. Les quelques habitants qui étaient restés à Maucourt s’occupèrent alors de rendre les derniers devoirs à l’homme assassiné. On transporta son cadavre dans une grange. On trouva sur lui une lettre que ses assassins avaient négligée en volant le porte-monnaie, et indiquant qu’il était porteur d’une somme de cent francs. Il s’appelait Paul Biche. C’était un engagé volontaire. Il repose aujourd’hui au cimetière de Maucourt.

in Gaston DESCHAMPS député, La Somme dévastée, Librairie Félix Alcan, Paris 1921, chapitre III, pages 20 et 21.

BICHE Paul
2e classe
27e Régiment de Dragons
Recrutement de Sens
Né le 13 mai 1894 à Nailly (Yonne)
Mort pour la France le 30 août 1914 à Maucourt (Somme)

http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2766406278

Son nom figure sur le monument aux morts de Nailly (89)

http://www.memorial-genweb.org/~memoria ... table=bp03

Dans le récit, il semble contradictoire que le cavalier BICHE vienne de la direction de Chilly alors que les Allemands y sont cantonnés. Mais peut-être a-t-il contourné le village ?
Il semble que Paul BICHE soit isolé, peut-être même a-t-il perdu son unité la veille et essaie-t-il de regagner les lignes françaises en prenant un cap plein ouest. En effet, la veille, le 29 août, un escadron du 27e R.D. est positionné au nord de Roye, vers Etalon – Curchy, et une reconnaissance est poussée vers Marchélepot. Fait-il partie de celle-ci ?
Dans la journée, le repli s’amorce vers Roye, puis vers Broyes où le régiment doit cantonner.


Cordialement
Eric Abadie

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Bonsoir,

L'historique du 27e Dragons reste très évasif sur les derniers jours d'août 1914 :
"Le 28, repli sur la rive gauche de La Somme.
Le 29, le Régiment couvre le repli de la Division aux environs de Roye.
L'Escadron PAGÈS et surtout le Peloton d'ASTAFORT, résistent pendant toute la soirée à une attaque ennemie très vigoureuse.
Le 31, la Division est dans la région, de Beauvais. Le Régiment organise là défense des ponts de cette ville. Puis il reçoit l'ordre de se replier."

Dans les pertes du régiment du 2 AOUT au 25 OCTOBRE , on trouve parmi les disparus :

"BICHE 2ème Classe 30 Août 1914 CORROY-le-CHÂTEAU" [village situé à 5 km de la ville de Gembloux, province de Namur (Région wallonne de Belgique)].
On le voit cette localisation est tout à fait erronée.

Voir l'Historique de ce régiment sur le site :
http://www.ancestramil.fr/uploads/01_do ... 4-1918.pdf

Cordialement
Eric Abadie