MOULIN BLANC
Navire lancé le 26 Janvier 1891 au chantier de Sunderland South Dock sous le nom de BRAUNFELS
3701 t Longueur 104,5 m Largeur 12,5 m
1 hélice
1903 MIRZAPUR Deutsche Dampf Hansa
1906 ANTARES Dampf-Ges Argo
1912 BOGADOS Deutsche Levante Linie (Immobilisé au Pirée en Août 1914)
1916 MOULIN BLANC Gouvernement français
Naufragé près du phare des Baleines le 12 Juillet 1920 lors d’une traversée Sfax –La Pallice avec un chargement de phosphate
Voici la photo du vapeur sous le nom de BRAUNFELS en transit dans le canal de Suez. (Source DDG HANSA)
Rencontre avec un sous-marin le 23 Mars 1918
Effectue une traversée Gibraltar – Bizerte avec 3800 tonnes de charbon. Convoi de 15 navires en 7 colonnes de 2, escorté par 5 chalutiers anglais, 1 français et 1 yacht américain.
Vapeur armé de 2 canons de 90 mm modèle 1877.
Rapport du capitaine
Le 23 Mars 1918 à 06h45, marchant en convoi et occupant la 1ère place en tête de l’aile gauche, le second capitaine Fromont attira mon attention sur un petit remous à 300 m sur bâbord arrière. Après un rapide examen, je conclus que c’était le périscope d’un sous-marin qui, allant à contre sens, allait attaquer les navires de queue du convoi. Immédiatement, je mis au poste de combat, sifflai 2 séries de 5 coups brefs et ordonnai « Toute à droite », faisant hisser le pavillon et mettre la machine à toute allure. Tous les navires du convoi sont venus sur la droite.
Dès le sillage aperçu dans l’axe du navire, je fis tirer l’obus d’exercice à 200 m par la pièce avant et ordonnai de charger à obus de combat. Les canonniers de la pièce arrière, sous la direction du Sd maître canonnier Gouezou avaient aussi aperçu le sillage et tiraient un 2e coup à 600 m. Le coup porta à droite et le 3e coup tomba tout près en parfaite direction. Une fumée s’éleva, provenant de l’éclatement de l’obus.
Le sillage disparut alors, me laissant supposer que le sous-marin, inquiété par la précision de notre tir, rentra son périscope et ne put attaquer.
Un navire d’escorte anglais (Nom presque illisible – peut-être CHAMOIS ?) se trouvait par bâbord à nous, mais j’estime que même s’il avait aperçu le périscope, il eut été gêné dans son tir vue sa position par rapport au convoi. Nombreux sont à bord ceux qui ont aperçu le sillage et chacun est convaincu qu’il s’agissait bien d’un périscope émergeant très peu (10 cm), naturellement, étant si près d’un convoi. J’estime à 2 minutes le temps pendant lequel il a été visible. La mer légèrement clapoteuse explique la faible longueur du sillage, recouvert au fur et à mesure par le clapotis.
Je suis convaincu que le sous-marin abandonné son attaque quand il a vu la difficulté due à la manœuvre de tous les navires quand ils ont entendu nos signaux d’alerte.
Position envoyée par TSF et répétée par le chef d’escorte : 37°34 N et 09°44 E soit 16 milles au N30W du cap Blanc.
Je tiens à signaler la conduite de l’équipage qui s’est rendu sans retard au poste de combat avec l’attitude la plus calme.
Je signale aussi :
- Monsieur Fromont, 2e capitaine, qui a le premier vu le remous et que j’ai envoyé à la pièce arrière pour faciliter le tir.
- Le lieutenant Fournier qui a transmis mes ordres avec précision et rapidité
- Le second maître canonnier Gouezou qui a réglé le tir avec précision
- Le pointeur Cassale
Je note que le TSF a reçu à 09h00 un message de détresse SOS envoyé d’un point situé à 18 milles de celui où nous avions aperçu le sous-marin deux heures quinze auparavant.
Récompenses
Témoignage Officiel de Satisfaction
Vapeur MOULIN BLANC
Pour l’entrain et la discipline dont son personnel a fait preuve lors d’une rencontre de sous-marin qu’une manœuvre et un tir convenable ont empêché d’émerger le 23 Mars 1918.
Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié.
Toutefois, il pourrait bien s’agir du sous-marin UC 67 du Kptlt Karl NEUMANN qui descendait des abords de Marseille vers Bizerte et devait se trouver dans ces parages ce 23 Mars. Le 22, il avait coulé un petit voilier italien au large de la Sicile et le 24 il coulera au large de Bizerte le mouilleur de mines italien PARTENOPE.
Il est possible que le 23 il ait été vu par un autre navire qui a lancé le SOS signalé par le capitaine de MOULIN BLANC, mais n’a pas été coulé.
Cdlt
