Il s'agit du pistolet-mitrailleur Ribeyrolles à chargeur Chauchat, chambré en 8 mm modèle 1886 et destiné à l'armement des pilotes des chars légers Renault FT. Prévu aussi pour compléter l'armement du char lourd FCM 1 A.
Je suis sûr que Michel va nous livrer des détails inédits, notamment la date exacte des essais de la 1ère version dérivée du Fusil Automatique R.S.C modèle 1917 à chargeur type Mannlicher de 8 cartouches et la 2e version, ci-dessus illustrée.
D'autre part, l'appellation de ces modèles est-elle bien "pistolet-mitrailleur" comme l'affirme, sans référence, Jean Huon dans un de ces livres?
Cordialement,
Guy François.
Normalement, Guy était interdit de réponse avant au moins 8 jours . . . . !
De fait, peu d'informations sur ce Pistolet-Mitrailleur, bien baptisé comme tel dans la note n° 1603-6/In /Ministère de l'Armement et des fabrications de guerre /DIEET*/Inspection des
Inventions, Etudes et Expérimentions Techniques des Armes Portatives du 18 Août 1918.
* DIEET - Direction des Inventions, Etudes et Expérimentions Techniques dirigée par Jules Louis Breton.
C'est à la demande de la Sous-Direction de l'Artillerie d'Assaut (de la Direction de l'Artillerie)
que l'étude d'une arme auxiliaire, servie par le pilote, à bord des chars d'assaut est lancée.
Le prototype que montre les photos, qui a bien été conçu par Mr Ribeyrolles, a été réalisé
à l'usine Gladiator (située au Pré Saint Gervais), sur les indications de l'Inspection des
Inventions, Etudes et Expérimentions Techniques des Armes Portatives.
Il est précisé, à la date de rédaction de cette note (destinée au Ministre de l'Armement), que " la mise au point de l'Arme définitive sera bientôt terminée et des tirs auront lieu prochainement
à la commission d'Expérience Auxiliaire de Paris, pour en vérifier le bon fonctionnement".
Les avantages techniques mis en avant dans cette note sont l'utilisation de pièces :
du fusil mitrailleur modèle 1915
du fusil modèle 1918
avec seulement quelques pièces nouvelles ou modifiées.
Aucun document, spécifique à l'Artillerie Spéciale, ne semble parler de ce projet.
Dans les premières phases d'essais du Renault FT, la mise en place d'un FM Chauchat,
comme arme d'auto-défense de l'équipage, avait bien été envisagée.
Le manque de place dans le char avait vite fait abandonner cette idée et, il est probable
que cette étude ait alors été lancée pour répondre à ce besoin.
Les rapports de combat montreront bien que les équipages, immobilisés en première ligne,
se trouvaient effectivement un peu démunis avec pour arme leurs seuls pistolet ou révolver.
Le texte de cette note parle "d'une arme auxiliaire pour le pilote", et l'organisation
du char Renault faisait bien du pilote, le premier membre de l'équipage susceptible
de sortir rapidement du char pour utiliser cette arme
Cette note et quelques photos sont, dans ce dossier n° 398 AP39 du Fond Breton,
les seuls informations conservées . . .
Peut-être, d'autres éléments, dans un autre carton . . . .
Merci pour ces informations précises!
Jusqu'ici, je n'avais lu que les courts paragraphes relatifs à ces armes dans les livres de Jean Huon sur les fusils "automatiques" français (éditions française et américaine). Malheureusement, si l'auteur livre un texte magistral pour la description et le fonctionnement des armes, il aborde rarement le contexte historique et les conditions d'études et de fabrication, ce qui est dommage.
Vous nous apportez là, une fois de plus, des références et des faits précis, témoignage d'un travail de recherches et de synthèse sans faille, bref, un travail de militaire!
Bien cordialement,
Guy François.