Bonjour à tous,
Jean Théophile Charles DUCROCQ
Né le 24 mars 1888 à Limoges (Haute-Vienne), décédé le 1er mai 1917 au Havre (Seine-Inférieure — au-jourd’hui Seine-Maritime) des suites de paludisme et d’affection organique du cœur contractés en service (Registre des actes de naissance de la ville de Limoges, Année 1888, Vol. I., f° 114, n° 449 ~ Registre des actes de décès de la ville du Havre, Année 1917, Vol. I., f° 13, n° 1.521.). Domicilié au Havre, au 9, rue de Coligny, domicile de ses parents. Célibataire.
• Fils de Théophile Louis Olivier DUCROCQ, né le 30 mai 1860 à Poitiers (Vienne), au 4, rue d’Oléron (Registre des actes de naissance de la ville de Poitiers, Année 1860, f° 109, n° 369), décédé le ... 1933 à ... (...), ancien élève de l’École polytechnique (Promotion 1879 — ayant opté pour l’administration des Ponts et chaussées), inspecteur général des Ponts et chaussées de 2e classe en fin de carrière (1er août 1918) ; et de Félicie Marie Geneviève SEGRETAIN, née le 5 septembre 1864 à Poitiers et décédée le ... à ... (...), sans profession, son épouse. Époux ayant contracté mariage à Poitiers, le 19 août 1885 (Registre des actes de mariage de la ville de Poitiers, Année 1885, f° 116, n° 143).
Du 1er mars 1901 au 1er août 1918, faisant d’abord fonctions d’ingénieur en chef, puis comme ingénieur en chef en titre, Théophile DUCROCQ dirigea la 1re Section du Service maritime de la Seine-Inférieure, compétente pour les ports du Havre, de Fécamp et de Saint-Valéry-en-Caux.
Durant cette période, il présenta notamment les avant-projets suivants :
— Construction de l’écluse Vétillart, entre le Bassin Bellot et les quais maritimes du canal de Tancarville ;
— Construction d’un bassin à marée de 100 ha et d’une forme de radoub de 312 m de long ;
— Extension et amélioration du port.
A la même époque, furent en particulier réalisés sous sa direction les ouvrages portuaires suivants :
— Quais maritimes du canal de Tancarville, encore dits quais du bassin Vétillart ;
— Quai de marée au Sud de l’avant-port, avec une souille à moins 9 mètres sous les plus basses mers ; maritimes du canal de Tancarville, encore dits quais du bassin Vétillart ;
— Écluse Quinette-de-Rochemont, sise entre l’avant-port et le Bassin de l’Eure, et écluse Vétillart, précitée ;
— Bassin à marée et forme de radoub.
• Petit-fils de :
— Théophile Gabriel Auguste DUCROCQ, né le 24 août 1829 à Lille (Nord) et décédé le 20 octobre 1913 à Poitiers, professeur agrégé de droit administratif, ancien doyen de la Faculté de droit de Poitiers (1877), ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats à la Cour d’appel de Poitiers (1876~1877), ancien professeur de droit administratif à la Faculté de droit de Paris (1884), membre correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques (Section de Législation, droit public et jurisprudence) (1881), et de Louise Anne Catherine BOURBEAU, née le 21 janvier 1837 à Poitiers et y décédée, le 1er mai 1927. Époux ayant contracté mariage à Poitiers, le 5 juin 1855 (Registre des actes de mariage de la ville de Poitiers, Année 1855, f° 69, n° 104).
— Alexis Léon SEGRETAIN, né le 7 juin 1832 à Niort (Deux-Sèvres) (Registre des actes de naissance de la ville de Niort, Année 1832, f° 47, n° 170), décédé le 25 août 1908 à Poitiers (Registre des actes de décès de la ville de Poitiers, Année 1908, f° 145, n° 567), ancien élève de l’École polytechnique (Promotion 1851 — ayant opté pour l’arme du Génie), général de division en fin de carrière (D. 8 nov. 1893, J.O. 9 nov. 1893, p. 5.512), et de Marie Valentine DELASTRE, née vers 1842 à ... (...) et décédée le 30 juin 1879 à Bordeaux (Gironde), sans profession, son épouse.
Alexis Léon SEGRETAIN était le frère de Côme Alexandre Théophile SEGRETAIN, ancien élève de l’École polytechnique (Promotion 1845 — ayant également opté pour l’arme du Génie), général de division en fin de carrière. Ils étaient les fils de Pierre Théophile SEGRETAIN, architecte du département des Deux-Sèvres.
• Frère de Jacques Alexandre Olivier DUCROCQ, né le 23 octobre 1896 au Havre, décédé le 14 décembre 1967 à Sèvres (Hauts-de-Seine) (Registre des actes de naissance de la ville du Havre, Année 1895, Vol. II., f° 47, n° 3.364.), ancien élève de l’École polytechnique (Promotion 1919). Époux de Geneviève Marie Gabrielle SAGLIO, avec laquelle il avait contracté mariage à Paris (Ve Arr.), le 14 octobre 1927 (Ibid.). Classe 1916, n° 1.497 au recrutement du Havre.
Engagé volontaire pour la durée de la guerre le 9 janvier 1915 à la mairie du XVIe arrondissement de la ville de Paris ; incorporé le même jour au 49e Régiment d’artillerie de campagne ; arrivé au corps le 13 janvier 1915.
Aspirant le 1er août 1915, étant affecté au 28e Régiment d’artillerie de campagne.
Par décision ministérielle du 15 avril 1916 (J.O. 21 avr. 1916, p. 3.386), ratification de sa nomination au grade de sous-lieutenant à titre temporaire à compter du même jour.
Par décret du Président de la République en date du 1er mars 1917 (J.O. 5 mars 1917, p. 1.808), promu au grade de lieutenant à titre définitif à compter du 28 février 1917.
En Avril 1918, affecté au 1er Bataillon du 108e Régiment d’artillerie lourde.
Admis le 14 novembre 1919 à l’École polytechnique à la suite du concours ouvert la même année ; classé 122e sur une liste de 415 élèves (J.O. 6 nov. 1919, p. 12.428).
Carrière militaire
Inscrit sous le n° 55 de la liste de recrutement du 5e canton du Havre. Classe 1908, n° 776 au recrutement du Havre.
Admis le 10 septembre 1907 à l’École polytechnique à la suite du concours ouvert la même année ; classé 119e sur une liste de 170 élèves (J.O. 10 sept. 1907, p. 6.440).
Engagé volontaire pour 4 ans le 8 octobre 1907 à la mairie du Ve arrondissement de la ville de Paris à compter du 1er octobre 1907. Dirigé le 9 octobre 1907 sur le 33e Régiment d’artillerie de campagne stationné à Poitiers pour y accomplir une année de service aux conditions ordinaires. Arrivé au corps et 2e canonnier conducteur le 10 octobre 1907
Brigadier le 15 avril 1908.
Maréchal des logis le 22 septembre 1908.
Entré à l’École polytechnique le 12 octobre 1908.
Passé à la première division en 1909, étant classé 137e sur une liste de ... élèves.
Aspirant le 16 mai 1910.
Déclaré admissible dans les services publics le 29 juillet 1910, étant classé 150e sur une liste de 167 élèves. Opte pour la Marine.
Par décret du 3 septembre 1910 (J.O. 6 sept. 1910, p. 7.518), nommé au grade d’enseigne de vaisseau de 2e classe à compter du 1er octobre 1910. Embarque à la même date sur le croiseur-école Duguay-Trouin.
Affecté au port de Brest (J.O. 10 oct. 1911, p. 251).
Par décret du 10 août 1911 (J.O. 12 août 1911, p. 6.802), nommé au grade d’enseigne de vaisseau de 1re classe à compter du 1er octobre 1911.
En Septembre 1911, destiné au cuirassé d'escadre Voltaire, dans le 1re Escadre, à compter du 1er octobre 1911 (Liste de destinations, J.O. 8 sept. 1911, p. 7.353).
En Septembre 1912, destiné à l’aviso-transport Manche, dans la Division navale de l’Indochine (Liste de destinations, J.O. 25 sept. 1912, p. 8.366).
En Juillet 1913, destiné à l’École des torpilles à compter du 1er avril 1914 (J.O. 31 juill. 1913, p. 6.881).
Début Mars 1914, en congé de convalescence à solde entière, congé prolongé de 15 jours à compter du 5 mars 1914 (Déc. min. 12 mars 1914, J.O. 13 mars 1914, p. 2.242).
A la déclaration de guerre, affecté à la Mission hydrographique du Congo.
A partir du 6 août 1914, commande à bord du transport fluvial Victor-Largeau une flottille constituée par les « Troupes du groupe de l’Afrique équatoriale française » (Général de division Joseph Gaudérique AYMÉRICH, chef d’état-major) afin de conduire les premières opérations militaires dans la région du moyen-fleuve Congo.
A la date du 16 janvier 1915, affecté à la 6e Compagnie du Bataillon de tirailleurs sénégalais n° 2 du Moyen-Congo (Capitaine d’artillerie coloniale Joseph Marcel VANSHOOR (Journal des marches et opérations de la 6e Compagnie : Service historique de la Défense, Cote 26 N 1366/7, p. num. 5) — bataillon appartenant au Commandement de l’Est-Cameroun (Colonel Louis Célestin MORISSON), unité elle-même placée sous l’autorité des Troupes du groupe de l’Afrique équatoriale française.
Même situation au 1er mars 1916, date à laquelle la 6e Compagnie arrive à Yaoundé.
Distinctions honorifiques
□ Par décision ministérielle du 12 septembre 1916 (J.O. 15 sept. 1916, p. 8.172), objet d’une proposition extraordinaire pour le grade de lieutenant de vaisseau « à l’occasion des services rendus par cet officier pendant la conquête du Cameroun ».
□ Par décret du Président de la République en date du 24 novembre 1920 (J.O. 2 déc. 1920, p. 19.678), nommé à titre posthume au grade de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur dans les termes sui-vants :
[Engagement du 23 mars 1915 près d’Eta.]
• Général de division Aymérich, commandant les troupes françaises d’opération et les contingents du Congo belge, Commissaire du gouvernement au Cameroun : « La conquête du Cameroun. 1er août 1914 ~ 20 février 1916. », éd. Payot, Collection de mémoires, études et documents pour servir à l’histoire de la guerre mondiale, Paris, 1933, 215 p. + 9 croquis.
« Le 23 mars [1915], l’enseigne de vaisseau Ducroc (sic), lieutenant à la compagnie Vanshoor, étant à la poursuite d’un parti ennemi, au Nord d’Eta, se trouva subitement en présence de forces considérables, munies de mitrailleuses. Il résista jusqu’à la nuit, puis, ayant consommé toutes ses munitions, il se retira à travers bois, où il s’égara, et on resta quatre jours sans avoir de ses nouvelles.
On connut, peu de jours après, par renseignements indigènes, contrôlés et recoupés, que les conséquences de cet engagement avaient été particulièrement meurtrières pour l’adversaire. Un capitaine allemand tué, ainsi que l’oberleutnant qui commandait à Eta, 2 sergents européens et 20 tirailleurs tués et 15 blessés. Le signa-lement du capitaine : grand, maigre, parlant couramment le pahouin, grande réputation parmi les populations indigènes, grand découragement en apprenant sa mort. C’était le signalement du capitaine von der Marwitz. Ce renseignement fut confirmé deux mois plus tard ; parmi les prisonniers capturés à Monso le 2 juin, se trouvaient 8 gradés E [européens] appartenant pour la plupart à la compagnie von der Marwitz, et parmi eux le lieutenant Kogalki, nommé au commandement de cette compagnie, après le décès du titulaire, tué le 23 mars, dans un engagement, au nord d’Eta. » (op. cit., p. 75).
□ Par décret du Président de la République en date du 15 septembre 1936 (J.O. 20 sept. 1936, p. 9.964), le nom de « Bassin Théophile-Ducrocq » fut attribué au bassin de marée du port du Havre.