MASCOTTE Goélette de Terre Neuve

[olivier 12]

Bonjour à tous,

MASCOTTE

Goélette de 142 tx JB.
Armateur MM. LE SIDANE(Correction LE SUAVE)et GALERNE Frères de Binic.

Armée à Binic pour la pêche à la morue sur la zone de Terre Neuve.
Capitaine CLC (brevet simple) Adolphe ROBIN inscrit à Cancale

La perte de MASCOTTE

La goélette a quitté les bancs de Terre Neuve le 7 Septembre 1917.

Le 21 Septembre à midi, elle se trouve à 114 milles d’Ouessant.
Un sous-marin est alors aperçu, se dirigeant vers elle en surface. Il tire une vingtaine de coups de canon.
Le capitaine, n’ayant aucun moyen de défense, donne l’ordre de mettre les embarcations à la mer. Les 29 hommes d’équipage embarquent dans six doris, le capitaine en dernier. Ils font route ESE, mais se perdent de vue pendant la nuit.

Le canot du capitaine, ayant avec lui 5 hommes, est recueilli le 24 Septembre par le patrouilleur anglais ROVENSCA qui les débarque à Falmouth.

18 hommes se trouvant dans 4 autres doris sont rapatriés le 27 Septembre sur Saint Brieuc. Ce sont :

TOUZE Yves Binic Second
QUEMARD Jean-Marie St Brieuc Sd maître
CORBEL Yves Binic Cuisinier
LUCO Alphonse Binic Mousse
PETITJEAN François Binic Matelot
BURLOT Albert Binic Matelot
GOULVESTRE Hippolyte Binic Matelot
BOBIAL Guillaume Binic Matelot
GUILLAUME François Binic Matelot
LE MENEL Lucien Binic Matelot
QUERREC François Binic Matelot
GUILLARD Jean-Bapt. Binic Matelot
LE BOLLOCH Jean Paimpol Matelot
MINOUX Louis Paimpol Matelot
LE MENANT Charles Cancale Matelot
LE GLATRE Joseph St Brieuc Matelot
RIVOAL Yves St Brieuc Matelot
MORO Jean St Brieuc Matelot

5 marins dans le sixième doris ont débarqué à Portsall et ont été dirigés sur Brest pour interrogatoire. Ce sont :

ALLAINMAT Pierre St Servan Matelot
MORIN Olivier St Brieuc Matelot
LE MEUR Antoine Binic Matelot
GOULVESTRE Louis Binic Matelot
LE TOUZET Eugène Binic Matelot

Avec les six hommes du canot du capitaine, il semble donc que tout l’équipage ait été sain et sauf.

Note de la Commission des Naufrages

Le capitaine ROBIN a quitté son navire en dernier après avoir fait embarquer tous ses hommes dans les canots. Il ne pouvait rien faire pour éviter la capture. Il a tenté de maintenir le contact entre les embarcations et la séparation est due à un cas de force majeure.
La commission estime qu’il a fait son devoir et propose de lui garder la faculté de commander.

Le sous-marin attaquant

C’était l’U 60 du KL Karl-Georg SCHUSTER.

MASCOTTE fut la première victime française de ce sous-marin qui, outre de nombreux pêcheurs, coulera les grands voiliers EDOUARD DETAILLE, BON PREMIER et EUGENIE FAUTREL, ainsi que les vapeurs POITIERS et SAINT CHAMOND.

Cdlt

[Terraillon Marc]

Bonsoir

Le navire a l'indice (2) dans la base de données

nota : j'ai un armement "armt Le Suavé et Galerne , Binic" qui ressemble étrangement à l'armement "MM. LE SIDANE (ou SIDAIN) et GALERNE Frères de Binic."

A bientot

[olivier 12]

Bonjour Marc,

Effectivement, c'est très certainement LE SUAVE (encore une machine à écrire de mauvaise qualité...!!)

Cdlt

[kgvm]

Missing in LR 1913/14. Probably either newbuilding or acquired thereafter.

[Michael Lowrey]

Bonjour à tous,

Built 1910 by Le Chevert, Binic. Lloyd's Register lists as 199 tons gross, 149 tons net. Wooden schooner that had been fitted with an auxiliary motor for some time (she's listed as fitted with one in the 1912/13 LR) that was apparently removed for some time before she was sunk.

Best wishes,
Michael

[kgvm]

Thanks, Michael.
Looking for a sailing ship with auxiliary motor I found it in LR 1913/14, too

[mauguerand]

Bonjour à tous,

je voudrais apporter quelques compléments et modifications à votre message

les 19 hommes (et non 18) ont été récupérés par un torpilleur anglais n°26 "coquatrice" et déposés à Plymouth. ils ont ensuite été rapatriés à Saint-Brieuc

je crois que "BOBIAL" s'écrit ROBIAL, "LE MENEL" s'écrit LE MENER, "QUERREC" s'écrit QUEHEC, "LE BOLLOCH" s'écrit "BOLLOCH" er "MORO Jean" s'écrit selon les cas comme vous l'indiquez, ou encore "MOREAU", avec comme prénoms jean, jean-marie ou marius.
il manque François ROUSSEL,

le capitaine était dans la troisième embarcation: RIOUAL Louis, LE GLATIN Yves, URVOY François, LE ROUX Jean-Baptiste, ROBIN Adolphe.

je tiens tout cela des rapports du capitaine et de son second. cela m'intéresse car l'un des matelots est mon grand-père.

cordialement / Moro

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

□ Dans une « Situation au 1er décembre 1911 du tonnage admis à participer aux primes à la navigation et compensations d’armement, dans la limite de 150 millions prévue par l’article 23 de la loi du 7 avril 1902. » (J.O. 15 déc. 1911, p. 10.001), situation établie en application de l’article 31 du décret du 9 septembre 1902 portant règlement d’administration publique pour l’application de la loi du 7 avril 1902 sur la Marine marchande (J.O. 10 sept. 1902, p. 6.080), il est indiqué que la goélette terre-neuvienne Mascotte, d’une jauge brute totale de 200,99 tx, fut francisée le 5 mars 1910 et que ses armateurs bénéficièrent alors d’une prime de 40 fr. par tonneau de jauge.

[Memgam]

Bonjour,

Mascotte, Goélette construite à Binic en 1910 par le chantier Chevert, 148,76 tjn, 220,99 tjb, capitaine Adolphe Robin, appartenait à Messieurs Le Suavé et Galerne frères de Binic.
Chargement de 85 000 morues pesant 3 500 quintaux et 230 litres d'huile de foie de morue.
Les 19 marins ont été rapatriés de Plymouth au port du Légué par le vapeur Dévonia.

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, Association Bretagne 14-18, 2010. photo page 112.

[olivier 12]

Bonjour à tous,

Complément à la perte de MASCOTTE avec la transcription de l’interrogatoire du capitaine

Goélette MASCOTTE

48,67 tx JB 300 tpl

Quitté Saint Pierre et Miquelon le 24 Août 1917 à destination des bancs de Terre Neuve pour y continuer la pêche. Quitté les bancs de Terre Neuve le 7 Septembre au matin à destination de Binic.

Capitaine Adolphe ROBIN, CLC, inscrit à Cancale.

Le 22 Septembre à midi, par 48°30 N et 05°09 W, j’aperçois un sous-marin à 4 milles dans le SW se dirigeant droit sur nous. Je donne l’ordre de préparer les embarcations. Le sous-marin tire une vingtaine de coups de canon avant que nous ayons quitté le bâtiment. Aucun ne l’atteint. Faisons route à l’ESE tandis que le sous-marin continue à tirer. Il fait le tour du voilier qui finit par couler. Il a tiré au moins 100 coups de canon.

Puis il se dirige vers nous et nous dit d’accoster. Le commandant m’interroge en mauvais français et demande nom, tonnage, cargaison, port de départ et de destination. Je lui demande à quelle distance nous sommes de terre et il me répond 114 milles. Je lui demande s’il peut nous remorquer, mais il dit que non car il va dans une autre direction.

Très bonne attitude de l’équipage qui se compose de 29 hommes qui ont embarqué dans les six doris. Au milieu de la nuit suivante la brise s’est levée et la mer est devenue houleuse. Hissé les voiles et fait route à l’ENE. Perdu de vue tous les autres doris. Rencontré le 24 Septembre le patrouilleur anglais ROVENSCA qui nous a recueillis et débarqués à Falmouth le 25 Septembre. Son capitaine m’a dit que 19 hommes ont été sauvés par un autre bâtiment anglais.

J’ai été frappé par la grande dimension du sous-marin, 80 à 100 m de long, 800 à 1000 tonnes de déplacement. Portait 2 canons, sans doute 120 mm à l’avant et 90 mm à l’arrière. Peinture gris sombre récente. Pas de projecteurs. Vu 2 officiers et environ 25 hommes.

Cdlt