MANOUBA Cie de Navigation Mixte

olivier 12
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Re: MANOUBA Cie de Navigation Mixte

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

MANOUBA

Paquebot mixte lancé le 1er Juillet 1889 sous le nom de REI DE PORTUGAL au chantier Scott & Co de Greenock.

3198 t (3300 t dans le rapport d'enquête) Longueur 110,80 m largeur 12,90 m 1 hélice

1902 rebaptisé NAPOLITAN PRINCE
1911 rebaptisé MANOUBA et racheté par la Compagnie de Navigation Mixte.

Démoli en 1929 en Italie

Image

Rencontre avec un sous-marin le 5 Août 1916

MANOUBA a quitté Alger pour Marseille le 4 Août 1916 à 10h00.

Capitaine : Alphonse COSTE Capitaine au Long Cours Agde n° 216
67 hommes d'équipage dont 1 Alsacien (de Thann) et 4 chauffeurs arabes d'Aden
867 passagers presque tous militaires

Armement :

Gaillard : 1 canon de 47 mm modèle 1902 sur affût à berceau. Portée 6000 m
armé par

LE LOY Joseph Fusilier Morlaix
LAGREE Marcel Fusilier 2e dépôt
MERER Maurice Fusilier Morlaix
RAUT Emile Fusilier 2e dépôt

Dunette tribord : 1 canon de 65 mm armé par

TANGUY Joseph Fusilier Lorient
JAFFRY Théophile Fusilier Audierne

Dunette bâbord : 1 canon de 65 mm armé par

BOEDIC Jacques Fusilier 2e dépôt
MALGORN Daniel Fusilier Le Conquet

+2 mitrailleuses armées par 2 soldats mitrailleurs.

Le 5 Août à 15h40, le paquebot se trouve par 41°40 N et 03°07 E, route moyenne au N20E, zigzaguant toutes les 10 minutes, de 20° de chaque bord de la route. Il est convoyé par le croiseur auxiliaire GOLO II qui se trouve à 300 m sur l'avant. A 5 milles sur tribord se trouve le MOGADOR et à 6 milles sur bâbord un brick goélette sans pavillon.

Beau temps calme et clair. Petite houle de NE.

Un sous-marin est aperçu faisant route au N70E à 15 nœuds à 4 quarts sur bâbord avant, à 3 milles. Il ouvre le feu sur le GOLO II qui riposte. L'échange de tir dure 3 minutes.

Monté à vitesse maximum et venu en grand sur tribord pour présenter l'arrière au sous-marin et rendre battant les deux canons de 65 mm de la dunette. Mais le sous-marin plonge. MANOUBA n'a pas tiré.
MANOUBA vient au NW, puis, se conformant aux ordres du GOLO II, revient sur Alger où il accoste le 6 Août à 20h20.

MANOUBA a échangé des signaux TSF avec GOLO II, LAHIRE et D'IBERVILLE.

Le sous-marin attaquant

C'était l'U 35 du KL Lothar von Arnauld de la Perière.

Le même jour il avait coulé

à 10h15 le vapeur grec ACHILLEUS
à 12h00 le vapeur anglais MOUNT CONISTON près de Barcelone.

La position donnée par uboat.net pour MOUNT CONISTON colle avec celle de MANOUBA. En revanche, celle d'ACHILLEUS , 70 milles au sud de Toulon, n'est pas possible. Je pense qu'il s'agit plutôt de 42°08 N et 03°21 E (au lieu de 05°21 E) ;)

Enfin, on ne saisit pas très bien l'utilité de faire revenir le paquebot sur Alger :???: . Le risque demeurait tout aussi grand qu'en continuant sur Marseille...

Voir aussi ce lien

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... .htm#t1926

Toutefois, il n'est pas question du CETTOIS dans le dossier MANOUBA. Le 2e navire français sauvé ce jour-là par GOLO II pourrait être le MASCARA, également de la Mixte, attaqué le soir même, en même temps qu'un vapeur grec.

Cdlt
olivier
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Yves D
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Re: MANOUBA Cie de Navigation Mixte

Message par Yves D »

Bonjour à tous, bonjour Olivier
Tout à fait exact en ce qui concerne la position de l'Achilleus ainsi que le précise sans ambiguité le KTB de l'U 35 dont extrait ci-dessous.
Je viens de corriger la fiche sur le site uboat.net en remplaçant par 42.02N 03.25E.

Image

Toujours selon le KTB, Mount Conniston est coulé à 1230 et Achilleus à 1330 (heure allemande 1h de plus que l'heure F)

S'ensuit l'épisode Manouba et le tir de GOLO II vers U 35. von Arnauld fait état de 5 vapeurs en tout et précise que pour ces raisons il prend la plongée. Voir l'extrait ci-dessous :

Image

Plus tard dans la journée (1900), von Arnauld rapporte un engagement d'artillerie avec un autre vapeur qui répond au feu et envoie un message d'alerte en donnant le nom de "Mascara"
Cette journée du 5.8 aura été très "occupée" pour von Arnauld et son équipage qui déjà dans la matinée avaient intercepté et contrôlé trois autres vapeurs, deux espagnols et un grec, auxquels il avait ensuite rendu la liberté !
Cdlt
Yves
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La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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markab
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Re: MANOUBA Cie de Navigation Mixte

Message par markab »

Bonjour

Sur ce blog, la saisie du MANOUBA en 1912

http://adhemar-marine.blogspot.com/

A bientot
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Rutilius
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MANOUBA — Paquebot mixte — Compagnie de navigation mixte (Compagnie Touache) (1911~1929).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Manouba ― Paquebot mixte ― Compagnie de navigation mixte (Compagnie Touache), Marseille (1911~ 1929).


Image

[Erreur d’identification de l’éditeur : bâtiment autre que le paquebot mixte Manouba]


Le paquebot mixte Manouba fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre du 20 décembre 1915 au 22 mars 1917, mais uniquement à l’égard du Commissaire du gouvernement et des hommes de l’ « équipe spéciale » qui s’y trouvèrent alors embarqués.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n°14, p. 720 ~ Quatrième erratum, Bull. off. Marine 1923, n° 20, p. 933].

■ Traversées.

― 3 au 5 septembre 1914 : Transporte d’Alger à Marseille le 5e Escadron du 1er Régiment de spahis, rentré de Bou-Denib (Maroc oriental) à Aumale — aujourd’hui Sour El-Ghozlane (Algérie) — le 20 août 1914.

Le 6e escadron de ce régiment avait pris passage sur le paquebot mixte Ville-de-Madrid, de la Compa-gnie générale transatlantique, le 1er septembre à Alger et avait débarqué le 3 à Marseille.

« Historique du 1er Régiment de marche de spahis pendant la campagne 1914~1918 (Contre l’Alle-magne, Maroc, Syrie, Palestine) », éd. Henri Charles-Lavauzelle, Paris, 1921, 46 p. — Spécialement p. 5.
Dernière modification par Rutilius le lun. mai 20, 2024 2:25 pm, modifié 4 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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MANOUBA — Paquebot mixte — Compagnie de navigation mixte (Compagnie Touache) (1911~1929).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

■ Historique (complément).

— 17 janvier 1912 : Saisi par le croiseur italien Agordat à 3 milles au large de l’île San-Pietro (Sar-daigne) au motif qu’il transportait 29 ressortissants ottomans du Croissant-Rouge, réclamés comme bel-ligérants par l’État italien. Avec le paquebot Carthage, de la Compagnie générale transatlantique, re-tenu dans le port de Cagliari, puis, à la suite des protestations véhémentes du gouvernement français, libéré quelques jours plus tard. Alors commandé par Alphonse Sever COSTE, capitaine au long-cours, inscrit au quartier d'Agde, n° 216.

Le Temps, n° 18.464, Dimanche 21 janvier 1912, p. 1 et 2.

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— Fin juillet 1916 : Transfère d’Alger à Marseille 15 officiers et 33 marins des cargos britanniques Knutsford et Olive, coulés le 22 juillet 1916 par le sous-marin allemand U-39 (Kapitänleutnant Walter Forstmann) dans le Nord-Ouest du cap Corbelin (Algérie).

L’Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 6.208, Lundi 31 juillet 1916,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


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— 5 août 1916 : Échappe à l’attaque du sous-marin allemand U-35 (Kapitänleutnant Lothar von Arnauld de la Perière).

— 1er septembre 1916 : Alors qu’il allait d’Alger à Marseille avec 243 passagers militaires, 87 passagers civils, la poste, du bétail et des marchandises diverses, rencontre et engage un sous-marin au large de l’île de Dragonera (Île de Majorque, archipel des Baléares, Espagne).

— 4 septembre 1917 : Échappe de nouveau à l’attaque d’un sous-marin, ce qui lui valut le témoignage officiel de satisfaction suivant (J.O. 6 nov. 1917, p. 8.869) :

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— 30 avril 1927 : Se produit une grave explosion dans la chaufferie. Trois victimes, dont le troisième mécanicien Louis Pierre GACHASSIN, inscrit au quartier de Marseille, n° 3.095, auquel fut ultérieure-ment conférée à titre posthume la Médaille de sauvetage en vermeil (Déc. min. 30 sept. 1927, J.O. 3 oct. 1927, p. 10.320).

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Dernière modification par Rutilius le lun. mai 20, 2024 2:30 pm, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
kgvm
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Re: MANOUBA Cie de Navigation Mixte

Message par kgvm »

La deuxième photo ne montre pas le "Manouba", mais un autre bateau. Malheureusement l'inscriptions de Grimaud sont toujours douteuses.
olivier 12
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Re: MANOUBA Cie de Navigation Mixte

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

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Rencontre avec un sous-marin le 1er Septembre 1916

Rapport du capitaine DELPRAT au CA commandant Marine Marseille

Parti d’Alger le 31 Août à 20h30 avec la poste, des bestiaux, 87 passagers civils, 243 militaires et des marchandises diverses à destination de Marseille.

Mis le cap au N27W pour tangenter la circonférence de 20 milles de rayon dont le centre est donné par un sous-marin signalé le jour même.
Le 1er Septembre à 05h30 dirigé sur Dragonera. Marché à 10 nœuds en zigzaguant de 20° de chaque bord. A 14h00, E/W de Dragonera. Aperçu par le travers bâbord à 2 milles un point suspect se maintenant au dessus de l’eau. A 45° sur l’avant, deux embarcations montées par de nombreuses personnes se dirigent vers Dragonera. Changé de route. Le point suspect disparaît complètement.
Donné les ordres nécessaires pour être prêt à tout évènement.
A 14h10, un sous-marin émerge à 3 milles à 10° sur l’arrière. Dix secondes plus tard, un obus tombe à 80 m sur notre gauche, à hauteur des machines. Augmenter la vitesse à 15 nœuds et mis le cap à l’Est pour présenter complètement l’arrière. Fait ouvrir le feu à 6000m en hissant les couleurs. Le 3e coup, bien pointé, tombe si près de l’ennemi que, venant toute à droite, il s’éloigne en forçant sa vitesse. 13 coups de 65 mm ont été tirés avec beaucoup de précision.

Les passagers, autant civils que militaires ont été admirables de sang froid. Pas la moindre panique.
Je tiens à rendre hommage à tout le personnel officier et équipage du navire pour la prompte exécution des ordres donnés.
L’habileté et le sang froid du 1er maître canonnier et de ses hommes sont au dessus de tout éloge.

Rapport du lieutenant HUGONNOT, du 4e dragon, rentrant de permission, commandant d’armes à bord de MANOUBA

Le paquebot MANOUBA commandé par le capitaine DELPRAT a quitté Alger le 31 Août à 20h30 à destination de Marseille avec la poste, quelques passagers civils et 243 militaires dont 8 officiers.
Le 1er Septembre à 14h00 dans l’E/W de Dragonera on pouvait voir très distinctement à 2 milles par le travers un point suspect émergeant au dessus de l’eau et deux embarcations chargées qui, au dire du capitaine, étaient sans doute des embarcations de ravitailleur ayant le cap sur Dragonera.
Le point suspect a alors disparu et le commandant du MANOUBA, mis en éveil, a donné l’ordre de changer de route et a présenté l’arrière de son navire à l’ennemi tout en augmentant la vitesse.
Dix minutes plus tard, le sous-marin émergeait complètement à 3 milles et envoyait un obus qui tombait à 80 m sur la gauche du navire en produisant une énorme gerbe d’eau. Le commandant de MANOUBA a aussitôt donné l’ordre d’ouvrir le feu en hissant les couleurs. 13 obus de 65 mm ont été tirés avec une précision remarquable et le 3e est tombé si près de l’ennemi que celui-ci a aussitôt arrêté son tir et s’est éloigné à toute vitesse. Nous l’avons perdu de vue quelques minutes après.
Grâce à l’habile manœuvre ordonnée par le capitaine Delprat, au sang froid des hommes d’équipage qui ont exécuté les ordres avec un grand calme, il n’y a eu aucune panique à bord. Tous les passagers avaient mis leurs ceintures de sauvetage et se tenaient prêts à toute éventualité.

Rapport d’enquête


Il reprend tous les éléments du rapport du capitaine avec les précisions suivantes :

Paquebot de 3300 tonnes de la Compagnie de Navigation Mixte
Capitaine Hippolyte DELPRAT CLC Port Vendres n° 32

Navire armé de 2 pièces de 65 mm placées sur la dunette et de 2 pièces de 47 mm placées sur l’avant Bd et Td + 2 mitrailleuses placées sur la dunette et servies par des soldats mitrailleurs.
Armement des canons :
- LE LOY Joseph Morlaix 8621 Fusilier
- LAGREE Marcel 101586.2 Fusilier
- MEUNIER Maurice Morlaix 6108 Fusilier
- RAUX Emile 101723.2 Fusilier
- TANGUY Joseph Lorient 8430 Fusilier
- JAFFRY Théophile Audierne 4208 Fusilier
- BOEDIC Jacques 93779.2 Fusilier
- MALGORN Daniel Le Conquet 1167 Fusilier

MANOUBA a tiré 13 coups dont 10 avec la pièce bâbord et 3 avec la pièce tribord.

Navire pourvu de TSF. A lancé un signal de détresse en donnant sa position. Signal répété aussitôt par le poste de Port de l’Eau.
Le sous-marin n’a tiré qu’un seul coup de canon.

Description du sous-marin

80 m de longueur
Blockhaus au milieu. A paru arrondi dans sa partie supérieure.

Voici sa silhouette

Image

Le sous-marin attaquant

Très certainement l’U 34 du Kptlt Klaus RÜCKER.

Interrogatoire du capitaine du vapeur grec KATE, fait à Cette le 2 Septembre 1916

KATE était un vapeur de 2654 t construit en 1890 au chantier Tyne Iron Co. de Willington Quay sous le nom de MENDELSSOHN pour l’armateur Jenessen Taylor and Co de Sunderland.
Longueur 91,4 m Largeur 12 ;5 m 1 hélice
Rebaptisé KATE en 1908 pour l’armement Lykardiopoulo d’Argostoli, puis en 1915 pour l’armateur C. Mazarakis, d’Argostoli également.

KATE fera naufrage le 8 Octobre 1918 suite à une collision lors d’une traversée Huelva – Nantes.

Voici sa photo avec le pavillon grec dessiné sur la coque.

Image

Capitaine MOUSSOURIS Panaghis
18 hommes d’équipage tous grecs, sauf un Espagnol et un Finlandais.
Il se trouvait à 25 milles au NNE du cap San Antonio lorsqu’il fut arraisonné par un sous-marin portant le pavillon autrichien. C’était à 05h00 du matin le 29 Août 1916. Dix minutes après avoir tiré un coup de canon, le sous-marin émergea le long du bord.
Il a stoppé et le sous-marin est venu l’accoster.
Le commandant du sous-marin a posé des questions en italien, mais il a répondu en anglais.
Le sous-marin mesurait 80 m de longueur. Trois canons dont deux sur l’arrière et un sur l’avant, à poste fixe.
Pas vu de périscope.
Peinture grise récente.
Environ 16 hommes sur le pont. Officiers en blanc et marins en tenue légère.

Le commandant a consulté les papiers du bord et les connaissements. Puis il a donné l’ordre de rassembler tout l’équipage, de descendre dans les embarcations et de s’éloigner.
Les embarcations étaient arrivées à 2 milles du navire quand le sous-marin leur a signalé de réintégrer leur bord et de continuer leur route pour leur destination.
La cargaison du navire était destinée à la Suisse.

Nota : on ne comprend pas très bien pourquoi cet interrogatoire se retrouve dans le dossier du MANOUBA, sauf pour aider éventuellement à l’identification du sous-marin. Les embarcations aperçues par les hommes du MANOUBA étaient celles du BARON YARBOROUGH, coulé le même jour par l’U 34 et non celles du KATE. Les hommes du BARON YARBOROUGH seront finalement récupérés par le vapeur français MEDJERDA. En revanche, le sous-marin rencontré le 29 Août par KATE était probablement bien l’U 34.

Voici BARON YARBOROUGH

Image

Cdlt
olivier
Rutilius
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MANOUBA — Paquebot mixte — Compagnie de navigation mixte (Compagnie Touache) (1911~1929).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Capitaines du paquebot mixte Manouba.


— DELPRAT Hippolyte Édouard Honoré, né le 29 octobre 1866 à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orien-tales), décédé le ... à ... (...). Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Port-Vendres, n° 32 [Ini-tialement inscrit audit quartier, n° 348]. Classe 1886, n° 484 au recrutement de Perpignan.

• Fils d’Adolphe Hippolyte C... DELPRAT, né le 31 mai 1843 à ... (...), cafetier, et de Thérèse Anne Marie GALANGAU, née le 31 ... 1846 à ... (...), sans profession. Époux ayant contacté mariage à Banyuls-sur-Mer, le 6 décembre 1865 (Registre des actes d’état civil de la commune de Banyuls-sur-Mer, Année 1865, acte n° 191 ~ Registre des actes d’état civil de la commune de Banyuls-sur-Mer, Année 1866, acte n° 188.).

• Époux de Louise Césarine Émilie MASCOU[/i], née le 23 mars 1869 à Agde (Hérault), décédée le ... à ... (...), sans profession, avec laquelle il avait contracté mariage à Agde, le 30 novembre 1896 (Registre des actes de mariage de la commune d’Agde, Année 1896, f° 38, acte n° 61.).

Fille de Louis Casimir MASCOU, né le 15 mars 1833 à Agde, décédé le 14 mai 1888 à l’Hôpital européen d’Alexandrie (Égypte), capitaine au long-cours, alors capitaine du vapeur Floria, de la Compagnie fran-çaise de navigation Cyprien Fabre & Cie (Registre des actes de décès de la commune d’Agde, Année 1888, acte n° 101 — Transcription.) ; et de Joséphine Françoise CANNAC, née le ... à ... (...), décédée le 19 novembre 1896 à Agde (Ibid.).


— COSTE Alphonse Sever, né le 28 août 1870 à Agde (Hérault) et y décédé, le 16 janvier 1956. Capi-taine au long-cours, inscrit au quartier d’Agde, n° 216 [Brevet conféré par une décision du Ministre de la Marine en date du 10 juin 1896 à la suite d’une session d’examen organisée la même année à Agde (J.O. 13 juin 1893, p. 3.267)] ; classe 1890, n° 74 au recrutement de Béziers.

• Fils de Michel Pierre COSTE, né le 28 mars 1842 à Agde et y décédé, le 16 décembre 1879, capitaine au long-cours, et de Catherine Andréline Cavallié ESPAGNAC, née le 7 juillet 1847 à Agde, sans profes-sion. Époux ayant contracté mariage à Agde, le 10 décembre 1869 (Registre des actes de mariage de la commune d’Agde, Année 1869, acte n° 70. ~ Registre des actes de naissance de la commune d’Agde, Année 1870, acte n° 164.).

• Époux de Marie Rose MAYNARD, née le 23 octobre 1876 à Agde et y décédée, le 6 juillet 1966 (Re-gistre des actes de naissance de la commune d’Agde, Année 1876, acte n° 210.), avec laquelle il avait contracté mariage à Agde (Hérault), le 8 janvier 1896 (Registre des actes de mariage de la commune d’Agde, Année 1896, f° 2, acte n° 2.).

Fille de Jacques Pierre Victor MAYNARD, né le 11 janvier 1849 à Agde, charpentier, et de Louise PY, née le 24 mars 1856, sans profession. Époux ayant contracté mariage à Agde, le 5 février 1875 (Registre des actes de mariage de la commune d’Agde, Année 1875, acte n° 12.).

Distinctions honorifiques

□ Par décision du Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches en date du 7 mars 1922 (J.O. 9 mars 1922, p. 2.712 et 2.714), félicité pour la bonne tenue des postes d’é-quipage et le bon entretien des machines du paquebot mixte Manouba, conjointement avec le second capitaine Joseph GENTILE, inscrit au quartier de Marseille, n° 766, et le chef mécanicien Nicolas SAVELLI, inscrit au quartier de Marseille, n° 8.412.

□ Par décision du Sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches en date du 4 juillet 1923 (J.O. 13 juill. 1923, p. 6.703 et 6.708), lui fut décernée la Médaille d’honneur des marins du commerce.

□ Par décret du 9 janvier 1937 (J.O. 17 janv. 1937, p. 712), promu au grade d'officier dans l'Ordre du Mérite maritime.
Dernière modification par Rutilius le lun. mai 20, 2024 2:39 pm, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: MANOUBA Cie de Navigation Mixte

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une autre vue de MANOUBA, en cale sèche

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Re: MANOUBA Cie de Navigation Mixte

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

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Rencontre avec un sous-marin le 4 Septembre 1917

Navire armé d’un canon de 90 mm avec frein sur pivot central à l’arrière et d’un canon de 47 mm modèle 1883 sans frein à l’avant. (Tiré 3 coups du 90 et 1 coup du 47.)
65 hommes d’équipage
Embarcations et radeaux prévus pour 921 passagers
1100 ceintures de sauvetage à bord
Exercice d’évacuation au départ de Marseille
Fermé cloisons étanches et disposé les manches à incendie au moment de l’attaque
Préparation d’un stock de charbon spécial pour pouvoir augmenter la vitesse.
Fonctionnement normal du poste TSF principal et du poste de secours.

Rapport du capitaine


Quitté Marseille pour Alger le 3 Septembre 1917 à 17h30 avec 685 tonnes de marchandises, 873 futs vides, 17 chevaux, 21 vaches, 642 passagers, colis postaux et dépêches. Suivi les instructions recommandées par beau temps, en faisant des abattées irrégulières sur la droite et sur la gauche.
Le 4 à 12h30, rencontré NIEVRE à 1 mille par tribord. Les hommes de veille sont à leur poste, ainsi que l’armement des pièces.
A 13h27, l’homme de veille de la hune de misaine signale un navire à 60° sur bâbord avant. Examiné ce bateau de forme bizarre et reconnu un sous-marin de la plus belle taille à 7000 m de distance. Commandé à l’homme de barre « Toute à droite » et fait le signal convenu pour le poste de combat en donnant l’ordre de hisser les couleurs.
Position 39°10 N 06°10 E
Dès que le sous-marin aperçoit notre changement de route, il tire un premier obus qui tombe à 150 m sur bâbord. Répondu aussitôt Par le feu de notre artillerie et, continuant notre abattée, pris le sous-marin droit sur l’arrière. L’allure de la machine a été augmentée et atteint son maximum. Le sous-marin met le cap sur nous et continue à nous canonner avec ses deux pièces. Les obus tombent assez près sur l’arrière. Allongé notre tir jusqu’à 7000 m et fait des abattées sur la droite et sur la gauche pour dérégler celui de l’ennemi, en tâchant de venir plus sur la gauche de manière à nous placer dans le soleil par rapport au sous-marin. Notre tir étant court et la distance entre le sous-marin et nous semblant augmenter, fait cesser le feu pendant que l’adversaire, au contraire, précipite son tir, puis le ralentit pour cesser à son tour à 14h10 après nous avoir envoyé entre 25 et 28 obus.
Il continue à nous poursuivre avec des alternatives de gain et de recul. Nous marchions 14 nœuds et à partir de 14h45 la distance entre nous et le sous-marin paraît augmenter de manière continue jusqu’à 15h15, heure à laquelle nous l’avons perdu de vue à la position 39°22 N et 05°22 E.

Dès l’attaque, lancé le Allo avec notre position, notre vitesse et notre route et fait de même toutes les heures. Le poste de Spérone a répondu aussitôt, ainsi que deux patrouilleurs vers lesquels j’ai pu me diriger.

Dès le début du combat, le commandant d’armes est venu sur la passerelle se mettre à ma disposition pour l’exécution des ordres qui lui avaient été donnés au départ de Marseille. La conduite de l’équipage a été au dessus de tout éloge. Chacun s’est rendu à son poste avec le même calme que s’il s’agissait d’un exercice.

Je tiens à signaler tout particulièrement la conduite exemplaire du 2e capitaine, Monsieur ROUQUETTE Pierre qui dès le début et pendant toute la durée de l’action a su par son sang froid et son abnégation tranquilliser tout le monde, éviter une panique et assurer le maintien de l’ordre général à bord.

Le capitaine Coste cite ensuite tous les officiers et nombre d’hommes d’équipage pour lesquels il demande une récompense.

Rapport de la Commission d’enquête

Celle-ci reprend tous les éléments du rapport du capitaine et conclut :

- Le capitaine Coste a suivi les instructions qui lui ont été données à Marseille.
- Il a fait preuve de jugement et de sens marin en plaçant son navire dans le soleil par rapport à son assaillant, manœuvre d’autant plus judicieuse que le paquebot avait à son bord des tonnes de matières explosives.
- Il a agi sainement en faisant cesser le feu de son artillerie quand il s’est rendu compte de son inefficacité en raison de la distance.
- Toutes les mesures de sécurité contre une voie d’eau ou un incendie ont été prises à bord par le 2e capitaine et l’ordre et la discipline n’ont cessé de régner.
- Le bâtiment a pu donner presque immédiatement sa vitesse maximum grâce aux précautions ordonnées par le chef mécanicien et à l’autorité de cet officier sur son personnel.
- L’artillerie a pu être utilisée sur le champ, toutes les dispositions nécessaires étant prises à l’avance.

En conséquence, la commission estime que le capitaine COSTE est apte à continuer son commandement ou à en exercer un autre.

Note du CA Commandant Marine Marseille au Ministre 20 Septembre 1917

J’ai l’honneur de vous transmettre les propositions suivantes :

- Capitaine COSTE CLC Agde 216
Le capitaine Coste a manœuvré judicieusement et a su limiter le tir à ce qui était strictement indispensable avec sang froid. Le bon ordre qui a régné à son bord pendant l’action montre que le capitaine avait son personnel bien en main et qu’il inspirait confiance à tous. Enfin, pour rallier Alger après cette rencontre, il a manœuvré avec habileté et décision, ayant perdu peu de temps à cet effet.
Cet officier de la Marine Marchande commande le MANOUBA depuis plus de 6 ans et effectue les transports Marseille-Alger et retour une fois par semaine. Je n’ai qu’à me louer de lui pour la manière dont il comprend et exécute les instructions qui lui sont données. Enfin, il est très aimé du public algérien et très apprécié dans sa compagnie dont un administrateur est venu le recommander à mon intention.
Pour toutes ces raisons, tenant compte du nombre considérable de passagers militaires dont il a assuré le transport entre Alger et la métropole, et du fait que dans des circonstances analogues, le commandant du LA MARSA, (Nota : le capitaine Size) a été décoré de la Légion d’Honneur, je crois répondre au sentiment général en le proposant pour cette distinction et une citation à l’Ordre de l’Armée.

Le Contre Amiral propose ensuite des récompenses pour nombre d’officiers et de marins. Il termine en signalant :
MANOUBA n’est armé que d’un canon de 90 à l’arrière et d’un 47 à l’avant. Il serait très désirable qu’il reçoive le plus tôt possible une 2e pièce de 90 mm à l’arrière et une 3e à l’avant. Ce paquebot peut transporter un nombre considérable de passagers. Il a eu à son bord jusqu’à 870 militaires pour une traversée Alger – Marseille en Août 1916. Une seule pièce est bien peu pour défendre un tel chargement, d’autant plus qu’elle pourrait être paralysée ou enrayée après quelques coups.

Récompenses

Citation à l’Ordre de la Division


COSTE Alphonse
Lieutenant de Vaisseau auxiliaire. Agde 216

Pour les qualités de commandement et d’énergie dont il a fait preuve en réussissant à échapper à une attaque de sous-marin

Citation à l’Ordre de la Brigade

ROUQUETTE Pierre CLC 2e capitaine Narbonne 81 (Déjà cité à l’Ordre de la Brigade le 13 Janvier 1917)
FIGARELLA Elysée Maître d’équipage Bastia 35
CAMOIN Jean Chef Mécanicien Marseille 3919

Pour le sang froid, l’énergie et le dévouement dont ils ont fait preuve lors de l’attaque de leur navire par un sous-marin.

Témoignage Officiel de Satisfaction du Ministre

GENTILE Joseph Lieutenant Marseille 766
LEGIER Louis 2e mécanicien Marseille 8321
CASALONGA Raymond 3e mécanicien Bastia 759
SILVY Maximilien TSF La Ciotat 1296
LE PALABRE QM Canonnier 95871.2
PARCE Joseph Matelot fusilier Port Vendres 504
LOZACH Vincent Fusilier breveté 106351.2
ORSETTI Dominique Matelot Bastia 2597
MARIOTTI Pierre Matelot Port Vendres 1151
DARY Thomas Matelot Bastia 3834
LEYDET Antoine Matelot Agde 451
FRANCESCHET Dominique 1er chauffeur Bastia 2422
BRUNET André 1er chauffeur Narbonne 435
GALLIANA René Chauffeur Alger 2001
BERCET Auguste Soutier Sujet suisse

Pour leur énergique attitude au feu lors d’une attaque de leur navire par un sous-marin.

Paquebot MANOUBA


Pour l’énergie et l’entrain dont chacun a fait preuve lors de l’attaque de ce paquebot par un sous-marin le 4 Septembre 1917.

Signé : CA SALAUN

Le sous-marin attaquant

Image

N’est pas identifié.

Peut-être l’U 34 du Kptlt Johannes KLASING, mais sans certitude…

Toutefois, si c’est bien l’U 34, on notera que c’était la 2e fois, à un an d’intervalle, qu’il croisait la route de ce sous-marin déjà rencontré le 1er Septembre 1916 sous les ordres de Klaus RÜCKER.

Cdlt
olivier
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