Né le 7 août 1889 à BREST (Finistère) - Décédé le 7 septembre 1964 à RELECQ-KERHUON (Finistère).
Fils d'Olivier, Contrôleur général de la Marine et frère de René. Entre dans la Marine en 1906, Aspirant le 5 octobre 1909. Au 1er janvier 1911, sur le cuirassé "BOUVET", 2ème Escadre (Cdt Émile FOURNIER). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1911. Au 1er janvier 1912, port TOULON. Il passe sur le croiseur "DU-CHAYLA" et prend part à la répression des troubles dans les régions d'AGADIR et de MOGADOR. Second sur le torpilleur "DEHORTER". En juin 1916, sur le croiseur "D'IBERVILLE", Division des patrouilles de Méditerranée occidentale. En mars 19127, à l'État-Major de cette division. Lieutenant de vaisseau le 13 juillet 1917. En mai 1918, Commandant le patrouilleur "TOURTERELLE" sur les côtes d'ALGÉRIE, il reçoit un témoignage de satisfaction pour avoir participé au renflouage du transport "ABDA". Chevalier de la Légion d'Honneur. Versé dans le cadre de réserve le 1er septembre 1919. Il quitte la Marine pour entrer chez les Carmes. --- Il sera mobilisé en 1939. (Voir les sites consacrés à cet Officier.)
Rencontre avec un sous-marin le 17 Mai 1917. Lettre du capitaine VERGNES au CA commandant la Marine à Marseille
J’ai l’honneur de vous rendre compte que le 17 Mai, faisant route sur Marseille, nous nous trouvions en vue de l’île de Tabarca (golfe d’Alicante) vers 13h15.
En approchant pour contourner et suivre la zone des eaux espagnoles, aperçu un vapeur italien échoué sur la roche Nao. Ce bateau avait le long de son bord un renfloueur, très probablement le SELOS, plus deux allèges entre lui et Tabarca. Au moment où nous arrivions par son travers, à 1 ,5 mille, l’Italien signale « Ennemi en vue », puis à notre signal « Indiquez la position », il précise « Tout près, bord à bord ». Il était 13h50.
Doublé aussitôt la veille, fermé les portes étanches et prévenu la machine pour augmenter la vitesse, gouverné en crochant avec le navire échoué par l’arrière.
A 13h56, aperçu le sous-marin en surface à 3 milles environ. Modifié la route en venant sur la droite pour le tenir à 30° de l’arrière tribord dans le champ des deux pièces parées à faire feu. Le sous-marin paraît vouloir nous donner la chasse, mais perd franchement de vitesse, notre allure étant 13,5 nœuds. A 14h10, il vire de bord et disparaît. Dès que l’ennemi avait été aperçu, avions hissé les signaux pour indiquer sa présence aux navires en vue et envoyé un signal par TSF. Le poste d’Oran a répondu aussitôt.
Après avoir rallié la côte à 1 mille, complété le signal TSF par le radio chiffré suivant : « Aperçu sous-marin auprès vapeur italien au large Tabarca » afin de prévenir les autorités maritimes d’un retour possible du sous-marin auprès du navire sans défense. Je signale le courageux service que nous a rendu ce navire italien dont je ne connais pas le nom.
Le même jour, à 18h30, faisant route de Denia sur Cullera, les vigies et le second capitaine ont aperçu un navire par 20° sur l’avant tribord. Le relèvement du navire ne changeant pas, étant très serré sur la terre et risquant d’être attaqué, j’ai profité d’un grain pour virer de bord cap pour cap, ce qui l’a fait perdre de vue. De nuit, je suis remonté vers le Nord en passant à 20 milles du point où j’avais aperçu ce bateau, de forme semblable à celle du sous-marin aperçu dans l’après midi. En ce qui concerne ce dernier bateau, étant alors couché, je ne puis être aussi affirmatif que mes officiers. Je n’ai pas lancé de « Allo ». La position approximative était 39°10 N et 00°09 E.
Lors de ces deux alertes, le personnel s’est bien comporté et le plus grand calme a régné parmi les passagers.
Le sous-marin aperçu
La position assez précise donnée par le capitaine Vergnes permet d’identifier le sous-marin vu le soir qui était l’U 34 du Kptlt Johannes KLASING. Il avait coulé ce même jour, au large de Denia, le voilier italien ALFONSO, 230 t, qui allait d’Oran à Livourne.
C’est probablement aussi le sous-marin aperçu auparavant au large de Tabarca. Toutefois, le vapeur italien échoué sur la roche Nao n’était pas, bien sûr, l’ALFONSO. C’était peut-être un navire qui avait fait une erreur de navigation, ou avait tenté de fuir devant le sous-marin et s’était malencontreusement échoué sur ce haut fond débordant l’ilot de Tabarca.