Il s'agit visiblement de la "boite aux lettres" du char, permettant au chef de char d'échanger
des informations avec les fantassins d'élite du char, ou les unités appuyées.
Aucun document d'archive ou de rapports de combat ne semble mentionner son existence et son emploi.
Cet accès extérieur est protégé, dans le char par une "boite" qui s'ouvre sur le dessus.
Avec la mise en place de l'intercom dans le Saint Chamond, il n'est pas impossible qu'un essai
de liaison externe ait aussi été envisagé. Mais la encore les preuves restent à trouver . . . .
Cette ouverture est visible sur toutes les versions, et de manière certaine, au moins depuis le n° 62414
présenté au Trou d'Enfer le 1° Décembre 1916.
Une visite à Saumur s'impose pour "peaufiner" de quelques photos de détails l'agencement de cet équipement . . . .
Bonjour à tous.
Sur les engins modernes il est possible de communiquer à l'extérieur sans passer par la radio.
Un combiné du genre téléphonique se trouve branché, la plupart du temps à l'arrière du char, et permet à un fantassin de parler au chef de char et vice versa.
Une lampe clignotante en cas d'appel permet d'attirer l'attention de l'un ou de l'autre .
Sur la photo à laquelle renvoie le lien suivant, ce combiné se trouvait dans la boîte carrée qui se trouve à l'arrière entre le crochet ( vertical ) et le pôt d'échappement droit ( on voit descendre le câble qui la relie vers l'intérieur et qui entre dans le char juste au dessus du petit orifice circulaire de la pompe de cale ) : http://www.chars-francais.net/2015/imag ... Z%2072.jpg
Au revoir.
B. Ben El Mehli
PS: je trouve étrange que ce moyen de communication soit placé, sur le Saint Chamond, à l'avant du char; le fantassin devait non seulement être d'élite mais aussi très courageux .
Bonjour à chacun.
Sur ce char moderne, on aperçoit le système de communication avec une troupe à pied; il s'agit du petit boitier rectangulaire de droite équipé d'un témoin d'alerte de couleur orange et d'un petit interrupteur à bascule.
Le gros boitier carré de gauche comportant deux interrupteurs pivotants et une lampe orange, permet la gestion du système interphone ( et non intercom ) et radio; c'est sur ce boitier qu'est branché l'équipement radio-interphone du chef de char via un cordon amovible ; détails ici: http://www.world-war-helmets.com/fiche. ... 4fac09164c
Au revoir.
Ben El Mehli
Bonjour Michel
Merci pour les informations et l'explication.
Mais sans vouloir paraître contrariant, j'ai un peu de mal à comprendre l'utilité de ce dispositif et ce système de "communication" me parait peu efficace.
Comment prévenir le destinataire d'un message ? il faudrait qu'un fantassin surveille en permanence la fente en question faute de quoi le message sera impitoyablement broyé au passage des chenilles.
Le dispositif ne semble pouvoir fonctionner qu'à sens unique, donc pratiquement impossible de simplement accuser réception d'un message.
Suggestion :
Pourrait-il s'agir d'une goulotte permettant un lâcher de grenade lors de l'abordage d'une tranchée ? Ce secteur formant un angle mort aux armes de bord, le char serait très vulnérable dans cette situation.
Par ailleurs, tous les systèmes de communication connus sont accessibles sur le côté ou l'arrière du char. L'infanterie d'accompagnement se situant plutôt derrière ou sur les côtés, l'implantation d'un dispositif à l'avant me semble illogique, même en 1917.
" ce système de "communication" me parait peu efficace".
Il ne faut pas mesurer l'efficacité d'un dispositif de cette époque,
sur la base de ce que nous connaissons du char 100 ans après . . . . .
Une certitude, ce dispositif existe dès le départ et sur tout les modèles de St Chamond.
Quelqu'en soit l'usage, il doit correspondre à une idée émise alors par les concepteurs du char . . . .
Ce ne serait pas une première sur ce char, et le poste de pilotage arrière du St Chamond,
dont aucun rapport de combat ne mentionne l'emploi, en est un autre bon exemple. . . . .
"Pourrait-il s'agir d'une goulotte permettant un lâcher de grenade lors de l'abordage d'une tranchée"
Les équipages de chars n'avaient pas de grenades en dotation et sur un passage de tranchée, le pilote
(et chef de char, voir Cdt de Batterie) avait autre chose à faire que de dégoupiller et lancer des grenades.
Il est bon de rappeler que sur le franchissement d'une tranchée un peu large, il était prévu de décaisser
sur 7 longueurs de fusils, pour permettre au St Chamond de passer sans encombre.
Pour ce qui est de prévenir, un fanion/code par la trappe du pilote/chef de char pouvait convenir,
et avec l'arrêt du char permettre son emploi.
Les rapports de combats rendent compte, à de nombreuses reprises, de tués ou blessés par conduite
"tête haute" et cet accès potentiel était facilement utilisable sur un char à l'arrêt
Il est bon de se rappeler que ces chars se déplaçaient à la vitesse d'un piéton, et que les arrêts étaient fréquents.
"il faudrait qu'un fantassin surveille en permanence la fente en question faute de quoi le message sera impitoyablement broyé au passage des chenilles.
Le dispositif ne semble pouvoir fonctionner qu'à sens unique, donc pratiquement impossible de simplement accuser réception d'un message."
Il n'y a pas de mauvais matériel, mais de mauvais utilisateur, et on fait donc avec ce qu'on a . . .
Il est évident que cette liaison avec l'extérieur a du être un questionnement de la première heure
et que les équipages ont du, faute d'autres chose, se créer des procédures spécifiques de contact.
Dire, par exemple "nid de mitrailleuse 100 m à droite du char ne nécessitait pas d'accusé de reception.
La rotation du char et l'emploi de ses armes étaient une réponse . . . .
"Par ailleurs, tous les systèmes de communication connus sont accessibles sur le côté ou l'arrière du char".
Vous parlez encore de notre connaissance des chars plus modernes . . . .
Il n'y a jamais eu de système de communication, tant en arrière qu'en latéral, sur les 3 chars français de la 1° Guerre Mondiale
"L'infanterie d'accompagnement se situant plutôt derrière ou sur les côtés"
Les photos de chars détruits montrent des photos dans tous les sens (et non pas uniquement face à l'ennemi).
Dans de nombreux engagements des chars de commandant de Batterie retournaient chercher l'infanterie et donc faisait "dos à l'ennemi"
Un des rôle clef des 3 fantassins d'élite du char était la fonction "d'oeil et d'estafette" pour leur char.
Maintenir un contact visuelle, au niveau des fentes d'observation latérale, côté pilote, pouvait être une consigne particulière de ces hommes . . .
"l'implantation d'un dispositif à l'avant me semble illogique, même en 1917."
Sur le St Chamond, le pilote et chef de char était à l'avant gauche. Il semble donc assez naturel d'avoir voulu
lui donner une capacité de contact spécifique . . . .
Une fois encore, aucun document ne parle de ce dispositif et de son emploi, et c'est donc bien une petite vérification
à Saumur sur le char qui devrait permettre de se faire une idée plus précise.