Pour le souvenir d'une petite file.

Simon Augustin
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Re: Pour le souvenir d'une petite file.

Message par Simon Augustin »

Bonjour à tous,

Une fois n'est pas coutume, le souvenir (déjà 87 ans) d'une petite fille Belge qui n'écoutait que son coeur.et fusillée à l'age de 10 ans, le 12 octobre 1918 pour avoir donné un bout de pain à un malheureux prisonnier de guerre Français.

http://www.1914-1918.be/enfant_vieslet.php

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L'inconnu du 12e R.I
et Yvonne Vieslet
Chronique de Claude Larronde-La Dépêche du Midi 02/10/2005

Le 12 octobre 1918, un groupe de prisonniers de guerre français, comprenant un poilu du 12e Régiment d’Infanterie de Tarbes, est parqué dans la cour du Cercle Saint-Edouard - annexe de l’École Catholique de Marchienne-au-Pont - à 3 km de Charleroi (1). Revenant de l’école primaire, à Monceau-sur-Sambre, la petite Yvonne Vieslet, âgée de dix ans, aperçoit ces malheureux affamés par plusieurs journées de privation de nourriture. Yvonne s’en émeut. N’écoutant que la voix de son coeur, elle tend à l’un d’eux sa couque scolaire - petit pain tendre – qu’elle a gardée dans son cartable, depuis le matin. Son geste a été vu par une sentinelle allemande. Froidement, le Boche tire sur la petite Yvonne qui tombe grièvement blessée. Après plusieurs heures de souffrance et d’agonie, l’héroïque enfant meurt à l’hôpital civil de Marchienne-au-Pont où elle a été conduite et soignée.
Pour cet élan du coeur, le gouvernement Français veut honorer la petite martyre qui a choisi de se priver de son bout de pain afin de secourir un malheureux prisonnier. À titre posthume, la médaille de la Reconnaissance lui est octroyée par Raymond Poincaré, Président de la République française, le 11 septembre 1919. À son tour, la section Marchiennoise de la Fédération Nationale des Combattants Belges, veut glorifier le geste simple et sublime de l’héroïne et lui fait ériger un monument à l’endroit même où elle a été froidement abattue. Le corps est transféré dans le Carré militaire des Anciens Combattants. Le 1er juillet 1928 - pourquoi dix ans après ? - des cérémonies grandioses sont organisées, rehaussées par la présence de la Princesse Marie-Josée, fille d’Albert Ier et d’Elisabeth de Belgique, et de nombreuses personnalités françaises et belges. Le général Gustave Lacapelle donne lecture de la citation rédigée par Paul Painlevé, ministre de la Guerre.
Le soldat pyrénéen du 12e R. I est revenu, chaque année, sur la tombe de la petite fille. En même temps, il offre à la Mère Supérieure Eléonore des Soeurs oblates de l’Assomption, responsable de l‘hôpital civil du Sacré-Coeur et des Écoles chrétiennes de Marchienne-au-Pont, une bouteille d’eau de Lourdes, présent hautement symbolique. Seul un Haut-Pyrénéen peut avoir ce geste délicat, témoignage d¹une gratitude éternelle à Yvonne Vieslet.
Puis, en 1936, c¹est l’absence. Le mystérieux poilu est-il décédé ? C’est dans le carnet de ce poilu anonyme du 12e R. I, établi à la caserne Reffye, que l’on a retrouvé les éléments de l’épisode tragique belge. On peut logiquement déduire que ce combattant a été capturé, dès le 8 octobre 1918, date d’arrivée du régiment sur le front de Saint-Quentin. Emmené à Charleroi, le 9 ou 10 octobre, il est acheminé vers un camp de captivité à Darmstadt - Hesse – d’où il sera libéré, le 13 novembre 1918.

Bonne soirée à tous

Augustin
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LABARBE Bernard
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Re: Pour le souvenir d'une petite file.

Message par LABARBE Bernard »

Bonsoir la Cie.
Je lis que la petite a été mortellement blessée d'un coup de fusil par une brute impulsive et tarée, et non "fusillée"... Nuance importante, entre l'acte d'un minable énervé et l'acte prémédité de "fusiller".
Ensuite, je suis quelque peu gêné par cet article... des prisonniers affamés, "depuis plusieurs jours sans nouriture", "plusieurs jours ça fait beaucoup... Et le pompon : "Seul un Haut-Pyrénéen peut avoir ce geste délicat". Tous les autres vont être contents, y compris les belges :wink: Pourtant il s'agit d'un article récent, de la semaine dernière, et je suis étonné d'un tel régionalisme débile d'une autre époque de la part de quelqu'un qui n'est pas bête, puisque comme aurait dit ma grand-mère, "il écrit même dans le journal" !... :wink: :P
Excuse moi Augustin si je me la fais style Norton Cru, mais je suis devenu extrêmement méfiant avec l'âge... Et mes recherches.
Amicalement,
*ludovic*
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Re: Pour le souvenir d'une petite file.

Message par *ludovic* »

Bonjour,
alors finalement ce soldat français, qu'est-il devenu après 1936 ?
Quant au soldat allemand ? Qu'est-il devenu ? A-t-il été puni par sa hiérarchie ?
Ludovic
Simon Augustin
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Re: Pour le souvenir d'une petite file.

Message par Simon Augustin »

Bonjour Bernard et Ludovic,

Outre les faits réels, ce texte est d’un historien journaliste d’un certain âge des Hautes-Pyrénées et par modestie ; j’ai viré quelques lignes de remerciements qui n’étais destiné.
Le texte est sorti d’un livre régional sur le parcours des Combattants de 14/18 de cette Commune (et prés de Lourdes) et j’y ai collaboré pendant un bout de temps.
La vérité est que j’ai découvert ce carnet à la Vieille Bourse de Lille, mais dans un piteux état, et c’est ma Mère de 80 ans, qui m’a raconté les bouts manquants.
J’ai poursuivi les recherches au sujet des Sœurs, je les ais retrouvés du côté de Tournai et vérifier les dires par une sœur novice, rentrée à ce couvent en 1934, et a actuellement plus de 90 ans.
Le texte est écrit dans le même style que les plaquettes du Souvenir Patriotique d’entre les 2 guerres. La France et la Belgique, se glorifiaient de Martyrs et de Héros.
Je suppose que l’historien, c’est mis dans la peau d’un soldat de l’époque et le fait est que restant pas loin de Lourdes, ce soldat du 12è, très croyant venait avec un symbole de sa région et entreprendre un tel voyage devait lui coûter assez cher et comme boutade, il n’allait quand même pas venir avec des pralines belges.
Il est un fait certain, que les Prisonniers de Guerre Français en Belgique étaient très mal traités et affamés, comme la population, dans cet enclos se trouvaient entre 120 et 130 prisonniers et qu’a ce jour on n’a pas pu (ou voulu) identifier un seul de ces prisonniers, je poursuis les recherches abandonnées en 1980 et j’ai une copie d’une réponse négative d’un Officier Supérieur d’une caserne de Pau.
Je suppose que ce soldat est décédé en 1936, ou bien son état de santé ne lui permettant de faire son pèlerinage annuel, et je me demande ; si il n’est pas plus que témoin dans ce drame.
Quand au soldat allemand, j’ai été dans l’impossibilité, de découvrir un seul régiment basé autour de Charleroi en octobre 18, mais doit être plutôt d’une unité non combattante (réserve), j’ai entendu, mais non vérifiable ; et n’y croyant pas du tout : que son frère Autrichien serait venu en 1928 (comme par hasard) pour s’excuser de son geste.
Les Allemands ne se sont jamais excuser des massacres d’Août 14 sur la Belgique (Tamines–Dinant-Anloy-Rossignol-Louvain et bien d’autres), et ce n’est pas les nébuleuses explications (justifications) sur les crimes de guerre parues dans les livres blancs édités par les Allemands, qui me feront changer d’avis.
Ceci dit ; demain, j’irai déposer un petit bouquet sur sa tombe.

Une bonne journée à vous tous.

Augustin
*ludovic*
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Re: Pour le souvenir d'une petite file.

Message par *ludovic* »

Bonjour et merci pour ces précisions Augustin.
Dommage que l'on n'en sache pas plus sur ce français et cet allemand.
En tout cas, pauvre gamine....
Ludovic
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