À partir de fin 1916 début 1917 L’armée d’Orient qui de bat sur le sol Serbe (dans l’actuelle république de Macédoine; MK) et dont la logistique vient principalement de sa base arrière de Salonique en Grèce située à plus de 150 kms à vol d’oiseau, va se déployer à l'Ouest de Monastir en direction de l'Adriatique.
Depuis novembre 1916 la ville de Monastir est aux mains des Français et Serbes mais en face de cette ville, la redoutable cote 1248 reste le verrou qui empêche toute manœuvre en direction du Nord et donc reconquérir, pour le moment, Le royaume de Serbie.
Le front va donc se stabiliser à L'Est de Monastir (boucle de la Cerna etc … ) et à L'Ouest dans les montagnes du Pelister. De cette partie du front, des tentatives de contournement de 1248, de dégagement de Monastir seront lancées.
Le Pelister est donc le massif montagneux, qui culmine à plus de 2600 mètres, entre Bitola MK (L’ancienne Monastir) et le sud du Lac Prespa .Plus à L'Ouest, c'est L'Albanie.
Aujourd'hui le Pelister est un parc National prisé des trekkeurs pour sa faune et sa flore.La Rép de Macédoine protège ce joyau depuis 1948 il est même interdit de s'y rendre, sans autorisation préalable, avec un véhicule à moteur.
En hiver, qui dure 8 mois

Mais en 1917 le Pelister n'est pas vraiment une zone "touristique”, c’est une ligne de front à perte de vue qui s'est stabilisée sur les hauteurs des montagnes. De part et d'autre les belligérants s'observent et se combattent durant deux ans dans des lieux qu’ils ont baptisé, Piton des Italiens , Piton des Zouaves ou tranchées Berlin , Koeninsberg en face.
Les soldats ne connaissent que deux saisons sur ce massif : l'hiver très long et très froid (on y meurt gelé) et l'été court et horriblement chaud .Le seul point commun entre ces deux saisons est la soif car toute l'année l'eau est insuffisante et la logistique ,qui doit contourner la ville de Monastir par le sud et alimenter le front en armes, matériels , hommes et denrées, peine vraiment à subvenir aux besoins des combattants.
Les routes sont inexistantes, les pistes inadaptées. L'armée d'Orient ouvrira dans le Pelister, comme dans toutes ces régions balkaniques, des routes qui sont encore utilisées aujourd'hui !
C'est cette magnifique, mais combien hostile, région que je vous propose de découvrir en quelques images prises en 2012 et 2013.
Comme à chaque fois en Rép de Macédoine il faut être équipé pour partir en montagne.
Sur la route,voici les trois types de véhicules capables d’atteindre le Pelister. La plus part du temps on y vient a pieds par les pistes balisées .On y va pour marcher rarement pour visiter des tranchées ....
4x4 très élevé et solide, Engin à chenilles ou plus moderne, Quad en location à Skopje. Je rappel qu'une autorisation est demandée pour les véhicules à moteur et en MK on ne rigole surtout pas avec l’administration.

Une fois sur les cimes,vues des tranchées bulgares et au fond, le Lac Prespa.



Je laisse une photo d'époque (collection perso) de cette même zone en 1918 Ces tranchées sont visibles de chez vous sur Google earth avec les coordonnées suivantes :
40°58'51.83"N 21° 9'11.87"E

Des cartes JMO de la région trouvées sur le site Internet : mémoire des hommes
26 N 551 003 0040
26 N 447 002 0055


Zone occupée par la 156° DI (les braves types

Après cette vue d'ensemble, visitons les positions Françaises
Sans certitude aucune j'imagine cette 1er zone est utilisée par notre artillerie. Nous sommes sur une Zone d'observation un peu en avant des tranchées Françaises face à l'ennemie. Dans ce lieu de combat il y a beaucoup de postes avancés encore bien visibles .D’ici la vue est tout simplement splendide
"Quelle chance d'être artilleur dans l’armée d’Orient en 1917…"

Zone de tranchée Française

Dans le Pelister on creuse peu, On s'abrite surtout avec des pierres pour se protéger du vent mais surtout des projectiles, de toutes sortes, Bulgares.
