Bonsoir,
Un petit complément qui permet de mieux appréhender le poste de pilotage du char.
Role des principaux organes du tracteur Saint-Chamond :
Le moteur à explosion actionne une génératrice électrique à double enrolement (1 : série - 2 : compound).
Le courant produit actionne deux moteurs électriques commandant chacun une chenille.
Le combinateur, commandé par un volant fixé au siége, à droite du conducteur, assure à la génératrice les connexions pour :
- Le lancement du moteur à explosion.
- Le freinage électrique.
- La marche sur l'enrolement compound de la génératrice. (Petit voltage et grand ampérage engendrant, pour
une même puissance, une plus petite vitesse de rotations des moteurs électriques.
- Le point mort.
- La marche sur les deux enroulements. (Petit ampérage et grand voltage engendrant pour une même puissance
une grande vitesse de rotation des moteurs électriques.
La boite de marche comprend deux parties :
1° - Le tambour commandé par l'accélérateur solidairement avec l'admission des gaz au carburateur. Il assure l'amorçage
de la génératrice au moment voulu et la recharge des accus pendant la marche, en faisant fonctiooner le conjoncteur.
2° - Le Shunt commandé par la manette fixée au plafond du tracteur. Il permet d'agir sur le champ inducteur de la génératrice
pour conserver au moteur à explosion sa vitesse de régime, en équilibrant le travail des couples moteurs et résistants.
Lorsque le tracteur aborde un obstacle, la vitesse de rotation des moteurs électriques diminue. Leur force contre électro-motrice diminue, ce qui équivaut à une diminution de la résistance du circuit. Donc l'intensité du courant augmente et, par suite, le champ inducteur série et la force électro-motrice augmente.
Dans ces conditions la puissance du moteur à explosion devient insuffisante pour entrainer la génératrice et il ralentit.
Pour rétablir l'équilibre ainsi rompu on diminue le champ inducteur série de la génératrice en dérivant une partie du courant inducteur de la génératrice à l'aide du shunt de la boite de marche, ce qui équivaut (la résistance) à diminuer la force électromotrice pour maintenir à l'intensité la valeur convenable.
Le contacteur qui assure les connections des moteurs électriques comprend deux parties :
1° - L'arbre à cames commandé par le levier de renversement de marche, fixé sur le blindage à gauche du conducteur. Ces cames
actionnent les touches qui assurent les connexions de marche avant et arrière.
2° - L'arbre à cames commandé par le volant de direction. Les touches qu'il commande assurent sur les moteurs 4 actions différentes
dans chaque sens qui font virer le tracteur plus ou moins brusquement (voir plus loin).
Etude schématique du fonctionnement du tracteur Saint Chamond :
Lancement du char.
Le combinateur :
- dispose les inducteurs et les induits de la génératrice en série.
- assure l'inversion du courant entre les inducteurs et les induits pour que la génératrice tourne comme
moteur de lancement dans le même sens que lorsqu'elle est génératrice.
- ferme le circuit sur les accumulateurs. Dans cette situation l'enroulement shunt et les poles auxiliaires
de commutation sont hors circuit. Le conjecteur des accus ne fonctionne pas.
La boite de marche est hors circuit, à condition que son tambour et son rhéostat soient bien rappelés à fond, faute de quoi un circuit dérive sa forme dans la marche qui met les inducteurs en court-circuit et supprime par suite le champ inducteur.
Conclusion pratique :
Le lancement peut ne pas fonctionner parce que :
1° - la manette de commande du rhéostat de la boite de marche est à la position "moteur plus vite" (voir précédemment).
2° - le rhéostat ou le tambour de la boite de marche ne sont pas rappelés à fond par les ressorts de rappel (même conséquence).
3° - la température est trop basse, l'ampérage des accus baisse alors dans des proportions considérables (30 à 50 %).
Marche à 200 volts (c'est à dire à grande ampérage)
Le combinateur :
Isole la génératrice en série, et met en circuit l'enroulement compound qui seul est calculé pour résister à un ampérage élevé.
dispose en parallèle les poles auxiliaires de commutation et les inducteurs série.
Le tambour de la boite de marche, dans sa position de rappel assure la mise hors circuit des inducteurs série.
La position de rappel correspondant à la pédale d'admission levée, et donc à la marche au ralenti du moteur. Par suite la génératrice
ne s'excite pas (par construction l'excitation shunt est insuffisante pour provoquer l'amorçage dans ces conditions).
En appuyant sur la pédale d'admission, le tambour tourne et assure pendant un temps la mise en court-circuit des inducteurs série.
L'excitation de la génératrice est, par conséquent, toujours nulle.
Remarque :
1° - Si dans ces deux positions de la boite de marche, on accélère le moteur en supprimant la commande qui relie
la boite de marche au carburateur, l'enroulement shunt arrive à amorcer suffisamment la génératrice pour
provoquer le démarrage du véhicule.
2° - Les deux premières positions de la boite de marche sont équivalents quand au résultat.
La première position a cependant sa raison d'être parce qu'elle offre plus de sécurité que la deuxième qui n'est qu'une position
de passage. Si en effet dans la position 2 le court-circuit était mal établi (mauvais contact par exemple) la génératrice s'exciterait
et le véhicule démarrerait subrepticement.
Dans la 3° position de la boite de marche l'excitation se produit et le tracteur démarre. La 3° position correspond au moment ou
la puissance du moteur augmente, parce qu'on appuie sur la pédale d'admission des gaz, les inducteurs entrent dans le circuit général
fermé sur les moteurs.
Le conjoncteur, dont le fonctionnement assure la recharge des accumulateurs, est commandé par la boite de marche.
Pendant la période très courte qui précède l'amorçage de la génératrice, duex plots situés à la partie inférieure de la boite de marche
ferme le circuit des accumulateurs.
L'électro-aimant fonctionnant, il attire le contacteur qui ferme en s'élevant le circuit dérivé de la génératrice, circuit, parcouru par la
fraction du courant qui recharge les accumulateurs.
Remarque :
1° - En réalité pendant une période très courte, les accumulateurs se déchargent dans la génératrice, puis l'excitation
croissant, cette dernière charge à son tour les accumulateurs.
2° - Le rôle de la résistance de charge est de limiter à la fraction nécessaire le courant qui assure la charge des accus.
La résistance du relai limite à la fraction juste nécessaire le courant qui assure le fonctionnement du conjoncteur.
Marche à 400 volts (grande vitesse)
Le combinateur dispose en série les induits, les poles auxiliaires de commutation et les inducteurs série.
La boite de marche et le conjoncteur fonctionne comme dans la marche à 200 volts.
Remarque :
Dans les deux cas l'enroulement compound seul charge les accus.
Freinage :
Le freinage actuel est brusque. Ii est basé sur l'entrainement du moteur à explosion par la génératrice.
Le combinateur inverse le sens du courant respectivement entre les induits et les inducteurs de la génératrice qui fonctionnera
comme moteur (et toujours dans le même sens) sous l'influence du courant produit par les moteurs qui, eux, deviennent générateurs.
- Les quatre enroulements (inducteurs et induits) sont montés en série.
- L'enroulement shunt est hors circuit.
Le renversement de marche est nécessaire pour assurer le sens de l'excitation des moteurs devenus générateurs.
Faute de cette manoeuvre leurs inducteurs se désamorcent et aucun courant ne se produit.
Pour la pratique du freinage, voir la notice Saint Chamond . . . . . . (qui reste à trouver ! ! ! )
Conseil sur la maneuvre du tracteur :
1° - Se rappeler que pour une même position on tourne électriquement d'autant plus énergiquement d'autant plus énergiquement
que le moteur à explosion tourne plus vite, et que si ce tournant électrique demande peu d'effort de la part du conducteur, il impose
aux chenilles des efforts latéraux énormes dont il faut toujours se rendre compte sous peine de briser la machine.
Du reste avec un peu d'habitude on se rend compte à l'oreille du travail des chenilles (patinage, bourrage, etc . . . )
2° - Prendre tous les obstacles de front et bien perpendiculairement, pour éviter aux chenilles tout effort dissymétrique.
3° - Eviter toute manoeuvre brutale et tout excès de vitesse en passant les obstacles, faute de quoi l'appareil bute en terre, laboure
le sol et cale, au lieu de glisser à la surface.
4° - Pour passer une tranchée large et difficile, malgré les inconvénients qui peuvent en résulter pour le matériel, il est indispensable
d'avoir de la vitesse pour profiter de la force vive de l'appareil.
Note signée par le Capitaine de Frégatte de Perrinelle
Commandant du Groupement X
Bonne conduite virtuelle - Michel
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _720_1.htm
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _723_1.htm
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _724_1.htm
Saint Chamond - Composants de la motorisation du char
Re: Saint Chamond - Composants de la motorisation du char
Email - [email protected]
Liens sur les sujets Artillerie Spéciale de "Pages 14-18" :
viewtopic.php?f=34&t=52768
Liens sur les sujets Artillerie Spéciale de "Pages 14-18" :
viewtopic.php?f=34&t=52768