COLAS DES FRANCS Michel Marie Philippe
Sous-lieutenant au 6e RIC
Né le 7 février 1892 à Orléans. Il a fait ses études au petit Séminaire de la Chapelle de Saint-Mesmin, puis au Lycée de Sainte-Geneviève (1910-1911), et fut admis à Saint-Cyr en 1911. Il fit son stage militaire au 26e RI à Nancy, dans la division de fer. Il rentra à Saint-Cyr et après 15 mois d'école, fut nommé sous-lieutenant et affecté sur sa demande, au 6e colonial à Lyon, où il était encore à la déclaration de guerre.
Parti au front, dès le début de la campagne, il fut blessé, le 28 août 1914, à la défense du Col de la Chipotte, pendant la bataille de Saint-Benoît, de cinq balles au ventre, alors qu'il cherchait une position de tir pour sa section de mitrailleuses. Evacué sur l'hôpital de Rambervillers, il y mourut le lendemain et fut enterré dans une fosse commune par suite du déséroi général causé par le nombre et l'encombrement des blessés.
Témoignage de M. l'abbé Claudon, aumônier de l'hôpital de Rambervillers :
"... le sous-lieutenant Colas des Francs a pu se confesser et recevoir les derniers sacrements avant de partir dans son Eternité. Ses sentiments ont été ceux d'un parfait chrétien, résigné et courageux devant la mort..."
Le capitaine Marius Motte, gravement blessé lui-même à trois reprises différentes écrit :
"Inutile de vous dire quel charmant caractère, quel aimable camarade il était... Mais ce que je tiens à vous dire c'est la joie avec laquelle il avait appris la déclaration de cette guerre désirée par tous les français depuis 44 ans, c'est la façon dont il est tombé. A Gélacourt, les 23 et 24 août, il était à mes côtés, en première ligne avec sa section de mitrailleuses. Dans une situation difficile, il est resté en position jusqu'au bout et n'a quitté la place qu'au dernier moment, alors qu'il était impossible de demeurer plus longtemps sur une position couverte d'obus et de balles. Le 26 août, à Saint-Benoît, il s'est toujours trouvé en première ligne... Vous pouvez pleurer votre fils, mais vous devez être fier de lui, car il est tombé en soldat face à l'ennemi pour le triomphe d'une noble cause..."
Ses frères, le caporal Jacques Colas des Francs, frère aîné, et le lieutenant Etienne Colas des Francs, frère cadet, saint-cyrien de la promotion "de Montmirail" sont tombés eux aussi au Champ d'Honneur, le 17 septembre 1914, pour le premier, le 5 mars 1915 pour le deuxième.
Sources :
Livre d'or du Lycée Sainte-Geneviève et
album de la promotion "des Marie-Louise"[/quotemsg]
On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont.
L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le coeur consolé de ceux qui l'aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.